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OPTIQUE GÉOMÉTRIQUE
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LISTE DES SUJETS TRAITÉS SUR CETTE PAGE
Les aimants
sont connus depuis l'Antiquité
(sans pour autant que l'on sache à l'époque qu'elle était
l'origine de leurs propriétés) sous le nom de "magnétites",
pierres noires trouvées à proximité de la
ville de Magnesia (Turquie). C'est
de cette pierre par ailleurs que provient le nom actuel de champ
magnétique. Les Chinois furent les premiers à utiliser
les propriétés
des aimants différentes de celles des particules chargées,
il y a plus de 1'000 ans, pour faire des boussoles. Elles étaient
constituées
d'une aiguille de magnétite posée sur de la paille
flottant sur de l'eau contenue dans un récipient gradué.
Au même titre que le champ
électrique, une bonne/meilleure compréhension de l'origine de ce
champ ne peut se faire que par l'intermédiaire de théories modernes
comme la physique quantique ondulatoire ou la physique quantique
des champs. Le lecteur débutant devra donc prendre son mal en patience
avant d'avoir les connaissances nécessaires pour étudier ces théories.
L'étude quantitative des interactions
entre aimants et courants fut faite par les physiciens Biot et
Savart à partir de 1820 seulement. Ils mesurèrent l'amplitude
des oscillations d'une aiguille aimantée en fonction de
sa distance à un
courant rectiligne. Ils trouvèrent que la force agissant
sur un pôle est
dirigée perpendiculairement à la direction reliant ce pôle
au conducteur et qu'elle varie en raison inverse de la distance.
C'est le premier
cas que nous allons étudier:
Soit
un déplacement de charges électriques produisant
dans l'espace un champ vectoriel dont les effets sont mesurables
et dont les
propriétés
diffèrent de celles du champ électrostatique. Nous
en déduisons
l'existence d'un nouveau champ vectoriel que nous appelons (temporairement)
"champ magnétique" et
que nous noterons .
Les unités physiques du champ magnétique découleront
naturellement du moment où nous
arrivons à relier ce champ magnétique à quelque
chose de connu comme une Force (ce que nous verrons plus loin).
C'est ce que nous verrons lors de notre étude la "Force de Laplace".
Le cas d'étude
le plus simple consistant en un fil rectiligne indéfini
(exemple que nous pouvons aussi assimiler à un simple déplacement
de charges sans nécessairement avoir un fil comme support)
parcouru par un courant
I
(cf. chapitre d'Électrocinétique)
montre que les lignes de champ magnétique sont des cercles
ayant le fil pour axe.

Figure: 36.1 - Champ magnétique autour d'un fil rectiligne infini
Remarque: Le sens de 
se définit habituellement par l'intermédiaire
de " l'observateur
d'Ampère", c'est-à-dire un observateur qui
serait placé
le long du fil, de façon que le courant aille de ses pieds vers
sa tête et qui regarderait le point M où nous évaluons
le champ magnétique. 
est dirigé de la droite vers la gauche de cet observateur.
Il aurait été
expérimentalement établi par Biot et Savart en 1820
que la norme du champ magnétique
à la distance r du fil est proportionnelle
au courant I qui le parcourt et inversement proportionnel à r:
(36.1)
Cette relation constitue traditionnellement la base de l'étude
théorique
du champ magnétique.
Le coefficient
de proportionnalité k dépend comme toujours
des unités choisies. Pour l'ensemble de ces
conséquences, il est avantageux d'écrire l'expression précédente
sous une forme qui fasse apparaître la longueur du cercle de
rayon
r.
Nous posons donc:
(36.2)
et obtenons
ainsi la valeur du champ magnétique à une distance r d'un
fil conducteur parcouru par un courant constant:
(36.3)
où
est une nouvelle constante que nous appelons "perméabilité
magnétique du vide" (à nouveau au même
titre que pour la permittivité électrique,
il existe une "perméabilité magnétique
relative")
et dont la valeur sont données comme à l'habitude
sur ce site avec les autes constantes dans le chapitre Principes
de la section Mécanique.
Les unités de cette constante,
bien que données dans le chapitre Principes de la section
Mécanique,
se déduiront aussi automatiquement dès le moment
où nous aurons
réussi à relier le champ magnétique avec
un concept connu comme la Force
(voir plus loin). C'est ce que nous verrons aussi lors de notre étude
la "Force de Laplace".
THÉORÈME D'AMPÈRE
Il est intéressant
de calculer la "circulation du champ
magnétique" dans
le vide
le long d'un contour
qui tourne une fois dans le sens positif autour du fil orienté dans
le sens du courant (observateur d'Ampère):
(36.4)
Remarque: Le champ est colinéaire
le long du contour comme nous l'avons vu précédemment
d'où le
fait que le produit scalaire puisse s'écrire comme simple
produit de normes.
Nous obtenons
ainsi par définition la "loi
d'Ampère" (ou appelée à tort "théorème
d'Ampère" car ce résultat n'est pas
démontrable... du moins à ma connaissance):
(36.5)
où le courant I dans un système à forte
symétrie
peut être assimilé à une simple somme algébrique
des courants enlacés par le chemin tel que:
(36.6)
Attention!!! Ce n'est pas parce que la circulation du champ magnétique
est nulle dans une région de l'espace que le champ magnétique
y est nul en tout point!
Remarques:
R1. La loi d'Ampère permet de déterminer la quatrième équation
de Maxwell que nous démontrerons dans le chapitre d'Électrodynamique.
R2. La relation antéprécédente est parfois
appelée à tort "théorème
d'Ampère" alors qu'en réalité ce
résultat n'est
pas démontrable. Certains physiciens utilisent cependant
la quatrième équation
de Maxwell pour démontrer la relation antéprécédente
mais alors c'est le serpent qui se mord la queue...
L'expression
que nous avons obtenue peut encore être simplifiée si nous
introduisons un nouvel être physique appelé "intensité du
champ magnétique"
ou encore plus couramment "excitation
magnétique"
et qui est notée par la lettre (qui
est intrinséquement indépendant du milieu de propagation).
Si nous considérons que nous sommes toujours dans le vide
où il
n'y a aucun dipôle magnétique alors nous le définissons
dans le vide par:
(36.7)
Dès
lors, nous sommes souvent amenés à parler de "induction
magnétique" pour
et de "champ magnétique" pour
. Mais les deux sont allègrement confondus suivant les auteurs
et surtout les contextes (de même que ce sera le cas dans
ce site Internet). Lorsque nous avons affaire à des aimants qui
ont une magnétisation intrinsèque de par les propriétés du matériau
qui les compose, nous notons de manière distincte le champ magnétique
extérieur par:
(36.8)
qui est donc une forme plus générale de la relation
précédente. Il est alors d'usage de définir
la "susceptibilité
magnétique" comme étant le rapport sans
dimensions:
(36.9)
Ainsi, la susceptibilité magnétique indique l'amplitude
avec laquelle un matériau répond magnétiquement à la
présence d'une
excitation magnétique. Nous avons alors de par cette définition
la relation entre perméabilité magnétique relative et susceptibilité magnétique:
(36.10)
Soit:
(36.11)
où est
appelé la "perméabilité magnétique absolue".
Il est d'usage d'appeler les matériaux qui ont une susceptibilité
magnétique positive de "matériaux
paramagnétiques" (contribuant au augmente le
champ magnétique) et ceux qui ont une susceptibilité magnétique
négative
de "matériaux
diamagnétiques" (de s'opposer au champ magnétique).
Nous verrons plus loin les modèles théorique de Langevin
permettant d'expliquer quantitativement avec une relativement bonne
approximation
des deux phénomènes (dans les deux cas la susceptibilité
magnétique a une valeur qui est très faible).
Alors,
finalement nous pouvons écrire la loi d'Ampère sous
la forme:
(36.12)
L'intérêt
de la loi d'Ampère ainsi que du concept de circulation du champ
magnétique paraît (peut paraître) ainsi plus évident.
Cette dernière
relation à bien évidemment une grande utilité en
physique théorique
car elle nous permettra de déterminer d'autres résultats
forts importants. Sinon, au niveau de la pratique, le physicien
de laboratoire ou
l'électricien/électrotechnicien sera souvent confronté à devoir
utiliser pour de petites et moyennes expériences des électro-aimants,
dont il pourrait souhaiter recalibrer les valeurs nominales, ou
encore
des solénoïdes.
BOBINE
SOLÉNOÏDALE INFINIE
Une
application aussi particulièrement importante en électronique
et
électrotechnique est celle du calcul du champ d'induction
dans une bobine de fil parcourue par un courant que nous considérerons
comme constant dans un premier temps. Il s'agit ni plus ni moins
d'une
bobine
d'induction
plus
techniquement appelée une "inductance".
Voyons de quoi il s'agit:
Un solénoïde est une bobine
formée par un fil conducteur enroulé en hélice
et parcouru par un courant d'intensité I.
Dans ce qui suit, nous supposons que le champ d'induction
d'un solénoïde est nul entre les spires et parallèle
à l'axe du solénoïde.
Considérons la figure
suivante et intéressons-nous en approximation qu'à
la partie interne du solénoïde en admettant que le
champ extérieur est nul par la longueur infinie de celui-ci
et la parfaite jointure des bobines...:

Figure: 36.2 - Solénoïde infini
Appliquons la loi d'ampère
au trajet rectangulaire abcd.
Ainsi:
(36.13)
La première intégrale
du membre de droite donne
où B est la grandeur de
à l'intérieur du solénoïde et h,
la longueur du segment ab.
Nous pouvons remarquer que le segment ab,
même s'il est parallèle à l'axe du solénoïde,
ne doit pas nécessairement coïncider avec lui.
La deuxième et la quatrième
intégrale sont nulles car, pour ces deux segments
et
sont partout perpendiculaires: étant donné que est
nul partout, les deux intégrales sont nulles. La troisième
intégrale est également nulle puisque le segment
calculé
se trouve à l'extérieur du solénoïde
où
nous avons supposé que le champ magnétique de la
bobine
était idéal.
Ainsi, l'intégrale
pour tout le trajet rectangulaire est
tel que:
(36.14)
mais le courant I est la somme des courants
passant dans chacune des N spires contenues
dans le chemin d'intégration. Mais en électronique,
nous avons l'habitude de travailler avec la valeur n (nous
choisissons la lettre minuscule par analogie avec la thermodynamique
où les minuscules représentent des densités)
qui est le nombre de spires par unité de longueur:
(36.15)
Ainsi, nous avons:
(36.16)
Bien que cette relation ait
été établie pour un solénoïde idéal
infini, elle donne une grandeur assez précise (sans être
exacte!) du champ d'induction magnétique pour les points
d'intérieur situés près du centre d'un solénoïde
réel. Cette relation révèle par ailleurs que
le champ magnétique est en approximation indépendant
du diamètre du solénoïde et qu'il est uniforme
à travers la section de celui-ci. En laboratoire, un solénoïde
est un dispositif pratique pour produire un champ d'induction uniforme
de la même façon que le condensateur plan est utilisé
pour produire un champ électrique uniforme.
BOBINE
TOROÏDALE
La bobine toroïdale est un autre
exemple important de l'application de la loi d'Ampère. Effectivement,
nous retrouvons particulièrement ce type de configuration
dans l'électronique de petite puissance (ordinateurs par
exemple) où les inductances sont pour la plupart toroïdales
ou dans la production d'énergie avec les fameux Tokomak
qui de façon schématisée (très...)
se réduisent
à des bobines toroïdales.

Figure: 36.3 - Photo de quelques bobines toroïdales
Pour des raisons de symétrie,
il est clair que les lignes d'induction magnétique forment
des cercles concentriques à l'intérieur de la
bobine. Appliquons la loi d'Ampère au trajet d'intégration
circulaire de rayon r:
(36.17)
C'est-à-dire:
(36.18)
Il s'ensuit que:
(36.19)
Ainsi, contrairement à B l'intérieur d'un solénoïde,
B n'est pas constant à l'intérieur de la bobine toroïdale.
ÉLECTRO-AIMANT
Déterminons donc par exemple (important et intéressant)
le champ magnétique dans l'entrefer de longueur et
de section d'un électro-aimant
d'une longueur et
de section comme
représenté ci-dessous:

Figure: 36.4 - Exemple d'électro-aimant de laboratoire d'école
La loi d'Ampère nous donne dans le vide:
(36.20)
dans le cas de l'électro-aimant, nous pouvons écrire
que la circulation du champ est la somme de la circulation du champ
de l'entrefer et de l'aimant lui-même:
(36.21)
où N correspond au nombre de boucles de courant
entourant l'aimant et qui permet la production du champ magnétique.
Nous avons par définition:
et
(36.22)
d'où:
(36.23)
Si l'entrefer n'est pas trop grand nous
pouvons écrire:
(36.24)
alors:
(36.25)
d'où:
(36.26)
La relation est la même pour un électro-aimant ayant deux
bobines! Le lecteur remarqueron au passage que cette relation
peut aussi servir expérimentalement dans le cas où nous cherchons
à
déterminer la valeur de la perméabilité magnétique relative du
Fer quand tous les autres paramètres sont connus.
FORCE D'UN AIMANT OU ÉLECTRO-AIMANT
Si nous avons connaissance de la norme du champ magnétique B produit
par un aimant à sa surface, nous pouvons calculer avec une certaine
approximation la force nécessaire pour le décoller
d'une surface en Fer.
Pour cela, nous noterons F la force nécessaire
pour faire décoller l'aimant à une distance d d'une
surface de Fer. Nous supposerons la distance d suffisamment
petite pour que l'on puisse accepter que dans tout le volume situé entre
l'aimant et le Fer, le champ magnétique est constant.
Ainsi, le travail fourni par la force F est (cf.
chapitre de Mécanique Classique):
(36.27)
Ce travail s'est transformé en énergie du champ
magnétique dans le volume créé entre l'aimant
et le Fer. La densité volumique d'énergie due au
champ magnétique dans l'air étant (cf.
chapitre d'Électrodynamique):
(36.28)
Le volume de l'espace créé entre l'aimant et le
Fer étant égal à où S est
la surface de l'aimant qui était collée au Fer. Nous
avons alors l'équivalence dimensionnelle suivante:
(36.29)
Nous en déduisons la force de contact pour de petites
valeurs de d:
(36.30)
où B est la valeur limite du champ
magnétique qui amène notre matériau à se
coller à l'aimant (de façon à ce qu'en soulevant
l'aimant, le matériau associé suive).
Si nous regardons un électro-aimant d'élévation
de rayon 0.75 [m] capable de soulever 200 [kg]:

Figure: 36.5 - Électro-aimant d'élévation
Nous avons alors:
(36.31)
Il est possible d'utiliser aussi grossièrement le
même calcul pour déterminer le champ magnétique de l'électro-aimant
du jouet ludique suivant mondialement connu par les passionnés
de physique:

Figure: 36.6 - Électro-aimant d'élévation ludique
RELATION DE MAXWELL-AMPÈRE
Soit la
densité de courant en un point quelconque de l'espace dans
le cas d'une distribution à trois dimensions et soit S une
surface fermée qui s'appuie sur un contour
quelconque. Le courant I qui traverse
est bien évidemment donné par:
(36.32)
D'après
la loi d'Ampère, la circulation du champ magnétique
le long de est égale à cette
intégrale. Elle peut donc prendre ici, selon
le choix du contour ,
une infinité de valeurs variables de façon continue. D'autre
part, le théorème de Stokes (cf.
chapitre de Calcul Vectoriel)
fournit que:
(36.33)
d'où:
(36.34)
et nous
en ressortons finalement que:
(36.35)
Nous pouvons
faire une comparaison osée de ce résultat avec la
relation ci-dessous (démontrée dans le chapitre d'Électrodynamique),
par extension de la charge statique et de la charge dynamique:
(36.36)
qui
n'est autre que la première équation de Maxwell
(cf.
chapitre d'Électrodynamique). Dès lors,
comme nous l'avons vu dans le chapitre d'Électrostatique,
nous avons:
(36.37)
Par analogie,
l'idée est de poser (cette hypothèse se vérifie un peu plus bas
par les résultats remarquables obtenus):
(36.38)
relation
que nous pouvons écrire de manière plus élégante
en supposant le courant non dépendant de la position de
l'observateur dans l'espace et colinéaire au vecteur perpendiculaire
à la surface traversée:
(36.39)
où
représente le périmètre du fil dans lequel le courant I circule.
LOI DE BIOT-SAVART
Du dernier
développement, nous tirons donc:
(36.40)
Rappelez-vous
qu'à la dernière étape de notre développement
précédent (nous l'avons
précisé implicitement) le chemin d'intégration
est perpendiculaire au courant! Mais le champ magnétique
ne peut pas être nul en
tout point de la ligne du courant. Dès lors, nous sommes
amenés à écrire
ce qui est caché:
(36.41)
La relation ci-dessus nous permet donc,
par extension, d'écrire sous une forme plus générale:
(36.42)
qui n'est autre que
la "loi de Biot-Savart" souvent
présentée en premier dans
les classes scolaires comme début d'étude du magnétisme
(à l'origine elle a été déterminée expérimentalement par Biot et
Savart avec l'aide mathématique de Laplace).
Cette dernière relation peut tout
aussi bien s'écrire
(forme très importante):
(36.43)
Donc:
(36.44)
Nous retrouvons ici l'approximation non relativiste du champ magnétique
tel que nous l'avons déterminé lors de notre étude
de la relativité restreinte (cf.
chapitre de Relativité Restreinte),
où nous
avons démontré
que:
(36.45)
Une autre forme importante de l'expression du champ magnétique
est:
(36.46)
Comme la densité de courant est colinéaire à ,
nous pouvons écrire:
(36.47)
Donc:
(36.48)
Une remarque importante s'impose à notre niveau du discours: dans
le cadre des études scolaires pré-universitaires,
les formulations mathématiques des champs magnétique
et électrique sont considérées
comme des lois indémontrables d'où l'on tire plus tard les équations
de Maxwell (de plus les développements ne sont pas des
plus esthétiques
et rigoureux). L'aspect totalement expérimental de relations
aussi importantes peut donner une image négative de la physique
théorique aux étudiants. Il convient
dès
lors de préciser
que lors des
études universitaires, nous avons une approche juste un
peu moins pragmatique.
Effectivement, nous postulons l'équation de Schrödinger
(cf.
chapitre de Physique Quantique Ondulatoire) dont nous
nous servons pour démontrer la formulation non
relativiste de la loi de Coulomb à l'aide de la théorie
de Yukawa (cf.
chapitre de Physique Quantique Des Champs). Ensuite,
pendant l'étude de la relativité restreinte
(cf.
chapitre de Relativité Restreinte), nous déterminons
la
forme relativiste de la loi de Coulomb. Ensuite, nous admettons
l'existence du champ magnétique dont l'expression est donnée
expérimentalement
par la force de Lorentz (voir plus bas dans ce chapitre) et
de par les propriétés des transformations de Lorentz
et de la connaissance de l'expression relativiste de la loi
de Coulomb,
nous déterminons
l'expression relativiste du champ magnétique. Ensuite, par
approximation non relativiste, nous tombons sur la loi de Biot-Savart.
Cette
manière
de procéder est beaucoup mieux accueillie par les étudiants
mais pas nécessairement accessible à tous les niveaux.
Revenons maintenant sur la
loi de Biot-Savart. Un exemple important en astrophysique de la
loi de Biot-Savart dans le cadre des jets de plasmas des disques
d'accrétion
sont les boucles de courant circulaires uniques (il faut y rajouter
aussi la force de Laplace dans le cadre relativiste pour comprendre
la dynamique de ces jets).
CHAMP MAGNÉTIQUE POUR UNE BOUCLE DE COURANT
La figure ci-dessous en représente un bon exemple:

Figure: 36.7 - Champ magnétique pour une boucle de courant
Nous avons donc une boucle
circulaire de rayon R parcourue par un courant d'intensité I.
L'objectif étant de calculer
en un point P de l'axe de cette boucle.
Le vecteur
correspondant à un courant élémentaire au
sommet de la boucle sort perpendiculairement du plan de la page.
L'angle
entre ce vecteur et
est donc de .
Le plan formé par
et est
normal à la figure. Le vecteur
produit par ce courant élémentaire est normal à
ce plan de par la forme de la loi de Biot-Savart. Il est donc dans
le plan de la figure et à angle droit avec le vecteur
comme indiqué sur la figure.
Décomposons
en deux parties: la première,
est le long de l'axe de la boucle et la seconde,
est perpendiculaire à cet axe. Seule la composante
contribue à l'induction magnétique totale au point
P.
Il en est ainsi du fait que les composantes
de tous les courants élémentaires sont sur l'axe
et qu'elles s'additionnent directement. Quant aux composantes ,
elles sont dirigées dans différentes directions
perpendiculairement
à cet axe de sorte que, par symétrie, leur contribution
est nulle sur cet axe (prenez vraiment garde à ce cas particulier!).
Nous obtenons:
(36.49)
C'est une intégrale scalaire effectuée sur tous les
courants élémentaires. Nous obtenons d'après
la loi de Biot-Savart:
(36.50)
De plus, nous avons selon le schéma:
(36.51)
En combinant ces relations, nous obtenons:
(36.52)
La figure révèle
que r et
ne sont pas des variables indépendantes. Nous pouvons les
exprimer en fonction de la nouvelle variable x,
la distance entre le centre de la boucle et le point P.
Les relations entre ces variables sont:
(36.53)
En substituant ces valeurs dans l'expression de ,
nous obtenons:
(36.54)
Nous remarquons que, pour
tous les courants élémentaires,
I,R,x ont respectivement les mêmes valeurs. L'intégration
de cette différentielle donne:
(36.55)
Un point important de cette relation est en
où nous obtenons donc:
(36.56)
Un autre cas d'application
important de la loi de Biot-Savart consiste à reprendre l'exemple
précédent, mais pour une forme continue plane quelconque
et considérée
comme ponctuelle et dont nous aimerions connaître la valeur du
champ ailleurs que sur l'axe de symétrie. Les résultats
seront très utiles
lorsque nous étudierons la physique quantique corpusculaire
et donc les propriétés magnétiques des métaux.
CHAMP MAGNÉTIQUE POUR UN FIL INFINI
Montrons aussi (c'est un exemple intéressant!) qu'à partir
de la loi de Biot-Savart:
(36.57)
nous pouvons aussi obtenir pour un fil rectiligne infini la relation:
(36.58)
que nous avions obtenue avec le théorème d'Ampère (ce qui montre
l'équivalence entre les deux manières de calculer!).
Choisissons pour le fil rectiligne infini ci-dessous x comme
variable:

Figure: 36.8 - Fil rectiligne infini
Nous avons alors à partir de la figure ci-dessus:
(36.59)
d'où:
(36.60)
En intégrant:
(36.61)
Pour la suite, l'astuce consiste à utiliser la configuration
suivante:

Figure: 36.9 - Morceau du fil
Donc:
(36.62)
Ce qui nous donne:
(36.63)
Après simplification:
(36.64)
et donc quand la longueur du fil tend vers l'infini, nous avons
alors:
(36.65)
DIPÔLE
MAGNÉTIQUE
Le dipôle magnétique a tout comme son homologue en électrostatique,
une énorme importance dans l'étude des propriétés
magnétiques des matériaux pour lesquelles il permet
d'élaborer de bons modèles théoriques.
Avant de lire ce qui va suivre, nous conseillerions au lecteur
(c'est même plus qu'un conseil) de lire absolument tout
le développement du dipôle électrostatique
rigide dans le chapitre d'Électrostatique.
Effectivement, la plupart des calculs qui vont suivre comportent
les mêmes
raisonnements, développements et approximations mathématiques
à quelques infimes nuances près. Nous n'avons dès
lors pas souhaité refaire les mêmes calculs intermédiaires
déjà présents lors du calcul du dipôle
électrostatique (cependant, si vraiment il y a difficulté
de la part du lecteur, nous sommes prêts à compléter...
mais bon...).
Le dipôle magnétique
a une différence non négligeable
relativement au cas pratique que nous nous imposons comme cadre
d'étude... il n'y a pas 2 charges ! Effectivement, des
charges au repos émettent en première approximation
(c'est expérimental et... théorique) un champ
magnétique
intrinsèque beaucoup trop faible pour être considéré
comme intéressant dans le cadre de l'étude des propriétés
magnétiques des matériaux. Il convient cependant
de préciser quelque chose d'intéressant (de sympa),
les charges coulombiennes élémentaires sont parfois
modélisées (à tort!)
par les physiciens comme en rotation sur elles-mêmes (le "spin")
et sont représentées comme une superposition de
spires circulaires (tiens... une spire...) en infiniment petites
ce qui fait qu'un observateur dans un référentiel
au repos (au centre de la charge ) peut interpréter la
charge coulombienne globale comme étant un courant en
déplacement dans
les différentes spires, induisant ainsi un champ magnétique
intrinsèque (joli non !?).
Bref, considérons une spire plane (tiens... encore une
spire...), de forme quelconque, de centre O,
parcourue par un courant permanent et constant I dont
un des points de la spire est noté par P.
Nous allons calculer le champ magnétique créé
par cette spire en tout point M de l'espace,
situé à grande distance r de la spire (précisément,
à des distances grandes comparées à la taille
de la spire).
Remarque: Personnellement il y a certaines étapes
du calcul que je trouve... comment dire... de très loin pas
convaincantes...
mais bon... il y a tellement d'approximations que l'on est plus à
ça près... hummm....
Nous posons:
(36.66)

Nous allons donc utiliser la loi de Biot-Savart:
(36.67)
sous l'hypothèse
que le point M est donc situé à très
grande distance de la spire. Ce qui nous donne le droit d'écrire:
(36.68)
Mais
donc:
(36.69)
Évaluons le terme
pour des points M situés à grande
distance de la spire (au dénominateur nous avons utilisé le
théorème
du cosinus comme lors de notre étude dipôle électrostatique
rigide dans le chapitre d'Électrostatique):
(36.70)
où nous avons fait comme pour le dipôle électrostatique
rigide un développement limité à l'ordre
1.
Remarque: La dernière approximation est très grossière
dans le sens qu'il s'agit d'un choix astucieux des termes à
négliger pour arriver à un résultat esthétique
visuellement et permettant de définir le moment magnétique
dipolaire (voir un peu plus loin)...
En reportant cette expression dans la loi de Biot-Savart, nous
obtenons:
(36.71)
Évaluons séparément chaque terme intervenant
dans la parenthèse:
1. 
puisque le vecteur
est indépendant du point P sur la spire et que nous faisons une intégration curviligne
sur toute la spire, en revenant au point de départ.
2. 
De par les propriétés du produit vectoriel:
(36.72)
Or puisque
et
sont perpendiculaires et dans un même plan, nous avons
qui est la surface infinitésimale d'un
rectangle et cela ne représente rien étant donné
que l'abscisse est curviligne par rapport à O.
Effectivement:

Figure: 36.10 - Représentation de la perpendicularité des deux vecteurs
Donc, nous pouvons écrire:
(36.73)
où
est le vecteur normal au plan de la spire (vecteur de base de l'axe
Z).
Ce résultat est général, valable quelle que
soit la surface.
D'où:
(36.74)
3. 
de par les propriétés du produit vectoriel (cf.
chapitre de Calcul Vectoriel).
Nous allons utiliser ces relations pour calculer l'intégrale
inconnue du début. Si nous décomposons les vecteurs
et
dans la base
engendrant le plan de la spire, nous obtenons:
(36.75)
puisque et
.
Nous avons aussi:
(36.76)
D'où:
(36.77)
Rappelons que:
(36.78)
Sous forme de composantes (seulement la troisième est non
nulle puisque et ),
nous avons:
(36.79)
d'où:
(36.80)
Ce qui nous amène à écrire:
(36.81)
Soit:
(36.82)
Remarquons que cette dernière relation est égale à:
(36.83)
Donc au final:
(36.84)
En rassemblant ces résultats, nous obtenons pour le champ
magnétique:
(36.85)
Nous voyons donc apparaître une grandeur importante car
décrivant
complètement la spire vue depuis une grande distance, à
savoir le "moment magnétique dipolaire
local" ou plus simplement "moment
dipolaire magnétique":
(36.86)
souvent noté aussi par un M stylisé par
certains auteurs. Nous avons alors la relation antéprécédente
qui peut s'écrire:
(36.87)
En faisant usage de la propriété suivante
du double produit vectoriel (cf. chapitre
de Calcul Vectoriel):
(36.88)
Nous obtenons alors une autre forme de l'expression du champ magnétique
approximatif créé par un dipôle:
(36.89)
C'est sous cette dernière forme que l'on retrouve le plus
souvent l'expression du moment magnétique dans la littérature.
À comparer
(pour le fun) avec l'expression du champ électrique
pour un dipôle électrique rigide:
(36.90)
et donc nous voyons qu'il y a correspondance parfaite.
Nous sommes quand même arrivés à mettre cela
sous une forme assez identique et esthétique après
quelques approximations...
Nous avons aussi:
(36.91)
d'où:
(36.92)
L'origine du champ magnétique
d'un matériau quelconque
doit être microscopique. En utilisant le modèle de
Bohr de l'atome (cf. chapitre de Physique
Quantique Corpusculaire),
nous pouvons nous convaincre que les atomes (du moins certains)
ont un moment magnétique dipolaire intrinsèque. Effectivement,
le modèle de Bohr de l'atome d'Hydrogène consiste
en un électron de charge
en mouvement (circulaire) autour d'un noyau centre (un proton)
avec une période .
Si nous regardons sur des échelles de temps longues par
rapport à T,
tout se passe comme s'il y avait un courant:
(36.93)
Nous avons donc une sorte de spire circulaire, de rayon moyen la
distance moyenne au proton, c'est à dire le rayon de Bohr
.
L'atome d'Hydrogène aurait donc un moment magnétique
intrinsèque:
(36.94)
où
est le moment cinétique de l'électron et q/2m
le "facteur gyromagnétique" (ce
résultat est très important pour le modèle
de Langevin du diamagnétisme).
Ce raisonnement peut se généraliser
aux autres atomes. En effet, un ensemble de charges en rotation
autour d'un axe vont produire un moment magnétique proportionnel
au moment cinétique total. Cela se produit même
si la charge totale est nulle (matériau ou atome neutre):
ce qui compte c'est l'existence (scalaire) d'un courant.
Du coup, nous pouvons expliquer qualitativement les propriétés
magnétiques des matériaux en fonction de l'orientation
des moments magnétiques des atomes qui les composent:
- Matériaux amagnétiques: ce sont les matériaux
où les moments sont distribués
aléatoirement, il n'y a pas de champ magnétique
intrinsèque.
- Matériaux diamagnétiques: ce sont les matériaux
qui soumis à
un champ magnétique, ont leur moments qui s'opposent à celui-ci
et
sont donc repoussés (très faiblement) par les aimants.
Ils induisent donc un moment magnétique opposé à la
direction du champ magnétique.
- Matériaux paramagnétiques: ce sont les matériaux
pour lesquels les moments peuvent s'orienter dans la direction
d'un champ magnétique extérieur
et pouvant donc être ainsi aimantés (attirés)
momentanément. Ils induisent
donc un moment magnétique dans la direction
du champ magnétique.
- Matériaux ferromagnétiques: ce sont les matériaux
dont les moments sont déjà orientés dans une
direction particulière,
de façon permanente (aimants naturels).
Remarque: La Terre est connue pour avoir un champ magnétique
dipolaire, où le pôle Nord magnétique correspond
au pôle Sud géographique (à un angle près).
Au niveau macroscopique, l'explication de l'existence du champ
magnétique
observé sur les étoiles est encore aujourd'hui loin
d'être satisfaisante. La théorie de "l'effet dynamo"
essaie de rendre compte des champs observés par la présence
de courants, essentiellement azimutaux, dans le coeur des astres.
Plusieurs faits connus restent partiellement non éclaircis:
- Les cycles magnétiques: le Soleil a un champ magnétique
à grande échelle qui ressemble à celui de la
Terre, approximativement dipolaire. Cependant, il y a une inversion
de polarité tous les 11 ans (sur 11 ans). Pour la Terre,
on a pu mettre en évidence qu'il y avait eu une inversion
il y a environ 700'000 ans.
- Non-alignement avec le moment cinétique de l'astre: s'il
est de l'ordre d'une dizaine de degrés pour la Terre, il
est perpendiculaire pour Neptune!
Pour voir un joli cas pratique du dipolaire magnétique,
rappelons que dans le chapitre d'Élecstrostatique, nous
avions démontré qu'en coordonnées sphériques nous
avions pour le dipôle électrique:
(35.95)
Et comme nous avons démontré il y a correspondance
parfait entre le moment dipolaire magnétique et électrique, nous
pouvons
alors
immédiatement
écrire:
(35.96)
Nous en déduisons alors la norme du vecteur de champ
magnétique:
(35.97)
Soit:
(35.98)
Ainsi, nous pouvons nous amuser par exemple à calculer
le moment magnétique de la Terre à l'équateur géomagnétique. Ce
qui nous donne sachant que la Terre à l'équateur géomagnétique
à un champ de valeur moyenne de 32 microteslas:
(35.99)
LOI DE LORENTZ
En électrostatique,
nous avons calculé la force exercée par une ou un ensemble de charges
au repos sur une charge immobile ou en mouvement. La force exercée
s'écrivait alors de la manière suivante:
(36.100)
Dans le
cas le plus général, où les charges agissantes sont en mouvement,
la force qu'elles exercent sur une charge ponctuelle q placée en un point de l'espace est la somme de deux termes: l'un
qui est indépendant de la vitesse de
cette charge, l'autre qui en dépend. Voici comment s'écrit cette
relation:
(36.101)
qui
n'est autre que la "loi de Lorentz" ou "force
de Lorentz".
Pour démontrer
cette relation, nous allons poser deux hypothèses, mais
avant il est important d'informer le lecteur que cette démonstration
nécessite
des outils mathématiques non nécessairement évidents
(il faut avoir lu le chapitre de Mécanique Analytique
et de Physique Quantique Ondulatoire pour comprendre):
H1. Soit une particule
ponctuelle non-relativiste de masse m,
de position et
de vitesse ;
nous supposons qu'elle est soumise à une force et
qu'elle satisfait les équations de Newton:
(36.102)
avec les relations
de commutations suivantes (cf. chapitre de
Physique Quantique Ondulatoire):
(36.103)
Il faut bien voir
que la dernière relation est une hypothèse et qu'elle n'est pas
équivalente aux règles de commutation que nous avons vues en physique
quantique entre positions et impulsions!
H2. Il existe
des champs et
,
ne dépendant pas des vitesses, tels que:
(36.104)
et qui vérifient
les équations de Maxwell (cf. chapitre d'Électrodynamique):
(36.105)
À un niveau classique,
nous exprimons les hypothèses de commutation en utilisant
la correspondance commutateurs-crochets de Poisson (cf.
chapitre de Mécanique Analytique), soit:
(36.106)
avec (rappel):
(36.107)
Maintenant, nous définissons
un potentiel vecteur (cf.
chapitre d'Électrodynamique) tel que:
(36.108)
alors l'hypothèse ( )
de commutation peut s'écrire pour :
(36.109)
donc nous pouvons dire que
ne dépend que de et
t puisqu'il
commute identiquement à .
De plus, nous savons que
la mécanique
classique admet une formulation lagrangienne (équivalente
aux équations
de Newton) pour laquelle les équations de la mécanique
deviennent (cf. chapitre de Mécanique
Analytique):
(36.110)
où L désigne
le lagrangien du système. Dès lors, avec:
(36.111)
nous pouvons intégrer la relation:
(36.112)
et nous obtenons:
(36.113)
Le
signe "-" de la constante d'intégration du potentiel
vecteur se justifie pour être en cohérence avec ce que nous avons
vu en théorie de Jauge (cf. chapitre d'Électrodynamique).
La seconde équation de Lagrange nous
donne alors:
(36.114)
En développant un peu:
et
(36.115)
Pour l'ensemble des coordonnées, cela donne
sous forme condensée et en utilisant les outils de l'analyse vectorielle:
(36.116)
Donc:
(36.117)
ou
autrement écrit:
(36.118)
Nous
retrouvons donc bien l'expression de la force de Lorentz où
et
sont donnés par:
(36.119)
comme nous l'avons
vu en théorie de Jauges. Certes la démonstration
est loin d'être
évidente, mais elle est possible.
Arrêtons-nous
un instant sur l'expression de la force de Lorentz. Nous voyons
avec cette relation, qu'une charge immobile (ou non) dans un champ
électrique subira une force qui lui donnera l'impulsion
nécessaire
à faire varier son énergie cinétique (nulle
ou non nulle au départ).
Cette constatation n'est cependant pas valable pour le champ magnétique.
Effectivement, lorsque nous plaçons une charge immobile
dans un
champ magnétique, cette dernière ne subira aucune
force du champ magnétique et donc ne verra pas son énergie
cinétique varier.
Si la particule chargée a une vitesse initiale non nulle,
il s'ensuit que le champ magnétique va changer les composantes
du vecteur vitesse mais pas la norme. Ainsi, nous avons pour habitude
de dire que:
"le champ magnétique ne travaille pas" (dans le sens
que le champ magnétique ne vas pas mettre en mouvement une particule
chargée au repos ni changer la norme de sa vitesse).
Voyons mathématiquement comment nous pouvons montrer que le champ
magnétique ne travaille pas.
Démonstration:
Nous savons que pour une particule chargée plongée
dans un champ magnétique, nous avons:
(36.120)
d'où:
(36.121)
Et exprimons la variation temporelle de l'énergie cinétique:
(36.122)
et en substituant la dérivée de la vitesse par la relation antéprécédente,
il vient:
(36.123)
L'énergie cinétique de
la particule ne change donc effectivement pas à cause du
champ magnétique.
Maintenant, si nous nous intéressons uniquement au second terme
de cette relation, nous pouvons arriver à démontrer la loi de Laplace:
Nous avons:
(36.124)
où
est
la densité volumique de charge. Si
et
sont
supposés parallèles nous pouvons écrire que:
(36.125)
Une densité de courant nous permet de calculer
la vitesse d'entraînement des porteurs de charges dans un conducteur.
Le nombre d'électrons de conduction
dans un fil est égal à:
(36.126)
où n est
le nombre d'électrons de conduction par unité de
volume et le
volume du fil (et donc A est l'aire de la section du
conducteur)..
Une quantité de charges traverse
un fil en un temps t donné
par:
(36.127)
L'intensité I du
courant étant définie par:
(36.128)
nous obtenons que:
(36.129)
De:
(36.130)
Nous pouvons maintenant tirer que:
(36.131)
Enfin, nous trouvons que:
(36.132)
qui est la "loi de Laplace"
ou "force de Laplace" et
qui dérive donc de la loi de Lorentz. Nous en déduisons
dans les unités du champ magnétique:
(36.133)
où T est commumément une unité tolérée
dans l'usage appelée le "Tesla" (qui
contient implicitement donc l'unité du Coulomb qui est à l'origine
du champ magnétique!). Connaissant maintenant efin explicitement
l'unité du
champ magnétique, nous
pouvons déterminer les unités de la constante de
perméabilité magnétique
en repartant de:
(36.134)
Il vient alors pour les unités de la constante de perméabilité magnétique:
(36.135)
Ceci étant fait, voyons
quelques cas importants d'application de la loi de Lorentz:
EFFET
HALL CLASSIQUE
Précédemment,
nous avons étudié l'action d'une induction magnétique sur un circuit
filiforme en ayant pour but de trouver l'expression des forces
magnétiques
appliquées à la matière même de ce circuit.
Portons maintenant notre
attention sur les électrons de conductivité eux-mêmes, en nous
plaçant
dans le cas de la figure ci-dessous:

Figure: 36.11 - Ruban métallique parcouru par un courant continu
où un ruban métallique est parcouru par un courant continu .
Le vecteur densité de courant est
constant et parallèle aux
grands côtés PQ ou
RS du
ruban.
Imaginons
alors que le ruban soit plongé dans un champ magnétique uniforme
perpendiculaire aux plans PQ et
RS (selon
l'axe Z).
Les charges mobiles de densité volumique contenues
dans un élément de volume dV sont
donc soumises à la force magnétique:
(36.136)
Cette
force modifie les trajectoires des électrons mobiles et, au cours
d'un régime transitoire, provoque leur accumulation sur le bord
avant du ruban tandis qu'un excès de charges positives apparaît
sur le bord arrière.
Ce
phénomène produit un champ électrique supplémentaire
parallèle à
RP qui
exerce sur les charges mobiles du volume dV une
force électrique:
(36.137)
Les
deux forces s'opposent donc l'une à l'autre et la force coulombienne
tend à ramener les trajectoires électroniques dans leur position
initiale. Un régime permanent s'établit peu à peu.
Remarque: En fait, à chaque fois que nous parlons de régime
permanent en physique, nous mentons un peu. Il s'agit au fait juste
d'un équilibre
stable et en général, le système oscille autour de sa position
d'équilibre.
Au bout d'un certain temps, un système comme le conducteur impliqué
dans notre exemple montre des oscillations négligeables. La physique
c'est aussi parfois qu'une question d'approximations...
Quand ce régime est atteint, la densité de courant est à nouveau
parallèle
à PQ et
les forces électriques et magnétiques ci-dessus sont vectoriellement
opposées. Nous avons donc:
(36.138)
avec:
(36.139)
Dans certains ouvrages, le produit vectoriel est explicité sous
forme de ses composantes tel que:
(36.140)
car les autres composantes sont nulles (la densité de courant
est parallèle au ruban et le champ magnétique perpendiculaire).
Or, comme nous l'avons démontré
dans le chapitre d'Électrocinétique:
(36.141)
dès lors:
(36.142)
Nous définissons alors le "coefficient
de Hall" par:
(36.143)
peut être aussi bien utilisé à l'équilibre
pour la mesure de
que par extension si nous supposons
alors
donc à la mesure de la densité de porteurs dans l'échantillon.
Remarque: Nous parlons également de " résistance
de Hall". Il s'agit simplement du rapport de la tension
de Hall sur le courant circulant dans l'échantillon. Il
ne faut cependant pas confondre la résistance de Hall
avec  .
Notons que la résistance de Hall varie linéairement
avec le champ magnétique.
Dans un semi-conducteur à deux
dimensions, l'effet Hall est également mesurable. Par contre,
à suffisamment basse température, nous observons
une série de plateaux pour la résistance Hall en
fonction du champ magnétique. Ces plateaux apparaissent à des
valeurs précises de résistance, et ce, indépendamment
de l'échantillon utilisé. Ceci fait l'objet
de "l'effet Hall quantique" que nous
n'étudierons pas dans
ce chapitre.
Sous forme
scalaire la relation de "l'effet Hall",
s'écrit:
(36.144)
Nous
pouvons aussi l'exprimer en explicitant la différence de potentiel
qui correspond par définition au champ électrique.
Si
l est
la largeur du ruban, nous avons:
(36.145)
Si
e est
son épaisseur, le courant I qui
le parcourt est:
(36.146)
Compte
tenu des positions relatives des divers vecteurs, la relation
exprimant
l'effet Hall équivaut donc à:
(36.147)
Plus
esthétiquement et sous une forme traditionnelle, la tension de l'effet
Hall est donnée par:
(36.148)
avec:
(36.149)
qui est la "constante de Hall".
Elle est inversement proportionnelle à la densité des
porteurs libres et dans le cadre des métaux, elle est négative.
Dans d'autres domaines d'étude comme celui des semi-conducteurs,
nous écrivons la tension de Hall sous la forme traditionnelle:
(36.150)
où q est la charge de l'électron et n la notation
traditionnelle (sic!) de la densité de porteurs dans le
cadre de l'étude des semi-conducteurs.
Nous avons alors dans ce dernier domaine la constante de Hall
qui est définie par:
(36.151)
Ce qui a fait cependant la renommée de l'effet Hall, outre
le fait que ce résultat est énormément utilisé pour
fabriquer des sondes de champs magnétiques de tous genres
(car les sondes à effet Hall fonctionnent sans contact physique
avec les aimants), c'est que pour certains types de semi-conducteurs
cette constante de
Hall est positive!!!! Ce qui signifierait avec les modèles
standards que nous avons à notre disposition jusqu'à maintenant,
qu'il y aurait des charges positives qui feraient office de courant...
et à l'époque
de la
mise en place de cette expérience pour les semi-conducteurs,
ceci était
inexplicable. À l'époque de Hall cette expérience
servit à vérifier
si c'était des charges positives ou négatives qui
se déplaçaient
et Hall conclua en testant cela sur des métaux conducteurs
que seulement l'électricité négative circule
dans les fils conducteurs.
Remarque: La sonde à effet Hall la plus connue par la
population est le compteur de vitesse sur les vélos (odomètres)
qui
fonctionne sur la base de l'accrochage d'un petit aimant sur un
des rayons
d'une
des roues et dont le passage devant la sonde à effet Hall produit
un signal traité par l'électronique de l'odomètre.
Or nous verrons plus tard qu'en utilisant la théorie quantique
dans le cadre des semi-conducteurs (cf. chapitre
d'Électrocinétique)
des charges positives peuvent pourtant sous certaines conditions
apparaître
et être à l'origine
d'un courant!
RAYON
DE LARMOR
Un cas très intéressant
d'étude de laboratoire est le mouvement d'une charge dans
un champ magnétique uniforme. Pour cette étude,
considérons
une particule de masse m et de charge q placée
dans un champ magnétique uniforme avec une
vitesse initiale .
Nous avons selon la loi de Lorentz:
(36.152)
Nous allons tirer parti du fait que la force magnétique
est nulle dans la direction du champ magnétique.
Nous allons donc décomposer
la vitesse en deux composantes, l'une parallèle et l'autre
perpendiculaire au champ magnétique tel que:
(36.153)
L'équation
du mouvement s'écrit alors:
(36.154)
La trajectoire reste donc rectiligne
uniforme dans la direction du champ magnétique! En d'autres
termes, si la vitesse de la particule chargée était nulle initialement
dans la direction du champ alors elle restera nulle!
Prenons maintenant un repère
cartésien
dont l'axe Z est donné par la direction
du champ magnétique tel
que .
L'équation du mouvement ne s'écrit dès lors
plus que sur deux composantes puisque:
(36.155)
d'où:
(36.156)
Une solution particulière très simple à
ces deux équations différentielles est dans un cadre
non relativiste:
(36.157)
où nous avons donc choisi une
vitesse initiale suivant X.
En intégrant, nous obtenons:
(36.158)
où les constantes d'intégration
ont été choisies nulles (choix arbitraire). La trajectoire
est donc un cercle de rayon:
(36.159)
perpendiculaire au champ magnétique et appelé "rayon
de Larmor", décrit
avec la pulsation:
(36.160)
dite "pulsation gyro-synchrotron".
Ce cercle est parcouru dans le sens conventionnel positif pour
des charges négatives.
Remarque: Le mouvement
n'est circulaire que si l'a particule, au départ, n'a donc
pas de vitesse dans la direction du champ magnétique. Si
elle en a une, elle la garde (le champ magnétique n'a pas
d'action dans cette direction).
Le problème d'une telle configuration pour construire un
accélérateur,
c'est que si nous augmentons l'énergie de la particule (en
ajoutant un champ électrique synchronisé sur la pulsation
gyro-synchrotron et colinéaire au mouvement), sa vitesse
augmente et le rayon de Larmor aussi. Or, le "cyclotron" qui
est basé sur
ce système a un rayon limité puisqu'il est difficile
de maintenir un champ magnétique constant sur une grande
surface.
Plus difficile encore, dans le cas relativiste, la pulsation
s'écrit alors avec le facteur de Fitzgerald-Lorentz (cf.
chapitre de Relativité Restreinte):
(36.161)
Nous voyons alors qu'il faut ajuster la pulsation du champ électrique à la
pulsation de rotation lorsque la vitesse augmente: l'accélérateur
est maintenant un "synchrocyclotron".
Pour résoudre le problème de l'augmentation du
rayon, nous utilisons alors un "synchrotron" constitué d'un
tube à vide unique
comportant de sections droites contenant des cavités accélératrices
et des sections courbes équipées d'aimants créant à chaque
instant le champ magnétique adapté à la vitesse des
particules. Cette technique, dont il est facile de parler mais
très difficile à mettre en pratique,
est la plus utilisée de nos jours. Le LHC du CERN fait partie
de la famille des synchrotrons
À partir de cette relation, il est aisé d'avoir
l'énergie
cinétique
de la particule:
(36.162)
C'est sur la base de cette relation que fonctionnent les "spectromètres
de masse de Dempster". C'est en utilisant cette technique
que les chercheurs ont découvert dans les années
1920 que les atomes d'un même élément chimique
n'ont pas nécessairement la même masse. Les
différentes variétés d'atomes d'un même élément
chimique, variétés
qui diffèrent par leur masse, sont les isotopes (cf.
chapitre de Physique Nucléaire).
Le rayon de Larmor correspond à
la distance la plus grande que peut parcourir une particule dans
la direction transverse avant d'être déviée
de sa trajectoire. Cela correspond donc à une sorte
de distance de piégeage. À moins de recevoir de l'énergie
cinétique
supplémentaire, une particule chargée est ainsi piégée
dans un champ magnétique.
Il est intéressant de noter
que plus l'énergie cinétique transverse d'une particule
est élevée (grande masse ou grande vitesse transverse)
et plus le rayon de Larmor est grand. Inversement, plus le champ
magnétique est élevé et plus ce rayon est petit.
Nous reviendrons sur ces notions dans le chapitre d'Électrodynamique,
ou après avoir étudié les équations
de Maxwell, nous ferons quelques développements pour les
accélérateurs de type Bêtatron.
Remarque: Le confinement du plasma dans un tokamak
est basé
sur cette propriété qu'ont les particules chargées
de décrire une trajectoire en hélice autour d'une
ligne de champ magnétique. D'où l'intérêt
d'utiliser un tore.
Pour clore, et suite à la remarque d'un lecteur, développons
un peu plus en détails la solution des deux équations
différentielles vues plus haut:
(36.163)
en simplifiant les notations, elles
deviennent:
(36.164)
et nous prendrons comme conditions initiales:
(36.165)
L'astuce consiste à poser:
(36.166)
Le système d'équations différentielles
devient alors (nous laissons tomber la composante Z):
(36.167)
et donc:
(36.168)
Et en faisant de même pour Y, nous obtenons:
(36.169)
Les deux équations différentielles étant identique
il suffit de résoudre l'une pour avoir la solution de l'autre.
Les racines de l'équation caractéristiques sont donc
(cf. chapitre Calcul Différentiel Et Intégral):
(36.170)
Comme le discriminant est négatif (l'expression
qui est pour rappel sous la racine), nous avons alors (cf.
chapitre de Calcul Différentiel Et Intégral) la solution homogène
qui est:
(36.171)
Soit:
(36.172)
Et comme il n'y pas de second membre à nos
deux équations différentielles, la solution homogène
est aussi la solution générale. Ainsi:
(36.173)
et de même:
(36.174)
Puisque nous avons posé que et
que nous avons , il vient alors:
(36.175)
Soit explicitement:
(36.176)
Vu que cette équation doit être valable
pour tout temps t, prenons le cas où t = 0,
l'équation
se réduit alors à:
(36.177)
En faisant de même pour Y (toujours
avec t = 0),
il vient:
(36.178)
En tenant comptes des conditions initiales pour les
vitesses, il vient:
(36.179)
Donc:
(36.180)
Remarque: En posant  comme étant
nulle, nous retrouvons la solution particulière simple que
nous avions proposée
plus haut relativement aux vitesses.
Pour continuer, nous prenons la primitive alors pour trouver les
coordonnées de position. Il vient alors:
(36.181)
Pour que les conditions initiales:
(36.182)
soient satisfaites, nous voyons assez vite que nous
devons avoir:
(36.183)
Soit au final:
(36.184)
Donc si nous prenons la composante Y de
la vitesse comme étant nulle, nous avons:
(36.185)
Ce qui n'est plus la trajectoire d'un cercle à cause
des conditions initiales choisies pour ce développement.
Pour retrouver la trajectoire circulaire, il faudrait que la condition
initiale en Y soit:
(36.186)
ÉNErgie d'UN dipÔle magnétiqUE
Grâce au fait que nous ayons maintenant les unités
du champ magnétique
et celles de la constante de perméabilité magnétique,
nous allons pouvoir déterminer par l'analyse dimensionnelle
et par l'intuition l'énergie totale d'un dipôle magnétique
statique (donc orienté!)
ce qui va nous être très utile pour la théorie
du paramagnétisme.
Considérons pour cela un aimant rigide sous forme de cylindre
de longueur L et
de rayon négligeable pouvant être considéré comme
un dipôle
Nord/Sud (un "aimant droit") plongé dans un champ
magnétique
constant et homogène dans
le plan perpendiculaire à l'axe de rotation du dipôle:

Figure: 36.12 - Dipôle simple
L'expérience montre que lorsque le dipôle est colinéaire
avec le champ magnétique, celui-ci ne bouge plus. Il s'ensuit que
le force sur une des extrémités dépend de façon proportionnelle
au sinus de l'angle et du champ magnétique tel que:
(36.187)
Au niveau des unités, cela donne donc pour l'instant:
(36.188)
Il nous faudrait donc nous débarrasser des
ampères
en faisant déjà au minimum intervenir ce qui caractérise
une dipôle
magnétique et que nous avons déjà déterminé plus:
son moment magnétique !
Donc les unités sont pour rappel:
(36.189)
Il semble alors assez naturel d'écrire pour
aller un peu plus loin:
(36.190)
Ce qui donne maintenant au niveau des unités:
(36.191)
Nous avons alors une unité de longueur en
trop. Il semble alors assez naturel d'introduire la longueur du
dipôle
tel que (la force devant logiquement être égale en
tout point du dipôle donc il n'y a aucune raison d'introduire
ici la moitié de la longueur!):
(36.192)
Maintenant pour en revenir à l'énergie
du dipôle
magnétique, nous considérons que celle-ci est nulle
lorsque le dipôle est initialement dans une position perpendiculaire à celle
du champ magnétique. En utilisant l'approximation habituelle
comme quoi un déplacement infinitésimal d'une des deux extrêmités
est donné par:
(36.193)
Ainsi, le travail (énergie)
élémentaire pour faire tourner le dipôle sera
(nous multiplions par deux car il faut sommer les deux forces qui
agissent sur chacun des pôles) en notant B la norme
du champ magnétique:
(36.194)
où nous voyons que la longueur du dipôle
n'intervient plus. En réalité il ne faut pas oublier
que c'est ans le moment magnétique dipolaire que
nous avons la surface équivalente du dipôle.
Il vient alors par intégration pour un angle final
donné:
(36.195)
Soit:
(36.196)
Voyons maintenant un résultat classique et scolaire
que nous pouvons obtenir de ce résultat et que nous retrouverons
lors de notre étude du spin dans le chapitre de Physique
Quantique Ondulatoire.
Nous avons donc démontré plus haut qu'une particule
chargée est déviée par une force donnée
par la relation de la loi de Lorentz:
(36.197)
Il s'ensuit que si le champ a seulement une composante constante
en Z et la vitesse une composante seulement en X,
cela va provoquer un
mouvement hélicoïdal
dans le plan perpendiculaire au champ comme nous l'avons déjà démontré plus
haut lors de notre étude du rayon de Larmor.
Considérons maintenant une particule chargé lancée à vitesse
uniforme selon un axe X entre deux pôles d'aimants opposés
qui génèrent un champ magnétique vertical
hétérogène et intéressons-nous uniquement à la
déflexion en Z de la trajectoire de la particule.
Du point de vue de l'axe Z la particule
peut être
considérée comme en mouvement rectiligne uniformément
accéléré (cf. chapitre
de Mécanique Classique):
(36.198)
Puisque la position initiale en Z de la particule ce situe à mi-distance
entre les deux pôles et que sa vitesse initiale en Z est
nulle:
(36.199)
Nous avons alors:
(36.200)
Puisque le champ magnétique ne travaille
pas et que cela implique que l'énergie cinétique
reste constante, nous pouvons écrire que le temps est
simplement le rapport de la distance parcoure par la particule
sur le module de sa vitesse:
(36.201)
Rappelons que nous venons de démontrer plus haut
que l'énergie potentielle d'un dipôle magnétique était
dans un champ constant et homogène:
(36.202)
Il vient alors dans notre cas que:
(36.203)
Et comme nous pouvons associer une force à une énergie
potentielle, il vient en supposant que le moment magnétique
dipolaire reste constante selon Z et que le champ magnétique
est quand même un peu inhomogène (vive le mélange
des hypothèses... mais on fait de l'ingénierie
physique ici!):
(36.204)
Et donc:
(36.205)
Donc nous voyons dans tout les cas que z peut prendre
un spectre de valeur continu qui dépend du moment magnétique
dipolaire de la particulaire. Or, comme nous le verrons dans
le chapitre de Physique Quantique Ondulatoire lors de notre étude
des opérateurs quantiques du moment cinétique orbital
et de spin qu'un expérience dite de "Stern-Gerlach" a
montré que tel n'était pas le cas pour des particules
ou certains atomes pour lesquel la valeur z est clairement discrete,
ce que la physique classique semble incapable d'expliquer.
MODÈLE DE LANGEVIN DU DIAMAGNÉTISME
Le but de ce modèle est de rendre compte d'un magnétisme
négatif qui s'oppose donc à l'excitation magnétique.
Ce modèle est grossier par rapport au modèle quantique
mais il est intéressant pour deux raisons majeures: la première
c'est que cela donne déjà de quoi débuter
au lecteur qui n'est pas encore familier avec la théorique
quantique, la deuxième étant que c'est un modèle
formateur (dans le sens scolaire du terme) car il montre comment
des bricolages et approximations successives peuvent amener à quelque
chose de relativement acceptable sur le point de vue pratique.
Remarque: Cette théorie a bien sa place dans le chapitre
de Magnétostatique car le champ d'excitation utilisé dans
le modèle est supposé constant!
Pour cela, nous considérerons le modèle classique
de Langevin (le modèle quantique donnant le même résultat)
où l'électron est considéré comme parcourant
une orbite circulaire r et est alors assimilable à un courant électrique
dans une boucle produisant une force électromotrice (cf.
chapitre d'Électrocinétique):
(36.206)
que nous pouvons assimiler à un champ électromoteur
tel que (cf. chapitre d'Électrocinétique):
(36.207)
Il vient alors:
(36.208)
Nous avons en notant la
masse au repos de l'électron et sa
charge électrique:
(36.209)
d'où:
(36.210)
L'application d'une excitation magnétique extérieure
aura pour effet de changer le moment magnétique dipolaire
d'une
quantité . Or, nous avons démontré plus
haut que le moment magnétique dipolaire était donné par:
(36.211)
Il vient alors pour l'électron:
(36.212)
Ensuite, l'idée très astucieuse et grossière
(dans le sens approximatif du terme par rapport à l'expérience
et au modèle quantique élaboré bien des années
plus tard) est de prendre en considération le fait que l'électron
sous forme classique peut être considéré comme
un objet ponctuel pouvant se mouvoir dans toute une sphère
de rayon R donné dans le cas d'un atome monoélectronique
et non pas seulement dans un plan circulaire de rayon r perpendiculaire à la
direction du champ d'excitation magnétique.
Dans ce cas de figure, nous avons alors bien évidemment:
(36.213)
et nous allons considérer que les trois coordonnées
sont des variables aléatoires indépendantes et identiquement
distribuées (donc déjà là le modèle
théorique est mis à mal mais c'est déjà mieux
que rien...). Dès lors, il vient que leur espérance
est égale tel que:
(36.214)
En utilisant la propriété de linéarité de
l'espérance (cf. chapitre de Statistiques) et la notation à la
physicien, cela s'écrit alors:
(36.215)
et comme les coordonnées sont considérées commes des variables
aléatoires identiquement distribuées,
nous avons aussi:
(36.216)
Il s'ensuit immédiatement que:
(36.217)
Et donc si nous nous intéressons uniquement au rayon moyen
du disque contenant toutes les orbites perpendiculaires à la
direction du champ d'excitation magnétique dirigé selon
l'axe Z, il vient alors:
(36.218)
Donc au final pour un électron dans toutes les orbites
possibles d'une sphère limitée:
(36.219)
où peut être
calculé explicitement avec le
modèle quantique (des fonctions d'onde pour être plus
précis!).
Pour un atome contenant Z électrons, nous ferons l'hypothèse
grossière qu'une simple somme des effets est valable...:
(36.220)
D'un point de vue macroscopique, le nombre d'atomes contenus dans
une unité de volume sera le rapport de la masse volumique
du matériau divisé par la masse atomique de l'élément
considéré multiplié par le nombre d'Avogadro:
(36.221) Il vient alors par unité de volume:
(36.222)
et c'est ce résultat qui est assimilé à la
susceptibilité magnétique tel qu'on l'écrit
sous la forme de la "relation de la
susceptibilité diamagnétique
de Langevin":
(36.223)
Au niveau des unités, nous avons bien:
(36.224)
C'est donc bien un coefficient sans unités.
et c'est parce que cette valeur est négative que l'on assimile
ce modèle au diamagnétisme (par définition).
Le lecteur remarquera que si l'excitation magnétique est
nulle, la susceptibilité l'est aussi... ce qui est un minimum
attendu du modèle théorique. Par contre celui ne
dépend pas de la température (l'influence de celle-ci
est de toute façon presque négligeable).
L'accord expérience/théorie est excellent pour les
gaz nombes (à symétrique sphérique) de l'ordre
de plus ou moins 10% d'erreur. Pour les éléments
non sphériques l'erreur atteint souvent les 50% par rapport à la
l'expérience.
MODÈLE DE LANGEVIN DU PARAMAGNÉTISME
Langevin tenta (avec plus ou moins de succès là aussi)
d'expliquer le paramagnétisme avec les mêmes idées
sous-jacentes mais toutefois en devant opter pour une approche
mathématique totalement différente pour s'assurer
d'un résultat final positif.... (bricolage quand tu nous
tiens...). Ce que Langevin savait aussi c'est que le paramagnétisme
dépendait fortement de la température selon les études
expérimentales des matériaux ferromagnétiques,
il fallait donc choisir une approche faisant ressortir la température
et à l'époque il n'y avait pas 10'000 façons
de faire cela! Il s'ensuit que ce modèle ouvre aussi la
porte à la théorie du ferromagnétisme!
Comme point de départ à l'époque, on prenait
naturellement la distribution de (Maxwell-)Boltzmann démontrée
dans le chapitre de Mécanique Statistique qui décrit
pour rappel la distribution des particules discernables qui n'interagissent
pas avec aucune contrainte sur le nombre de particules par état...
(à l'époque de Langevin il n'y avait que ce modèle à disposition...).
(36.225)
cette dernière écriture faisant, comme
nous l'avons vu dans le chapitre de Mécanique Statistique,
abstraction de la constante de normalisation pour en faire une
vraie fonction de densité de probabilité (mais nous
allons bien évidemment calculer cette constante un peu plus
loin).
Nous avons aussi démontré plus que l'énergie
potentielle magnétique d'un dipôle était donnée
par:
(36.226)
Maintenant, rappelons que nous avons démonté dans
le chapitre de Formes Géométriques qu'un élément
de surface d'une sphère était donnée par:
(36.227)
Il vient alors (le lecteur peut se référer
au schéma du chapitre susmentionné) que pour une
couronne de la sphère définie par deux plans parallèles
dont le milieu contient l'origine de la sphère est alors
donné par (au besoin nous pouvons refaire un schéma):
(36.228)
Pourquoi parlons-nous de cela? Eh bien parce qu'un
partie du nombre total de dipôles magnétiques compris
dans un intervalle d'angle est
comme nous le voyons ci-dessus proportionnel à un élément
de surface puisque:
(36.229)
Nous avons alors ce nombre qui est donné par
(à un facteur constant inconnu près):
(36.230)
La proportion correspondante (donc c'est aussi une
probabilité) par rapport à l'ensemble des angles,
pour un angle donné, est alors donnée après
normalisation par:
(36.231)
Nous avons vu lors de notre étude du moment
dipolaire magnétique que contribue
donc au champ magnétique.
Si nous avons une densité volumique de n dipôles
magnétiques,
nous aurons alors une contribution de l'ordre de s'ils
sont tous orientés dans la même direction. Mais
si nous projetons le vecteur du moment magnétique sur la
direction du champ magnétique, la contribution des dipôles
s'écrira
alors:
(36.232)
mais comme il y en a qui sont dans de nombreux directions
différentes et faisons des angles divers et variés
avec le champ, il nous faut alors prendre la moyenne telle que
la contribution au champ magnétique soit proportionnelle à:
(36.233)
Et en utilisant simplement les propriétés
des fonctions de densité statistiques, l'espérance
de la contribution est alors donnée par:
(36.234)
et comme le dénominateur est juste une constante
de normalisation, nous pouvons le sortir de la première
intégrale:
(36.235)
Pour intégrer, faisons la petite simplification
d'écriture:
(36.236)
Cela nous donne:
(36.237)
et posons:
(36.238)
Nous avons alors:
(36.239)
Il vient alors:
(36.240)
La primitive au numérateur nous est connue
car elle fait partie des primitives usuelles démontrées
en détail dans le chapitre de Calcul Différentiel
Et Intégral! L'intégrale au dénominateur est
elle triviale:
(36.241)
La fonction:
(36.242)
est souvent appelée "fonction
de Langevin" avec
pour rappel:
(36.243)

Figure: 36.13 - Tracé de la fonction de Langevin avec MapleV 4.00b
La fonction de Langevin vaut 0 quand son paramètre
vaut 0 et tend vers 1 quand son paramètre tend vers l'infini.
Donc le système finit par saturer quand le champ magnétique
augmente, ce qui correspond bien au comportement expérimental
des matériaux paramagnétiques. Par contre l'augmentation
de la température fait diminuer fait tendre donc la fonction
de Langevin vers 0 et a pour effet d'annuler l'alignement des dipôles.
Pour de petites valeurs du paramètre,
la fonction peut être
considérée comme linéaire comme nous le voyons
sur la tracé ci-dessus.
Pour simplifier l'expression, nous allons en calculer
l'approximation de Taylor de la cotangente hyperbolique en utilisant
détaillée
dans le chapitre de Suites Et Séries lorsque l'argument
de cotangente hyperbolique est pour rappel strictement inférieur à 1
en valeur absolue:
(36.244)
Nous avons alors:
(36.245)
Nous avons donc le champ magnétique qui est
proportionnel à:
(36.246)
Nous voyons que le facteur:
(36.247)
est sans dimensions. Effectivement:
(36.248)
Nous pouvons donc considérer qu'il s'agit
de la susceptilité paramagnétique et noter la "relation
de la susceptibilité paramagnétique de Langevin"::
(36.249)
plus connue sour le nom de "loi de Curie" et
qui montre que la susceptibilité magnétique est inversement
proportionnelle à la température (mais bon évidemment
cette loi devient fausse aux basses températures et il faut
alors dériver empirique la loi de Curie-Weiss).
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Commentaires:
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