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MÉCANIQUE
ONDULATOIRE | MÉCANIQUE
STATISTIQUE | THERMODYNAMIQUE
MÉCANIQUE DES MILIEUX CONTINUS
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LISTE DES SUJETS TRAITÉS SUR CETTE PAGE
Nous devons la forme actuelle de la mécanique
analytique appelée aussi parfois "mécanique
lagrangienne" aux travaux des frères Bernoulli et
particulièrement
d'Euler et Lagrange. C'est effectivement en 1696 que commence l'histoire
de la vraie physique théorique.
Au
fait, l'événement de départ de la mécanique analytique provient
de l'observation suivante (énoncée au 17ème siècle): Tout système
semble évoluer d'un état à un autre toujours en utilisant les
moyens les plus simples et en conservant une grandeur constante
entre
les
deux états.
Remarques:
R1. Les moyens précités peuvent être: le chemin le plus court,
le chemin le plus rapide (les trajectoires spatio-temporelles à plus
faibles amplitudes en gros...).
R2. Selon le premier principe fondamental de la physique, la grandeur
constante est choisie comme étant l'énergie.
Cet énoncé est appelé dans le cadre
de la mécanique "principe
de moindre action (de Maupertuis)" ou dans le cadre
de la physique générale "principe
variationnel" ou encore parfois dans le cadre de l'optique "principe
d'économie" ou "principe
de Fermat". Dans le cadre
mathématique faisant
purement abstraction
des
concepts
physiques,
nous parlons de "principe de Hamilton".
Plus techniquement, il est aussi formulé de la manière
suivante: Un système se meut d'une configuration à une
autre de telle façon que la variation de
l'action (voir plus loin) entre la trajectoire naturelle effectivement
suivie et toute trajectoire virtuelle infiniment voisine ayant
les mêmes
extrémités
dans l'espace et dans le temps soit nulle.
Au
fait, bien que cet énoncé puisse paraître comme cohérent,
il peut faire douter mais... nous verrons:
1.
Qu'en mécanique classique, nous pouvons démontrer
la première loi
de Newton en admettant ce principe comme vrai et en y superposant
le principe de conservation de l'énergie et nous pouvons
expliquer le mouvement de nutation de presque tout solide simple.
2.
En électromagnétisme, nous retrouverons toutes les équations de
Maxwell (in extenso la loi de Biot-Savart, Faraday, force de Lorentz,
loi de Laplace, etc.) à partir des propriétés du principe
de moindre action et de conservation de l'énergie.
3.
En optique, nous démontrerons que le chemin suivi par
la lumière
est toujours le plus court et cela nous permettra de démontrer
le principe de Fermat à la base de toute l'optique géométrique.
4.
En physique atomique, les propriétés du principe
de moindre action nous permettront de déterminer certaines
propriétés mathématiques
des atomes et autres particules (les fermions et les bosons en
physique
quantique des champs).
5.
Le principe de moindre action nous permettra également de
démontrer
que tout corps, avec ou sans masse, est dévié par
un champ d'accélération
et... permet donc de déterminer l'équation
d'Einstein des champs qui est à la base de tout le chapitre sur
la relativité générale.
6. Ce principe s'applique également pour obtenir des résultats
puissants en géométrie comme nous allons le voir
un peu plus loin. Ainsi, les techniques de la mécanique
analytique sont très intiment liées à la mathématique
pure.
Il
va donc sans dire par ces six petits exemples les applications
phénoménales de ce principe!!
Historiquement,
il est intéressant de savoir que c'est
Pierre-Louis Moreau de Maupertuis qui a énoncé le
premier le principe de moindre action sous forme peu scientifique.
L'intervention
d'Euler et Lagrange dans ce domaine a été de mettre
sous forme mathématique
ce principe et de démontrer (tenez-vous bien...) qu'il découle
d'une simple propriété mathématique des optima
des fonctions continues. Il va sans dire, que savoir que cela a
permis de redémontrer
toutes les lois de la physique classique en a dérangé plus
d'un...
Ce
principe a eu (et a toujours) des répercussions inimaginables
et le problème fut d'appliquer l'expression mathématique
de ce dernier
à tous les phénomènes physiques qui avaient déjà étés
démontrés
de façon expérimentale et empirique à l'époque.
Effectuer cette démonstration revenait ainsi à expliquer
pourquoi tel phénomène
ou telle loi était ainsi plutôt qu'autrement. Imaginez
!
Ainsi,
le premier à s'attaquer au problème fût donc le Bâlois (Suisse)
Leonhard Euler. Mais nous avons également gardé le
nom de Lagrange (d'où l'appellation: "formalisme lagrangien")
pour définir toute la méthode et le formalisme
mathématique
construit autour du principe de moindre action.
FORMALISME LAGRANGIEN
La mécanique classique peut être formalisée
de différentes manières. La plus courante est la
formulation de Newton, qui utilise la notion de force (cf.
chapitre de Mécanique Classique). Elle est de loin
la plus simple lorsqu'il s'agit de considérer
un problème concret et c'est pourquoi c'est celle qui est
enseignée.
Mais pour pouvoir traiter des problèmes plus complexes ou
plus finement, et pour pouvoir faire des démonstrations
rigoureuses, cette formulation n'est pas la plus pratique.
La mécanique analytique, initiée dès le 18ème
siècle, regroupe ainsi différentes formulations très
mathématisées de la mécanique classique, notamment
les mécaniques de Hamilton et de Lagrange (toutes ces formulations
sont équivalentes!).
Cette formalisation est assez
peu enseignée dans les petites écoles
car il faut bien l'avouer le formalisme lagrangien et hamiltonien
(contenant donc le principe de moindre action sous forme mathématique)
fait appel à un niveau d'abstraction un peu plus élevé que les
méthodes
normales et malgré qu'il soit souvent d'une aide précieuse dans
l'élaboration de théories (physique fondamentale, physique
quantique, relativité générale, théorie quantique des champs,
théorie
des supercordes), il en découle rarement de nouvelles solutions
(mais plutôt une réduction et une méthode de validation utile
et très
puissante).
Commençons donc notre
travail:
COORDONNÉES GÉNÉRALISÉES ET RÉFÉRENTIELS
Un réflexe naturel conduit
généralement à référer la position d'un point dans l'espace à la
seule connaissance de ses trois coordonnées cartésiennes x, y,
z. Cette
attitude est d'ailleurs le plus souvent justifiée
par la simplicité d'un
grand nombre de situations rencontrées
dans la pratique, où il n'est pas nécessaire de rechercher de
méthodes
plus élaborées ou de passer dans d'autres systèmes de coordonnées
(cf. chapitre de Calcul Vectoriel).
Pour
repérer la position d'un mobile (ou d'un point matériel)
en physique il est nécessaire dans un premier temps d'associer
un repère
au référentiel.
Ainsi, un "repère" est
un système (physique concret)
de repérage
(ou "système de référence") dans l'espace associé au
référentiel.
Les
repères conventionnels en mécanique classique
constituent majoritairement des bases d'espaces pré-euclidiens
canoniques (cf. chapitre de Calcul Vectoriel)
orientés et où chaque point, ou vecteur
de l'espace, peut-être représenté algébriquement
par ses valeurs d'affixes (la valeur à l'ordonnée
(projection sur l'axe vertical) et la valeur à l'abscisse
(projection sur l'axe horizontal).
Voici
quelques exemples triviaux:
|

(ou plan d'Argand-Cauchy)
|
|
Figure: 29.1 - Mouvements dans des référentiels à 1, 2 ou 3 dimensions
Remarque: Comme
nous l'avons vu dans le chapitre de Géométrie
Différentielle, la distance entre deux points d'une trajectoire
courbe en parcourant la courbe est appelée "abscisse
curviligne". Sinon, la distance entre deux points
d'une trajectoire rectiligne est appelée simplement "abscisse".
Définitions:
D1. Un repère, assimilé à un référentiel, est dit "référentiel
Galiléen" (c'est rare que nous en fassions explicitement
mention en physique par manque de rigueur) si:
- Nous pouvons le considérer comme immobile pendant toute
l'étude
du mouvement du système ou comme étant en translation
rectiligne uniforme par rapport à un autre référentiel
lui-même
immobile (on parle alors de "système
inertiel" car non accéléré).
Donc si nous négligeons le mouvement de rotation du Soleil
autour du centre de la galaxie, alors le référentiel
héliocentrique
peut être considéré comme galiléen.
Si nous négligeons le mouvement de rotation de la Terre autour
du Soleil, alors le référentiel géocentrique
peut être considéré comme galiléen.
Si nous négligeons le mouvement de rotation de la Terre sur
elle-même, alors le référentiel terrestre peut être
considéré comme galiléen.
Dans beaucoup d'expériences de mécanique à la
surface de la Terre, nous constatons que le référentiel terrestre
peut être
considéré comme galiléen avec une très bonne précision.
Heureusement qu'il y a quand même un tas de phénomènes où il
faut tenir compte de la rotation de la Terre (déviation vers l'est, pendule
de Foucault...etc.)
- Nous pouvons le considérer comme un système où les lois
de Newton sont vérifiées (cf. chapitre de
Mécanique Classique)
D2. Un repère, assimilé à un référentiel,
est dit "référentiel barycentrique"
(cf. le chapitre de Géométrie
Euclidienne)
s'il a pour origine le centre de masse (cf.
chapitre de Mécanique Classique) du corps étudié.
Ainsi, le "repère de Copernic"
est assimilé au centre de gravité (d'inertie) du
système
solaire, le "repère héliocentrique" appelé
aussi "repère de Kepler"
au centre d'inertie du Soleil.
D3. Un repère, assimilé à un référentiel,
est dit "référentiel
géocentrique" lorsque nous prenons pour référence
un système d'axes placés au centre d'inertie
de la Terre. Les axes, parallèles à ceux du
référentiel
de Copernic, pointent vers trois étoiles fixes. Dans ce
référentiel
la Terre tourne sur elle-même en 24 [h.].
D4. Un repère, assimilé à un référentiel,
est dit "référentiel
Terrestre" lorsque nous prenons pour référence
un système d'axes placés au centre d'inertie
de la Terre et qui a un mouvement de rotation uniforme
correspondant
à la vitesse de rotation de la Terre. Traditionnellement
un des axes est dirigé vers l'étoile polaire. C'est
le référentiel auquel nous nous référons
le plus dans la vie courante il n'est donc pas galiléen
en toute rigueur! Ceci va induire des effets particuliers sur
les mouvements
dans
l'atmosphère tels que nous les ressentons.
Il est bien exact que les
trois paramètres x, y, z suffisent
parfaitement
à repérer un point matériel dans l'espace usuel comme
nous en avons déjà fait mention dans notre étude
des espaces ponctuels (cf.
chapitre sur les Principes), mais
il n'en demeure pas moins qu'il est parfois inévitable,
ou même
tout simplement plus avantageux, d'utiliser un nombre de paramètres
supérieur
à trois. Nous pouvons évidemment envisager toutes sortes
de paramétrages
pour atteindre les coordonnées d'un point dans l'espace,
de telle sorte que, d'une façon plus généralisée
nous serons amenés à prendre
en considération des relations du type (nous ne gardons
plus la même écriture que celle que nous avions lors
de notre étude
des espaces ponctuels par cohérence avec les nombreuses
références
déjà
existant sur le sujet):
(29.1)
Les paramètres portent
le nom de "coordonnées généralisées", paramètres auxquels
un problème sera le plus souvent référé. Connaître leur expression
en fonction du temps est le problème fondamental de la dynamique.
Cela signifie que nous serons parvenus à une solution quand nous
disposerons des relations indépendantes:
(29.2)
Il est donc important de retenir que
le nombre de paramètres définissant
le repérage d'un point dans l'espace est au moins égal à trois,
sans être nécessairement différent de trois. C'est finalement la
nature des situations envisagées qui suggèrent le choix du nombre
des paramètres à utiliser (coordonnées cartésiennes, cylindriques,
sphériques,...).
Dans une vision plus générale,
la configuration instantanée d'un système, quelle qu'en soit
la nature, sera déterminée par la connaissance, en fonction
du temps, de n paramètres,
n définissant
le nombre de "degrés de liberté" du
système
(cf. chapitre de Mécanique Classique).
Il est tout naturel, mathématiquement,
d'associer la manipulation des n
paramètres au
recours à un hyper-espace à n
dimensions, dans lequel les apparaîtraient
comme les coordonnées d'un point P
représentatif de la configuration d'un système quelconque. Nous
donnons à cet espace à n
dimensions ,
le nom "d'espace de configuration".
Mais la rigueur de la mathématique-physique,
nous amène à disposer d'une description plus précise des phénomènes
en ajoutant cette variable importante qu'est le temps, considérée
souvent comme variable indépendante, aux .
Nous en arriverons donc fatalement à utiliser un autre hyper-espace
auquel
nous avons donné le nom "d'espace des événements".
Ce dernier espace de référence revêt
un intérêt capital pour un grand nombre de problèmes de
la science moderne et se trouve particulièrement bien adapté aux
raisonnements de nature relativiste. Les variables indépendantes
constituant les coordonnées spatiales et temporelles forment
alors ce que nous appelons les "variables
d'Euler".
Dans la mesure où les paramètres
sont
simplement présentés comme des fonctions explicites du temps, le
point P
décrit une courbe paramétrée, définie par ,
avec .
Cela revient à exploiter simultanément les équations:
(29.3)
Il arrivera fréquemment
que, pour des raisons d'opportunité, nous souhaitions changer
de système de coordonnées
généralisées, et utiliser un autre ensemble plus compatible avec
les spécificités du problème envisagé. Nous substituerons alors
au jeu des un
nouveau jeu de coordonnées .
Il est alors évident que nous devrons, avant toute chose, nous
doter des relations de dépendance existant entre les deux
ensembles de coordonnées (cf. chapitre
de Calcul Vectoriel):
(29.4)
Les fonctions seront
maintenant supposées définies, continues, de classe (pour
travailler avec l'accélération) par rapport aux et
devront conduire à un jacobien différent de zéro (cf.
chapitre de Calcul Différentiel Et Intégral).
Dans ces conditions, à chaque
point de
l'espace des configurations des x, noté ,
correspondra un point de
l'espace de configuration des q , noté .
Nous avons ainsi effectué une transformation ponctuelle, autrement
dit une application de l'espace sur lui-même.
Pour étudier
des milieux continus (concept radicalement différent du point matériel),
nous aurons cependant deux approches différentes:
1. Méthode
de Lagrange: nous cherchons à caractériser le mouvement
du milieu décrit par une formulation Lagrangienne consistant
donc à le caractériser en se donnant un système d'équations au
sens newtonien. Par dérivations, nous avons alors la vitesse et
l'accélération du milieu.
2. Méthode
d'Euler: Au
lieu de suivre le parcours d'un point,
nous portons notre attention sur l'évolution des caractéristiques
physiques en un point donné comme la vitesse, l'accélération la
température, la pression ou autre. Nous
parlons alors fréquemment de "système
Eulérien".
PRINCIPE
VARIATIONNEL
Le "principe
variationnel"
n'est donc que la forme mathématique contemporaine du principe
de moindre action qui est, comme nous en avons déjà fait mention, à
la base du formalisme lagrangien.
Rappelons que selon l'énoncé du principe
variationnel nous devons trouver dans tout phénomène physique, une
certaine quantité qui est naturellement optimisée (minimisée ou
maximisée) et qui décrit toutes les variables du système étudié
et ainsi son issue.
Voici la démarche que nous allons suivre; une fois cette
démarche présentée, nous nous attaquerons à sa
formalisation mathématique.
Les propositions sont les suivantes:
P1. Nous supposons donc le principe
variationnel et le principe de conservation de l'énergie comme justes.
P2. L'énergie totale d'un
système fermé
est constante et constituée de la sommation de l'énergie cinétique
et l'énergie potentielle.
Si nous ne considérons que l'énergie
cinétique,
alors le système est dit "système
libre"; si
les deux énergies
sont considérées, nous disons alors que le système
est un "système
généralisé".
P3. Nous définissons une fonction mathématique
(dont les variables sont les coordonnées généralisées) appelée "Lagrangien"
qui est donnée par la différence entre les deux énergies précitées.
P4. Sur l'évolution d'un système entre
deux états, nous cherchons les propriétés
de la fonction (du lagrangien) qui donne la minimisation de la
variation de la différence des
deux
énergies sur l'évolution
temporelle ou métrique du système.
Enfin, une fois cette propriété déterminée
(mise
sous la forme que nous appelons
"équation d'Euler-Lagrange") nous chercherons toutes
les autres propriétés
possibles afin d'avoir les outils nécessaires
pour la physique théorique et vous allez voir cela marche terriblement
bien...
Donc, pour mettre cela sous
forme mathématique, nous commençons par poser qu'il
existe une fonction réelle de 2n
variables (les n coordonnées et les n dérivées
correspondantes à la variable implicite qui sera typiquement en
physique le temps t):
(29.5)
que nous appellerons "Lagrangien
généralisé" du système, dont l'intégrale satisfait à l'énoncé
suivant:
Dans un mouvement naturel
partant d'un point à
l'instant ,
arrivant au point à
l'instant ,
l'intégrale suivante appelée "intégrale
d'action" ou
simplement "action":
(29.6)
qui peut aussi être notée
dans une écriture
plus abrégée:
(29.7)
doit être un extrémum (en
fait, "un minimum" ou "un maximum", puisque
nous aurions pu tout aussi bien prendre -L
au lieu de +L
dans le choix de la définition du Lagrangien généralisé).
L'action S est ce
que nous appelons communément en physique une "fonctionnelle" et
a les unités de l'énergie multipliée par le
temps puisque L est
une énergie.
ÉQUATION
D'EULER-LAGRANGE
Le principe de moindre action
énonce donc que (l'intégrale) S
est extrêmale si:
(29.8)
est la trajectoire naturelle effectivement
suivie par le système physique.
Considérons alors une trajectoire
très voisine à la précédente, que nous noterons:
(29.9)
C'est-à-dire que pour chaque i nous
posons:
(29.10)
avec:
(29.11)
pour assurer que nous partons toujours du même
point A pour arriver au même point B. La
détermination
parfaite des points extrêmes (caractérisés par
des variations d'une trajectoire à l'autre
identiquement nulles) est une hypothèse majeure
du principe de moindre action!
Remarque: Nous avons omis maintenant l'écriture des arguments t
des fonctions du temps afin d'alléger les écritures.
Si est
bien l'évolution d'un système évoluant selon le
principe de moindre action, alors l'action donnée par la
variation:
(29.12)
est nulle pour et
tendant
vers zéro (sous-entendu que tout système physique revient à son
état initial sans intervention extérieure).
Ce qui nous amène à écrire:
(29.13)
Ce qui nous permet de justifier la
dénomination de "principe variationnel" (aussi
appelé parfois le "principe de stationnarité de
l'action"):
(29.14)
Ce principe stipule donc
que la trajectoire d'une particule (ou d'un système de manière
plus générale)
s'obtient en demandant qu'une certaine fonctionnelle S
appelée "action" soit stationnaire
par rapport à une
variation de la trajectoire. En d'autres termes, si nous effectuons
une variation infiniment petite de la trajectoire, la variation
doit être nulle.
Pour un système mécanique
simple, l'action est alors évidemment, de par le principe
de conservation de l'énergie égale à l'intégrale
sur la trajectoire de (par définition du lagrangien)
la différence
entre l'énergie cinétique et l'énergie potentielle. Dès lors, dans
une théorie pour laquelle les forces dérivent d'un
potentiel V,
nous sommes naturellement amenés à définir
le "Lagrangien (classique)" par
la relation (il faudra s'en souvenir !):
(29.15)
où T
et V sont la notation traditionnelle dans le formalisme
Lagrangien de l'énergie cinétique et de l'énergie
potentielle données
par:
et
(29.16)
Le principe varationnel s'écrit alors dans
le cas conservatif (ce qui facilite l'interprétation de
l'intégrale
comme étant la somme infinie des différences infinitésimale
de l'énergie
cinétique et potentielle entre deux instants et qui doit
alors bien évidemment être nul dans un
système
conservatif):
(29.17)
Ce qui implique le cas connu que dans un système
conservatif toute variation d'énergie cinétique impose
une variation contraire d'énergie
potentielle (d'où le fait que celle-ci est implicitement
un signe négatif):
(29.18)
Attention! En toute rigueur, nous n'avons pas toujours l'égalité entre
le variationnnel de l'intégrale du lagrangien et l'intégrale
du variationnel du lagrangien. Il peut arriver que:
(29.19)
Effectivement, alors que l'intégrale à droite de l'inégalité
a une interprétation
relativement aisée puisqu'il s'agit en physique de la somme
infinie des différences infinitésimales entre énergie
potentielle et cinétique
qui dans un système conservatif est nul, l'intégrale
de droite est la différentielle inexacte (cf.
chapitre de Calcul Différentiel Et Intégral)
qui vaudra zéro que si le lagrangien ne dépend pas
du chemin et donc inextenso ne dépend pas explicitement
de la variable t.
Remarque: Pour l'étude de la relativité générale,
nous ne chercherons pas à ce que la variation de la différence
des énergies
soit minimale tel que c'est le cas pour les systèmes mécaniques,
mais bien la variation de la longueur d'un arc ds (non dépendant
du temps contrairement à l'exemple précédent)
dans un espace quelconque lors d'une trajectoire d'un système
libre. Ce qui nous amènera à
écrire simplement (rappelez-vous en aussi car ce sera très
important) l'action:
(29.20)
pour une masse unitaire et en prenant les unités naturelles.
Pour revenir à notre application
du principe variationnel dans le cas du lagrangien généralisé,
nous pouvons alors écrire la différentielle totale exacte (cf.
chapitre de Calcul Différentiel Et Intégral) de dL
et nous obtenons alors la relation:
(29.21)
Intégrons par parties (cf.
chapitre de Calcul Différentiel Et Intégral) le deuxième
terme de la somme de l'intégrale précédente:
(29.22)
Le premier terme de la dernière égalité
est nul:
(29.23)
puisque nous avons déjà mentionné plus haut
que par construction il faut que:
(29.24)
L'expression de l'intégrale de moindre
action peut finalement s'écrire:
(29.25)
Mais les et
tendent vers 0 d'une infinité de manières différentes et
nous devons cependant avoir néanmoins .
Cela veut dire alors que chaque terme sommé de l'intégrale peut
être pris indépendamment et doit satisfaire:
(29.26)
Mais comme les fonctions et
peuvent toujours
tendre vers zéro de multiples façons, et que cette intégrale
doit
être quand même nulle, nous en déduisons que ce sont les
intégrandes
qui sont nuls:
(29.27)
Ces n
équations, satisfaites par le lagrangien généralisé du système pour
le mouvement effectivement suivi, sont appelées "équations
d'Euler-Lagrange", ou plus brièvement (mais plus rarement)
"équations de Lagrange". Ce sont, comme nous allons le
voir, les équations du mouvement du système: résolues, elles donnent
l'évolution effective du système dans le temps.
(29.28)
ou plus explicitement:
(29.29)
Remarque: C'est en étudiant la physique (les chapitres
suivants du site) que l'on comprend mieux les applications de cette équation
(obtenue quasiment que par des développements purement mathématiques
!!!) et qu'il devient alors possible de comprendre sa signification.
A notre niveau du discours, il est inutile de dire quoi que ce
soit. Il faut faire de la physique, et encore de la physique
pour la comprendre
et la voir apparaître.
Donc dans l'approche lagrangienne,
nous apprenons à raisonner à partir des concepts d'énergie potentielle
et cinétique, au lieu des concepts de force. Les deux approches
sont
évidemment équivalentes physiquement, mais les énergies n'étant
pas des quantités vectorielles, elles sont conceptuellement plus
faciles à utiliser dans une vaste gamme de problèmes. En physique
quantique par exemple, la notion de force n'a aucune signification
mais les notions d'énergie demeurent valables. C'est une raison
de plus pour se familiariser avec leur utilisation. De plus, la
force au sens de Newton est une action instantanée à distance.
En relativité, une telle chose est impossible. La notion de force
est donc une création purement classique et macroscopique contrairement
à notre intuition, son intérêt est limité.
Voyons un exemple
d'application particulièrement simple de l'équation d'Euler-Lagrange
(les autres exemples seront vus pendant notre étude
des lois de Newton, de l'électrodynamique, de la relativité restreinte,
de la relativité générale, de la physique
quantique des champs, etc..):
Exemple:
Dans
un premier temps, posons sous une forme mathématique conventionnelle
l'équation d'Euler-Lagrange (la notation des coordonnées généralisées
n'est pas identique en mathématiques à celle de la physique...):
(29.30)
Prenons
un exemple mathématique pratique simple mondialement
connu et très important (nous réutiliserons les développements
effectués
ici pour l'étude du pendule de Huygens). L'énoncé
du problème est le suivant: déterminer quel est le plus
court chemin entre deux points d'un plan (nous devinons que c'est
la droite mais
il faut le démontrer!).
Ce problème consiste à trouver la courbe paramétrée
la plus courte qui
relie deux points (attention la variable t n'a rien à
voir avec le temps dans cet exemple!):
(29.31)
Ainsi
la longueur infinitésimale
dL par application de Pythagore est (abscisse curviligne différentielle
paramétrée):
(29.32)
Ainsi,
la longueur L de la courbe paramétrée est
donnée par:
(29.33)
Il s'agit d'une relation que nous retrouverons souvent en physique
et en mathématique!!
Ainsi,
ce problème, dont la solution géométrique
est très simple, se formule sous forme de problème de calcul variationnel
de la manière suivante:
(29.34)
Écrivons
l'équation d'Euler-Lagrange que la
solution de ce problème, si elle existe, doit vérifier.
Nous avons donc:
(29.35)
L'équation d'Euler-Lagrange dans
ce cas particulier devient alors:
(29.36)
Donc:
(29.37)
où C est une constante
d'intégration
(cf. chapitre de Calcul Différentiel
Et Intégral).
Cette dernière égalité implique
que (nous ajoutons un indice pour la constante qui nous évitera
de la confondre avec deux autres constantes un peu plus bas):
(29.38)
En revenant aux notations utilisées au début de
l'énoncé du problème:
(29.39)
Soit:
(29.40)
d'où:
(29.41)
et par intégration il vient donc:
(29.42)
ce qui est bien l'équation d'une droite. Autrement écrite:
(29.43)
IDENTITÉ DE BELTRAMI
Nous allons démontrer ici une relation utile
dans certaines situations. Il s'agit d'une relation appelée "identité de
Beltrami" qui simplifie l'application de l'équation
d'Euler-Lagrange dans certaines situations bien particulières!
Nous rappelons d'abord l'équation d'Euler-Lagrange:
(29.44)
Ecrivons
la différentielle totale exacte (cf.
chapitre de Calcul Différentiel et Intégral):
(29.45)
Ce que nous écrirons
sous la forme:
(29.46)
En réarrangeant:
(29.47)
Multiplions avant de continuer l'équation
d'Euler-Lagrange par :
(29.48)
et injectons la relation antéprécédente
dans la précédente:
(29.49)
Après une petite factorisation
nous obtenons:
(29.50)
Dans les conditions
particulières (mais relativement fréquents en physique),
que nous appelerons sur ce site la "condition
de Beltrami", où:
(29.51)
nous
obtenons "l'identité de Beltrami":
(29.52)
qui nous
amène de suite à avoir:
(29.53)
qui nous sera par
exemple utile dans le chapitre de Mécanique
Classique lors de notre étude du brachistochrone.
THÉORÈME DU CALCUL VARIATIONNEL
Le théorème du calcul variationnel consiste à montrer
qu'en considérant f une fonction continue sur à valeurs
réelles et H l'ensemble des fonctions continues sur indéfiniment
dérivables sur et
qui s'annulent en a et b alors pour toute fonction :
(29.54)
f est nulle sur .
Pourquoi
s'intéresser à ce théorème? Parce
que nous le rencontrerons très souvent lors de l'application
du principe variationnel ayant une configuration de ce type.
Effectivement, rappelons que le principe variationnel amène à
avoir:
(29.55)
et
l'expression intégrée est rarement une fonction
simple comme le lecteur s'en apercevra au cours de sa lecture
des différents
chapitres du site. Il est donc important de connaître une
propriété
qui simplifie parfois l'analyse du problème.
Remarque: Certains penseront que le cas avec  avec
 et
 contredit
l'énoncé du théorème! Au fait ce n'est pas vraiment ça... le théorème
se doit d'être valable pour  et
non juste pour l'exemple cité. D'où le fait que f devra
bien
être nul comme nous allons le démontrer.
Démonstration:
Pour simplifier nous prendrons le cas ,
.
A quelques détails techniques près la preuve par l'absurde ci-dessous
peut être adaptée au cas a, b quelconques.
Supposons que f ne soit pas nulle sur .
Alors il existe tel
que .
Nous pouvons supposer (même
raisonnement si ).
Par l'hypothèse initiale de continuité et de
non nullité de f il existe alors un petit intervalle autour
de sur
lequel f est strictement positive. C'est-à-dire, qu'il
existe tel
que et .
Considérons à présent la fonction définie
par
(29.56)
Nous vérifions assez facilement
que est
continue (positive) sur et
indéfiniment dérivable sur (cf.
chapitres d'Analyse Fonctionnelle et de Calcul Différentiel Et
Intégral).
De plus, .
Et donc, .
Voici une représentation graphique de :

Figure: 29.2 - Exemple de fonction pour la démonstration
A partir de nous
voulons obtenir une fonction continue sur ,
indéfiniment dérivable sur positive
sur et
nulle en dehors de afin
de montrer l'absurde de l'hypothèse de non nullité de f pour
que le théorème soit vérifié (rappelons que
nous sommes en train de faire une démonstration par l'absurde!).
Pour ceci, il suffit de centrer en et
de la contracter.
La fonction définie
par:
(29.57)
répond aux critères exigés. De
plus, et
donc, .
Ainsi, la fonction sera
continue sur positive
sur et
nulle ailleurs.
Nous avons:
(29.58)
Or, si une fonction est
continue et positive et:
(29.59)
cela entraîne forcément (nous supposerons cela
comme trop intuitif pour avoir besoin d'être démontré) sur .
Par conséquent sur or selon
notre hypothèse absurde initiale, ce qui est contradictoire.
L'hypothèse de départ est donc bien fausse et f doit être
nulle sur 
C.Q.F.D.
FORMALISME
CANONIQUE
Le formalisme canonique
n'introduit pas une nouvelle physique mais propose une nouvelle
gamme d'outils
pour étudier les phénomènes physiques. Son élément
central, le "hamiltonien",
joue un grand rôle en physique quantique.
Comme dans le formalisme
de Lagrange nous travaillerons avec des quantités comme l'énergie,
T
et V plutôt qu'avec des quantités vectorielles
comme la force de Newton.
Dans le formalisme de Lagrange,
la description d'un système mécanique à n
degrés de liberté décrits par les coordonnées générales indépendantes
(non contraintes) nous mène à n
équations d'Euler-Lagrange:
(29.60)
qui sont des équations différentielles
du 2ème ordre.
Dans le formalisme canonique
(ou de Hamilton), un système mécanique à n
degrés de liberté toujours décrits par des indépendants
nous mènera à 2n
équations du premier ordre (plus simple à résoudre).
Chez Lagrange nous comparons principalement
des trajectoires et par conséquent les et
les sont
tous indépendants. Chez Hamilton nous devrons d'abord apprendre
à définir les "moments généralisés", notés ,
pour remplacer les coordonnées généralisées et
qui sont aussi tous indépendants.
Remarque: L'origine des moments conjugués sera
triviale dès
que nous aurons vu un premier exemple concret.
TRANSFORMATION
DE LEGENDRE
Cette transformation est souvent utilisée
en thermodynamique (voir chapitre du même nom) où elle permet
de relier entre eux les différents
potentiels thermodynamiques. En mécanique ou en géométrie
elle permet de définir
le hamiltonien à partir du lagrangien et inversement.
Nous en donnons une description simplifiée et suffisante.
Soit une fonction f(u,v) où
u,v
sont les deux variables indépendantes dont dépend f.
Définissons:
(29.61)
La transformation de Legendre permet
de définir une fonction qui
peut remplacer dans
le sens qu'on ce débarasse d'une des deux variables explicatives
(ce qui est très utile en thermodynamique!):
(29.62)
Soit maintenant la différentielle
totale de f (cf.
chapitre de Calcul Différentiel Et Intégral):
(29.63)
De la définition de g
nous calculons:
(29.64)
et nous avons donc:
(29.65)
Évidemment nous arrivons au signe près au même résultat
si nous avions posé au début:
(29.66)
comme cela est d'usage en thermodynamique.
HAMILTONIEN
Soit un lagrangien que
nous traiterons comme la fonction f ci-dessus
avec les jouant
le rôle de u
et les le
rôle de v.
A la place de w,
nous définissons les moments généralisés également appelés "moments
canoniques":
(29.67)
avec .
Avant de continuer voyons
ce que nous permet de faire cette définition:
Nous définissons donc, en
analogie avec g,
une fonction des et
des que
nous noterons :
(29.68)
Attention!
La relation obtenue:
(29.69)
appelée
"fonction de Hamilton" ou "hamiltonien" est
plus qu'importante (comme tout le reste d'ailleurs). Nous la
retrouverons,
entre autres, en physique quantique relativiste ou encore en physique
quantique des champs. Par ailleurs, un très joli exemple
de tout ce que nous avons vu maintenant est donné
dans le chapitre de Relativité Restreinte où nous
calculons le lagrangien et hamiltonien d'une particule libre. Les
résultats
sont assez pertinents et leur utilité et justesse en électrodynamique
plus que étonnante.
Exemple:
Une autre application importante et très connue de la mécanique
analytique est le calcul des surfaces minimales (physique et architecture).
Si nous nous intéressons à la
détermination d'une telle surface en imposant qu'elle soit
une surface de révolution, nous allons voir que nous trouvons
une caténoïde
(soit la forme que prend un film de savon ente deux anneaux).
Nous nous donnons les rayons et de
deux cercles et l'écartement l entre les deux cercles. Nous
cherchons une fonction y de classe telle
que:
et
(29.70)
et que la surface de révolution sous forme paramétrique:
(29.71)
possède une surface minimale.
Nous savons que la surface d'un volume de révolution peut s'écrire
(cf. chapitre Formes Géométriques):
(29.72)
Soit en faisant varier la fonction:
(29.73)
Puisque l'intégration
par parties du deuxième terme donne:
(29.74)
Comme les bornes d'intégration sont fixes, le premier terme sera
nul. Il reste alors:
(29.75)
et donc:
(29.76)
Le minimum cherché correspond à quel
que soit ce
qui impose la condition:
(29.77)
nous retrouvons l'équation d'Euler-Lagrange.
Cette équation peut aussi s'écrire sous une autre forme. En introduisant
le moment canonique pour simplifier:
(29.78)
Nous avons alors immédiatement:
(29.79)
Nous obtenons alors:
(29.80)
Ainsi, en posant l'analogie vue plus haut (méthode de Hamilton):
(29.81)
nous aboutissons à:
(29.82)
Ainsi en se rappelant qu'au début nous avions:
(29.83)
Nous aboutissons à:
(29.84)
Ce que nous pouvons aussi noter (car la constante a un signe
indéterminé):
(29.85)
Nous avons alors:
(29.86)
Nous avons déjà intégré ce type d'équation différentielle en
détails dans le chapitre de Génie Civil dans l'étude de la chainette.
Le résultat est:
(29.87)
la surface de révolution de cette courbe étant une caténoïde:

Figure: 29.3 - Tracé de la caténoïde (source: Wikipédia)
Ce qui est un exemple remarquable qui montre l'intime
relation entre la mathématique et la physique!
Cette figure peut être obtenue avec Maple 4.00b comme suit:
>y:=cosh(x);
>plot3d([x,y*cos(phi),y*sin(phi)],x=-2..2,phi=-2*Pi..2*Pi);
Maintenant, si L
dépend du temps (ce qui est quand même assez souvent le
cas...) nous avons comme différentielle totale:
(29.88)
nous calculons aussi la
différentielle
totale de et
y substituons le résultat obtenu précédemment:
(29.89)
ce qui montre bien que
est fonction des (et
du temps).
Nous pouvons donc aussi écrire pour
sa différentielle totale:
(29.90)
et comme les et
sont
indépendants nous identifions, en comparant nos deux expressions
que:
(29.91)
Ces
relations sont extrêmement importantes car nous les retrouverons
en magnétostatique, en physique quantique relativiste et aussi
en physique quantique des champs sous une forme un peu plus barbare
(mais magnifique aussi...).
Considérons maintenant le deuxième
terme du premier membre de l'équation d'Euler-Lagrange. Nous avons:
(29.92)
et ainsi, nous obtenons les
2n
équations ci-dessous:
(29.93)
Ces 2n
équations sont appelées "équations canoniques du mouvement"
et sont des équations différentielles du premier ordre.
Remarque: L'apparition du signe moins " - " entre
les
équations pour les  et
celles pour leurs moments conjugués, s'appelle une " symétrie
symplectique".
De:
(29.94)
nous pouvons, sur une trajectoire qui
obéit aux équations canoniques, calculer:
(29.95)
Remarque: Si H ne dépend pas du temps nous avons alors  ,
alors H (ainsi que L), sont une " constante
du mouvement".
Un exemple s'avère indispensable à
ce niveau d'avancement de l'étude du formalisme Lagrangien.
Nous allons nous restreindre à un cas particulier d'une particule
soumise à une
force en une dimension. Mais bien que cet exemple et les développements
qui y sont liés soient simples nous retrouverons les
résultats
obtenus ici dans bien d'autres parties du site. Il est donc
important de
bien l'étudier et de bien le comprendre (ce qui nécessite
malheureusement aussi que le contenu du chapitre de Mécanique
Classique soit connu par le lecteur).
Exemple:
Soit une particule de masse
m
se déplaçant en une dimension (disons x)
et soumise à une force dérivant d'un potentiel tel que:
(29.96)
Nous savons que son lagrangien est:
(29.97)
Nous n'aurons qu'un seul
moment (la quantité de mouvement), noté p,
conjugué à x et
défini par:
(29.98)
équation que nous pouvons (que nous
devons !) inverser (de la définition de la quantité de mouvement):
(29.99)
Nous pouvons noter en ce
point que le moment p
correspond (ô hasard !!) à la composante x de
la définition élémentaire
(ce qui ne sera pas toujours aussi trivialement le cas).
Selon la définition de l'hamiltonien
il vient alors:
(29.100)
que nous écrivons souvent sous la forme:
(29.101)
où T
est donc l'énergie cinétique exprimée en fonction des moments.
CROCHETS
DE POISSON
Le crochet de Poisson est
la façon standard de noter une certaine opération qui implique
les quantités et
ainsi
que l'ensemble des variables canoniques définie
par:
(29.102)
qui exprime la manière de parcourir un champ (le crochet étant
nul si les deux types de parcours sont égaux).
de cette définition nous pouvons déduire
certaines propriétés relativement triviales:
P1. 
Démonstration:
(29.103)
C.Q.F.D.
P2. 
Démonstration:
(29.104)
C.Q.F.D.
P3. 
Démonstration:
(29.105)
C.Q.F.D.
P4. 
Démonstration (nous allons simplifier
la notation pour condenser...):
(29.106)
Bon et
ici, histoire de pas avoir un truc illisible, long et ennuyeux
on va démontrer la propriété pour et
nous supposerons (bien évidemment) qu'elle est valable pour tout n:
(29.107)
Nous avons
en plus (cf. chapitre de Calcul Différentiel
Et Intégral) sous
certaines conditions la propriété .
Dès lors l'ensemble des termes s'annulent (c'est de l'algèbre élémentaire)
pour avoir finalement:
(29.108)
où la dernière expression est appelée "identité
de Jacobi".
C.Q.F.D.
Au-delà d'une simple notation, le calcul
des crochets de Poisson est assez facile et permet d'obtenir nombre
de résultats intéressants. D'autre part, ils sont
intimement reliés
aux "commutateurs" de la physique quantique que nous étudierons
dans le détail dans le chapitre concerné.
Considérons maintenant une fonction
quelconque dont
la dérivée totale par rapport au temps le long d'une
trajectoire s'écrit (vous y reconnaîtrez normalement quelque
chose que vous connaissez déjà...):
(29.109)
Si cette trajectoire est
une trajectoire physique, elle obéit aux équations canoniques de
l'hamiltonien H
du système:
(29.110)
et alors:
(29.111)
En particulier, cette équation permet
un calcul facile des constantes du mouvement.
En effet, le calcul de est
immédiat et le calcul de un
exercice assez simple.
Il existe une famille de résultats
intéressants des crochets de Poisson. Parmi les plus importants,
calculons certains de ces crochets entre des variables canoniques,
coordonnées et moments:
(29.112)
puisque par définition, les coordonnées
et moments ne sont pas directement dépendants:
(29.113)
d'où:
(29.114)
et de manière identique:
(29.115)
Mais:
(29.116)
où rappelons-le, est
le symbole de Kronecker défini par:
(29.117)
Attention ! n'est
pas commutatif. Effectivement, le lecteur contrôlera facilement
que:
(29.118)
Ce qui implique un résultat assez général
que nous retrouverons dans le chapitre de Physique Quantique Ondulatoire:
(29.119)
TRANSFORMATIONS
CANONIQUES
Nous disons des que
ce sont des "variables canoniques
généralisées".
Ce n'est pas un euphémisme puisqu'il n'y a pratiquement aucune
limite
à ce qu'elles peuvent représenter physiquement.
Puisque tel est le cas, il doit exister
des transformations entre ces différents choix. Nous noterons les
nouvelles variables canoniques obtenues suite à une telle transformation.
Nous ne sommes pas surpris par contre
de constater que ces transformations sont soumises à des conditions
assez sévères. En effet, les sont généralisés et obéissent à:
(29.120)
et les équations canoniques:
(29.121)
sont invariantes de forme. Ainsi, à
la suite d'une transformation des vers les et
définissant un nouvel hamiltonien que nous noterons nous
devrons avoir:
(29.122)
et les équations canoniques:
(29.123)
Strictement, les équations de transformation
peuvent s'écrire:
(29.124)
avec et
doivent pouvoir s'inverser puisque la physique reste indépendante
des variables que nous employons pour la décrire, donc nous
pouvons
écrire les transformations inverses:
(29.125)
avec .
Les forment
4n variables
mais il est évident que seules 2n d'entre
elles sont indépendantes.
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Commentaires:
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