SYSTEMES LINEAIRES
Nous appelons donc "système linéaire",
ou simplement système, toute famille d'équations de la forme :

où chaque ligne représente l'équation
d'une droite, plan ou hyperplan (voir le chapitre de géométrie
chapitre pour la détermination de l'équation d'un hyperplan) et les
"coefficients du système", les
"coefficients du second membre" et les les
"inconnues du système".
Si les coefficients du second membre
sont tous nuls, nous disons que le système est "homogène".
Nous appelons "système homogène associé" au système,
ce même système que nous obtenons en substituant des zéros au
coefficient du second membre.
Rappels :
- L'équation d'une droite (voir
chapitre d'analyse fonctionnelle) est donnée par :

en posant .
- L'équation d'un plan
(voir chapitre de géométrie spatiale dans la section de géométrie)
est donnée par :

en posant .
- L'équation d'un hyperplan est très
facilement (si vous ne voyez pas comment faites le nous savoir nous
le préciseront) généralisable à partir de la démonstration de
celle du plan et nous obtenons ainsi :

en posant 
Nous écrivons souvent un système
linéaire sous la forme condensée suivante :

Une écriture encore plus condensée
sera introduite plus tard.
Nous appelons "solution du système"
tout -uplet
tel
que :

Résoudre un système signifie
trouver l'ensemble des solutions de ce système. Deux systèmes à inconnues
sont dits "équivalents" si toute solution de l'un est
solution de l'autre, autrement dit, s'ils admettent le même
ensemble de solutions. Nous disons parfois que les équations d'un
système sont "compatibles" ou "incompatibles",
suivant que ce système admet au moins une solution ou n'en admet
aucune.
Nous pouvons également donner bien sûr
une interprétation géométrique à ces systèmes. Supposons que
les premiers membres des équations du système soient non nuls.
Alors, nous savons que chacune de ces équations représente un
hyperplan d'un espace affine (voir le chapitre de calcul vectoriel)
de dimension .
Par conséquent, l'ensemble des solutions du système, regardé
comme ensemble de -uplets
de coordonnées, représente une intersection finie d'hyperplans.
Pour la méthode de résolution
"classique" de ces systèmes, nous renvoyons le lecteur au
chapitre traitant des algorithmes dans la section d'analyse numérique.
MATRICES
Nous appelons "matrice" à et
lignes et colonnes,
ou "matrice de type "
(le premier terme correspond toujours aux lignes et le second aux
colonnes, pour s'en souvenir il existe un bon moyen mnémotechnique
: le président LinColn abréviation de Ligne et Colonne
),
tout tableau de nombres :

Nous désignons souvent une matrice
de type plus
brièvement par :

ou simplement par .
Le nombre est
appelé "terme d'indices ".
L'indice étant
appelé "indice de ligne" et l'indice "indice
de colonne".
Lorsque ,
nous disons que est
une "matrice carrée" d'ordre .
Dans ce cas, les termes sont
appelées "termes diagonaux".
Nous appelons également une matrice
à une seule ligne "matrice-ligne" et une matrice à une
seule colonne "matrice-colonne". Il est claire qu'une
matrice colonne n'est rient d'autre qu'un
"vecteur-colonne". Par la suite, les lignes d'une matrice
seront assimilées à des matrices-lignes et les colonnes à des
matrices-colonnes.
L'intérêt de la notion de matrice
apparaître tout au long des textes qui vont suivre mais la raison
d'être immédiate de cette notion est simplement de permettre à
certaines familles finies de nombres d'être conçues sous la forme
d'un tableau rectangulaire.
Nous assignerons aux matrices des
symboles propres, à savoir les lettre latines majuscules : et
aux matrices-colonnes des symboles à savoir les lettres minuscules
vectorielles ;
nous les appellerons d'ailleurs indifféremment matrices-colonnes ou
vecteurs-colonnes.
Nous appelons "matrice
nulle", et nous la notons ,
toute matrice dont chaque terme est nul. Les matrices-colonnes sont
également désignées par le symbole vectoriel : .
Nous appelons "matrice unité
d'ordre ",
et nous notons ,
ou simplement ,
la matrice carrée d'ordre :

Nous verrons plus loin que la matrice
nulle joue le rôle d'élément neutre de l'addition matricielle et
la matrice unité d'élément neutre de la multiplication
matricielle.
Nous allons maintenant revenir brièvement
sur la définition de "rang d'une famille finie" que nous
avons vu en calcul vectoriel.
Rappel : nous appelons
"rang" d'une famille de vecteurs la dimension du
sous-espace vectoriel de qu'elle
engendre.
Ainsi, soit les
colonnes d'une matrice ,
nous appelons "rang de ",
et nous notons ,
le rang de la famille .
Dans un langage un peu plus familier
(
) le rang d'une matrice est donné par le nombre de
matrice-colonnes qui ne peuvent s'exprimer par la combinaison et la
multiplication par un scalaire d'autres matrices-colonnes de la même
matrice.
Remarque : s'il a y des difficultés
à déterminer le rang d'une matrice il existe un technique
"d'échelonnage" des matrices que nous allons voir plus
tard qui permet d'effectuer ce travail très rapidement.
Nous appelons "matrice associée
au système" :

l'être mathématique défini par :

c'est-à-dire la matrice dont
les termes sont les coefficients du système. Nous appelons
"matrice du second membre du système linéaire", ou
simplement "second membre du système", la matrice-colonne
dont
les termes sont les coefficients du second membre de ce système.
Nous appelons également "matrice augmentée associée au système"
la matrice obtenue de en
ajoutant comme
-ième
colonne.
Si nous considérons maintenant un système
de matrice associée et
de second membre .
Désignons toujours par les
colonnes de .
Le système s'écrit alors de manière équivalent sous la forme d'une
équation vectorielle linéaire :

Maintenons rappelons un théorème
que nous avons vu en calcul vectoriel : pour que le rang d'une
famille de vecteurs soit
égal au rang de la famille augmentée ,
il faut et il suffit que le vecteur soit
combinaison linéaire des vecteurs .
Il s'ensuit que notre système linéaire
sous forme vectorielle admet au moins une solution si
le rang de la famille est égal au rang de la famille augmentée et
cette solution est unique si et seulement si le rang de la famille est .
Ainsi,
pour qu'un système linéaire de matrice associée et
de second membre admette
au moins une solution, il faut et il suffit que le rang de soit
égal au rang de la matrice augmentée .
Si cette condition est remplie, le système admet une seule solution
si et seulement le rand de est
égal au nombre d'inconnues autrement dit, les colonnes de sont
linéairement indépendantes.
Nous disons qu'une matrice est "échelonnée"
si ses lignes satisfont aux deux conditions suivantes :
C1. Tout ligne nulle n'est suivie que de lignes
nulles
C2. L'indice de colonne du premier terme non
nul de toute linge non nulle est supérieur à l'indice de colonne
du premier terme non nul de la linge qui la précède.
Une matrice échelonnée non nulle est donc de
la forme :

où et
sont
des termes non nuls. Bien entendu, les lignes nulles terminales
peuvent manquer.
Remarque : il est évident que les matrices
nulles et les matrices unités sont échelonnées.
Les colonnes d'indice d'une
matrice échelonnée sont clairement linéairement indépendantes.
Envisagées comme des vecteurs-colonnes de ,
elles forment donc une base de cet espace vectoriel. En considérant
les autres colonnes également comme des vecteurs-colonnes de ,
nous en déduisons qu'elles sont nécessairement combinaison linéaire
de celles d'indice et
donc que le rang de la matrice échelonnée est .
Nous noterons que est aussi le nombre de lignes non nulles la matrice échelonnée
et également le rang de la famille des lignes de cette matrice,
puisque les lignes non nulles sont dès lors manifestement indépendantes.
Nous pouvons dès lors nous autoriser un
certain nombre d'opérations élémentaires (supplémentaires) sur
les lignes des matrices qui nous seront fort utiles et ce, sans
changer son rang :
P1. Nous pouvons permuter les lignes.
Remarque : la matrice est juste une représentation
graphique esthétique d'un système linéaire. Ainsi, permuter deux
lignes ne change aucunement le système.
P2. Multiplier une ligne par un scalaire non
nul
Remarque : cela ne changeant en rien l'indépendance
linéaire des vecteurs-lignes.
P3. Additionner à une ligne, un multiple d'une
autre
Remarque : la ligne additionnée disparaîtra
au profit de la nouvelle qui est indépendante de toutes les
(anciennes) autres. Le système reste ainsi linéairement indépendant.
Toute matrice peut être transformée en
matrice échelonnée par une suite finie d'opérations de type P1,
P2, P3. C'est cette technique que nous utilisons dans le chapitre
traitant des algorithmes pour résoudre les systèmes linéaires.
Il est donc évident que les opérations élémentaires
sur les lignes d'une matrice ne modifient pas le rang de la famille
des lignes de cette matrice. Or, nous avons observé que le rang de
la famille des lignes d'une matrice échelonnée est égal au rang
de la famille des colonnes, c'est-à-dire au rang de cette matrice.
Nous en concluons que le rang de n'importe quelle matrice de type est
également le rang de la famille des lignes de cette matrice.
Comme corollaire de cette conclusion, il apparaît
que :

Lors de la résolution de système linéaires
de équations
à inconnues
il apparaît, comme nous l'avons déjà fait remarquer tout au début
de ce chapitre, qu'il doit y avoir au moins un nombre égal d'équations
ou d'inconnues ou plus rigoureusement : le nombre d'inconnues doit
être inférieur ou égal aux nombre d'équations tel que :
|