DROITE
D'HENRY
Nous avons étudié dans le chapitre
de probabilités et statistiques la fonction de distribution de Gauss-Laplace
(loi normale). Une problème se pose cependant lorsque l'on souhaite
savoir si on peut ajuster une distribution théorique par une loi
normale (puisque la plus rencontrée).
Une solution, simple et donc couramment
utilisée en technique de gestion, consiste en fait à utiliser
la "droite d'Henry".
Voici la méthode à appliquer :
Soit
un
ensemble des variables aléatoires (un produit de consommation par
exemple) indépendantes où chaque variable peut prendre une domaine
de valeurs (le prix des différents dérivés du produit considéré
initialement) une certain nombre donné de fois (le nombre de
produits vendus d'un certain type).
1.
Ranger dans l'ordre croissant des ventes, le nombre de produits
vendus d'un certain type.
2.
Normaliser à l'unité les valeurs cumulées obtenues de chacune des
variables (la somme de la rentrée totale d'argent d'un dérivé du
produit et de celui qui le précéde dans l'ordre de rangement) par
rapport à la totalité du nombre de valeurs prises (la somme des
cumulations).
3.
Déterminer la valeur de la variable aléatoire qui
donne à l'aide de la loi normale centrée réduite, chaque valeur
normalisée obtenu précédemment selon (voir chapitre de
probabilités et statistiques):
4.
Reporter sur un graphique en coordonnées cartésiennes les valeurs obtenues
en ordonnées et les domaines de valeurs de variables aléatoires
(prix des différentes dérivés du produit)
Conclure:
1.
Si le tracé obtenu en reliant les points est une droite, coupant de
près ou exactement l'axe des abscisse à la valeur moyenne de
toutes les grandeurs obtenues (prix moyen des différents dérivés
du produits), alors la fonction de distribution des ventes est de
type Gauss-Laplace
2.
Plus le coefficient de corrélation :

de
la droite est proche de 1, plus la distribution des valeurs
(produits vendus d'un certain type et d'un prix donnée en fonction
de la quantité) de type Gauss-Laplace est assurée.
Rappels:
- si on
a affaire à une corrélation négative dite parfaite (tous les points
de mesures sont situés sur une droite de régression de pente négative).
- si on
a affaire à une corrélation négative ou positive dites imparfaites
- si la
corrélation est nulle..
- si on
a affaire à une corrélation positive dite parfaite (tous les points
de mesures sont situés sur une droite de régression de pente
positive).
Au fait, la droite d'Henry à pour
objectif de mettre en évidence la parfaite symétrie de la fonction
de distribution de Gauss-Laplace.
OPTIMISATIONS
Dans le cadre d'une économie
de marché, les acteurs peuvent chercher à optimiser
le travail ou les méthodes à fournir pour arriver à un objectif déterminé
dans le but d'accroître à production identique un bénéfice
net plus élévé. De nos jours, on appelle ce
domaine de l'économie la "logistique" et on peut
la modéliser à l'aide de schémas ou de
formalisme mathématique.
Il existe plusieurs domaines dans lesquels
les études d'optimisation sont possibles et intéressantes
telles que: la gestion des stocks (modèles de Wilson, ABC,
20/80), la gestion des ressources (C.P.M, M.P.M), les transports
(théorie des graphes), la répartition du travail (programmation
linéaire), les décisions d'investissement (Goodwill),
...
Nous conseillons au lecteur, dans le
cadre d'optimisation de production, d'aller au chapitre traitant des
algorithmes dans la section d'analyse numérique (la programmation
linéaire y est présentée, ce genre de problème pouvant être
traités avec le solveur de MS Excel).
gestions
de stock
Il
existe plusieurs modèles d'optimisation de gestion de stocks
(Wilson, ABC, 20/80). Parmi ceux, nous avons souhaité nous
arrêter sur le "modèle de Wilson" qui est
le seul qui ait un intérêt mathématique et non
intuitif et dont les hypothèses de départ sont les
plus générales.
Le
but de ce modèle est de déterminer la stratégie qu'il faut adopter
pour que le total annuel (ou mensuel, journalier,
) des commandes
ou fabrique de pièces minimise le total des coûts d'acquisition
et de possession pour l'entreprise. On parle aussi des fois de "management
à flux tendu".
L'existence
de stocks au sein de l'entreprise amène le gestionnaire à se poser
la question du niveau optimal de ces derniers, en évitant deux éceuils
principaux:
1.
le "sur-stockage", source de coût pour l'entreprise (coût
du stockage physique, locaux et surfaces utilisés, coûts annexes
(assurances gardiennage
), coût des capitaux immobilisés dans le
stock et ne générant pas d'intérêts
2.
"sous-stockage" qui risque d'aboutir à des ruptures de
stocks préjudiciables à l'activité de production ou à l'activité
commerciale de l'entreprise (arrêt de la production, perte de ventes,
perte de clientèle
).
Les
modèles de gestion des stocks ont pour objectif de minimiser leur
coût de gestion dans ce système de contraintes.
Chaque
commande d'achat ou ordre de fabrication coûte à l'entreprise. Le
"coût de lancement" ou "coût de passation" des
commandes représente tous les frais liés au fait de passer une commande
et est supposé être proportionnel au nombre de commandes passées
dans l'année. Ces coûts sont déterminés à l'aide de la comptabilité
analytique.
Le
coût d'une commande est obtenu en divisant le coût total de fonctionnement
du service achat par une grandeur significative et pertinente, par
exemple le nombre de commandes passées annuellement.
Le
coût d'un lancement en fabrication est obtenu en divisant le coût
total de fonctionnement du service ordonnancement, auquel, il faut,
ajouter les coûts de réglage des machines et des préséries, par
le nombre de lancements de fabrication.
Ces
valeurs dépendent essentiellement de l'entreprise, de ses choix
en matière de comptabilité analytique. Il est difficile de définir
une fourchette de valeur standard. Bon nombre d'entreprises ne savent
pas à combien leur revient une commande ou un lancement de fabrication.
Le
coût de possession du stock est constitué des charges liées au stockage
physique mais également de la non rémunération des capitaux immobilisés
dans le stock (voire du coût des capitaux empruntés pour financer
le stock). Pour cette dernière raison, ce coût est considéré comme
étant proportionnel à la valeur du stock moyen et à la durée de
détention de ce stock.
Le
taux de possession annuel est
le coût de possession ramené à une unité monétaire de matériel stocké.
Il est obtenu en divisant le coût total des frais de possession
par le stock moyen.
Ces
frais couvrent:
-
l'intérêt du capital immobilisé
-
les coûts de magasinage (loyer et entretien des locaux, assurances,
frais de personnel et de manutention, gardiennage..), les détériorations
du matériel, les risques d'obsolescence.
Ce
taux oscille habituellement entre 15 et 35% dans les entreprises,
suivant le type des articles et la qualité de leur gestion des stocks.
Wilson
a établi une formule basée sur un modèle mathématique simplificateur
dans lequel on considère que la demande est stable sans tenir compte
des évolutions de prix, des risques de rupture et des variations
dans le temps des coûts de commande et de lancement (on parle aussi
"en avenir certain").
Les
hypothèses de ce modèle sont les suivantes:
H1.
la demande annuelle est connue et certaine (déterministe)
H2.
la consommation (ou demande) est régulière (linéaire)
H3.
les quantités commandées sont constantes
H4.
la pénurie, les ruptures de stock, sont exclues
H5.
le délai de production est constant et l'apprivionnement supposé
instantané
H6.
les coûts sont invariables dans le temps
H7.
l'horizon de planification est infini
Remarque:
nous supposerons que la gestion du stock s'effectue sur une période
temporelle donnée. Soit:
le
nombre de pièces consommées (fabriquées ou achetées),
le
nombre de pièces approvisionnées ou lancées en fabrication en une
seule fois, le
prix unitaire de la pièce, le
stock de sécurité envisagé pour cette pièce, le
taux de possession de l'entreprise en %, le
coût d'approvisionnement.
Propositions:
Le
rapport (sans dimensions):

donne
le rendement (ou inertie) des stocks.
Le
coût de lancement (où le coût d'inertie) est donc donné par:

Ce
dernier est donc supposé proportionnel à la consommation !
Le
stock moyen dans l'entreprise dans l'hypothèse d'une consommation
constante dans le temps:

Le
coût périodique de possession est donc:
où
t% est rappellons-le; le coût de stockage exprimé en pourcents.
Ces
propositions nous amènent donc a calcul du coût total:

Trouver
la quantité économique ,
c'est trouver la valeur de
pour laquelle le coût total
est minimal, c'est-à-dire la valeur pour
laquelle la dérivée du coût total par rapport à la quantité est
nulle:
D'où
la forumule de Wilson:
Si
l'on reporte sur un graphique les fonctions:
-
coût de lancement en fonction des quantités
-
coût de possession en fonction des quantités
-
coûts totaux en fonctions des quantités
La
quantité économique se trouve à l'intersection des deux courbes,
lancement et possession, ou au point d'inflexion de la courbe cumulée.
Dans la pratique toutefois, il est possible de commander exactement
la quantité économique, on choisira une taille de lot répondant
aux diverses contraintes et comprise dans la "zone économique".
Il
existe un autre type de cas de figure qu'il faut étudier. Si l'on
commande en quantités plus importantes en bénéficiant ainsi d'une
remise, on augmente certes les coûtes de possession mais on réduit
théoriquement le nombre de commandes annuelles.
L'obectif
pour le gestionnaire est bien sûr
est de vérifier mathématiquement que la remise consentie
par son fournisseur n'entraîne pas de coûts induits supérieurs à
la remise (ce serait une preuve d'incompétence du gestionnaire !).
Pour
ce faire, il faut ramener tous les coûts à une pièce tel que:

cette
relation est importante car elle détermine la valeur de la remise
pour que cette dernière soit intéressante.
Pour
connaître le seuil de remise
pour une quantité donné, on
remplace dans la relation précédente,
par la quantité visée
et
par
,
étant la remise.
On
résout alors l'équation et l'on obtient:

On
déterminera donc la valeur limite de
sous laquelle la remise
ne compense pas les coûts internes.
Dans
la pratique on ne peut commander exactement la quantité optimale
,
notamment du fait des unités d'achats imposées par les fournisseurs
(quantités minimales, conditionnements, etc.). Il est donc plus
judicieux de s'intéresser à la "zone économique", constituée
par la partie inférieure (le ventre) de la courbe des coûts totaux.
Du
fait des hypothèses simplificatrices, le modèle de Wilson ne peut
fournir au mieux qu'un ordre de grandeur si consommation et/ou prix
sont sujets à variations.
Le
recours aux lancements de fabrication économiques est "anti-flexible"
par essence. Ce genre de politique amène fréquemment des circonstances
importantes, risque de gonfler le stock de produits finis, reportant
les coûts et pertes en aval du processus.
Cependant,
le modèle de Wilson à ceci d'intéressant qu'il peut s'appliquer
également assez bien à des ressources humaines.
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