Multiplication par un scalaire
Le vecteur appelé
"produit du nombre par
",
est défini de la manière suivante:
Prenons une flèche représentative
de et
construisons un flèche de même direction, de même sens ou de sens
opposé, suivant que est
positif ou négatif, et d'intensité fois
l'intensité de la flèche initiale; la flèche ainsi obtenue est un
représentant du vecteur ;
si ou
,
nous posons .
L'opération qui consiste à effectuer
le produit d'un nombre par un vecteur est appelé "multiplication
par un scalaire".
Nous vérifions aisément que la multiplication
par un scalaire est associative et distributive par rapport à l'addition
numérique vectorielle, autrement dit que:
Espace
Vectoriel
Nous appelons "espace vectoriel" un ensemble
d'éléments désignés par et
appelés "vecteurs", muni d'une "structure
algébrique vectorielle" définie par la donnée de l'addition (soustraction)
vectorielle et la multiplication par un scalaire. Ces deux opérations
satisfaisant les lois associativité, de commutativité, de distributivité,
d'élément neutre et d'opposé comme nous l'avons déjà vu en
théorie des ensembles.
Remarque : muni de ces deux opérations, un espace
vectoriel est dit "vectorialisé".
Pour tout entier positif ,
désignera
l'ensemble des n-uplets de nombres disposés en colonne :
et est
à l'évidence muni d'une structure d'espace vectoriel. Les vecteurs
de cet espace seront appelés "vecteur-colonnes". Il seront souvent
désignés plus brièvement par :
ou encore plus simplement par :

Le nombre est
parfois appelé "terme" ou "composante d'indice
de ".
Combinaisons
linéaires
Dorénavant, sauf mention explicite
du contraire, les vecteurs seront les éléments d'un espace vectoriel
.
Nous appelons "combinaison linéaire"
des vecteurs tout
vecteur de la forme :
ou sont
des nombres appelés "coefficients de la combinaison linéaire".
Le vecteur nul est combinaison linéaire
de avec
tous les coefficients égaux à zéro. Nous parlons dès lors de
"combinaison
linéaire triviale".
Nous appelons "combinaison
convexe", toute
combinaison linéaire dont les coefficients sont non négatifs et
de somme égale à 1. L'ensemble des combinaisons convexes de deux
points
et
d'un espace ponctuel (ayant
un origine) est le segment de droite
et . Pour
s'en rendre compte, il suffit d'écrire:

de faire varier de
0 à 1 et de constater que tous les points du segment sont ainsi
obtenu.
Si le vecteur est
combinaison linéaire des vecteurs et
chacun de ces vecteurs est combinaison linéaire des vecteurs ,
alors est
combinaison linéaire de .
Sous-espaces
vectoriels
Nous appelons "sous-espace vectoriel
de " tout sous-ensemble de
qui est lui-même
un espace vectoriel pour les opérations d'addition et de multiplication
par un scalaire définies dans .
Un sous-espace vectoriel, en tant qu'espace
vectoriel, ne peut être vide puisqu'il comprend au moins un vecteur,
à savoir son vecteur nul, celui-ci étant d'ailleurs forcément le
vecteur nul de . En outre, en même temps que les vecteurs
et
(s'il
en contient d'autres que le vecteur nul),
il comprend également toutes leurs combinaisons linéaires .
Inversement, nous voyons aussitôt que tout
sous-ensemble jouissant de ces propriétés est un sous-espace vectoriel.
Nous avons ainsi établi la proposition suivante :
Un sous ensemble
de
est un sous-espace vectoriel de si et seulement si
est non vide et appartient
à
pour tout couple de
vecteurs de
et tout couple .
Familles
Génératrices
Il en découle que si nous avons une famille
de vecteurs l'ensemble
des combinaisons linéaires de peut
être un sous-espace vectoriel
de , plus précisément
le plus petit sous-espace vectoriel de
comprenant .
Les vecteurs qui
satisfont à la condition ci-dessus sont appelés "générateurs"
de
et la famille ,
famille génératrice de .
Nous disons aussi que ces vecteurs ou
cette famille engendrent .
Remarque : le sous-espace vectoriel
engendré par un vecteur non nul est formé de tous les multiples
de ce vecteur. Nous appelons un tel sous-espace "droite vectorielle".
Un sous-espace vectoriel engendré par deux vecteurs non multiples
l'un de l'autre est appelé "plan vectoriel".
Dépendances
et indépendances linéaires
Ce qui va suivre est très important
en physique nous conseillons donc au futur physicien de prendre
vraiment le temps de bien lire les développements qui vont suivre.
Si sont
trois vecteurs de dont
les représentants ne sont pas parallèles à un même plan (par convention
une flèche d'intensité nulle est parallèle à tout plan), alors tout
vecteur de
peut
s'écrire de manière unique sous la forme :

où sont
des nombres.
En particulier, la seule possibilité
d'obtenir le vecteur nul comme combinaison linéaire de est
d'attribuer la valeur triviale 0 à .
Réciproquement, si pour trois vecteurs
de
la
relation :

implique
,
aucun des vecteurs ne peut être combinaison linéaire des deux autres,
autrement dit, leurs représentants ne sont pas parallèles à un même
plan.
Sur la base de ces observations, nous
allons étendre la notion d'absence de parallélisme à un même plan
au cas d'un nombre quelconque de vecteurs d'un espace vectoriel .
Nous disons que les vecteurs sont
"linéairement indépendants" si la relation :
implique nécessairement ,
autrement dit, si la combinaison linéaire triviale est la seule
combinaison linéaire de qui
soit nulle. Dans le cas contraire, nous disons que les vecteurs sont
"linéairement dépendants".
Si l'attention est fixée sur la famille
plutôt
que sur les termes dont elle est constituée, nous disons que celle-ci
est "libre" ou "liée" suivant que les vecteurs
sont
linéairement indépendants ou dépendants.
Bases
d'un espace vectoriel
Définition : nous disons qu'une famille finie de vecteurs
est une base de
si et seulement si :
1. elle est libre
2. elle engendre .
D'après cette définition, toute famille libre est
une base du sous-espace vectoriel qu'elle engendre.
Pour qu'une famille de vecteurs soit
une base de , il faut et il suffit que tout vecteur de
s'exprime de manière unique sous la forme d'une combinaison
linéaire des vecteurs
:

La relation ci-dessus est appelée
"décomposition de
suivant la base " où
les coefficients sont
appelés "composantes de dans
cette base". En présence d'une base, tout vecteur est donc
entièrement déterminé par ses composantes.
Proposition:
Si sont
les composantes de et
celles
de ,
alors:

sont les composantes de .
En d'autres termes, additionner deux
vecteurs revient à additionner leurs composantes et multiplier un
vecteur par un scalaire revient évidemment à multiplier ses composantes
par ce même scalaire. La base est donc un outil important car elle
permet d'effectuer les opérations sur les vecteur au moyen d'opération
sur les nombres.
Exemple crucial : les
vecteur colonnes de :

forment
un base que nous appelons "base canonique" de (nous
travaillerons dans les espaces complexes dans un autre chapitre).
ANGLES
DIRECTEURS
Il est clair, qu'un seul angle ne peut
décrire la direction d'un vecteur dans l'espace. Nous utilisons
alors la notion "d'angles directeurs". Il s'agit de mesurer
l'angle du vecteur par
rapport à chacun des axes positifs de la base :
Si :
alors:
Les valeurs :

sont
appelées les "cosinus directeurs" de .
Les 3 angles mentionnées ne sont pas
complètements indépendants. En effet, 2 suffisent pour déterminer
complètement la direction d'un vecteur dans l'espace, le troisième
pouvant se déduire la relation suivante (obtenue à partir du calcul
de la norme du vecteur, concept que nous verrons un peu plus loin):
De plus, les cosinus directeurs sont
les composantes scalaires d'un vecteur de norme unitaire ayant
la même direction que :

DIMENSIONS
D'UN ESPACE VECTORIEL
Nous disons que
est de "dimension
finie" s'il est engendré par une famille finie de vecteurs.
Dans le cas contraire, on dit que
est de "dimension
"infinie" (nous aborderons ce type d'espaces dans un
autre chapitre). Tout espace vectoriel de dimension finie et
non réduit au vecteur nul admet une base. En fait, de tout famille
génératrice d'un tel espace on peut extraire un base.
La dimension d'un espace vectoriel
est notée:
Tout espace vectoriel
de dimension
finie non nulle
peut être mis en correspondance biunivoque
(c'est-à-dire en bijection) avec .
Il suffit de choisir une base de
et de faire correspondre
à tout vecteur de
le vecteur-colonne dont les termes sont les composantes
de dans
la base choisie (c'est du bla bla de mathématicien mais ce sera
utile quand nous aborderons des espaces plus complexes) :
Cette correspondance conserve les opération
d'addition et de multiplication par un scalaire que nous avons déjà
vues; en d'autres termes, elle permet d'effectuer les opérations
sur les vecteurs par des opérations sur les nombres.
Remarque : nous disons alors que
et sont
"isomorphes" ou que la correspondance est un
isomorphisme (voir théorie des ensembles).
PROLONGEMENT
D'UNE FAMILLE LIBRE
Soit une
famille libre et une
famille génératrice de . Si n'est
pas une base de ,
nous peuvons extraire une sous-famille de
de
telle manière que la famille
soit une base de .
Remarque : une telle étude à son
utilité lors de passage d'espace mathématique ayant des
propriétés données à un autre espace ayant des propriétés
mathématiques différentes.
Démonstration:
H1. Nous supposons qu'au moins un des vecteurs
n'est
pas combinaison linéaire des vecteurs ,
sinon engendrerait
et serait donc une base possible de
. Notons ce
vecteur .
La famille est
alors une famille libre. En
effet, la relation :

implique alors tout d'abord que ,
autrement serait
combinaison linéaire des vecteurs ,
et ensuite ,
puisque les vecteurs sont
linéairement indépendants.
Si la famille engendre
, elle est une base possible de
et le théroème est démontré. Dans le cas contraire, le même raisonnement nous assure
l'existence d'un autre vecteur ….
Si la nouvelle famille en découlant n'est pas un base de ,
alors le procédé d'extraction
de vecteurs de
se
poursuit. Lorsqu'il s'arrête, nous aurons obtenu un "prolongement"
de en
une famille libre engendrant , c'est-à-dire une base de
.
Il en retourne un corollaire:
Tout espace vectoriel de dimension
finie et non réduit au vecteur nul admet une base. En fait, de toute
famille génératrice d'un tel espace, nous pouvons donc extraire une base.
RANG
D'UNE FAMILLE FINIE
Définitions : nous appelons "rang" d'une famille
de vecteurs la dimension du sous-espace vectoriel de qu'elle
engendre.
Proposition: le rang d'une famille
de vecteurs est
inférieur ou égal à . Il est égal à
si et seulement
si cette famille est libre.
Démonstration: écartons le cas trivial
où le rang de la famille est
nul. D'après le corollaire vu précédemment, nous pouvons alors extraire
de cette famille une base du sous-espace vectoriel qu'elle engendre.
Le rang est donc inférieur ou égal à
suivant que est
une famille liée ou non.
SOMMES DIRECTES
Définition : nous disons que la somme
de deux
sous-espaces vectoriel
et
de
est "directe"
si .
Dans ce cas, nous la notons :
De la somme directe nous pouvons introduire
la notion de "sous-espace complémentaire":
Supposons que
soit de dimension
finie. Pour tout sous-espace vectoriel
de , il
existe un sous-espace vectoriel
(non unique) de
tel que
soit somme directe de
et .
Nous disons alors que
est un "sous-espace complémentaire" de
dans .
Démonstration:
Ecartons d'abord les cas triviaux où et
. Le sous-espace vectoriel
admet une base ,
où
est inférieur à la dimension
de . Par
le théorème du prolongement d'une famille libre, cette base peut
se prolonger en une base de
. Soit
le sous-espace vectoriel engendré par la
famille .
Si est
un vecteur quelconque de , alors ,
où est
un vecteur de
et un
vecteur de . En outre, car
aucun vecteur, excepté le vecteur nul, ne peut être combinaison
linéaire des vecteurs et
des vecteurs .
Nous en concluons donc que : .
ESPACE
AFFINE
L'espace
de la géométrie élémentaire
est à la fois usuel et la source de la notion "d'espace affine" que
nous allons introduire.
Cet espace
est associé à "l'espace vectoriel" géométrique
par la correspondance entre
flèches et vecteurs étudiés jusqu'ici ! La définition suivante ne
fait que mettre en évidence les traits dominants de cette
correspondance :
Soit
un ensemble non vide
d'éléments que nous appellerons "points" et désignerons
par les lettres
; soit en outre
un espace
vectoriel. Supposons qu'à tout couple de points
corresponde
un vecteur noté .
Nous
disons alors que que
est un "espace affine" d'espace directeur
(ou dit simplement abusivement de "direction")
si les conditions suivantes sont satisfaites :
C1. Pour tout point
fixé, la
correspondance entre couples
et vecteurs est
biunivoque, autrement dit, pour tout vecteur il
existe un point
et un seul tel que .
C2. Pour tout triplet de points ,
(relation
de Chasles)
C3. Si
est un point et un
vecteur, pour exprimer que
est l'unique point tel que ,
nous écrivons:
Bien qu'un peu abusive, cette écriture
est comme à l'usage et suggère bien le sens de l'opération qu'elle
désigne.
Les propriétés suivantes découlent directement
des la définition d'espace affine :
P1.
P2. Pour tout point ,, .
Cela résulte de la condition dans
le cas où nous avon .
P3. .
Il suffit de poser dans
la condition .
P4. Règle
du parallélogramme :
Soit un parallélogramme de sommets (dans le
sens des aiguilles d'un montre) et
arrêtes .
Nous avons :
si
et seulement si :
En effet, d'après la condition
:
nous avons
:
Précédemment, nous avons vu ce qui faisait qu'un espace
pouvait être muni d'une structure d'espace vectoriel (nous avons vu
que nous disons que ce dernier était dès lors "vectorialisé").
Dans le cas général d'un espace affine , le procédé est
le même :
Nous choisissons un point quelconque
de . La
correspondance entre couples
et vecteurs de l'espace
directeur étant alors biunivoque nous définissons l'addition de points
et la multiplication d'un point par un scalaire par les opérations
correspondantes sur les vecteurs de . Muni de ces deux opérations,
devient un espace vectoriel, appelé "vectorialisé
de
relativement à ". Nous désignerons cet
espace par et
appellerons "l'origine".
Vu la manière
dont les opérations ont été définies, il résulte que est
isomorphe à l'espace directeur :
Toutefois,
cet isomorphisme dépend du choix de l'origine
et en pratique
cette origine est choisie sur la base de données inhérentes aux
problèmes posés. Par exemple, si une transformation affine admet
un point invariant (qui ne bouge pas), il y a avantage a choisir
ce point comme origine.
Remarques:
R1. Lorsque nous parlons de dimension
d'un espace affine, nous parlons de la dimension de son espace directeur.
R2. L'espace
de la géométrie
élémentaire est un espace affine. En effet, sa direction est l'espace
géométrique
et les conditions de définition d'un espace
affine sont satisfaites. Il faut bien noter qu'au couple de points
est associé le vecteur et
non pas la flèche . En fait, la flèche pouvant être identifiée
au couple de points, nous voyons que ce que postule la définition
d'un espace affine n'est rien d'autre qu'une forme abstraite de
correspondance entre flèches et vecteurs.
R3. Tout espace vectoriel
peut
être considéré comme un espace affine de direction
lui-même
si au couple de vecteurs est
associé le vecteur .
En effet, les conditions de définition d'un espace affine sont dès
lors satisfaites.
ESPACE
VECTORIEL EUCLIDIEN
Avant de définir ce qu'est un espace
vectoriel, nous allons au préalable définir quelques outils
mathématiques et quelques concepts.
Nous pouvons, en choisissant une unité de longueur,
mesurer l'intensité de chaque flèche, autrement dit,
déterminer sa longueur. Nous pouvons aussi mesurer l'écart angulaire
de deux flèches (ou vecteurs) quelconques d'origine commune (non
nécessairement distinctes) en prenant comme unité de mesure d'angle
par exemple le radian. La mesure de cet écart est alors un nombre
compris entre 0 et ,
appelé "angle" des deux flèches. Si les deux flèches ont
même direction et même sens, leur angle est nul et si elles ont
même direction et sens opposé, ce même angle est .
Les flèches représentatives d'un même
vecteur ont
toutes la même longueur. Nous désignerons cette longeur par la notation:

et l'appellerons "norme"
de .
Il est clair que la longeur d'un vecteur est nulle si et seulement si sa norme est nulle.
Nous dirons qu'un vecteur est unitaire si sa norme est 1.
Si est
un vecteur non nul :
est un vecteur unitaire colinéaire
(nécessairement) à dont
la norme est égale à l'unité et que nous notons .
Nous appelerons "angle des vecteurs
non nuls et
"
l'angle de deux flèches d'origine commune représentant l'une et
l'autre .
PRODUIT SCALAIRE
Définition:
l'espace vectoriel euclidien, est un espace vectoriel possédant
une opération particulière, "le produit scalaire" que
nous noterons (notation spécifique à ce site Internet):

Remarques
:
R1.
Nous trouvons dans certains ouvrages (pour info) la notation ou
encore que
nous ne souhaitons pas utiliser car un peu trop proche du formalisme
de Dirac utilisé en mécanique quantique (nous souhaitons éviter
les futures confusions).
R2.
Le produit scalaire à une importance énorme dans l'ensemble du
domaine des mathématiques et de la physique, ainsi nous le
retrouvons dans le calcul différentiel et intégral, en topologie,
en mécanique quantique en analyse du signale etc... il convient
donc de bien comprendre ce qui va suivre.
R3.
Le produit scalaire peut être vu comme une projection de la
longueur d'un vecteur sur la longueur d'un autre
Ce
produit scalaire possède les propriétés suivantes (dont la
plupart découlent de la définition même du produit scalaire):
P1.
Commutativité : 
P2.
Associativité : 
P3.
Distributivité :
P4.
Si 
P5.
et
si
P6.

Seule
cette dernière propriété nécessite une démonstration (de plus
un des résultats de la démonstration nous servira à démontrer
une autre propriété très important du produit scalaire):
Soit
:

qui
constitue la "projection orthogonale" du vecteur sur
le normalisaiton à l'unité du vecteur .
A
l'aide du produit scalaire, le vecteur peut
être exprimé autrement il suffit de de prendre :

et
de l'introduire dans avec
les vecteur adéquats pour obtenir :
Cette expressions vaut également
dans le cas où est
nul, à condition d'admettre que la projection orthogonale de
vecteur nul est nul. La norme de s'écrit
:

Si est
unitaire, les relations de projections précédentes se simplifient
et deviennet :
et

Par des considérations géométriques
élémentaires, il est facile de se rendre compte que :
et
Si
nous revenons maintenant à la démonstration de :

Nous avons si :

d'après la définition la propriété
de la projection orthogonale :

d'où
la propriété P6 qui s'ensuit par multiplication des deux membres
de l'égalité par .
Définitions
:
D1.
L'espace
vectoriel
est dit "proprement euclidien" si 
D2.
Nous dissons que les vecteurs et
sont
"orthogonaux" s'ils sont non nuls et que leur produit
scalaire est nul (leur angle est égal
à ).
Une base
de
est dite "orthonomormale" si les vecteurs
sont
orthogonaux deux à deux et unitaires (donc constituant une famille
libre).
Par le raisonnement géométrique,
nous voyons que tout vecteur est la somme de ses projections orthogonales
sur les vecteurs d'une base orthonormale, autrement dit, si est
une base orthonormale:

Cette décomposition s'obtient également
par la propriété de P6 du produit scalaire. En effet, étant
les composantes de :
puisque et
de
même :
et
d'où
la décomposition.
Soit et
les
composantes respectives des vecteurs et
dans
un base orthonormale canonique nous
pouvons écrire le produit scalaire sous la forme :

de la propriété P6 du produit
scalaire :

en utilisant la propriété P1 et à
nouveau P6 :

Ce qui nous donne finalement la décomposition
:
qui
constitue l'une des relations les plus importante dans le domaine
du calcul vectoriel et que nous appelons "produit scalaire canonique".
INEGALITE DE CAUCHY-SCHWARZ
La relation:
s'écrit également trivialement sous
la forme suivante si nous utilisons la notion de norme et la
définition du produit scalaire :
Si les deux vecteurs et
sont
orthogonaux, nous retrouvons le résultat d'un théorème fameux: le théorème
de Phytagore.
Effectivement, dès lors nous avons .
Ce qui nous donne:
Cette relation est très importante
en physique-mathématique. Il faut s'en souvenir !
Nous appelons également "inégalité de Cauchy-Schwarz"
l'inégalité, valable pour tout choix des vecteurs et
la
relation :
Démonstration : dans le cas particulier où
et
sont
des vecteurs de
et le produit scalaire est défini, cette
inégalité est évidente, puisque .
Dans le cas général, elle nécessite une preuve. Si est
nul, les deux membres de l'inégalité sont nuls et l'inégalité devient
au fait une égalité. Si n'est
pas nul, posons:
et écrivons (le premier et
troisième terme du membre gauche de l'égalité s'annulent) :
Comme est
la projection orthogonale de sur
,
est
aussi orthogonal à ,
donc à ,
ce qui nous permet d'appliquer le théorème de pythagore au second
membre de la relation précédente et d'obtenir :
Dès lors, l'inégalité suivante :
vérifie
l'inégalité puisque le second terme est au carré donc
nécessairement positif ou nul.
Lorsque
est ,
l'inégalité de Cauchy-Schwarz s'écrit avec les composantes des
vecteurs :

Dans le cas particulier où elle
devient:
ou encore:

ce qui montre que le carré de la moyenne
arithmétique est inférieur ou égal à la moyenne arithmétique des
carrés. Ce résultat est très important pour l'étude des statistiques.
INEGALITE DE TRIANGULAIRE
En majorant par
(à
l'aide de l'inégalité
de Cauchy-Schwartz) et en mettant ceci dans la relation établie
déjà précédement:
Nous
obtenons
ce
qui entraîne la fameuse "inégalité triangulaire" (très utile dans l'étude des suites et séries pour l'étude des
convergences ainsi qu'en topologie) :

Remarque : la généralisation de
cette inégalité relativement aux propriétés des normes telles
que nous le verrons en topologie, donne ce que nous appelons
"l'inégalité de Minkowski".
et
en procédant de même (par les mêmes raisonnements) nous obtenons
:
En vertu de la propriété du cosinus
et de l'inégalité de Cauchy-Schwartz ,
nous pouvons écrire:

relation
que nous retrouvons également dans l'étude des statistiques.
PRODUIT VECTORIEL
Le produit vectoriel de deux vecteurs
est une opération propre à la dimension 3. Pour l'introduire, il
faut préalablement orienter l'espace destiné à le recevoir. L'orientation
étant définie au moyen de la notion de "déterminant",
nous commencerons par une brève introduction à l'étude de cette
notion. Cette étude sera reprise plus tard dans le détail lors de
l'analyse des systèmes linéaires dans le chapitre d'algèbre
matricielle.
Nous appelons "déterminant" des vecteurs-colonnes
de :

et nous notons:

le nombre (produit soustrait en
croix) :
Nous appelons déterminant des vecteurs-colonnes
de :
et nous notons :
le nombre :

La fonction qui associe à tout couple
de vecteurs-colonnes de (à
tout triplet de vecteurs-colonnes de )
son déterminant est appelé "déterminant d'ordre 2 (respectivement
d'ordre
3)".
Le déterminant a comme propriété d'être
multiplié par –1 si l'un de ses vecteurs colonnes est remplacé par
son opposé ou si deux de ses vecteurs-colonnes sont échangés
(la vérification étant simple nous nous abstiendrons de la
démonstration, sauf sur demande). En
plus, le déterminant est non nul si et seulement si ses vecteurs-colonnes
sont linéairement indépendants (la démonstration se trouve un
dizaine de lignes plus bas).
Nous appelons "déterminant de passage"
d'une base à
une base le
déterminant :
où les sont
les comosantes du vecteur dans
la base .
Nous définissons l'orientation de l'espace
vectoriel
par le choix d'une de ses bases. Ce choix étant
fait, nous disons que est "orienté" ou "doté
d'une orientation". Soit la
base définissant l'orientation de .
Nous disons alors qu'une
base est
"directe" ou "positivement orientée" si le déterminant
de la matrice de passage est positive et "indirecte" ou
"négativement orientée" si ce même déterminant est négatif.
Remarque : nous reviendrons plus en détail sur ces notions lors de l'étude de l'algèbre linéaire.
Définition : soit et
les
composantes respectives des vecteurs et
dans
la base orthonormale .
Nous appelons "produite vectoriel" de et
,
et nous notons:
le vecteur :

ou
plus communément écrit :

La i-ème composante est
le déterminant des deux colonnes:
privées de leur i-ème terme, le deuxième
déterminant étant cependant pris avec la signe "-":

Truc
mnémotechnique : il suffit de se rappeler du premier terme seulement
et ensuite d'incrément de 1 chaque indicie pour chaque nouveau
terme sachant que lorsque nous arrivons à 3 il faut recommencer à
1.
Cas particuliers:
Le produit vectoriel jouit des propriétés
suivantes:
P1. (antisymétrie)
P2. (linéarité)
P3. si
et seulement si et
sont
linéairement dépendants.
P4. Le produit vectoriel n'est pas
associatif 
Démonstrations :
Les deux premières propriétés découlent
directement de la définition et la propirété P4 se vérifié
aisément en développant les composantes et en comparant les
résultant obtenus.
Démontrons la troisième propriété
:
Soient deux vecteurs et
.
Si les deux vecteurs sont linéairement dépendants alors il existe
tel
que nous puissions écrire:
Si nous développons le produit vectoriel
de deux vecteurs dépendants à un facteur près,
nous obtenons:

Il va sans dire que le résultat ci-dessus
est égal au vecteur nul .
Si nous supposons maintenant que les
deux vecteurs et
sont
linéairement indépendants et non nuls, nous pouvons démontrer que le
produit vectoriel est:
1. orthogonal (perpendiculaire) à et

2. de norme ,
où est
l'angle entre et

Démontrons la première propriété (dont
la validité est de première importance en physique) :
ce qui montre bien que le vecteur est
perpendiculaire au vecteur résultant du produit vectoriel entre
et
!
Il nous faut encore démontrer la deuxième
propriété (dont la validité est elle aussi de première importance
en physique) :
Soit le carré de la norme du produit
vectoriel .
D'après la définition du produit vectoriel nous avons:
Donc finalement:

Nous remarquerons que dans le cas où
est l'espace vectoriel géométrique, la norme du produit vectoriel
représente l'aire du parallélogramme construit sur des représentants
et
d'origine
commune.
Si et
sont
linéairement indépendants, le triplet et
donc aussi le triplet sont
directs.
En effet, étant
les composantes de (dans
la base ),
le déterminant de passage de à
(par
exemple) s'écrit:

Ce déterminant est donc positif, puisqu'au
moins un des n'est
pas nul, d'après la troisième propriété d'indépendance linéaire
du produit vectoriel.
PRODUIT MIXTE
Nous pouvons étendre la définition
du produit vectoriel à une autre type d'outil mathématique que
nous appelons le "produit mixte" :
Définition : nous appelons
"produit mixte" des vecteurs le
double produit :

Abrégé :

D'après ce que nous avons vu lors de
la définition du produit scalaire et vectoriel , le produit mixte
peut également s'écrire :

Nous remarquerons que dans le cas où
est
l'espace vectoriel géométrique ,
le produit mixte symbole le volume (orienté) du parallélépipède,
construit sur des représentants d'origine
commune.
Remarque : il est assez trivial que
le produit mixte est un extension à 3 dimension du produit
vectoriel qui représente rappelons-le, la surface du
parallélogramme.
De par les propriétés de
commutativité du produit scalaire, nous avons :
et le lecteur vérifier sans aucune
peine (nous le ferons s'il y a demande) en développant les
composantes que :
Le produit mixte jouit également des
propriétés que le lecteur ne devrait avoir aucun mal à vérifier
en développant les composantes (mis à part P3 qui découle des
propriétés du produit scalaire et vectoriel) :
P1.
P2. 
P3. si
et seulement si sont
linéairement indépendants
Voici encore quelques identités
vectorielle d'utilité pratique lorsque, par exemple, nous étudierons
plus loin les opérateur différentiels scalaires et vectoriels (à
nouveau la démonstration ne devrait pas faire difficulté au
lecteur car il s'agit de vérifier l'égalité par développement
des composantes) :
P1.
P2.
P3.
ESPACE
VECTORIEL FONCTIONNEL
Soit l'ensemble
des fonctions réelles -fois
dérivables dans
l'intervalle fermé .
Nous désignerons les éléments de cet ensemble par les lettres
La valeur de au
point sera
bien évidemment notée .
Dire que équivaudra
donc à dire que : .
De manière abrégée, nous écrirons ,
le signe indiquant
ainsi que les deux membres sont égaux pour tout
de
l'intervalle .
Considérons les deux opérations
suivantes :
- définie
par la formule 
- définie
par la formule 
Ces deux opérations satisfont à
toutes les conditions des vecteurs d'un espace vectoriel que nous
avons déjà définies au début de ce chapitre (associativité,
commutativité, vecteur nul, vecteur opposé, distributivité, élément
neutre) et munissent donc d'une
structure d'espace vectoriel. Le vecteur nul de cet espace étant
bien évidemment la fonction nulle et l'opposé de étant
la fonction .
Il est intéressant de constater que en
tant qu'espace vectoriel est une généralisation
de au
cas continu. Nous pouvons en effet concevoir tout vecteur de
sous
la forme d'une fonction réelle définie dans l'ensemble :
la valeur de cette fonction au point est
tout simplement .
Remarque : Les polynômes de degré et
à une inconnue forment aussi un exemple d'espace vectoriel
fonctionnel de dimension (à
chaque coefficient du polynôme correspond une composante du
vecteur).
Le champ d'application privilégié
de la théorie abstraite du produit scalaire est constitué par les
espaces vectoriels fonctionnels. Nous appelons ainsi aussi produit
scalaire canonique dans l'opération
définie par la relation :

Cette opération définit bien un
produit scalaire, ces les propriétés de ce dernier sont vérifiées
et, en outre, l'intégrale :
est
positive si la fonction continue n'est
pas identiquement nulle.
SYSTEMES
DE COORDONNES
Nous allons aborder ici, l'aspect des
changements de coordonnées des composantes de vecteurs. Ce type de transformation à un fort
potentiel en physique (ainsi qu'en mathématique) lorsque nous
souhaitons simplifier l'étude de
systèmes physiques dont les équations deviennent plus facilement
manipulables dans d'autres système de coordonnées.
Bien que nous soyons dans un chapitre
et une section de mathématiques du site, nous nous permettrons
dans ce qui va suivre de faire une liaison directe avec la physique pour ce qui concerne les expressions
de la vitesse et de l'accélération dans différentes systèmes
de coordonnées.
SYSTEME
DE COORDONNES CARTESIENNES
Nous ne souhaitons pas trop nous
attarder sur ce système car il est bien connu de tout le monde habituellement.
Rappelons cependant que la plupart du temps, en physique, les systèmes
cartésiens dans lequels nous travaillons sont (deux
dimensions spatiales), (trois
dimensions spatiales) voir ou
(trois
dimensions spatiales et une temporelle) lorsque nous travaillons
en relativité.
Les systèmes cartésiens sont représentés
par des vecteurs de base orthonormés (dans le sens qu'ils sont linéairement
indépendant et de norme unité) qui forment une base pré-euclidienne
(base euclidienne dans laquelle nous avons défini le produit scalaire).
Dans (cas
le plus fréquent), il y a trois vecteurs de base notés traditionnellement:
Dans ce système, la position d'un point
(repérable par un vecteur )
est défini par le triplet de nombre noté (en calcul tensoriel):

et en physique plus conventionellement:
où
habituellement la coordonnée (
) représente le haut (la verticale),
la coordonnée (
) la profondeur et la coordonnée
(
) la longueur
(évidemment ces choix sont complétement arbitraires).
Ce point
peut être repéré
par un vecteur noté arbitrairement dans
la base par
la relation (utilisant la notation tensorielle):
En physique, si nous travaillons avec
des coordonnées, c'est toujours pour pouvoir déterminer l'emplacement
d'un élément. Or, comme nous le verrons plus rigoureusement en mécanique
analytique, le physicien travaille avec les notions suivantes (chaque
élément dépendant souvent du temps):
- Position: 
- Vitesse: 
- Accélération: 
Maintenant voyons comment s'expriment
ces différentes notions dans des systèmes telles que les coordonnnées
sphériques, cylindriques et polaires.
SYSTEME
DE COORDONNES SPHERIQUES
Le choix de commencer avec ce système
de coordonnées n'est pas un hasard. Il a pour avantage d'être une
généralisation des systèmes cylindriques et polaires dont nous
en retrouverons plus facilement les expressions de la position, de
la vitesse et de l'accélération .
Nous représentons traditionnellement un
système à coordonnées sphérique de la façon suivante:
Nous voyons très bien si nous connaissons bien
les relations trigonométriques élémentaires (voir le chapitre du
même dans la section de géométrie) que nous avons les transformations:
et inversement:

Maintenant il nous faut trouver les
expressions qui relient les vecteurs de la base sphérique que
nous choisissons de noter (au
lieu de comme
cela ce fait traditionnellement) avec les vecteurs de la base cartésienne
.
Nous avons, comme nous pouvons le voir sur le schéma ci-dessus:
Pour des besoins ultérieurs, déterminons
les différentielles partielles de chacune des ces coordonnées:
Nous allons également utiliser plus
tard (pour l'étude des opérateurs vectoriels) la variation exprimée
en coordonnées sphériques:
Pour exprimer la vitesse et l'accélération
en coordonnées sphériques, nous aurons également besoin des dérivées
par rapport au temps:
Donc si nous faisons maintenant un
peu de physique, nous avons:
ce qui nous amène à (nous aurons
besoin de cette relation en astrophysique) :

Pour l'accélération nous obtenons (exactement
dans la même démarche que pour déterminer l'expression de la vitesse):

SYSTEME
DE COORDONNES CYLINDRIQUES
Le système de coordonnées cylindriques
(très utile dans l'étude des système à mouvements hélicoïdaux) est
assez semblable à celui des coordonnées sphériques puisqu'il peut
être vu comme une tranche de la sphère. Soit le schéma:
il vient sans peine qu'en coordonnées
polaires (à un changement de notation près par rapport au schéma
ci-dessus):

et inversement:

Maintenant il nous faut trouver les
expressions qui relient les vecteurs de la base polaire que nous choisisson
de noter (au
lieu de comme
cela ce fait traditionnellement) avec les vecteurs de la base cartésienne
.
Nous avons, identiquement à ce que nous avons fait pour les coordonnées sphériques:

Pour des besoins ultérieurs, déterminons
les différentielles partielles de chacune des ces coordonnées:

Nous allons également utiliser plus
tard (pour l'étude des opérateurs vectoriels) la variation exprimée
en coordonnées cylindriques:
Pour exprimer la vitesse et l'accélération
en coordonnées sphériques, nous aurons également besoin des dérivées
par rapport au temps:
Donc si nous faisons maintenant un
peu de physique, nous avons (rappellons que la composante
est indépendante des autres composantes cylindriques):

ce qui nous amène à:

Pour l'accélération nous obtenons (exactement
dans la même démarche que pour déterminer l'expression de la vitesse):
SYSTEME
DE COORDONNES POLAIRES
Le système de coordonnées polaires
est très semblable à celui des coordonnées cylindriques puisqu'il
peut être vu comme un retranchement d'une dimension (la hauteur)
du système cylindrique.
Ainsi, il vient sans peine qu'en coordonnées
polaires:

et inversement:
Maintenant il nous faut trouver les
expressions qui relient les vecteurs de la base polaire que je choisis
de noter (au
lieu de comme
cela ce fait traditionnellement) avec les vecteurs de la base cartésienne
.
On a, identiquement à ce que l'on a fait pour les coordonnées sphériques:

Pour des besoins ultérieurs, déterminons
les différentielles partielles de chacune des ces coordonnées:

Nous allons également utiliser plus
tard (pour l'étude des opérateurs vectoriels) la variation exprimée
en coordonnées cylindriques:

Pour exprimer la vitesse et l'accélération
en coordonnées sphériques, nous aurons également besoin des dérivées
par rapport au temps:

Donc si nous faisons maintenant un
peu de physique, nous avons:

ce qui nous amène à:

où
le premier terme est la composante radiale de la vitesse et le second
la composante tangentielle de la vitesse (angulaire).
Pour l'accélération nous obtenons (exactement
dans la même démarche que pour déterminer l'expression de la vitesse):
où le premier terme est l'accélération
radiale, le second l'accélération centripète, le troisième l'accélération
tangentielle et le quatrième l'accélération de Coriolis.
OPERATEURS
DIFFERENTIELS scalaires et vectoriels
Un champ scalaire, vectoriel ou tensoriel,
dans un volume , est une application qui, à tout point de
ce volume , associe une grandeur scalaire, vectorielle ou
tensorielle. Ainsi, l'application qui,
à tout point de
, de coordonnées spatiales
associe la valeur scalaire est
un champs scalaire dans .
En chaque point d'un volume traversé
par un fluide en mouvement, le vecteur qui coïncide à chaque instant
avec la vitesse de la particule changeante qui passe en ce point
à ce même instant définit un champ vectoriel 3D, éventuellement
variable dans le temps. Les champs ainsi définis constituent un
outil mathématique de base dans l'ensemble de la physique.
Lorsque nous représentons graphiquement
un champ scalaire, l'ensemble des points continus de valeur égale
constituent ce que l'on appelle des "isolignes" ou plus
couramment "courbes de niveau".
GRADIENT
D'UN CHAMP SCALAIRE
Soit un champ scalaire tridimensionnel
,
où
et
et
sont
les coordonnées cartésiennes d’un point M
de l'espace. Lorsque
se déplace dans l'espace selon le vecteur de composantes ,
et
,
le champ scalaire varie
de selon
la différentielle totale:

A partir de cette relation, nous
pouvons
définir l'opérateur "gradient" d'un champ scalaire tel
que:
où est
un terme vectoriel appelé le "gradient du champ scalaire ".
Pour condenser l'écriture, nous utilisons parfois le symbole nommé
le "nabla du champ scalaire ".
A
partir de la définition et de la différentielle totale, nous obtenons
Ce qui nous amène à poser que:

et donc que finalement en coordonnées
cartésiennes:

Finalement nous voyons que le gradient
d'un champ scalaire est
le champ vectoriel dont les composantes en chaque point sont les
trois dérivées du champ scalaire par
rapport aux trois coordonnées spatiales, notées ici .
La variation de pour
un déplacement est
donc le produit scalaire de par
le gradient du champ .
Or, un déplacement infinitésimal effectué
le long d'une isoligne, du champ scalaire tridimensionnel n'engendre
aucune variation de
.
Le produit scalaire évoqué est donc nul dans ce cas, ce qui implique
que et
sont
perpendiculaires.
En considérant cette fois un déplacement
perpendiculaire aux isolignes, nous montrons facilement que le vecteur
gradient de est
dirigé depuis les faibles valeurs de vers
les fortes valeurs de .
Son module étant d'autant plus grand que varie
rapidement au voisinage du point considéré.
Par sa direction, son sens et son module,
le vecteur gradient d'un champ en un point comporte donc des indications
sur la manière dont varie le champ autour de ce point.
Remarque : la condition nécessaire et suffisante
pour qu'un champ de vecteurs soit le gradient d'un champ scalaire
est
que ce champ vectoriel soit irrationnel (voir plus loin l'opérateur
"rotationnel d'un champ vectoriel").
Après avoir défini le gradient en coordonnées
cartésiennes
nous devons nous intéresser à l'expression
de cet opérateur dans d'autres systèmes de coordonnées. Il est fréquent
en physique d'avoir à utiliser les coordonnées cylindriques, polaires
et sphériques pour simplifier l'étude formelle de systèmes physiques.
Ainsi, si nous faisons référence à notre étude des systèmes de coordonnées,
nous avons (rappel) d'abord en coordonnées polaires:

Or, avec la définition du gradient
en coordonnées cartésiennes, nous avons en coordonnées polaires
la définition suivante:
Si nous exprimons la différentielle totale
de nous
obtenons les relations suivantes:
Ce qui nous permet d'obtenir la relation:
ce qui donne:
et nous impose:

Ainsi le gradient en coordonnées polaires
s'exprime comme:

Occupons nous maintenant de l'expression
du gradient en coordonnées cylindriques. Rappellons que lors de
l'étude des différents systèmes de coordonnées nous avons obtenu
pour les coordonnées cylindriques:

Donc nous savons déjà que l'expression
du gradient en coordonnées cylindriques sera identique à celle en
coordonnées polaires à l'exception de l'ajout de la composante verticale
indépendante des autres coordonnées. Ainsi, nous obtenons
en coordonnées cylindriques:

Occupons nous maintenant de l'expression
du gradient en coordonnées sphériques. Rappellons que lors de l'étude
des différents systèmes de coordonnées nous avons obtenu pour les
coordonnées sphériques:

Or, avec la définition du gradient
en coordonnées cartésiennes, nous avons en coordonnées sphériques
la définition suivante:
Si nous exprimons la différentielle totale
de nous
obtenons les relations suivantes:
Ce qui nous permet d'obtenir la relation
(nous utilisons maintenant la notation qui use du l'opérateur "nabla"):
La relation:
Nous impose:

Ainsi le gradient en coordonnées sphériques
s'exprime comme:

Nous
avons donc finalement vu toutes les expressions du gradient dans
les systèmes cartésiens, polaires, cylindriques et sphériques.
GRADIENT
D'UN CHAMP DE VECTEURS
Le gradient d'un champ vectoriel est
le champ dit "tensoriel" défini par les 9 relations suivantes
en coordonnées cartésiennes:
Par
les 4 relations suivantes en coordonnées polaires:
Par
les 9 relations suivantes en coordonnées cylindriques:

Par
les 9 relations suivantes en coordonnées sphériques:
Nous
avons donc finalement vu toutes les expressions du gradient d'un champ
tensoriel dans les systèmes cartésiens, polaires, cylindriques et
sphériques.
DIVERGENCE
D'UN CHAMP DE VECTEURS
On définit l'opérteur divergence
par la relation suivante (la notation tensorielle a été utilisée
afin d'abréger l'écriture) dans un espace à n dimensions:
Ainsi, en coordonnées cartésiennes,
on obtient:
Si la divergence d’un champ de vecteurs
est identiquement nulle en tous les points d’un repère Eulérien,
l’intégrale triple du flux de ce champs à travers un volume V sera:

Il en résulte que le flux de ce champ
de vecteurs à travers les bords du volume est nul, c’est-à-dire
que le flux entrant compense le flux sortant. On dit qu’un tel champ
de vecteurs de divergence nulle présente un flux conservatif.
Il est très facile d'otenir l'expression
de la divergence en d'autres systèmes de coordonnées. Le fait que
nous ayons déterminé le gradient dans différents systèmes nous permet
très rapidement d'écrire que la divergence en coordonnées polaires
s'exprime par la relation:
en coordonnées cylindriques par la
relation (on ajoute la composante verticale indépendante):
en
coordonnées sphériques par la relation:
Nous
avons donc finalement vu toutes les expressions de la divergence d'un
champ vectoriel dans les systèmes cartésiens, polaires, cylindriques
et sphériques.
Rotationnel
d'un champ de vecteurs
Le
rotationnel d'un champ de vecteurs noté ou
est
le champ de vecteurs dont les lignes de champs sont perpendiculaires
à celles dont on a calculé le rotationnel comme le montre l'exemple
particulier ci-dessous:
Le
rotationnel d'un champ vectoriel est
par définition le champ vectoriel perpendiculaire dont les composantes
en chaque point sont données en coordonnées cartésiennes par:
Effectivement, de par la définition du produit
vectoriel, il est évident que:
d'où le fait que le rotationnel d'un champ de
vecteur est perpendiculaire à ce champ.
Un
champ de vecteurs est dit "irrotationnel" lorsque
le rotationnel de ce champ est identiquement nul en tous les points
de l'espace.
L'expression de ce rotationnel
est très simple à obtenir dans d'autres système de coordonnées une
fois le gradient connu dans tous les systèmes couramments utilisés.
Ainsi, en coordonnées cylindriques (le rotationnel en coordonnées
polaires n'est pas définissable), nous avons:
et en coordonnées sphériques:
LAPLACIEN
D'UN CHAMP SCALAIRE
Le Laplacien d’un champ scalaire est
le champ scalaire qui mesure la différence entre la valeur de la
fonction en un point et sa moyenne autour de ce point.
Cet opérateur s'obtient à partir de
la divergence du gradient et on le note (écriture tensorielle):
Le Laplacien est nul, ou assez petit,
lorsque la fonction varie sans à-coup. Les fonctions vérifiant l’équation
de Laplace sont dites "harmoniques".
Le Laplacien d'un champ scalaire en
dans d'autres systèmes de coordonnées est un peu plus long à développer.
Il existe plusieurs méthodes et parmi celles existantes j'ai choisi
celles dont le type de raisonnement et les outils utilisés semblaient
pertinants. Il est intéressant d'aborder différentes stratégies
mais biens sûr il existe des méthodes plus simples que celle présentée
ci-dessous.
Soit le Laplacien en coordonnées cartésiennes
dans d'un
champ scalaire :

Pour déterminer cette expression en
coordonnées polaires, nous
allons utiliser la différentielle totale et la règle de chaîne en
coordonnées polaires:
donc pour une dérivée seconde:

or, nous avons pour les coordonnées
polaires:
et
d'où:
et

et

d'où:
et compte tenu que les dérivées partielles
secondes sont continues, alors les dérivées croisées sont égales:
Donc:
De façon similaire, on aura:
d'où l'expression du Laplacien en coordonnées
polaires:
Dans le cas d'extension aux coordonnées
cylindriques, on aura, puisque la troisième coordonné ne change
pas:
Pour trouver l'expression du Laplacien
en coordonnées sphériques, nous allons utiliser l'intuition du physicien
et les notions de similitude.
Nous allons tout d'abord nous aider
de la figure ci-dessus pour savoir de quoi l'on parle:
Les relations entre coordonnées cartésiennes
et sphérique sont données par les relations:
Nous allons considérer maintenant les
similitudes suivantes:
Coordonnées cylindriques: et

Coordonnées sphériques: et

Construisons un tableau de correspondance:
L'objectif est de jouer avec cette
correspondance avec d'abord le Laplacien en coordonnées cylindriques
où l'on a soustrait des deux côtés de l'égalité le terme .
Ainsi:
utilisons le tableau de correspondance
et on obtient:

Le deuxième terme de l'égalité de cette
dernière relation est l'équivalent sphérique du terme #1 du Laplacien
en coordonnées cylindriques:

Maintenant examinons le terme #2:
Identiquement lorsque l'on a déterminé
la relation:

nous obtenons:

avec:
et
ce qui nous permet d'écrire:
si l'on joue encore avec le tableau
de correspondance, nous avons:

on divise cette relation des deux côtés
par et
ainsi nous obtenons:
Nous avons donc ci-dessus l'équivalent
sphérique du terme #2 du Laplacien en coordonnes cylindrique:

Le terme #3 est très simple à déterminer.
On remplace par
afin
d'obtenir:

En rassemblant tous les termes obtenus
précédemment, nous obtenons enfin la forme étendue du Laplacien
en coordonnées sphériques si utilisé en physique:

on peut raccourcir cette expression
et factorisant les termes:
Laplacien
d'un champ vectoriel
Le
Laplacien d'un champ vectoriel est
le champ vectoriel défini par (notation tensorielle):
dont les composantes sont les Laplacien
des composantes.
Ainsi, en coordonnées cartésiennes:

Le Laplacien d'un champ de vecteurs
en d'autres systèmes de coordonnées est assez simple à obtenir à
partir de la connaissance du Laplacien d'un champ scalaire dans
ces mêmes coordonnées. Ainsi, en coordonnées polaire, on a pour
le Laplacien d'un champ vectoriel la relation suivante:
et en coordonnées cylindriques:
et finalement en coordonnées sphérique:
PROPRIETEs
Les opérateurs différentiels scalaires et vectoriel ont des
propriétés très simples que l'on retrouve très souvent en
physique.
Voyons d'abord les relations qui
n'ont aucun sens (au cas où vous tomberiez dessus sans faire
exprès...):
ou
le rotationnel d'une divergence
n'existe pas puisque l'opérateur rotationnel s'applique à un champ
vectoriel alors que la divergence est un scalaire.
ou

le rotationnel d'un laplacien
scalaire n'existe pas puisque l'opérateur rotationnel s'applique à
un champ vectoriel alors que par construction, le laplacien est un
scalaire.
Voyons maintenant les propriétés remarquables (sans démonstrations
car trop simple - cependant si vous en avez besoin car vous n'y
arrivez pas seul, n'hésitez pas à nous contacter, nous
compléterons):
- Par construction le laplacien
scalaire est la divergence du gradient du champ.

-
La divergence du rotationnel d'un
champ est toujours nulle.
ou

- Le rotationnel d'un champ est égal
au gradient de la divergence de ce champ moins son Laplacien
vectoriel.
ou

- La multiplication de l'opérateur nabla par le produit scalaire
de deux vecteurs est égal à... (voir ci-dessous), qui donne une
relation très utile en mécanique des fluides:
-
Le produit scalaire du rotationnel d'un vecteur est la différence
des opérateurs commutés tel que:

nous
réutiliserons cette relation lors de notre étude en électromagnétisme,
de la pression de radiation.
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