SUITES
GEOMETRIQUES
Une "suite géométrique"
est une suite de nombres tels que chacun d'eux est égal au précédent
multiplié par un nombre constant
que nous appelons la "raison"
de la progression. Nous désignerons par:

Nous avons les propriétés suivantes
(sans démonstration pour l'instant... faute de temps et
d'intérêt) :
P1. Le quotient de deux termes de la
progression est une puissance de la raison dont l'exposant égale
la différence des rangs des deux termes (simple rapport de termes
de puissance)
P2. Si nous multiplions ou divisons
terme à terme deux suites géométriques, nous obtenons une
troisième suite géométrique dont la raison égale le produit ou le quotient des raisons
des progressions données (simple opération avec les raisons des
deux séries d'origine).
P3. Le produit de deux termes équidistants
des extrêmes égale le produit compris dans l'intervalle entre ces
termes et les extrêmes (relisez plusieurs fois au besoin).
P4. Le carré du produit des termes d'une
progression géométrique égale le produit des extrêmes élevé à une
puissance dont l'exposant est égal au nombre des termes. Sous
forme mathématique cela donne (représente
l'extrême inférieure, l'extrême
supérieure et le
produit de tous les termes de la séire) :
,
Il
existe cependant quelques suites particulières qui ont des
propriétés particulières que nous retrouvons très fréquemment
en mathématique ou physique théorique. Sans trop entrer dans les
détails, voici une petite liste (non exhaustive de ces dernières)
:
SUITE
DE CAUCHY
Il est souvent intéressant
pour le mathématicien, autant que pour le physicien, de connaître
les propriétés d'une suite ayant une type de progression donnée.
La propriété la plus importante étant la limite vers laquelle elle
tend.
Définition: soit un
espace métrique (voir le chapitre de topologie), nous disons que la suite:

converge vers si
par définition :
.
Nous disons
également par
définition que la suite d'éléments
de est
une "suite de Cauchy" si :

Il est clair alors que
toute suite convergent est une suite de Cauchy (bon il y a quelques
subtilités auxquelles nous ne ferons pas référence pour
l'instant).
Remarque : ce critère
facilite certaines démonstrations car il permet de montrer
l'existence d'une limite sans faire intervenir sa valeur, en général
inconnue.
SUITE
DE FIBONACCI
Si nous calculons
une suite de nombres commençant par 0 et 1, de telle sorte que chaque
terme soit égale à la somme des deux précédents, nous pouvons former la suite:
par conséquent,
si nous désignons les différents termes par :

nous avons la loi de formation:

La suite de Fibonacci possède des propriétés nombreuses fort intéressantes,
qui seront développées ultérieurement. Cette suite a été étudiée par
Albert Girard (1633) dans la dernière annotation de sa traduction
du 5ème et du 6ème livre de l'Arithmétique de
Diophante. Il démontre que le rapport de deux termes consécutifs de
la suite s'approche de plus en plus du rapport du côté du décagone
régulier inscrit dans la circonférence au rayon de cette circonférence.
Dans un mémoire présenté à l'Académie des Sciences de Paris en 1844,
Lamé indique l'application que l'on peut faire de cette suite à la
détermination d'une limite supérieure du nombre des divisions à faire
dans la recherche du plus grand commun diviseur de deux nombres entiers;
l'année précédente Binet en avait montré l'emploi pour le dénombrement
des combinaisons discontigües. Cette même suite a encore été étudiée
par Plana en 1859. Il s'agit cependant de la première "suite
récurrente" connue (d'où le fait que nous en parlons aussi).
Nous
utilisons également ce genre de suite pour montrer l'utilité du principe d'induction
présenté dans le chapitre de la théorie des nombres se trouvant
dans la section d'arithmétique.
SERIES
Le physicien a souvent besoin
pour résoudre simplement et formelement des problèmes, d'approximer
certains "termes" (voir théorie de la démonstration) de
ses équations. Pour cela, il utilisera la théorie des séries.
Il existe, une quantité phénomènale
de séries et de théories gravitant autour de ces dernières, mais
nous nous citerons en particulier les séries de Taylor (utilisées un peu
partout), séries de Fourier (théorie du signal et en mécanique
ondulatoire) et les séries ou
fonctions de Bessel (physique nucléaire) dont nous ferons une étude
ici.
Définition : soit donnée une suite numérique infinie :

L'expression :

est appelée "série numérique".
Définition : La somme partielle des premiers
termes de la série est appelée "somme partielle "
:

Si la limite suivante existe et est finie :

nous l'appelons la "somme de la série" et nous disons que la
"série converge" (elle est donc de Cauchy). Cependant, si la limite n'existe pas,
nous disons que la "série diverge" et n'a pas de somme
(pour plus de détails voir le sous-chapitre plus loin traitant des critères de convergence).
SERIES
DE GAUSS
Les
séries arithmétiques de Gauss sont l'expression de la somme
de
premiers entiers non nuls élevés à une puissance
donnée sous une forme condensée. L'application
de cette forme condensée de série à une utilité pratique en
physique lorsque l'on souhait simplifier l'expression de certains
résultats.
Gauss avait trouvé une méthode séduisante
en 1786 pour déterminer cette expression lorsqu'il avait 9 ans
(...):
En simplifiant, nous trouvons
facilement:

pour .
Nous
pouvons continuer ainsi pour des ordres supérieurs (nous les
présentons non en tant qu'exercices mais parce que ces relations
sont utiles!):
Calculons maintenant la somme des premiers
carrés (toujours non nuls). Posons:

nous savons que (binôme de Newton):

nous pouvons donc écrire et ajouter
membre à membre les égalités
suivantes:

Avec quelques manipulations algébriques
élémentaires:

d'où:

Finalement:

Terminons
avec
la somme des premiers
cubes (non nuls). Le principe étant le même que précédemment,
nous posons:

Nous savons que (binôme de Newton):

nous obtenons en faisant varier de
1 à ,
relations
que nous pouvons ajouter membre à membre:

en isolant ,
nous obtenons la relation de la somme des cubes:

Evidemment,
nous pouvons continuer ainsi longtemps mais à partir du certaine
valeur de l'élévation de la puissance les choses se compliquent un
petit peu (de plus, la méthode est un peu longue). Ainsi, un des
membre de la famille des
Bernoulli (c'était une famille de mathématiciens assez doués...) a montré une relation générale fonctionnant pour
n'importe quelle puissance en définissant ce que l'on appelle le
"polynôme de Bernoulli". Personnellement, bien que cette
méthode fonctionne très bien, nous n'avons pas souhaité la
présenter ici, excepté si un lecteur nous en fait la demande.
SERIES
DE TAYLOR ET DE MACLAURIN
Soit
un polynôme :

Nous
avons trivialement pour ce dernier :

Soit maintenant la dérivée du polynôme
:

donc
:

et
ainsi de suite avec tel
que :

Il
s'ensuit que :
Donc
finalement notre polynôme peut s'écrire :

relation
que l'on appelle "série de MacLaurin limitée" ou tout
simplement.
En
appliquant maintenant le même raisonnement mais en centrant le
polynôme sur la valeur ,
nous avons :

et
ainsi le développement précédent devient :
qui
n'est d'autre que l'expression générale d'un polynôme exprimé
sous une forme dite de "série de Taylor limitée".
Ainsi, certaines fonctions pouvant
être approximées par un polynôme autour
d'une valeur peuvent
êtres exprimées sous la forme d'un polynôme tel que :

reste
de lagrange
Il peut y avoir un intérêt à connaître
l'erreur d'approximation du polynôme par
rapport à la fonction .
Définissons ainsi un "reste" ,
tel que :

La fonction est
appelée "reste de Lagrange".
Théorème : Soit une
fonction dérivable
sur un intervalle qui contient .
Pour une valeur de
l'intervalle, différente de ,
il existe un nombre situé
entre et
tel
que :

Démonstration : Soit une fonction définie
pour une variable définie
dans l'intervalle considéré et définie par :
avec bien sûr :
Nous voyons que tel que s'annule
bien pour les valeurs :
Dérivons maintenant ,
nous trouvons :
Après simplification :
Selon le théorème de Rolle (voir
chapitre de calcul différentiel et intégral), nous devons trouver
une valeur pour
lequel la dérivée s'annule.
Donc :
Nous
pouvons simplifier l'équation par et
nous trouvons pour maximum de :
Nous voyons que plus le polynôme est
de degré élevé, plus il approxime la fonction avec
exactitude. Que se passe-t-il lorsque ?

Théorème : Supposons que admette
des dérives de tout ordre (ce que l'on note )
pour toutes les valeur d'un intervalle quelconque contenant et
soit le
reste de Lagrange de en
.
Si, quel que soit dans
l'intervalle :

alors est
exactement représentée par sur
l'intervalle.
Démonstration : elle découle
simplement de l'expression de lorsque

Le polynôme :

est appelé "polynôme de
Taylor" ou "série de Taylor". Si ,
il est appelé "polynôme de MacLaurin" ou "série de
MacLaurin".
SEries
de Fourier
Nous
appelons
par définition "série trigonométrique" une série de la
forme :
ou sous une forme plus
compacte :
Les constantes
sont les coefficients de la série
trigonométrique plus souvent nommés "coefficients de
Fourier".
Si la
série converge, sa somme est une fonction périodique
de période
, étant donné que
et
sont des
fonctions périodiques de période
. De sorte que:
Posons
le problème suivant : nous
nous donnons une fonction périodique
de période .
Nous demandons s'il existe une série trigonométrique convergent vers moyennant
des conditions sur cette série.
Supposons
maintenant que la fonction ,
périodique et de période
, puisse être effectivement représentée par une série trigonométrique convergent
vers
dans l’intervalle ,
c'est-à-dire qu’elle
soit la somme de cette série :
Supposons
que l’intégrale de la fonction du premier membre de cette égalité
soit égale à la somme des intégrales des termes de la série ci-dessus.
Ceci aura lieu, par exemple, si nous supposons que la série trigonométrique
proposée converge absolument, c'est-à-dire que converge la série numérique
suivante (de par la propriété bornée des fonctions
trigonométriques) :
La
série :

est
alors majorable et peut être intégrée terme à terme de 0 à
(où )
ce qui nous permet de déterminer les différents coefficients de
Fourier. Mais avant de commencer exposons les intégrales suivantes
qui nous seront utiles par la suite (si le lecteur souhaite le
développement des ces intégrales, nous le feront) :

Avec
et
Avec
et
Pour déterminer
les coefficients
multiplions les deux membres de l’égalité :

par :
La
série du second membre de l’égalité est majorable, étant donné que
ses termes ne sont pas supérieurs en valeurs absolues aux termes
de la série positive convergente. Nous peuvons donc l’intégrer terme
à terme sur tout segment borné de 0 à :
Ainsi,
pour déterminer l’ensemble des coefficients
nous
développons la fonction ci-dessus en posant :
D’où
nous tirons que :
;
Pour déterminer
les coefficients
multiplions les deux membres de l’égalité par :
La série du second membre
de l'égalité est majorable, étant donné que ses termes ne sont pas
supérieurs en valeurs absolues aux termes de la série positivie
convergente. Nous pouvons donc l'intégrer terme à terme sur tout segement
borné de 0 à
:.
Ainsi,
pour déterminer l’ensemble des coefficients
nous développons la série ci-dessus en posant
encoire une fois :
D’où
nous tirons que :
;
Les
coefficients de Fourier sont donc déterminés par les intégrales:
et
:
Le théorème de Fourier
montre que toute fonction périodique continue peut être approchée
par une somme infinie de fonctions trigonométriques (sinus ou cosinus)
consistant en une fonction fondamentale et ses harmoniques.
SERIES
DE BESSEL
Les fonctions de Bessel
sont très utiles dans de nombreux domaines de pointe de la physique
faisant intervenir des équations différentielles délicates à
résoudre. Les domaines dans lesquelles nous les trouvons le plus
souvent sont la calorimétrie (conduction de la chaleur), la
physique nucléaire (physique de réacteurs), et la mécanique des
fluides.
Ces séries sont
cependant très peu détaillées dans les écoles universitaires et
il est souvent du rôle de l'élève de chercher les compléments
d'informations dont il a besoin sur le sujet dans la bibliothèque
de son école. Nous avons voulu présenter ici les
développements permettant d'éviter cette démarche tout en restant
chez soi devant son ordinateur (de plus les livres sur le sujet sont
assez rares...).
Remarque préalable :
nous parlons habituellement par abus de langage des "fonctions de Bessel"
au lieu des "séries de Bessel"
Il existe une quantité
non négligeable de fonctions de Bessel mais nous allons nous restreindre
à l'étude de celles qui sont les plus utilisées en physique.
FONCTION DE BESSEL
D'ORDRE ZERO
La fonction connue sous le nom de "fonction
de Bessel d'ordre zéro", notée est
définie par la série de puissances:

C'est lors de l'étude des propriétés
de dérivation et d'intégration que Bessel a trouvé que cette série
de puissance est une solution à une équation différentielle que
l'on retrouve assez fréquemment en physique. C'est pourquoi elle
porte son nom.
Si représente
le terme
de la série, nous voyons aisément que:

qui tend vers zéro quand ,
quelque soit la valeur de . Cela a pour conséquence que
la série converge pour toutes les valeurs de . Comme il
s'agit d'une série de puissance positive, la fonction et
toutes ces dérivées sont continues pour toutes valeurs de ,
réelles ou complexes.
FONCTION DE BESSEL
D'ORDRE N
La fonction ,
connue sous le nom de "fonction de Bessel d'ordre ",
est définie, lorsque
est un entier positif, par la série
de puissance:

qui converge pour toutes valeurs de , réelles ou complexes.
En particulier, pour nous
avons :
et quand :

Nous pouvons noter que est
une fonction paire de
quand
est paire, et impaire
quand
est impaire (voir le chapitre d'analyse fonctionnelle pour voir ce
qu'est une fonction paire ou impaire).
En dérivant la fonction et
en comparant le résultat avec la série ,
nous voyons sans trop de peine que:

Nous trouvons également sans trop de difficulté,
la relation suivante:

En utilisant le fait que :
et
en l'incluant dans la précédente relation, nous trouvons :

ou écrit autrement:

est
donc une solution de l'équation différentielle du second ordre :

ou écrit autrement :
ou encore :

Une solution à une équation Bessel
qui n'est pas un multiple de est
appelée "fonction de Bessel du seconde type". Supposons
que
est
une telle fonction et posons ;
alors d'après la relation:

nous avons:
et

En multipliant la première relation
par et
la seconde par
et après soustraction, nous obtenons :

nous avons donc également:
nous pouvons donc écrire:

effectivement car si nous développons,
nous trouvons :
Pour que l'égalité :

soit satisfaite,
nous avons:

En divisant par ,
nous avons :

ce qui est équivalent à :

de suite, par intégration il vient :

où
est une constante. Consécutivement nous avons, puisque :

où rappelons-le,
et
sont des constantes, et si
n'est
pas un multiple de par
définition.
Si dans la dernière relation, est
remplacé par son expression en termes de série nous avons:

dès lors :

consécutivement si nous posons :

où est
une fonction de Bessel particulière du second type appelée "fonction
de Bessel-Neumann du second type d'ordre nul".
Identiquement au fait que quand
,
l'équation à
cause du terme quand
est petit tend
vers quand
.
Finalement, il vient de ce que nous
avons vu précédemment que et
sont
des solutions indépendantes de l'équation différentielle :

La solution générale étant donc :

où ,
sont des constantes
arbitraires et afin
que soit
réel.
Si nous remplacons
par ,
où
est une constante, l'équation différentielle devient :

en multipliant le tout par ,
nous trouvons la forme générale de l'équation différentielle:
dont la solution générale est:

où afin
que soit
réel quand .
Au fait, les fonctions de Bessel viennent
des solutions de l'équation différentielle étudiée précédemment
solutionnées par la méthode de Frobenius. Posons:

et faisons la substitution :
en substituant dans ,
nous obtenons
Choisissons maintenant les afin
de satisfaire l'équation différentielle tel que:

Dès lors, à moins que soit
un entier négatif, nous avons:

En substituant ces valeurs dans la
relation ,
nous obtenons :

dès lors:

si nous posons dans
l'avant-dernière relation, nous obtenons :
CRITERES
DE CONVERGENCE
Lorsque nous étudions une série,
l'une des questions fondamentales est celle de la convergence ou de
la divergence de cette série.
Si une série converge, son terme général
tend vers zéro lorsque tend
vers l'infini :

Ce critère est nécessaire mais non
suffisant pour établir la convergence d'une série. Par contre, si
ce critère n'est pas rempli, on est absolument sûr que la série
converge.
Trois méthodes sont proposées pour
approfondir le critère de convergence :
1. Le test de l'intégrale
2. La règle d'Alembert
3. La règle de Cauchy
Dans les paragraphes suivants, nous
admettrons des séries à terme positifs. Le cas de la série alternée
sera vu ultérieurement.
TEST
DE L'INTEGRALE
Soit la série à termes positifs non
croissants :

c'est-à-dire :

et soit une fonction continue non
croissante telle que :

nous pouvons alors affirmer que :
1. Si l'intégrale :

converge, la série converge également.
2. Si l'intégrale :

diverge, la série diverge également.
Remarques : en aucun cas l'intégrale
ne donne la valeur de la somme de la série ! Le test de l'intégrale
donne simplement une indication sur la convergence de la série.
Avant de faire le test de l'intégrale, il est important de vérifier
que les termes de la série soient strictement décroissants afin de
remplir la condition .
REGLE
D'ALEMBERT
Si dans une série à termes positifs
:

le rapport (assimilable
à une fonction prise en son entier) a une limite finie lorsque
:

1. Si ,
la série converge
2. Si ,
la série diverge
3. Si on
ne peut rien dire
et nous définissons le rayon de
convergence comme :

REGLE
DE CAUCHY
Si dans une série à termes positifs
:

la quantité a
une limite finie lorsque
telle
que :

avec à nouveau les mêmes considération
que pour la règle d'Alembert :
1. Si ,
la série converge
2. Si ,
la série diverge
3. Si on
ne peut rien dire
THEOREME
DE LEIBNIZ
Nous avons considéré jusqu'à présent
des séries à termes positifs. Nous allons considérer dans cette
partie des séries dont les termes sont alternés, c'est-à-dire des
séries de la forme :

Si dans une série alternée les
termes vont en décroissant :

et si :

alors la série converge, sa somme
est positive et n'est pas supérieure au premier terme.
Si est
la somme de la série et une
somme partielle, alors :

Remarque : il est important de vérifier
que les valeurs absolues des termes de la série soient strictement
décroissants afin de remplir la condition précédente.
CONVERGENCE
ABSOLUE
Définition : une série à termes
variables est dite absolument convergent si la série formée avec
la valeur absolue de ses termes converge :

Si une série alternée de termes est
absolument convergente, la série absolue qui en découle converge
aussi.
Nous pouvons généraliser la règle
d'Alembert au cas des séries à termes quelconques :

Ainsi, le rapport a
une limite finie lorsque
pour nous
avons :

toujours
avec les mêmes conclusions que pour la règle d'Alembert normale.
THEOREME
DU POINT FIXE
Le
théorème du point fixe n'est pas vraiment utile en physique
(imlicitement il est indispensable mais les phyisiciens utilisent
souvent des outils mathématiques dont les propriétés ont déjà
été validées au préalable par des mathématiciens), cependant
nous le retrouvons en théorie du chaos (les vortex, tourbillons,
etc...) et aussi implicitement dans la
théorie des fractals. Nous ne saurions donc que recommander au lecteur
de prendre le temps de lire et de comprendre les explications qui
vont suivre.
Soit
,
un espace métrique complet et soit une
application strictement contractante de constante (voir
chapitre de topologie),
alors il existe un unique point tel
que .
est
alors dit le "point fixe" de .
De plus si nous notons par :
l'image
de par
le n-ième itéré de ,
nous avons alors :
et
la vitesse de convergence peut
d'ailleur être estimée par :

Démonstration
: soit nous
considérons la suite définie
comme ci-dessus. Nous allons d'abord montrer que cette suite est une suite de
Cauchy (voir plus haut sur la présente page ce qu'est une suite de
Cauchy).
En
appliquant l'inégalité triangulaire (voir le chapitre d'analyse
vectorielle) plusieurs fois nous avons :

Or
:

donc
:

pour
finir :

c'est-à-dire
que dans un premier temps est
bien une suite de Cauchy.
étant
un espace complet nous avons que converge,
et nous posons

A présent,
nous vérifions que est
bien un point fixe de .
En effet est
uniformément continue (car lipschitzienne - voir le chapitre de
topologie) donc à fortiori continue
ainsi:

Il
reste à vérifier que est
l'unique point fixe (du coup nous aurons démontré que ne
dépend pas du choix de ).
Supposons que nous ayons aussi alors
:
 
Une
estimation de la vitesse de convergence est donnée par:

est continue par rapport à chacune des variables donc:

et
les limites préservent les inégalités (non strictes) donc:
|