L'énergie potentielle
de ce système est donnée par:

Comme dans la cas
unidimensionnel (voir section de physique atomique), les murs de
potentiel infini empêchent la particule de quitter la boîte, et
la fonction d'onde n'est non nulle que pour se
trouvant à l'intérieur de la boîte. Elle s'annule nécessairement
dès que l'un des murs est atteint. L'équation de Schrödinger que
l'on doit résoudre est donc:

et les conditions
aux bornes se lisent:

Notons que l'Hamiltonien
peut s'écrire comme la somme de l'Hamiltonien selon chaque axe.
On a donc:

où 
relations dont nous
avons démontré la provenance dans la section de physique atomique
de ce site.
Une telle forme
est dite séparable: l'Hamiltonien est la somme d'opérateurs individuels
chacun
ne dépendant que d'une seule variable ou degré de liberté .
Cette forme traduit le caractère indépendant des mouvements décrits
par les variables .
Rappelons-nous que la probabilité conjointe de deux événements indépendants
est le produit des probabilités individuelles des deux événements,
pris séparément (vois les probabilités dans la section arithmétique
du site). On s'attend donc à ce que la densité de probabilité de
présence dans l'espace (voir la section physique atomique et le
chapitre "condition de normalisation de de Broglie") de
configuration multidimensionnel soit, dans le cas où l'Hamiltonien
est de forme séparable, un simple produit de densités de probabilités
individuelles. En fait, la forme séparable de l'Hamiltonien permet
une séparation de variables sur la fonction d'onde elle-même.
Ecrivons dons les
solutions de l'équation de Schrödinger sous la forme:

(lire "zéta
de x, théta y, xi z") d'une produit de trois facteurs chacun
dépendant que d'une coordonnée.
Substituant cette
écriture dans l'équation de Schrödinger on obtient sans développement
(algèbre élémentaire):

ou encore, en divisant
les deux membre de ceci par :

ce qui est une forme
beaucoup plus esthétique et facile à mémoriser.
Cette équation demande
que la somme des trois termes dans le membre de gauche soit égale
à une constante! Chacun de ces trois termes ne dépendant que d'une
et une seule variable, pour que leur somme soit égale à une constante,
il faut que chaque terme soit lui-même constant. En effet, en prenant
la dérivée des deux membre de la relation précédente par rapport
à ,
par exemple, on a:

ce qui signifie
que doit
bien être une constante et que l'on appellera (car
ce terme exprime un énergie). On a alors:

De même, on obtient:

Notons que chacune
des équations séparées que l'on vient d'obtenir, pour le mouvement
de la particule dans les trois directions spatiales est l'équation
de Schrödinger dans une boîte unidimensionnelle. Ainsi, les trois
relations obtenues précédemment décrivent chacune indépendamment
le mouvement dans la direction respective ,
limité aux intervalles respectifs ;
elle doit être résolue avec conditions aux bornes:

Les résultats obtenus
dans la section de physique atomique lors de la résolution de l'équation
de Schrödinger dans le cas de du puits rectiligne nous donne directement:
avec

avec

avec

En résumé les états
stationnaires de la particule dans la boîte tridimensionnelle sont
spécifiés par trois nombres quantiques entiers strictement positifs
.
Les fonctions d'onde sont finalement:

et leurs énergies
respectives (valeurs propres):

La technique de
séparation de variables détaillée ci-haut, n'est applicable que
parce que l'Hamiltonien est de forme séparable. Il vient automatiquement
dès lors que la densité de probabilité tridimensionnelle est
le produit des densités de probabilités ,
comme on l'avait anticipé. On note aussi que l'énergie de mouvement
dans l'espace tridimensionnel est la somme des énergies de mouvements
dans les trois directions spatiales: l'indépendance de ces trois
directions ou degrés de liberté, implique donc l'additivité de leur
énergie.
VIBRATIONS
MOLECULAIRES
Nous avons étudié
en physique atomique l'oscillateur harmonique. C'est maintenant
en chimie que l'on va utiliser tout la puissance des résultats obtenus
de l'étude de ce système.
L'oscillateur harmonique
est un modèle des vibrations moléculaires, et est représenté par
un potentiel de type:
pour une molécule diatomique. Mais on a vu en physique atomique
que ce
qui fait que l'on a la finalement pour une molécule diatomique:

Pour une molécule
polyatomique on a:

Les quantités sont
des fréquences (ou plutôt, plus correctement des pulsations) vibrationnelles
d'une molécule, diatomique dans le premier cas, et polyatomique
dans le second cas. Dans la première équation, la variable représente
l'élongation de la liaison entre les deux atomes A et B (comme avec
un ressort) dans une molécule diatomique AB, c'est-à-dire ,
où R est la longueur instantanée de cette liaison, et est
sa valeur d'équilibre. Dans le cas d'une molécule polyatomique,
le potentiel décrivant les vibrations moléculaires ne prend la forme
séparable et termes de sommation ci-dessus qu'en terme de variables
spéciales qui
dénotent des mouvements collectifs des noyaux, et qui sont appelées
"modes normaux de vibrations". Une molécule comptant N
noyau a modes
normaux de vibrations si, dans sa configurations d'équilibre, la
molécules est non linéaire, et modes
normaux si la molécule a une configuration d'équilibre linéaire.
La figure ci-dessous illustre les trois modes normaux de la molécule
d'eau:
On a vue en physique
atomique que l'Hamiltonien d'une molécule diatomique (problème de
l'oscillateur harmonique) peut s'écrire sous la forme:

Pour une molécule
polyatomique cette relation devient logiquement:

L'Hamiltonien est
clairement de forme séparable ci-dessus: c'est une somme d'Hamiltoniens
unidimensionnels, chacun ne dépendant que d'un seul mode comme
variable, et décrivant ce mode comme étant un ressort unique, ou
oscillateur harmonique de masse unitaire et
de pulsation d'oscillation .
Par conséquent, une séparation des variables est
possible, réduisant l'équation de Schrödinger indépendante du temps
en ou
()
équation du même type que celle d'un oscillateur harmonique unidimensionnel.
Il suffit donc de connaître l'expression de la fonction d'onde pour
un oscillateur harmonique unidimensionnel, ce que nous avons déjà
fait en physique atomique où nous avions obtenu:
avec

et

La figure ci-dessous
montre le graphique des premières fonction d'onde de la relation
précédente ainsi que celui de leurs densités de probabilité de présence
respectives. On note les mêmes structures nodales que celles des
fonctions propres d'une particule dans une boîte unidimensionnelle.

Ci-dessus les premiers
niveaux d'énergie de l'oscillateur unidimensionnel avec (a) leur
fonction propre associée, (b) la distribution de probabilité de
présence associée.
Dans la limite des
très grandes valeurs de n, la distribution de probabilité
se rapproche de plus en plus de celle prédite par la mécanique classique,
l'oscillateur réside pour la majeure partie du temps au voisinage
des points de rebroussement définis par l'intersection du potentiel
avec
le niveau n. Cette tendance est illustrée ci-dessous:

Pour une molécule
polyatomique l'expression de la quantification d'énergie devient:
avec

et les fonctions
propres deviennent:
avec:

Ces
deux dernières relations sont très importantes parce qu'elles permettent
parmi tant d'autres de:
-
Prédire le spectre de la molécule (sprectroscopie)
- D'étudier les bandes d'énergie (d'où viennent les notions de bande
de conduction et de valence)
- De localiser les liaisons entre atomes et donc les propriétés
chimiques
ATOME
HYDROGENOIDE
On considère ici
la quantification d'un système générique comportant deux corps (particules)
en interaction mutuelle et se mouvant dans l'espace tridimensionnel.
On démontrera dans un premier temps que, si la séparation des variables
dynamiques décrivant individuellement chacun des deux corps est
impossible, par contre, le mouvement d'ensemble du système (celui
du centre de masse) et le mouvement interne, dit encore mouvement
relatif, sont séparables. En outre, si le potentiel est centro-symétrique,
le mouvement interne peut encore se décomposer en un mouvement de
rotation et un mouvement radial. La quantification du mouvement
rotationnel est intimement reliée à celle du moment cinétique.
Nous nous intéresserons
ici à la mécanique d'un système atomique ne comportant qu'un seul
électron. C'est un système à deux particules: un noyau, de masse
M et de charge ,
et un électron de masse et
de charge .
Il est décrit par l'hamiltonien suivant:

Rappelez-vous qu'en
physique atomique nous avions démontré lors de l'étude des opérateurs
fonctionnels que:

Donc
et
sont
les vecteurs de position de l'électron et du noyau, respectivement.
L'énergie potentielle
étant donnée par (voir la section électromagnétisme du cours):
Les mouvements des
deux particules sont corrélés car les deux charges interagissent
à travers leur champ électrique mutuel. On ne peut donc pas effectuer
une séparation de variables entre et
.
Par contre, une séparation de variables est possible entre la coordonnée
de centre de masse (voir la définition du centre de masse en mécanique
analytique):

et la coordonnée
relative de l'électron par rapport au noyau:

On obtient dès lors:

et:

L'hamiltonien dans
le référentiel de centre de masse s'écrit donc:

où est
la masse totale du système, et:

est sa masse réduite.
On voit clairement
que, l'hamiltonien H est mis sous une forme séparable et
qu'on peut l'écrire:

avec et

En termes des coordonnées
et
,
la fonction décrivant un état stationnaire du système à deux corps
est donc un produit de fonctions d'onde individuelles (rappelons
que la probabilité conjointe de deux événements est le produit de
leur probabilité), l'une pour le mouvement du centre de masse, l'autre
pour le mouvement relatif:

et l'énergie de
cet état est la somme des énergies de mouvement respectives:

avec
et

L'hamiltonien apparaissant
dans la première de ces deux relation a été défini plus haut comme
valant:

Ce mouvement est
celui d'une particule de masse dans
une boite tridimensionnelle de volume infini. Les fonctions propres
et valeurs propres pour ce mouvement étant déjà obtenues dans notre
étude précédente, on se limitera à l'étude de l'équation séparée
pour le mouvement relatif, ou mouvement interne. Comme aucune confusion
ne sera dès lors plus possible entre les différentes Hamiltoniens,
nous laisserons tomber, pour simplifier les notations, la mention
rel en indice inférieur.
Avec
donné
par la relation que nous avons démontrée précédemment:

et
la relation (aussi démontrée précédemment):

on
obtient l'équation de Schrödinger pour le mouvement relatif:

ou
écrit autrement:

Dans
le cas où l'énergie potentielle est
de source centrosymétrique, c'est-à-dire qu'il ne dépend que de
la longueur du vecteur position ,
et non de son orientation, l'équation précédente, telle qu'écrit,
en coordonnées cartésiennes, n'est pas séparable: en effet, en coordonnées
cartésiennes, la longueur de est
données par:

et
l'énergie potentielle n'est pas séparable en trois composantes chacune
dépendant que d'une seule des trois variables x, y, z. L'hamiltonien
n'est donc pas de forme séparable. Cependant, l'équation précédente
est séparable en coordonnées sphériques. Car, dans ce système de
coordonnées, le potentiel ne dépend que d'une des trois variables
sphériques, le rayon .
Il est indépendant des deux angles et
.
Si
l'on se réfère au résultat obtenu lors de l'étude des expressions
du laplacien dans différents systèmes de coordonnées, dans le chapitre
"analyse vectorielle" de la section d'algèbre,
nous avions obtenu pour le laplacien en coordonnées sphériques,
l'expression suivante:

L'hamiltonien:

devient
dès lors (simple distribution et nouvelle manière de noter):

où:

est
l'opérateur "énergie cinétique" pour le mouvement radial
de l'électron par rapport au noyau, et est
l'opérateur "associé" au carré du vecteur moment cinétique:
ROTATEUR
RIGIDE
Si nous considérons
maintenant le cas d'un système appelé "rotateur rigide"
où l'on néglige les degrés de liberté d'oscillation (c'est à ce
système que l'on a affaire dans le cas des molécules diatomiques
ou polyatomique linéaires), les seules coordonnées mises en jeu
sont les angles et
qui
fixent l'orientation du rotateur.
Ainsi, dans ce cas
r est fixé et nous avons:
,

L'Hamiltonien se
réduit alors à:

où:

est
le moment d'inertie de la masse réduite du système.
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