
CALCUL ALGÉBRIQUE | ALGÈBRE
ENSEMBLISTE | CALCUL
DIFFÉRENTIEL ET INTÉGRAL
SUITES
ET SÉRIES | CALCUL VECTORIEL | ALGÈBRE
LINÉAIRE | CALCUL
TENSORIEL
CALCUL
SPINORIEL
10.
CALCUL DIFFÉRENTIEL ET INTÉGRAL (1/2)
|
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LISTE DES SUJETS TRAITÉS SUR CETTE PAGE
Le calcul différentiel est un des
domaines les plus passionnants et vastes de la mathématique,
et il existe une littérature considérable (colossale)
sur le sujet. Les résultats initiés par des scientifiques
comme Fermat, Newton, Leibniz, Euler et compagnie depuis la fin
du 17ème
siècle retrouvent des implications dans absolument tous les domaines
de la physique, de l'informatique, de l'électronique, de
la chimie, de la finance, de la biologie et de la mathématique
elle-même.
Les mathématiciens ont rédigé
une telle quantité de théorèmes depuis sa
naissance au milieu du 16ème siècle sur le
sujet que la validation d'un échantillon
de ceux-ci est parfois délicate
car nécessitant à eux-seuls
la
vie d'un homme pour être parcourus (c'est un problème que
la communauté
des mathématiciens reconnaît) et vérifiés
(ce qui fait que parfois personne ne les vérifie...).
Ce constat fait, nous avons
choisi de ne présenter ici que les points absolument nécessaires
à la compréhension des outils fondamentaux de l'ingénieur.
Les puristes nous excuseront donc pour l'instant de ne pas présenter
certains théorèmes qui peuvent leur
sembler indispensables mais que nous rédigerons une fois le temps
venu...
Nous allons principalement
étudier dans ce qui va suivre ce que les mathématiciens aiment bien
préciser (et ils ont raison): les cas généraux des fonctions
réelles à une variable réelle. Les fonctions plus complexes (à
plusieurs variables réelles ou complexes, continues ou discrètes)
viendront une fois cette partie terminée.
Remarque: Nous ne nous attarderons pas à démontrer
les dérivées
et primitives de toutes les fonctions car comme il y a une infinité
de fonctions possibles, il y a également une infinité de
dérivées
et de primitives. C'est le rôle des professeurs dans les instituts
scolaires d'entraîner les élèves à appliquer et à comprendre
le raisonnement de dérivation et d'intégration
par des applications sur des fonctions connues (l'Internet ne
remplacera très probablement
jamais l'école à ce niveau).
CALCUL
DIFFÉRENTIEL
Soit une fonction f
réelle à une variable réelle
x notée f(x)
(nous nous limitons à ce cas de figure pour l'instant et étudierons
les dérivées partielles dans des espaces à un nombre de dimensions
quelconques plus loin) continue au moins dans un intervalle
où se situe l'abscisse a.
Définitions:
D1. Nous appelons "pente moyenne",
ou encore "coefficient directeur" le rapport de la projection orthogonale
de deux points
de la fonction f non nécessairement continue sur l'axe des
abscisses et des ordonnées tel que:
(10.1)
Ce qui se représente sous forme graphique de la manière suivante
avec une fonction particulière:
Figure: 10.1 - Exemple de calcul de la pente moyenne
Remarque:  signifiant "un delta" exprime le fait que nous sous-entendons
une différence d'une même quantité.
Nous supposerons comme évident (sans démonstration)
que deux fonctions dont les pentes sont les mêmes dans un
même intervalle de définition,
y sont parallèles (ou confondues).
Nous démontrerons dans le chapitre de Géométrie Analytique que
deux fonctions dont la multiplication des pentes vaut -1 sont perpendiculaires.
D2. Nous appelons "nombre dérivé en
a" ou "pente instantanée"
ou encore "dérivée première", la
limite quand h tend vers 0 (si elle
existe) du rapport de la projection orthogonale de deux points
infiniment proches de la fonction f continue (dans le sens
qu'elle ne contient pas de "trous") sur l'axe des abscisses
et des ordonnées tel que:
(10.2)
Une interprétation graphique donne donc bien que f '(a)
est le coefficient directeur (la pente de la tangente au point
d'abscisse a).
Remarques:
R1. d signifiant un "différentiel"
exprime le fait que nous sous-entendons une différence infiniment
petite d'une même quantité.
R2. Nous renvoyons le lecteur au chapitre d'Analyse Fonctionnelle
pour la définition de ce qu'est une fonction continue.
D3. Soit f une fonction définie sur un intervalle I et
dérivable en tout point a de I, la fonction qui
à tout réel a de I associe le nombre f
'(a) est appelée "fonction
dérivée de f sur I" et
est notée f '.
Remarque: Au niveau des notations les physiciens
adoptent suivant leur humeur différentes notations possibles pour
les dérivées. Ainsi,
considérons la fonction réelle à une variable f( x),
vous trouverez dans la littérature ainsi que dans le présent site
les notations suivantes pour la dérivée première:
(10.3)
ou encore en considérant
implicitement que f est
fonction de x (ceci permet
d'alléger un petit peu la tailles des développements):
(10.4)
Nous pouvons de la même manière définir les dérivées
d'ordre 2 (dérivée d'une dérivée), les dérivées
d'ordre 3 (dérivée d'une dérivée
d'ordre 2) et ainsi de suite. Nous rencontrerons par ailleurs très
fréquemment de telles dérivées en physique
(et même en maths
pour l'analyse fonctionnelle).
Précisons que les dérivées d'ordre
2 ont une interprétation très importante en physique
et dans le domaines de l'optimisation (cf.
chapitre de Méthodes
Numériques). Effectivement, si le signe de la dérivée
première est positif puis devient négatif quand x croît,
alors nous devinons facilement que nous parcourons un maximum local
d'une fonction (point où la dérivée est nulle) et que
si le signe de la dérivée première est négatif
puis devient positif quand x croît, alors nous parcourons
un minimum local de la fonction (point où la dérivée
est aussi nul). En d'autres termes, lorsque la pente change de
signe (s'annule en changeant de signe) la fonction passe par un
extremum (minimum ou maximum) et la tangente est "horizontale" en
ce point: parallèle à l'axe des abscisses. Par contre, lorsque
la dérivée d'ordre 2 (dérivée secondes) est
nulle, c'est que la courbure de la fonction s'inverse. Nous parlons
alors de "point d'inflexion".
Donc chose très importante qu'il faudra toujours avoir en
tête (!!!) quand vos poserez que la dérivée
d'une fonction est nulle, c'est que nous pouvons avoir une dérivée
qui s'annule en un point sans que ce soit un extremum (nous appelons
cela un point d'inflexion). Pour contrôler que ce soit bien
un maximum, nous pouvons calculer la dérivée seconde
afin d'éliminer le cas d'un point d'inflexion. Sinon il faut
recourir à un tableau de variation pour s'assurer que nous
avons affaire à un maximum ou à un minimum.
Voici un exemple très ludique d'une fonction avec ses dérivées
première et seconde avec Maple 4.00:
>plot([tanh(x),diff(tanh(x),x),diff(tanh(x),x$2)],x=-5..5,color=[red,green,blue]);

Figure: 10.2 - Plot de la fonction tangente hyperbolique, sa dérivée première et seconde
Maintenant, suite à un problème de compréhension
de la part d'un lecteur dans un des chapitres du site,
précisons
une technique utilisée fréquemment
par les physiciens. Considérons une dérivée
d'ordre 2 telle que:
(10.5)
Si nous regardons le d/dx comme un opérateur différentiel
nous pouvons bien évidemment écrire:
(10.6)
Finalement nous avons:
(10.7)
et donc il vient après simplification par f(x):
(10.8)
sinon quoi nous ne pouvons pas avoir cette égalité si
l'opérateur agit explicitement sur une fonction dans une relation
mathématique ou physique quelconque.
Cela peut paraître évident pour certains mais parfois
moins pour d'autres... et il était visiblement utile de
préciser
cela car c'est souvent utilisé dans les chapitres de Relativité Restreinte,
Relativité Générale, Physique Quantique Corpusculaire et Physique
Quantique Ondulatoire.
Indiquons et démontrons maintenant deux propriétés
intuitivement évidentes
des dérivées et qui nous seront plusieurs fois indispensables
pour certaines démonstrations sur ce site (comme par exemple
dans le chapitre de méthodes numériques ou ici même...).
Considérons d'abord deux nombres réels et f une
fonction à valeurs réelles continue sur [a,b]
et dérivable sur ]a,b[ telle que .
Alors nous voulons démontrer qu'il existe bien évidemment
au moins un élément c de ]a,b[
tel que (c'est
typiquement le cas des fonctions polynômiales!).
Cette propriété est appelée "théorème de Rolle" et
donc explicitement elle montre qu'il existe au moins un élément
où la dérivée de f est nulle si en la parcourant nous revenons à la
même valeur des images pour deux valeurs distinctes des abscisses,
c'est-à-dire qu'il existe au moins un point où la tangente est
horizontale.
Démonstration:
Si f est constante, c'est immédiat...
Dans le cas contraire, comme f est continue sur l'intervalle
fermé borné [a,b] elle admet au moins
un minimum global ou maximum global compte tenu que nous nous basons
sur l'hypothèse
que et
que f n'est pas constante. L'extrema est atteint en un point c appartenant à l'intervalle
ouvert ]a, b[ (le fait de prendre l'intervalle ouvert
permet dans certains cas d'éviter d'avoir un extrema à nouveau
en a ou
en b).
Supposons comme premier cas que f(c) est maximum
global. La dérivée de la fonction f entre c et
un deuxième point a alors un signe connu.
Pour h strictement positif et tel que c+h appartienne à l'intervalle
[a,b]:
(10.9)
En considérant la limite quand h tend vers 0, le nombre
dérivé est
négatif.
Pour h strictement négatif et tel que c+h appartienne à l'intervalle
[a,b]:
(10.10)
En considérant la limite quand h tend vers 0, le nombre
dérivé f '(c) est
positif.
Au bout du compte, la dérivée de f est nulle au point c.
La démonstration est analogue si f(c) est un minimum
global, avec les signes des dérivées qui sont les opposés.
C.Q.F.D. Maintenant, considérons deux réels et f(x)
une fonction continue sur [a,b] et dérivable sur
]a,b[. Alors, nous nous proposons de montrer qu'il
existe au moins un réel tel
que:
(10.11)
Ce qui peut aussi s'écrire sous la forme suivante:
(10.12)
avec .
Géométriquement cela signifie qu'en au moins un point c du
graphe de la fonction f(x), il existe une tangente
de coefficient directeur:
(10.13)
Graphiquement cela donne:
. 
Figure: 10.3 - Représentation graphique du théorème de Rolle
Démonstration:
Nous avons d'abord:
(10.14)
car la pente de h(x) est bien évidemment et
comme lorsque nous
devons avoir f(a) il
s'ensuit donc la relation donnée précédemment.
Ensuite, pour démontrer qu'un tel point c existe, l'idée
est de rapporter les deux points a et b à la même
ordonnée ce qui en fait nous ramène au théorème de Rolle et pour
cela, nous définissons une fonction g par:
(10.15)
qui est telle qu'effectivement ...
et en l'occurrence égal à 0 (mais cette valeur importe peu).
Dès lors,
le théorème de Rolle vu précédemment
nous indique qu'il existe un point entre a et b où la
dérivée de g(x)
est nulle tel que .
Et en constatant que:
(10.16)
nous obtenons:
(10.17)
Soit après simplification:
(10.18)
C.Q.F.D.
Puisque le terme de gauche représente un accroissement
fini du terme de droite, alors ce résultat est appelée "théorème
des accroissements finis" (TAF).
A l'aide de ce petit théorème et des outils mathématiques introduits
précédemment, nous pouvons construire un petit théorème fort utile
et puissant en physique.
Définition: Nous appelons "règle
de L'Hôpital" (également
appelée "règle
de l'Hospital" ou "règle
de Bernoulli") le procédé qui utilise
la dérivée dans le but de déterminer les limites
difficiles à calculer
de la plupart des quotients et qui apparaissent souvent en physique.
Démonstration:
Considérons deux fonctions f(x) et g(x)
et telles que alors
nous pouvons écrire:
(10.19)
Alors selon la définition de la dérivée:
(10.20)
C.Q.F.D.
Nous pouvons généraliser ce résultat précédent
initialement basé sur la
contrainte un peu trop forte:
(10.21)
Démonstration:
Rappelons donc que selon le théorème des accroissements finis,
si f(x) est dérivable sur un intervalle ]a,b[
et continue sur [a,b] alors il existe un réel c dans
l'intervalle [a,b] tel que:
(10.22)
Si le théorème se vérifie pour deux fonctions satisfaisant aux
mêmes contraintes alors nous avons deux fonctions telles que:
et
(10.23)
Si g'(c) est
non nul nous avons alors tout à fait le droit d'écrire le rapport
(certains appellent cela le "théorème
des accroissements fini généralisé"...):
(10.24)
ce qui sans perdre en validité tant que c est dans l'étau
[a,x] peut s'écrire:
(10.25)
Ainsi, lorsque ce
qui implique que l'étau [a,x] se referme et donc nous
avons:
(10.26)
Ainsi, nous venons de prouver quand dans la démonstration précédente
de la règle de l'Hôpital la relation:
(10.27)
que nous avions est vraie en toute généralité et qu'il n'est
pas nécessaire que soit
vrai pour que le résultat soit juste!
C.Q.F.D.
DIFFÉRENTIELLES
Nous avons indiqué
précédemment ce qu'était un différentiel d.
Mais il existe en fait plusieurs types de sortes de différentielles
d'une fonction (remarquez que nous distinguons le genre masculin
et féminin du terme):
1.
Les différentiels
2.
Les différentielles partielles
3.
Les différentielles totales exactes
4.
Les différentielles totales inexactes
Rappelons
que nous appelons "différentiel df"
d'une fonction f
à une variable
la relation donnée par (voir texte précédent):
(10.28)
Cependant, pour exprimer
l'effet d'un changement de toutes les variables d'une fonction f
de plusieurs variables, nous devons utiliser un autre
type de différentiel que nous appelons la "différentielle
totale" (dérivée en deux sous-familles: différentielle totale
exacte et différentielle totale inexacte).
Soit par exemple, une fonction
f(x, y)
des deux variables x et y. L'accroissement df
de la fonction f, pour un accroissement fini de x
à
et de y à
est:
(10.29)
que nous pouvons aussi écrire:
(10.30)
ou encore:
(10.31)
Pour des accroissements infiniment
petits de x et y:
(10.32)
Intéressons-nous dès
lors aux deux termes au passage à la limite:
et (10.33)
Le premier terme de gauche,
nous le voyons, ne donne finalement que la variation en x
de la fonction f(x, y)
en ayant y constant sur la variation. Nous notons cela dès
lors (si la connaissance des variables constantes est triviale,
nous ne les indiquons plus):
(10.34)
et de même:
(10.35)
Remarque: Quand une variable est fixée
pour étudier
la variation de l'autre, certaines auteurs ou professeurs des anciennes
générations aiment à dire: "toutes choses égales
par ailleurs f varie en fonction de ... de façon
....".
Bref, c'est un usage que l'on retrouve dans d'autres domaines (comme
les régressions linéaires à plusieurs variables
explicatives) mais qui se perd...
Les deux expressions:
et
(10.36)
sont ce que nous appelons
des "différentielles partielles" ou
plus simplement "dérivée
partielle" (dont le cas d'application pratique le plus
simple et probablement le plus intéressant et pédagogiquement
pertinent disponible à ce
jour sur l'entier du site est le modèle d'approvisionnement
de Wilson avec rupture présenté dans le chapitre
de Techniques De Gestion).
Il vient dès lors:
(10.37)
qui est la "différentielle de f".
Les thermodynamiciens parlent souvent eux de la "différentielle
totale exacte de f" ou plus simplement "différentielle
exacte de f".
La relation précédente est un cas particulier de ce que les mathématiciens
appellent en toute généralité une "forme
différentielle":
(10.38)
nous y reviendrons un peu plus loin... Il est d'usage de noter:
(10.39)
donc sous forme d'un champ vectoriel.
Il est important de se rappeler
de la forme de la différentielle totale car nous la retrouverons
partout dans des opérateurs particuliers en physique, dans
la mécanique
des fluides, dans la thermodynamique, etc.
Géométriquement, les dérivées partielles
peuvent être interprétées comme suit: la fonction
f(x, y) définit une surface
dans ,
dont l'intersection avec la plan est
une courbe:
(10.40)
La dérivée partielle est
alors la pente de cette courbe en tout point x. Nous avons
alors naturellement la fonction suivante pour la pente au point
:
(10.41)
De la même manière, la tangente à la courbe:
(10.42)
aura pour expression:
(10.43)
Le plan localement tangent au point déterminé pas
ses deux tangentes est alors donné par:
(10.44)
où nous reconnaissons la forme de la différentielle
totale exacte en réarrangeant les termes:
(10.45)
Ainsi, par exemple, la surface
représentée par la fonction:
(10.46)
est représentée
ci-dessous avec les deux tangentes passant par le point:
(10.47)
et dont
les équations respectives sont:
(10.48)
et:
(10.49)

Figure: 10.4 - Les deux tangentes de la fonction au point d'intérêt
Nous avons le plan tangent en ce point qui est alors donné par:
(10.50)

Figure: 10.5 - Les deux tangentes de la fonction au point d'intérêt avec
la plan tangent
Remarque: De la même manière, pour une fonction
de plus de deux variables, par exemple f( x, y, z),
la différentielle totale df est:
(10.51)
Dans l'équation ci-dessus, la différentielle df
a été calculée à partir de l'expression
de la fonction f. Puisqu'il existe une fonction f
qui vérifie l'expression de df, la différentielle
df est dite alors aussi "totale
exacte".
Profitons pour faire une indication importante sur l'utilisation
des dérivées partielles par les physiciens (et donc
dans les nombreux chapitres y relatifs du site). Nous avons vu
plus haut que si f
dépend de deux variables x, y nous avons:
(10.52)
et s'il ne dépend que d'une variable nous avons alors:
(10.53)
et alors:
(10.54)
raison pour laquelle les physiciens mélangent allègrement les
deux notations...
Maintenant, il faut cependant savoir qu'il existe également
des différentielles totales exactes qu'aucune fonction
ne vérifie. Dans ce cas, nous parlons de "différentielle
totale inexacte" et pour déterminer si une
différentielle
totale est exacte ou inexacte, nous utilisons les propriétés
des dérivées partielles (cas très important
en thermodynamique!!!).
Soit la fameuse forme différentielle générale (cela fait
appel à de la géométrie différentielle):
(10.55)
où M(x, y)
et N(x, y)
sont des fonctions des variables x et y. Si dz
est une différentielle totale exacte, alors:
(10.56)
Il faut donc que in extenso:
et (10.57)
ou encore, en effectuant
une seconde dérivation, que:
et
(10.58)
pour que la forme différentielle, soit une différentielle totale
exacte.
Avant de continuer, nous avons besoin d'un résultat donné par
le "théorème de Schwarz" (mais
qui a été démontré à la fin du 17ème siècle par un des frères Bernoulli)
qui s'énonce
de la manière
suivante:
Soit
une fonction f, si:
(10.59)
sont continues
alors nous avons (il faut vraiment vérifier que ce soit
le cas!) un résultat très important dans la pratique:
(10.60)
pour tout où U
est le domaine de définition où f est
continue (et donc dérivable).
Démonstration:
Nous considérons l'expression:
(10.61)
Posons:
et
(10.62)
Nous avons
alors:
(10.63)
Par le théorème
des accroissements finis:


(10.64)
avec
En reprenant les définitions de g
et w
nous obtenons:


(10.65)
en appliquant
à nouveau le théorème des accroissements finis
aux deux membres entre parenthèses nous trouvons:


(10.66)
avec
Pour finir:
(10.67)
et par continuité
lorsque ,
nous avons:
(10.68)
Plus simplement écrit:
(10.69)
Donc si f s'exprime
sous forme différentielle
totale exacte alors les différentielles croisées sont égales (la
réciproque n'est pas forcément vraie).
C.Q.F.D.
Par récurrence
sur le nombre de variables nous pouvons démontrer le cas
général (c'est long mais c'est possible, nous le
ferons si besoin il y a...).
Donc finalement pour en revenir
à notre problème initial, nous avons donc:
(10.70)
Ce qui nous donne finalement la "condition
de Schwarz":
(10.71)
C'est donc la condition que doit
satisfaire une forme différentielle pour être
une différentielle
totale exacte et la condition qu'elle ne doit pas satisfaire pour
être une différentielle totale inexacte!!! C'est une propriété
très important pour l'étude de la Thermodynamique!
Afin de ne pas confondre
les deux types de différentielles, nous utilisons le symbole
pour représenter une différentielle totale inexacte:
(10.72)
et d pour une différentielle totale
exacte:
(10.73)
La distinction est extrêmement importante car seules
les différentielles
totales exactes qui satisfont donc:
(10.74)
ont une intégrale qui ne
dépend
que des bornes d'intégration (puisque toutes les variables
changent en même temps). Dès lors les différentielles
totales inexactes dépendent des bornes d'intégration,
ce qui signifie que:
(10.75)
et donc:
(10.76)
Alors que (voir plus loin la partie traitant des
intégrales curvilignes):
(10.77)
soit (voir la démonstration détaillée plus
loin lorsque nous traiterons des intégrales curvilignes):
(10.78)
Autrement dit, la variation
d'une fonction dont la différentielle est totale exacte,
ne dépend pas du chemin suivi, mais uniquement des états
initiaux et finaux car elle s'exprime comme le gradient d'une
fonction (voir la démonstration par l'exemple dans le chapitre
d'Électrostatique quand nous vérifions que la différence
de potentiel est indépendante du chemin). Nous appelons
une telle fonction qui satisfait
à une différentielle totale exacte en physique, une "fonction
d'état" et en mathématique une "fonction
holomorphe"
(voir le chapitre d'Analyse Complexe pour plus de détails), c'est-à-dire
une fonction dont la valeur ne dépend
que de l'état présent et futur, et non de son histoire.
Cette distinction est très
importante et particulièrement en thermodynamique où
il convient de déterminer si une quantité physique
est une différentielle totale exacte (une "fonction d'état"
donc) ou non afin de savoir comment évoluent les systèmes.
Exemple:
Un exemple important de forme différentielle en thermodynamique,
est le travail
élémentaire d'une
force exercée sur un corps en mouvement dans le plan Oxy,
nous avons:
(10.79)
et
ne dérivent pas nécessairement d'un même potentiel
U(x, y)
tel que:
(10.80)
est
donc une différentielle totale inexacte!
DÉRIVÉES
USUELLES
Nous
allons démontrer ici les dérivées les plus
fréquentes (une petite
trentaine) que nous puissions rencontrer en physique théorique
et mathématique ainsi que certaines de leurs propriétés
(en fait, nous allons toutes les appliquer dans les sections relatives
à la Mécanique, l'Ingénierie, l'Atomistique,
les Mathématiques
Sociales, etc.). La liste est pour l'instant non exhaustive mais
les démonstrations
étant généralisées, elles peuvent s'appliquer à un
grand nombre d'autres cas similaires (que nous appliquerons/rencontrerons
tout au long de
ce site).
1.
Dérivée de :
Partons
d'abord d'un cas particulier, la dérivée de :
Soit
donc a un réel
quelconque fixé, alors:
(10.81)
Le nombre dérivé en a de
la fonction cube est donc .
Nous pouvons généraliser
ce résultat pour tout entier naturel
positif ou négatif n et
nous allons voir que la fonction f définie
sur par
est
dérivable et que sa dérivée f' est
définie par .
(10.82)
Ainsi,
nous avons (quelques exemples peuvent être utiles pour comprendre
la portée de ce résultat):
(10.83)
Nous voyons donc qu'en ayant déterminé la dérivée d'une fonction
de la forme ,
nous avons également déterminé la dérivée de toute
fonction qui est mise sous cette forme tel que:
et
(10.84)
Cependant,
les fonctions:
(10.85)
ne
sont pas dérivables en
puisque la fonction n'y est plus définie (division par zéro). De
plus, en ce qui concerne la fonction comportant la racine (puissance
non entière), la dérivée n'est pas définie dans .
Cependant,
le résultat précédent donne un résultat intéressant pour les fonctions
constantes telle que:
(10.86)
il
n'est alors pas difficile de déterminer la dérivée qui vaut simplement:
(10.87)
Donc la dérivée de toute fonction constante est nulle (il est important
de se souvenir de ce résultat quand nous étudierons
les propriétés des intégrales) !!!
2.
Dérivée de la fonction f(x)=cos(x):
Soit
donc a un réel
quelconque fixé, alors (attention! il est utile de connaître les
relations trigonométriques remarquables que nous démontrons dans
le chapitre de trigonométrie dans la section de géométrie):
(10.88)
Puisque:
(10.89)
Effectivement,
rappelons que la fonction sin(x) est
assimilable (visuellement et mathématiquement) à une droite de
fonction
au
voisinage de .
Donc
pour résumer:
(10.90)
3.
Dérivée de la fonction f(x)=sin(x):
Soit donc a un
réel quelconque fixé, alors (attention! il est utile
de connaître
les relations trigonométriques remarquables que nous démontrons
dans le chapitre de Trigonométrie dans la section de géométrie):
(10.91)
Donc
pour résumer:
(10.92)
4.
Dérivée de la fonction :
La dérivée de la fonction
est
égale à ,
c'est-à-dire si:
(10.93)
alors:
(10.94)
Démonstration:
Si est
l'accroissement de la fonction pour
un accroissement correspondant de
la variable x, alors:
(10.95)
et nous pouvons écrire:
(10.96)
Multiplions et divisons par
x l'expression
figurant dans le membre droit de la dernière égalité:
(10.97)
Désignons la quantité par
.
Il est évident que quand
tend vers zéro pour un x
donné. Par conséquent:
(10.98)
Or, nous retrouvons ici une autre provenance historique de la
constante d'Euler (cf. chapitre d'Analyse
Fonctionnelle)
où:
(10.99)
Ainsi:
(10.100)
C.Q.F.D.
Un cas particulier important
est le cas où a=e.
Nous avons alors:
(10.101)
5. Dérivée d'une somme de
fonctions:
Soient u et
v deux
fonctions. La fonction somme est
dérivable sur tout intervalle où u et
v sont
dérivables, sa dérivée est la fonction s' somme des fonctions dérivées
u' et v' de
u et
v.
Ce résultat se généralise
pour une somme d'un nombre quelconque fixé de fonctions.
Démonstration:
Soient a un réel fixé et u et
v deux fonctions définies et dérivables
en a:
(10.102)
Donc la dérivée d'une somme est la somme des dérivées.
C.Q.F.D.
6. Dérivée d'un produit de fonctions:
Soient u et v deux fonctions. La
fonction produit est
dérivable sur tout intervalle où u et v sont
dérivables, sa dérivée première est la fonction p' telle
que:
(10.103)
Démonstration:
Soient a un réel fixé et u et v deux
fonctions définies et dérivables
en a:
(10.104)
Nous rajoutons à cette dernière
relation deux termes dont la somme est nulle tels que:

(10.105)
C.Q.F.D.
Mais il existe une formulation plus générale
que la dérivée première d'un produit:
Considérons pour cela toujours nos deux fonctions u et
v, n fois dérivables sur un intervalle I.
Alors le produit uv est n fois dérivable sur I et:
(10.106)
et ceci constitue la "formule de Leibniz"
que nous avons utilisée dans le chapitre de Calcul Algébrique
pour l'étude des polynômes de Legendre (qui nous sont eux-mêmes
indispensables pour l'étude de la chimie quantique).
La démonstration de cette expression est très proche
de celle faite pour le binôme de Newton (cf.
chapitre de Calcul Algébrique).
Démonstration:
Soit:
(10.107)
D'autre part:
(10.108)
La relation est ainsi bien initialisée.
La démonstration se fait par récurrence. Ainsi, le but est de
montrer que pour que
si:
(10.109)
alors:
(10.110)
Nous avons donc:
(10.111)
Nous allons procéder à un changement de variable dans la première
somme pour ne plus avoir le terme en k+1. Nous posons pour
cela :
(10.112)
Si nous revenons à la lettre k, nous avons donc:
(10.113)
Nous avons donc:
(10.114)
Nous voulons réunir les deux sommes. Pour cela, nous écartons
les termes en trop dans chacune d'elles:
(10.115)
Ce qui donne donc:
(10.116)
D'après la formule de Pascal (cf.
chapitre de Probabilités), nous avons:
(10.117)
Donc:
(10.118)
Or:
(10.119)
Donc:
(10.120)
C.Q.F.D.
7. Dérivée d'une fonction composée:
Soit la fonction composée
de
deux fonctions g et
u dérivables,
la première en u(x),
la seconde en x,
la fonction dérivée f ' est
définie par ,
c'est-à-dire:
(10.121)
Démonstration:
Soient a un réel fixé et u une
fonction définie et dérivable en a et g une
fonction définie et dérivable en u(a):
(10.122)
posons ,
nous avons alors:
(10.123)
continuons notre développement
précédent:

(10.124)
C.Q.F.D.
Donc
la dérivée d'une fonction composée est donnée par la dérivée
de la fonction multipliée par la "dérivée
intérieure". Par ailleurs, ce type de dérivation est très important
car souvent utilisé en physique sous la dénomination de "dérivation
en chaîne".
Voyons de quoi il s'agit. La dernière relation obtenue
peut être écrite
sous une autre forme si nous posons et :
(10.125)
Ce qui peut s'étendre à des cas plus compliqués par exemple si alors:
(10.126)
8.
Dérivée d'une fonction réciproque:
Si
la fonction f est
continue, strictement monotone sur un intervalle I,
dérivable sur I,
alors la fonction réciproque est
dérivable sur l'intervalle f(I) et
admet pour fonction dérivée:
(10.127)
En
effet, nous pouvons écrire:
(10.128)
C'est-à-dire
(application identité):
(10.129)
Par
application de la dérivation des fonctions composées:
(10.130)
d'où:
(10.131)
Pour
une variable x,
nous poserons pour la dérivée de la fonction réciproque:
(10.132)
10. Dérivée de la fonction
arccos(x):
En utilisant le résultat
précédent de la fonction réciproque, nous pouvons calculer la dérivée
de la fonction arccos(x):
(10.133)
11. Dérivée de la fonction
arcsin(x):
En utilisant le résultat
précédent de la fonction réciproque, nous pouvons calculer la dérivée
de la fonction arcsin(x):
(10.134)
12. Dérivée d'un quotient
de deux fonctions:
La fonction est
dérivable sur tout intervalle où les fonctions u et
v sont
dérivables et où la fonction v est
non nulle et:
(10.135)
Démonstration:
La fonction f peut être considérée
comme le produit de deux fonctions: la fonction u et
la fonction 1/v.
Une produit de deux fonctions est dérivable si chacune d'elle est
dérivable, il faut donc que la fonction u soit dérivable
et que la fonction 1/v soit
également dérivable ce qui est le cas quand v est dérivable
non nulle.
(10.136)
C.Q.F.D.
13. Dérivée
de la fonction tan(x):
Par définition (cf. chapitre de Trigonométrie)
nous avons:
(10.137)
et en appliquant donc la
dérivée d'un quotient vue précédemment,
nous avons:
(10.138)
ou encore:
(10.139)
14. Dérivée
de la fonction cot(x):
Par définition (cf. chapitre de Trigonométrie),
:
(10.140)
et donc (dérivée
d'un quotient à nouveau):
(10.141)
ou encore:
(10.142)
15. Dérivée
de la fonction arctan(x):
Nous
utilisons les propriétés dérivées des
fonctions réciproques:
(10.143)
16. Dérivée
de la fonction arccot(x):
Selon la même méthode
que précédemment:
(10.144)
17. Dérivée
de la fonction :
Nous verrons lors de notre étude des méthodes numériques
(cf. chapitre de Méthodes Numériques)
que le "nombre d'Euler" peut être
calculé selon la série:
(10.145)
qui converge sur .
En dérivant terme à terme cette série qui converge,
il vient:
(10.146)
Ainsi l'exponentielle est sa propre dérivée. Ainsi,
nous pouvons nous permettre d'étudier les dérivées
de quelques fonctions trigonométriques hyperboliques (cf.
chapitre de Trigonométrie).
18. Dérivée
de la fonction sinh(x):
Rappel:
(10.147)
Donc trivialement:
(10.148)
19. Dérivée
de la fonction cosh(x):
Rappel:
(10.149)
Donc trivialement:
(10.150)
20. Dérivée
de la fonction tanh(x):
Puisque par définition:
(10.151)
Donc en appliquant la dérivée
d'un quotient nous obtenons:
(10.152)
Ou encore:
(10.153)
21. Dérivée
de la fonction coth(x):
Rappel:
(10.154)
et donc:
(10.155)
22. Dérivée
de la fonction arcsinh(x):
Nous appliquons les propriétés
des dérivées des fonctions réciproques:
(10.156)
Or (voir à nouveau
le chapitre de Trigonométrie):
(10.157)
et donc:
(10.158)
Etant donné que cosh
ne prend que des valeurs positives, nous avons:
(10.159)
Donc finalement:
(10.160)
23. Dérivée
de la fonction arccosh(x):
Nous appliquons les propriétés
des dérivées des fonctions réciproques:
(10.161)
Or selon la même méthode
que précédemment:
(10.162)
d'où:
(10.163)
Etant donné que
ne prend que des valeurs positives nous avons alors:
(10.164)
Donc:
(10.165)
24. Dérivée
de la fonction arctanh(x):
En appliquant les propriétés
des dérivées des fonctions réciproques:
(10.166)
25. Dérivée
de la fonction arccoth(x):
En appliquant les propriétés
des dérivées des fonctions réciproques si
:
(10.167)
26. Dérivée
de la fonction :
Avec :
(10.168)
Donc (dérivée
d'une fonction composée):
(10.169)
CALCUL
INTÉGRAL
Nous
allons aborder ici les principes élémentaires et
de base du calcul intégral. La suite (avec plus de rigueur)
viendra en fonction du temps qui est à la disposition des responsables
du site.
INTÉGRALE
DÉFINIE
L'idée première du concept d'intégral est de calculer
l'aire algébrique (surface) entre une courbe et son support:

Figure: 10.6 - Aire (surface) à calculer sous une courbe continue bornée
Une valeur approchée
de l'aire sous une courbe peut être obtenue par
un découpage
en n bandes rectangulaires verticales de même largeur.
En particulier on peut réaliser un encadrement de cette
aire
à l'aide d'une somme majorante
et d'une somme minorante pour
un découpage donné.

Figure: 10.7 - Représentation graphique des sommes majorante ou minorante
Supposons
que le nombre n de bandes tende vers l'infini. Comme les
bandes sont de même largeur, la largeur de chaque bande
tend vers 0 (objectivement il n'est pas nécessaire que
la largeur des sous-intervalles du découpage soit la même
partout).
Si les sommes
et
ont toutes deux une limite lorsque, le nombre n de bandes,
tend vers l'infini, alors l'aire A sous la courbe est comprise
entre ces deux limites.
Nous avons:
(10.170)
Si ces deux
limites sont égales, leur valeur est celle de l'aire sous
la courbe.
D'où
une première définition directe de l'intégrale
définie
ou dite "intégrale de Riemann":
Soit un intervalle [a, b],
divisé en n parties égales, soit f
une fonction continue sur l'intervalle [a, b],
soit ,
la somme algébrique minorante et soit ,
la somme algébrique majorante. Nous appelons "intégrale
définie" de f, depuis a jusqu'à b,
notée:
(10.171)
le nombre A tel que:
(10.172)
pourvu
que cette limite existe. Si cette limite existe, alors nous disons
que f est "intégrable" sur
[a, b] et l'intégrale définie
existe. Le symbole:
(10.173) n'est que que le symbole de la somme discrètre mais appliquée
aux cas d'éléments infiniments petits.
Les nombres a et b de l'intégrale sont appelés
les "bornes
d'intégration": a est la "borne
inférieure", b est la "borne
supérieure".
Intuitivement,
il est évident que lorsque ,
nous étendons la définition ainsi:
(10.174)
Enfin, signalons qu'il est tout à fait possible
que l'intégrale soit négative ou même complexe
puisqu'il s'agit d'une surface algébrique!
Remarques:
R1. D'autres
lettres que x peuvent être employées dans la
notation de l'intégrale définie. Ainsi si f
est intégrable sur [a, b],
alors
etc. C'est la raison pour laquelle la variable x de la définition
est dite "variable muette".
R2. Comme nous le verrons plus loin, il est essentiel de ne
pas confondre "intégrale définie" et "intégrale
indéfinie". Ainsi, une intégrale indéfinie,
notée est
une fonction, ou, plus précisément, une famille
de fonctions appelées aussi "primitives de f" (voir
plus bas) alors qu'une intégrale définie, notée
est une constante.
Voyons une deuxième approche de définition de l'intégrale, un
peu plus rigoureuse que la précédente (suite à la demande de plusieurs
lecteurs). Nous utiliserons par tradition cette fois-ci, le S de
la surface au lieu du A de l'aire.
Soit f une fonction bornée sur [a, b] .
Nous considérons une subdivision de
son support [a, b] que nous notons:
(10.175)
où les intervalles ne sont pas obligatoirement de tailles équivalentes.
Nous pour :
et
(10.176)
Définitions:
D1. Nous appelons "somme de Darboux
inférieure" associée à f et la
surface:


Figure: 10.8 - Principe du calcul de la somme de Darboux inférieure
D2. Nous appelons "somme de
Darboux supérieure" associée à f et la
surface:


Figure: 10.9 - Principe du calcul de la somme de Darboux supérieure
Une fonction est dite "Riemann-Intégrable
sur [a, b]" si et seulement si les
deux surfaces susmentionnées coïncident lorsque les intervalles
deviennent infiniment petit.
Le nombre correspondant à ces surfaces est alors appelé "l'intégrale
de Riemann de f sur [a, b]" est noté:
(10.177)
L'ensemble des fonctions Riemann-intégrables sur [a, b]
est noté .
Les sommes de Darboux ne sont pas très utiles pour le calcul
effectif d'une intégrale, par exemple à l'aide d'un ordinateur,
car il est en général assez difficile de trouver les inf et sup
sur les sous-intervalles. On considère plutôt:
ou
(10.178)
La somme de Riemann se définit à partir du fait que nous notons:
(10.179)
et que:
(10.180)
où:
(10.181)
Dès lors:
(10.182)
Mais comme il faut bien choisir un ,
souvent on prend soit celui à droite, soit celui à gauche, dès
lors en prenant au hasard la "méthode
des rectangles à gauche":
(10.183)
Ce qui nous donnerait pour l'exemple ci-dessous:

Figure: 10.10 - Principe du calcul de la méthodes des rectangles à gauche
Soit:
(10.184)
Mais c'est facile pour une fonction en escalier... mais cela
l'est moins pour une fonction continue pour laquelle nous n'obtiendrions
qu'une valeur approchée de la surface réelle! L'idée est alors
de prendre des intervalles de plus en plus petits:



Figure: 10.11 - Principe du calcul de l'intégrale de Riemann avec la méthode des rectangles
à gauche
Et dès lors, à la limite, nous obtenons la quantité voulue:
(10.185)
Le fait de chercher cette limite s'appelle "calculer
l'intégrale", et plus spécifiquement de la méthode
choisie: "intégrale de Riemann".
INTÉGRALE
INDÉFINIE
Nous avons vu précédemment lors de notre étude
des dérivées,
le problème suivant: étant donnée une fonction F(x),
trouver sa dérivée, c'est-à-dire la fonction:
(10.186)
Définition: Nous disons que la fonction F(x) est
une "primitive" ou "intégrale
indéfinie" de la fonction f(x) sur
le segment [a, b], si en tout point de ce
segment nous avons l'égalité .
Une autre
manière de voir le concept d'intégrale indéfinie
est de passer par le "théorème fondamental
du calcul intégral (et différentiel)" appelé aussi
parfois
"théorème fondamental de l'analyse" dont
les 2 propriétés s'énoncent
ainsi:
Soit f une fonction continue sur un intervalle fermé
[a, b].
P1. Si A est la fonction définie par
pour tout X dans [a, b], alors A
est la primitive de f sur [a, b] qui s'annule
en a (ou en d'autres termes: f(t) est
la dérivée de A)
P2. Si F est une primitive de f sur [a,
b], alors .
Démontrons la première propriété du théorème fondamental:
Démonstration:
Soit
la fonction:
(10.187)
Si f
est positive et
(la démonstration dans le cas où
est proposée similaire) et comme ,
nous pouvons nous représenter A(X) comme l'aire
sous la courbe de f depuis jusqu'à .

Figure: 10.12 - Représentation graphique de l'aire
Pour démontrer
que A est une primitive de f , nous allons prouver
que .
Selon la définition
de la dérivée:
(10.188)
Etudions ce quotient: est
représentée par l'aire de la bande de largeur h,
prise en sandwich entre deux rectangles de largeur h.
Soit M
le maximum de f sur l'intervalle
et m le minimum de f sur ce même intervalle.
Les aires respectives des deux rectangles sont Mh et mh.
Nous avons
alors la double inégalité suivante:
(10.189)
Comme h est positif,
on peut diviser par h sans changer le sens des inégalités:
(10.190)
Lorsque
et si f est une fonction continue, alors M et m
ont pour limite f(X) , et le rapport:
(10.191)
qui
est compris entre m et M, a bien pour limite f(X).
Comme pour
tout X, ceci nous montre que la dérivée
de la fonction aire est f. Ainsi A est
une primitive de f. Comme ,
A est
bien la primitive de f qui s'annule en a.
C.Q.F.D.
Avant de commencer la démonstration de la deuxième
propriété du théorème fondamental,
donnons et démontrons le théorème suivant qui va nous
être indispensable: Si et sont
deux primitives de la fonction f(x) sur le segment
[a, b], leur différence est une constante (ce
théorème est très important en physique pour ce qui est de l'étude
de ce que nous appelons les "conditions
initiales").
Démonstration:
Nous avons
en vertu de la définition de la primitive:
(10.192)
pour .
Posons:
(10.193)
Nous pouvons écrire:
(10.194)
Il vient donc de ce que nous
avons vu pendant notre étude des dérivées que .
Nous avons alors:
(10.195)
C.Q.F.D.
Il résulte de ce théorème que si nous connaissons une primitive
quelconque F(x) de la fonction f(x),
toute autre primitive de cette fonction sera de la forme:
(10.196)
Donc finalement, nous appelons "intégrale
indéfinie" de la fonction f(x) et
nous notons:
(10.197)
toute expression de la forme où
F(x) est une primitive de f(x).
Ainsi, par convention d'écriture:
(10.198)
si et seulement si .
Dans ce contexte, f(x) est également appelée
"fonction à intégrer" et
f(x)dx, "fonction
sous le signe somme".
Géométriquement, nous pouvons
considérer l'intégrale indéfinie comme un
ensemble (famille) de courbes telles que nous passons de l'une à l'autre
en effectuant une translation dans le sens positif ou négatif
de l'axe des ordonnées.
Revenons-en
à la démonstration du point (2) du théorème
fondamental de l'analyse:
Démonstration:
Soit F une primitive de f.
Puisque deux
primitives diffèrent d'une constante, nous avons bien:
(10.199)
ce que nous
pouvons écrire aussi:
(10.200)
pour tout X dans [a, b].
Le cas particulier
donne
et donc
et .
En remplaçant, nous obtenons:
(10.201)
Comme cette
identité est valable pour tout X de l'intervalle ,
elle est vraie en particulier pour .
D'où:
(10.202)
C.Q.F.D.
Ce dernier résulétat montre aussi quelque
chose d'utile!: Il n'est pas nécessaire lorsque nous évaluaons
une intégrale de prendre
en compte la constante de la primitive générale puisque
celle-ci s'annule de par la différence des deux primitives!!
Remarques:
R1. Le théorème fondamental qui
montre le lien entre primitive et intégrale a conduit à utiliser
le même symbole pour écrire
une primitive (introduit par Leibniz à la fin du 17ème siècle),
qui est une fonction, et une intégrale,
qui elle, est un nombre.
R2. Nous avons également démontré dans le chapitre de Mécanique
Analytique comment calculer à l'aide d'une intégrale la longueur
d'une courbe dans le plan si la fonction f(x)
est explicitement connue.
Voici quelques propriétés
triviales de l'intégration qu'il est bon de se rappeler
car souvent utilisées ailleurs sur le site (si cela ne
vous semble pas
évident, contactez-nous et nous le détaillerons):
P1. La dérivée d'une intégrale
indéfinie est égale à la fonction à intégrer:
(10.203)
P2. La différentielle d'une
intégrale indéfinie est égale à l'expression sous le signe somme:
(10.204)
P3. L'intégrale indéfinie
de la différentielle d'une certaine fonction est égale à la somme
de cette fonction et d'une constante arbitraire:
(10.205)
P4. L'intégrale indéfinie
de la somme (ou soustraction) algébrique de deux ou plusieurs
fonctions est égale à la somme algébrique de leurs
intégrales (ne pas oublier
que l'on travaille avec l'ensemble des primitives et non des primitives
particulières!):
(10.206)
Démonstration:
Pour démontrer cela nous allons prouver
que la dérivée du membre de gauche permet de trouver
le membre de droite et inversement (réciproque) à l'aide
des propriétés précédentes.
D'après P1 nous avons:
(10.207)
Vérifions s'il en est de
même avec le membre de droite (nous supposons connues les propriétés
des dérivées que nous avons démontrées au début de ce chapitre):
(10.208)
C.Q.F.D.
P5. Nous pouvons sortir un
facteur constant de sous le signe somme, c'est-à-dire:
(10.209)
Nous justifions cette égalité
en dérivant les deux membres (et d'après les propriétés des dérivées):
(10.210)
P6. Nous pouvons sortir
un facteur constant de l'argument de la fonction intégrée (plutôt
rarement utilisée):
(10.211)
En effet, en dérivant les
deux membres de l'égalité nous avons d'après les propriétés des
dérivées:
(10.212)
P7. L'intégration d'une fonction
dont l'argument est sommé (ou soustrait) algébriquement est la primitive
de l'argument sommé (respectivement soustrait):
(10.213)
Cette propriété se démontre
également identiquement à la précédente à l'aide
des propriétés
des dérivées.
P8. La combinaison des propriétés
P6 et P7 nous permet d'écrire:
(10.214)
P9. Soit f une fonction continue sur [a,b],
nous avons pour tout c appartenant à cet intervalle:
(10.215)
Ce théorème, appelé parfois "relation
de Chasles"
(de par son pendant vectoriel), découle
immédiatement
de la définition de l'intégrale
indéfinie. F étant une primitive de f sur
[a,b]
nous avons:
(10.216)
P10. Voilà une propriété
souvent utilisée dans le chapitre de Statistiques du site
(nous ne trouvons pas de moyen d'exprimer cette propriété par
le langage courant donc...):

(10.217)
Voyons deux propriétés qui nous seront
parfois utiles pour calculer des intégrales difficiles:
P11. Si une fonction est paire (cf.
chapitre d'Analyse Fonctionnelle), l'intégrale
sur des bornes symétriques équivaut à:
(10.218)
P12. Si une fonction est impaire (cf.
chapitre d'Analyse Fonctionnelle), l'intégrale
sur des bornes symétriques équivaut à:
(10.219)
INTÉGRALE DOUBLE
L'idée des intégrales doubles est de mesurer le volume de la
zone délimitée par le graphe d'une fonction de deux variables,
au-dessus d'un domaine D du plan (ci-dessous D est
rectangulaire).

Figure: 10.13 - Exemple d'une fonction à deux variables au-dessus d'un domaine
Il va sans dire que les intégrales doubles sont extrêmement
importantes aussi dans tout le domaine des mathématiques appliquées!
Là encore, l'idée est la même que l'intégrale définie. Si nous
adaptons une approche simpliste, nous décomposons la fonction continue
en un escalier et le volume à calculer se réduit alors à faire
la somme des volumes de parallélépipèdes:

Figure: 10.14 - Décomposition du volume en parallélépipèdes grossiers
Dès lors:
(10.220)
Pour une fonction continue, nous procèdons par approximations
successives: nous calculons des sommes de Riemann pour des subdivisions
de plus en plus fines du domaine D:
 
Figure: 10.15 - Décomposition du volume en parallélépipèdes de plus en plus fins
et donc à la limite:
(10.221)
Par contre, quand on veut intégrer sur un domaine qui n'est
pas rectangulaire, les choses se compliquent à priori... Voyons
comment contourner le problème.
Pour cela, nous allons construire le domaine D fermé borné de
la façon suivante.
(10.222)
où le lecteur aura remarque que le support de y est la
variable x par l'intermédiaire de deux fonctions u et v.
C'est ce que nous appelons alors un "domaine
du type I" (et donc si c'est y qui paramétrise x alors
il s'agit domaine de type II).
Ce qui peut s'illustrer par la figure ci-dessous:

Figure: 10.16 - Exemple d'un domaine de type I
où nous remarquons que cette approche simpliste (il existe d'autres
approches possibles mais qui nécessitent de faire appel à la théorie
de la mesure) nécessite que le domaine soit simplement connexe
(qu'il n'y ait pas de trous hors du domaine D entre u(x)
et v(x)) ou décomposé en sous-domaines disjointes
simplement connexes.
Indiquons que dans la pratique (voir les différents chapitres
du site et particulièrement celui sur les Formes Géométriques)
les doubles intégrales se font souvent sur des volumes de révolution
ce qui simplifie considérablement la paramétrisation. De plus,
nous verrons plus loin qu'il est possible de change de système
de coordonnées pour simplifier encore plus les doubles intégrales,
ce qui fait que la paramétrisation semble disparaître...
Bref, nous pouvons donc intégrer de la manière suivante:
(10.223)
Donc nous transformons l'intégrale double en deux intégrales
simples emboîtées.
THÉORÈME DE FUBINI
Nous allons voir un théorème important utilisé à de nombreuses
reprises dans différents chapitres du site et qui permet d'inverser
l'ordre d'intégration.
En se rappelant que:
(10.224)
nous pouvons aussi utiliser:
(10.225)
Ainsi avec cette paramétrisation nous pouvons écrire:
(10.226)
Nous pouvons ainsi changer l'ordre d'intégration, le calcul
est différent, mais le résultat est le même. Mais
ce n'est pas cela qui nous intéresse en réalité ici.
Considérons une fonction telle que:
(10.227)
Alors:
(10.228)
Supposons que le domaine est un rectangle (nous faisons cette
simplification sinon la démonstration se complique nettement).
C'est-à-dire:
(10.229)
Dès lors par la propriété de linéarité des intégrales:
(10.230)
INTÉGRATION
PAR CHANGEMENT DE VARIABLES
Lorsque nous ne pouvons facilement déterminer la primitive
d'une fonction donnée, nous pouvons nous débrouiller
par un changement de variable astucieux (parfois même très
subtil) pour contourner la
difficulté. Cela ne marche pas à tous les coups (car certaines
fonctions ne sont pas intégrables formellement) mais il
vaut la peine d'essayer avant d'avoir recours à l'ordinateur.
À nouveau, nous ne donnons que la forme générale
de la méthode.
C'est le rôle des professeurs dans les écoles d'entraîner
les élèves
à comprendre et maîtriser ce genre de techniques. De plus, les
chapitres traitant des sciences exactes sur le site (physique,
informatique,
astrophysique, chimie, ...) regorgent d'exemples utilisant cette
technique et servent ainsi implicitement d'exercices de style.
Soit à calculer l'intégrale
(non bornée pour l'instant):
(10.231)
bien que nous ne sachions
pas calculer directement la primitive de cette fonction f(x) (en
tout cas nous imaginons être dans une telle situation) nous savons
(d'une manière ou d'une autre) qu'elle existe (nous ne traitons
pas encore des intégrales impropres à ce niveau).
La technique consiste alors
dans cette intégrale à effectuer le changement de variable:
(10.232)
où
est une fonction continue ainsi que sa dérivée, et admettant une
fonction inverse. Alors ,
démontrons que dans ce cas l'égalité:
(10.233)
est satisfaite.
Nous sous-entendons ici que
la variable t sera
remplacée après intégration du membre droit
par son expression en fonction de x.
Pour justifier l'égalité en ce sens, il suffit de
montrer que les deux quantités considérées
dont chacune n'est définie qu'à une constante
arbitraire près ont la même dérivée par rapport à x.
La dérivée du membre gauche est:
(10.234)
Nous dérivons le membre droit
par rapport à x en
tenant compte que t est
une fonction de x.
Nous savons que:
(10.235)
Nous avons par conséquent:
(10.236)
Les dérivées par rapport
à x des
deux membres de l'égalité de départ sont donc égales.
C.Q.F.D.
Bien évidemment, la fonction
doit être
choisie de manière à ce que nous sachions calculer l'intégrale
indéfinie figurant à droite de l'égalité.
Remarque: Il est parfois préférable de choisir le changement de
variable sous la forme  au
lieu de  car
cela à une large tendance à simplifier la longueur de l'équation
au lieu de l'allonger.
JACOBIEN
Considérons un domaine
D du plan u,v limité par une courbe L.
Supposons que les coordonnées x,y soient des fonctions
des nouvelles variables u,v (toujours dans le cadre d'un
changement de variables donc) par les relations de transformations:
(10.237)
où les fonctions
et
sont univoques, continues et possèdent des dérivées
continues dans un certain domaine D' que nous définirons
par la suite. Il correspond alors d'après les relations précédentes
à tout couple de valeurs u,v un seul couple de valeur
x,y et réciproquement.
Il résulte de ce qui
précède qu'à tout point
du plan Oxy correspond univoquement un point P'(u,v)
du plan Ouv de coordonnées u,v définies
par les relations précédentes. Les nombres v et
u seront appelées "coordonnées
curvilignes" de P
et nous verrons des exemples concrets et schématisés
de ceux-ci dans le chapitre de Calcul Vectoriel.
Si dans le plan Oxy
le point P décrit la courbe fermée L
délimitant le domaine D, le point correspondant décrit
dans le plan Ouv un certain domaine D'. Il correspond alors à tout
point de D' un point de D. Ainsi, les relations de
transformations établissent une correspondance biunivoque
entre les points des domaines D et D'.
Considérons maintenant
dans D' une droite .
En général, les relations de transformation lui
font correspondre dans le plan Oxy une ligne courbe (ou
inversement). Ainsi, découpons le domaine D' par
des droites et en
de petits domaines rectangulaires (nous ne prendrons pas en compte
dans la limite, les rectangles empiétant sur la frontière
de D'). Les courbes correspondantes du domaine D découpent
alors ce dernier en quadrilatère (définis par des
courbes donc). Évidemment, l'inverse est applicable.
Considérons dans le
plan Ouv le rectangle
limité par les droites:
(10.238)
et le quadrilatère
curviligne correspondant
dans le plan Oxy. Nous désignerons les aires de ces
domaines partiels également par
et .
Nous avons évidemment:
(10.239)
Les aires
et
peuvent être en général différentes.
Supposons donc dans D
une fonction continue .
Il correspond à toute valeur de cette fonction du domaine
D la même valeur
(ce qu'il faut vérifier) dans D', où:
(10.240)
Considérons les sommes
intégrales de la fonction z dans le domaine D. Nous avons évidemment l'égalité
suivante:
(10.241)
Calculons ,
c'est-à-dire l'aire du quadrilatère curviligne dans le plan Oxy:
Déterminons les coordonnées
de ses sommets:
(10.242)
Nous assimilerons dans le
calcul de l'aire du quadrilatère les arcs à des segments de droites parallèles. Nous remplacerons
en outre les accroissements des fonctions par leurs différentielles.
C'est dire que nous faisons abstraction des infiniment petits
d'ordre
plus élevé que
et .
Les relations précédentes deviennent alors:
(10.243)
Sous ces hypothèses, le quadrilatère curviligne
peut être
assimilé à un parallélogramme.
Son aire
est approximativement égale au double de l'aire du triangle
,
aire que nous pouvons calculer en utilisant les propriétés
du déterminant (comme nous le démontrerons dans
le chapitre d'Algèbre Linéaire, le déterminant
dans représente
un parallélogramme
alors que dans celui-ci
représente le volume d'un parallélépipède):
(10.244)
Tel que (c'est là
qu'il faut faire le meilleur choix pour que l'expression finale
soit la plus simple et la plus esthétique, nous procédons
par essais successifs et faisons enfin le choix ci-dessous):

Figure: 10.17 - Représentation graphique du déterminant
Ainsi, nous avons:
(10.245)
Par conséquent la relation suivante (contenant ce qu'il
est d'usage d'appeler le "déterminant
fonctionnel"):
(10.246)
avec:
(10.247)
qui est la "matrice jacobienne" (alors
que son déterminant est appelé le "jacobien"
(tout court)) de la transformation de coordonnées de .
En appliquant exactement le même raisonnement pour ,
la matrice jacobienne s'écrit alors (en changeant un
peu les notations car sinon cela devient illisible):
(10.248)
Bref, à quoi cela
sert-il concrètement ? Eh bien revenons à notre relation:
(10.249)
qui n'est finalement qu'approximative étant donné
que dans les calculs de l'aire
nous avons négligé les infiniment petits d'ordre supérieur.
Toutefois, plus les dimensions des domaines élémentaires
et
sont petites, et plus nous nous approchons de l'égalité.
L'égalité ayant finalement lieu quand nous passons
à la limite (finalement en maths aussi on fait des approximations...
hein !), les surfaces des domaines élémentaires tendant
vers zéro:
(10.250)
Appliquons maintenant l'égalité
obtenue au calcul de l'intégrale double (nous pouvons faire
de même avec la triple bien sûr). Nous pouvons donc
finalement écrire (c'est la seule manière de poser
la chose qui ait un sens):
(10.251)
Passant à la limite,
nous obtenons l'égalité stricte:
(10.252)
Telle est la relation de
transformation des coordonnées dans une intégrale
double. Elle permet de ramener le calcul d'une intégrale
double dans le domaine D au domaine D',
ce qui peut simplifier le problème.
De même, pour une intégrale
triple, nous écrirons:
(10.253)
Déterminons maintenant le Jacobien pour les systèmes
de coordonnées les plus courants (nous renvoyons à
nouveau le lecteur au chapitre de Calcul Vectoriel pour plus d'informations
concernant ces systèmes):
1. Coordonnées polaires :
(10.254)
Comme r est toujours
positif, nous écrivons simplement:
(10.255)
2. Coordonnées cylindriques (cf. chapitre d'Algèbre Linéaire
pour le calcul du déterminant):

(10.256)
Comme r est toujours positif, nous écrivons simplement:
(10.257)
3. En coordonnées sphériques
(cf. chapitre d'Algèbre Linéaire
pour le calcul du déterminant):

(10.258)
Comme est
toujours positif, nous écrivons simplement:
avec
(10.259)
INTÉGRATION
PAR PARTIES
Lorsque nous cherchons à effectuer des intégrations, il
est très
fréquent
que nous ayons à utiliser un outil (ou méthode de calcul)
appelé
"intégration par parties".
Il existe différents degrés d'utilisation de cet
outil et nous allons commencer par le plus simple et qui est le
plus utilisé dans
tous les chapitres traitant de physique sur le présent site.
Nous partons d'abord de la dérivée du produit de
deux fonctions démontrée plus haut:
(10.260)
nous avons donc:
(10.261)
et il vient:
(10.262)
après une dernière simplification nous avons enfin la fameuse
relation très importante:
(10.263)
Mais nous allons parfois avoir besoin de la généralisation
de cette dernière relation. Nous pouvons démontrer
que si f
et g
sont deux applications (fonctions) de classe (dérivables n
fois) sur [a,b] dans ,
alors :
(10.264)
Démonstration:
Procédons par récurrence sur n (attention
ce n'est pas forcément facile à comprendre comme
souvent avec les démonstrations par récurrence!).
Tout en sachant la relation vraie pour n=1, nous la
supposons vraie pour n (comme donnée dans la relation
précédente!)
et nous la démontrons pour n+1 (donc nous devons
retomber sur la relation précédente mais avec n+1
au lieu de n):
(10.265)
Remarque (proposée par un internaute):
l'astuce dans cette démonstration est
de bien voir que
 donne un signe moins quand n est pair
et un plus quand n est impair et
de même  donne un signe moins quand n est pair
et un plus quand n est impair.
Pour n=1 nous
retrouvons la formule bien connue et qui sera très très souvent
utilisée sur tout le site:
(10.266)
C.Q.F.D.
PRIMITIVES
USUELLES
Il existe en mathématique et en physique un grand nombre
de primitives ou de fonctions définies sur des intégrales
que nous retrouvons assez fréquemment (mais pas exclusivement).
Par ailleurs, toutes les primitives démontrées ci-dessous
seront utilisées dans les sections relatives
à la Mécanique, l'Ingénierie, l'Atomistique,
les Mathématiques Sociales, etc. Donc, comme dans n'importe
quel formulaire, nous vous proposons les primitives connues
mais
avec les démonstrations!
Cependant, nous omettrons
les primitives qui découlent déjà des dérivées
que nous avons démontrées
plus haut. Ce qui signifie par exemple que nous supposerons connues
les deux primitives très importantes (certainement les plus
utilisées
dans l'ensemble des pages du site):
(10.267)
Sinon voici déjà
une liste de quelques intégrales fréquentes (le lecteur
en rencontrera de toute façon bien d'autres - développées
dans les détails - lors de son parcours du site):
1. Primitive de :
Par définition nous
avons donc:
(10.268)
Nous utilisons le changement
de variable
et ainsi:
(10.269)
Donc:
(10.270)
2. Primitive de :
Par définition nous
avons donc:
(10.271)
Nous utilisons le changement
de variable
et:
(10.272)
Donc:
(10.273)
3. Primitive de :
Nous intégrons par
parties:
(10.274)
Si nous posons ,
ce qui nous donne ,
nous obtenons:
(10.275)
Donc:
(10.276)
4. Primitive de :
Nous intégrons à
nouveau par parties:
(10.277)
Si nous posons ,
( ),
nous obtenons:
(10.278)
Donc:
(10.279)
5. Primitive de :
Nous intégrons encore une fois par parties:
(10.280)
Si nous posons ,
( ),
nous obtenons:
(10.281)
Donc:
(10.282)
6. Primitive de :
Encore une fois... nous intégrons par parties:
(10.283)
Si nous posons ,
( ),
nous obtenons:
(10.284)
Donc:
(10.285)
7. Primitive de avec :
Une
intégration par parties nous donne:
(10.286)
Donc:
(10.287)
Remarque: Une autre intégrale très importante
avec l'exponentielle en physique est celle que nous avions démontrée
lors de notre étude de la loi de Gauss-Laplace en statistiques
et probabilités (détermination de la moyenne).
8. Primitive de :
(10.288)
en intégrant par parties
nous trouvons:
(10.289)
Donc:
(10.290)
9. Primitive de avec :
Une intégration par parties nous donne:
(10.291)
Donc:
(10.292)
10. Primitive de
pour :
(10.293)
Ainsi il vient:
(10.294)
Il vient:
et
(10.295)
d'où:
(10.296)
11. Primitive de :
Pour ( )
sachant que (voir les propriétés des logarithmes dans
le chapitre d'analyse fonctionnelle):
(10.297)
nous avons en utilisant la
primitive de ln(x):
(10.298)
12. Primitive de :
Nous avons:
(10.299)
Nous utilisons le changement
de variable
et obtenons:
(10.300)
Donc:
(10.301)
13. Primitive de :
Nous avons donc:
(10.302)
Nous utilisons le changement
de variable
et obtenons:
(10.303)
Donc:
(10.304)
14. Primitive de :
Nous intégrons par
parties:
(10.305)
Si nous posons ,
( )
nous obtenons:
(10.306)
Donc:
(10.307)
15. Primitive de :
Nous intégrons par
parties:
(10.308)
Si nous posons ,
ce qui nous donne ,
nous obtenons:
(10.309)
Donc finalement:
(10.310)
16. Primitive de :
Nous intégrons par
parties:
(10.311)
Si nous posons ,
ce qui nous donne ,
nous obtenons:
(10.312)
Donc finalement:
(10.313)
17. Primitive de :
Nous intégrons par
parties:
(10.314)
Si nous posons ,
( )
nous obtenons:
(10.315)
Donc finalement:
(10.316)
18. Primitive de avec :
Posons .
Une intégration par partie donne:
(10.317)
en remplaçant
par
dans la dernière intégrale, nous obtenons:
(10.318)
et donc:
(10.319)
19. Primitive de avec :
Dans ce cas nous avons la formule de récurrence
(10.320)
qui se démontre de
la même façon que la relation de récurrence
précédente.
20. Primitive de :
Sachant que ,
nous avons:
(10.321)
Donc:
(10.322)
21. Intégrale de :
Sachant que ,
nous avons:
(10.323)
Donc:
(10.324)
22. Primitive de :
En utilisant les relations
trigonométriques remarquables, nous avons:
(10.325)
selon la primitive .
Donc:
(10.326)
23. Primitive de :
En utilisant encore une fois
les relations trigonométriques remarquables, nous avons:
(10.327)
selon la primitive .
Donc:
(10.328)
24. Primitive de :
Nous faisons la substitution
( ).
Sachant que:
(10.329)
(cf. chapitre de Trigonométrie)
nous obtenons alors:
et
(10.330)
(selon la dérivée
de ).
Donc:
(10.331)
et:
(10.332)
25. Primitive de :
Sachant que
(cf. chapitre de Trigonométrie)
nous avons:
(10.333)
Nous faisons le changement
de variable
( ):
(10.334)
(selon la primitive de ).
Donc:
(10.335)
26. Primitive de :
Nous faisons la substitution
( ).
Sachant que (cf. chapitre de Trigonométrie):
(10.336)
nous obtenons:
et
(10.337)
(selon la dérivée
de arctan(x)).
Donc:
(10.338)
et:
(10.339)
27. Primitive de :
Nous faisons à nouveau la substitution (comme
précédemment). Nous trouvons alors:
(10.340)
et donc:
(10.341)
28. Primitive de :
Sachant que:
(10.342)
Nous avons alors:
(10.343)
En faisant le changement de variable:
avec
(10.344)
nous obtenons:
(10.345)
D'où:
(10.346)
29. Primitive de :
Par le même raisonnement que précédemment en utilisant le cosinus
nous obtenons:
(10.347)
30. Primitive de avec :
Posons:
(10.348)
Une intégration par partie donne (nous avons démontré lors des
dérivées usuelles que la primitive du sinus hyperbolique était
le cosinus hyperbolique):
(10.349)
en remplaçant par dans
la dernière intégrale, nous obtenons:
(10.350)
et donc:
(10.351)
Ainsi:
(10.352)
31. Primitive de avec :
Dans ce cas nous avons aussi la relation de récurrence:
(10.353)
qui se démontre de la même façon que ci-dessus. Ainsi:
(10.354)
32. Primitive de :
Sachant que (démontré lors des dérivées usuelles):
(10.355)
nous avons:
(10.356)
Donc:
(10.357)
33. Primitive de :
Sachant que (démontré lors des dérivées usuelles):
(10.358)
nous avons:
(10.359)
Donc:
(10.360)
34. Primitive de :
Nous avons en utilisant la primitive de :
(10.361)
Donc:
(10.362) .
35. Primitive de :
Nous avons en utilisant la primitive de :
(10.363)
Donc:

36. Primitive de :
Nous faisons la substitution:
avec
(10.364)
Nous obtenons en utilisant la dérivée arctanh(x):
(10.365)
et:
(10.366)
37. Primitive de :
Nous faisons la substitution:
avec
(10.367)
Nous obtenons en utilisant la dérivée arctan(x):
(10.368)
et donc:
(10.369)
38. Primitive de :
Nous faisons la substitution:
avec
(10.370)
Nous obtenons:
(10.371)
Nous obtenons donc la primitive:
(10.372)
39. Primitive de :
Nous faisons la substitution:
avec
(10.373)
Nous obtenons:
(10.374)
Nous obtenons donc la primitive:
(10.375)
40. Primitive de :
Nous faisons la substitution:
avec
(10.376)
Nous obtenons:
(10.377)
Or:
(10.378)
D'où:
(10.379)
Donc:
(10.380)
41. Primitive de :
Nous faisons la substitution habituelle:
avec
(10.381)
Nous obtenons:
(10.382)
Or:
(10.383)
D'où:
(10.384)
Donc:
(10.385)
42. Primitive de avec :
Une première intégration par parties donne:
(10.386)
Une deuxième intégration par parties donne:
(10.387)
d'où l'égalité:
(10.388)
Ainsi en redistribuant la relation précédente:
(10.389)
43. Primitive de avec :
Un raisonnement analogue à celui d'avant montre que:
(10.390)
44. Primitive de avec :
Une intégration par parties nous donne:
(10.391)
45. Primitive de avec :
Une intégration par parties nous donne:
(10.392)
46. Primitive de avec :
Nous avons la relation suivante:
(10.393)
Par suite:
(10.394)
Ainsi:
(10.395)
47. Primitive de avec :
Nous avons en utilisant le résultat précédent:
(10.396)
Donc:
(10.397)
48. Primitive de avec :
En faisant le changement de variable:
avec
(10.398)
Nous obtenons en utilisant la dérivée de arctan(x):
(10.399)
49. Soit:
(10.400)
avec .
Nous avons:
(10.401)
Or cette
dernière intégrale se résout par parties:
(10.402)
Donc:
(10.403)
Que nous
retrouvons plus fréquemment dans la littérature sous la forme:
(10.404)
Identiquement
au développement suivant, nous avons pour (le signe change):
(10.405)
la
relation suivante:
(10.406)
Vous
pourrez trouver une application de ces deux primitives dans le
modèle
cosmologique newtonien de l'univers dans le chapitre d'Astrophysique
ainsi que dans le chapitre de Relativité Générale dans le cadre
de l'étude de l'effet Shapiro!
50. Primitive de :
Nous avons en utilisant les primitives de (vue
avant) et (vue
plus haut):
(10.407)
51. Primitive de :
Nous avons en utilisant les primitives de (vue
avant) et (vue
plus haut):
(10.408)
52. Primitive de avec (cas
relative à la surface sous une hyperbole):
Nous pouvons sans perte de généralité supposer .
Remarquons que le domaine de définition de f est .
Nous allons déterminer une primitive de f uniquement
sur l'intervalle (car
c'est celle dont nous aurons besoin dans certains chapitres).
Faisons le changement de variable:
(10.409)
avec donc:
(10.410)
où nous considérons la fonction avec
pour réciproque la fonction donnée
par (cf. chapitre de Trigonométrie):
(10.411)
Nous obtenons alors en utilisant la primitive de :
(10.412)
or (cf. chapitre de Trigonométrie) comme:
(10.413)
Donc:
(10.414)
et en utilisant un autre résultat du chapitre de Trigonométrie:
(10.415)
nous avons alors:
(10.416)
étant donné que les primitives sont données à une
constante près,
nous pouvons écrire:
(10.417)
pour . F est
donc une primitive de sur .
53. Primitive de avec :
Nous pouvons sans perte de généralité supposer .
Remarquons que le domaine de définition de f est [-a, a].
Nous faisons la substitution:
(10.418)
avec:
(10.419)
Nous obtenons:
(10.420)
où nous avons utilisé la primitive de avec démontrée
plus haut. Or nous avons:
(10.421)
Donc:
(10.422)
et:
(10.423)
54. Primitive de avec :
Nous pouvons sans perte de généralité supposer .
Faisons le changement de variable:
(10.424)
avec donc:
(10.425)
Nous obtenons:
(10.426)
en ayant utilisé la primitive de démontrée
plus haut.
Ainsi:
(10.427)
Mais comme nous avons vu dans le chapitre de Trigonométrie:
(10.428)
et:
(10.429)
Donc nous avons finalement:
(10.430)
où le ln(a) a encore
une fois été omis car les primitives sont données à une
constante près.
55. Primitive de avec :
Nous pouvons sans perte de généralité supposer .
Nous faisons la substitution:
(10.431)
avec:
(10.432)
Nous obtenons:
(10.433)
56. Primitive de avec :
Nous pouvons sans perte de généralité supposer .
Faisons le changement de variable:
(10.434)
avec:
(10.435)
Nous obtenons de la même manière que pour les intégrales
usuelles précédentes:
(10.436)
et sachant que (cf. chapitre de Trigonométrie):
(10.437)
Nous obtenons alors au final la primitive importante suivante:
(10.438)
où le ln(a) a encore une
fois été omis
car les primitives sont données à une constante
près!
En procédant de même, mais en utilisant
le cosinus hyperbolique au lieu du sinus hyperbolique, nous avons
bien évidemment:
(10.439)
Nous réutiliserons ces deux dernières
relations dans des cas pratiques importants des chapitres de Mécanique
Analytique, Génie
Civil (où la constante a valant 1, ln(a)
est de toute façon nul!) et
de Relativité Générale (où a sera
non nul et donc il ne sera pas possible d'omettre la constante
ln(a)).
FONCTION
DE DIRAC
La fonction de Dirac, appelée aussi "pic
de Dirac" ou encore "fonction
delta", joue un rôle pratique très
important aussi bien en électronique
et informatique qu'en physique quantique ondulatoire et physique
quantique des champs (cela permet de discrétiser un
continuum) ainsi que dans le domaine du génie civil
(voir les chapitres du même nom pour des exemples).
Signalons avant d'aller qu'il est abusif de parler de "fonction"
car une fonction est une application d'une ensemble de départ (généralement
l'ensemble des réels ou complexes à une ou plusieurs dimensions)
dans un ensemble d'arrivée (généralement
l'ensemble des réels ou complexes à une ou plusieurs
dimensions). Alors que le domaine de définition de la fonction
de Dirac n'est pas un ensemble de nombre mais en toute rigueur
des fonctions!
Pour la présenter
simplement, considérons
d'abord la fonction définie par:
(10.440)
La représentation de est
un rectangle de largeur a,
de hauteur 1/a et
de surface unité. La fonction de Dirac peut être considérée comme
la limite, lorsque de
la fonction f(x).
On a donc:
(10.441)
avec:
(10.442)
où est
un nombre plus grand que 0 aussi petit que nous le voulons.
Remarque : Comme le lecteur l'aura
remarqué lorsque nous avons introduit la fonction f(x)
initiale, la fonction delta de Dirac qui en découle a donc
la dimension de l'inverse
d'une
longueur.
Pour
une fonction g(x) continue
en x=0 on
a:
(10.443)
Par extension nous avons:
(10.444)
et pour une fonction g(x) continue
en :
(10.445)
Il est alors assez aisé de
définir la fonction de Dirac dans l'espace à 3 dimensions par:
(10.446)
FONCTION GAMMA D'EULER
Nous définissons
la fonction Gamma d'Euler (intégrale Eulérienne de deuxième espèce)
par l'intégrale suivante:
(10.447)
avec x appartenant à l'ensemble des nombres complexes
dont la partie réelle est positive et non nulle (donc les
réels
strictement positifs sont inclus dans le domaine de définition
aussi...)! Effectivement, si nous prenons des complexes avec une
partie réelle nulle ou négative, l'intégrale diverge et est alors
non définie!
Remarque: Nous
avons déjà rencontré cette intégrale
et certaines de ses propriétés
(qui vont être démontrées ici) lors de notre étude
des fonctions de distribution Bêta,
Gamma, Khi-deux, Student et Fisher en statistiques (cf.
chapitre de Statistiques). Nous utiliserons également
cette intégrale en maintenance (cf.
chapitre de Techniques De Gestion), en théorie des
cordes (cf. chapitre de Théorie Des
Cordes) et dans d'autres domaines de l'ingénierie
(voir la section correspondante) comme le chapitre des Méthodes
Numériques pour les régression linéaire généralisée binomiale négative
canonique.
Voici un tracé graphique du module de la fonction Gamma
d'Euler pour x parcourant
un intervalle des nombres réels (attention dans Maple 4.00b à bien
écrire GAMMA en majuscules!!!):
>with(plots):
>plot(GAMMA(x),x=-Pi..Pi,y=-5..5);

Figure: 10.18 - Plot de la fonction Gamma d'Euler dans Maple 4.00b
et la même fonction tracée avec Maple
4.00b mais dans le plan complexe cette fois-ci et toujours avec
en ordonnée
le module de la fonction Gamma d'Euler:
>with(plots):
>plot3d(abs(GAMMA(x+y*I)),x=-Pi..Pi,y=-Pi..Pi,view=0..5, grid=[30,30],orientation=[-120,45],axes=frame,style=patchcontour);

Figure: 10.19 - Plot de la fonction Gamma d'Euler dans le plan complexe avec Maple 4.00
Cette fonction
est intéressante si nous imposons que la variable x appartienne
aux entiers positifs et que nous l'écrivons sous la forme
suivante:
(10.448)
Intégrons par
partie cette dernière fonction:
(10.449)
Comme
la fonction exponentielle décroît beaucoup plus vite que nous
avons alors:
(10.450)
Dans la littérature,
nous retrouvons fréquemment les notations suivantes (qui
portent alors à confusion):
(10.451)
Ce qui nous amène
à réécrire le résultat sous une forme
plus classique:
(10.452)
De
la relation ,
il vient par récurrence:
(10.453)
Or:
(10.454)
ce qui donne:
(10.455)
Donc:
(10.456)
ou autrement
écrit pour :
(10.457)
Un autre résultat intéressant de la fonction
gamma d'Euler est obtenu lorsque nous remplaçons t par et
calculons celle-ci pour .
D'abord, nous avons:
(10.458)
ensuite:
(10.459)
Or, comme nous l'avons démontré dans le chapitre
de Statistiques lors de notre étude de loi de de Gauss-Laplace,
cette dernière intégrale vaut:
(10.460)
CONSTANTE D'EULER-MASCHERONI
Ce petit texte
fait juste office de curiosité relativement à la
constante d'Euler
e et à presque tous les
outils de calcul différentiel et intégral que nous
avons vus jusqu'à
maintenant. C'est un très joli exemple (presque artistique)
de ce que nous pouvons faire avec la mathématique dès
que nous avons suffisamment d'outils à notre disposition.
De plus, cette
constante est utile dans certaines équations différentielles où
nous la retrouverons.
Nous avions
vu dans le chapitre d'analyse fonctionnelle que la constante d'Euler
e est définie par la limite:
(10.461)
Dans un cas
plus général nous pouvons très facilement démontrer de la même façon
que:
(10.462)
Cela suggère
évidemment:
(10.463)
par changement
de variable nous écrivons:

(10.464)

Pour transformer
cette expression nous pouvons écrire:
(10.465)
Or la quantité:
(10.466)
tend vers la
limite ,
appelée "constante d'Euler-Mascheroni" ou également "constante
Gamma d'Euler", lorsque
n
tend vers l'infini.
D'où:
(10.467)
Divisons chacun
des termes du produit par
l'entier correspondant pris dans n!,
nous obtenons donc:
(10.468)
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[] 
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