Ces
deux sommes correspondent donc à l'ensemble de la monnaie disponible
sur le marché sous forme de biens des ménages et des entreprises
sous la restriction de biens ayant des prix numéraires globaux
identiques. Nous écrivons également:

Enfin, nous obtenons:

On retrouve donc
la théorie quantitative de la monnaie (relation entre la quantité
de monnaie en circulation et son prix).
Passons à l'examen
du modèle monétaire classique qui est construit sur la base de l'équilibre
général des marchés (l'offre égale la demande)!
Le modèle est fondée
sur l'association de trois éléments:
- la loi de Say
- le postulat d'homogénéité
- la loi de Walras
La loi de Say décrit
l'interdépendance des marchés réels. Le postulat d'homogénéité se
rapporte à l'influence des prix monétaires (prix absolus) et la
loi de Walras consiste en faità ajouter le marché de la monnaie.
Elle tient compte des contraintes budgétaires exprimées par rapport
à la monnaie.
LOI
DE SAY
Postulat: la demande
de biens est égal à l'offre de biens.
On va maintenant
mettre en évidence l'interdépendance des marchés à partir
de ce postulat. On suppose une économie composée de n biens,
nous avons la demande de biens
notée ,
nous avons l'offre de biens
notée et
nous avons, enfin, les prix (exprimés
par rapport à un autre bien). Selon la loi de Say, nous avons :

L'objectif de cette
relation est de montrer l'interdépendance des marchés. Pour cela,
il faut faire appel à la demande excédentaire notée (différence
entre l'offre et la demande). On a alors :

Conclusion: s'il
y a un déséquilibre sur un marché, il y a un autre déséquilibre
de même ampleur sur tous les autres marchés.
Si les agents disposent
de dotations initiales; alors on fait l'hypothèse que tout est déterminé
par les dotations initiales. On écrit alors:
On écrit alors l'offre
excédentaire de la façon suivante:
POSTULAT
D'HOMOGÉNÉITÉ
On introduit la
monnaie comme unité de compte, cela signifie qu'avec ce postulat,
on a d'une part une série de prix relatifs et des prix absolus ou
monétaires .
Les variations des
prix monétaires n'affectent pas l'équilibre réel. Si tous les prix
relatifs varient dans la même proportion, l'équilibre n'est pas
modifié et les demandes excédentaires ne sont pas affectées.
Le terme d'homogénéité
est emprunté au fait aux mathématiques (de toute façon...
qu'est-ce qui ne l'est pas!). Une fonction est
homogène de degré si
en multipliant tous ses termes par un même facteur ,
on obtient .
De cette définition
il s'ensuit la propriété remarquable suivante: Dans un marché ou
la demande est proportionnelle au prix, les fonctions de demande
sont homogènes de degré 1 telles que:

Avec ce que nous
avons dit tout à l'heure, nous devrions dès lors avoir une équivalence
telle que:
Démonstration: Si
tous les prix augmentent de et
qu'il y a un (on peut généraliser à n) nouveau bien sur le
marché dont le prix augmente de la même valeur et dont la loi de
l'offre et de la demande est également proportionnelle au prix,
alors:

L'équilibre
n'est donc pas été affecté par la variation des prix monétaires
(vous comprenez maintenant que les salaires sont un prix monétaire
du travail qui augmente lui aussi proportionnellement).
THEORIE
DE L'OFFRE ET DE LA DEMANDE
Dans
notre société humaine où il existe une monnaie d'échange (de
référence) et des biens persiste un problème qui consiste en la
détermination de la valeur monétaire d'un bien.
La théorie qui doit nous permettre
cette détermination doit être, nous le devinons, dépendant d'un
grand nombre de facteurs qualitatifs et quantitatifs. C'est une
théorie complexe, bien plus que le ne présentent les modèles
actuels de l'offre et de la demande.
Mais avant de nous attaquer à l'étude
de cette théorie, nous allons par souci de cohérence et de compréhension
définir un vocabulaire et des concepts fondamentaux utiles et nécessaires
au développement de cette théorie et à sa compréhension.
Remarque importante: certaines des
définitions données ici ne sont pas identiques à ce que vous
pourrez trouver dans la littérature. Nous en assumons le choix dont
l'objectif avoué est d'avoir d'avoir des concepts plus rigoureux et
cohérents.
Ainsi:
- La "parité" est le terme
utilisé pour chercher l'équivalence des cours étrangers des
marchandises en mesures et francs ("monnaie" ou
"devise") locaux.
- Le "prix d'achat net",
souvent abrégé P.A.N, qui est la valeur monétaire réelle d'un
bien à la sortie de la chaîne de fabrique (dit aussi à la
"sorite de l'usine") sans intermédiaires cherchant à se
procurer un bénéfice sur le bien.
-
le
"prix de vente brute", souvent abrégé P.V.B., est
définit
par l'addition des frais des termes suivants sur un bien:
1. "charges directes"
(matières premières, ressources matérielles et humaines, ...)
2. "charges indirectes"
(stockage, administration, investissements, mise en vente, ...)
3. "marge sécuritaire" du fabricant ou
"bénéfice brut"
et il s'agit de la somme monétaire
que doit débourser l'acteur demandeur du bien pour en faire
l'acquisition.
Dans le cas où nous prenons en
compte les charges (1), nous parlons de "prix net", ou
"prix de vente net" abrégé P.V.N (réciporquement P.A.N
le que nous avons déjà définit précédemment).
Dans le cas où nous prenons en
compte les charges (1), (2) nous parlons alors de "prix de
revient de d'achat" abrégé simplement P.R.A.
Nous constatons que la détermination
d'un prix de vente net ou de reveient de vente est fonction du prix d'achat de base
augmenté de certaines quantités de frais d'achat, de frais généraux,
de bénéfice net et de frais et de frais directs de vent exprimées
le plus souvent en pourcentage. Il suffit (règle de trois à nouveau)
de chercher par quel nombre on doit multiplier le prix d'achat pour
obtenir immédiatement le prix de revient; ce nombre s'appelle "le
nombre clé".
Nous pouvons maintenant définir le
"bénéfice brut" de la vente par la différence:
Pendant une période comptable, le
total des bénéfices bruts réalisés sur les ventes doit permettre
de couvrir toutes les charges générales (il s'agit donc d'un
facteur à prendre en compte dans notre modèle de détermination de
la valeur montéaire du bien) connus et anticipés.
Nous pouvons alors envisager deux cas
de figures:
1. Le bénéfice brut est plus grand
que la somme des charges générales et charges non prévues (il y
aura donc un bénéfice net)
2. Le bénéfice brut est plus petit
que les charges générales (il y aura donc un déficit ou perte
nette)
La "marge de bénéfice brut"
peut être donnée en % du P.R.A (conception comptable) et est
définie par la relation:
ou
en % P.V.N (conception marketing):
De ce qui a été
défini précédemment il
découle trivialement que le "bénéfice net" est
donné par la partie de la marge sécuritaire qui était prévue
pour une période et qui finalement n'a pas été utilisée par les
charges imprévues durant
cette période telle que:
Si les ventes sont supérieures aux prévisions
et que des quotes-parts de charges générales et imprévues ont été comptés aux
clients on parle alors de pour ce supplément imprévu de "boni de suractivité" ce qui
augmente bien évidemment le bénéfice net prévu. Dans le cas contraire on parle de
"coût d'inactivité partielle" ce qui diminue bien
évidemmentle bénéfice
net espéré.
- Les acteurs du marché d'échange de
bien admettent parfois un "rabais", qui est une réduction
de prix motivée par la qualité défectueuse du bien (facteur qualitatif
et utilitiaire). On l'utilise également pour un produit défraîchi
ou démodé (facteur qualitatif temporel et d'effet de masse). Il
existe un autre type de rabais appelé "remise" qui est
une bonification de prix accordée soit à un acteur demandeur qui
achète par fortes quantités un bien soit à un détaillant auquel
on facture un article de marque au prix de vente imposé par le fabricant
(facteur stratégique commercial). "L'escompte" ou "ristourne",
autre forme de rabais est une déduction consentie à l'acteur demandeur
pour paiement au comptant (voir plus loin la théorie des prêts et
emprunts) ou pour règlement anticipé ou encore pour paiement à une
époque convenue (facteurs stratégique commercial).
echanges
Dans un dynamique d'échange de biens
de valeurs monétaire connue et de nature différentes liés par un
loi de proportionnalité empirique, les acteurs ont appris à utliser
une règle mathématique rigoureuse et connue par un grand nombre
d'individus que l'on nomme la "règle de trois" ou "règles
des rapports et proportions" ou encore "méthode de
réduction à l'unité".
Cette règle est certainement l'algorithme
le plus usité de par le monde qui sert à identifier un quatrième
nombre quand trois sont donnés et que les quatre nombres sont linéairement
dépendants.
La règle de trois est est dérivée
sous deux versions:
- simple et directe si les grandeurs
sont directement proportionnelles
- simple et inverse si les grandeurs
sont inversement proportionnelles
Ainsi, lorsque deux variables
et
sont proportionnelles on le note:
Supposons maintenant que
puisse prendre
les valeurs et
prendra les valeurs linéairement dépendantes alors:
- le rapport proportionnel:
est simple et directe.
- le rapport proportionnel
est simple et inverse.
Il suffit que l'on connaisse trois
variables sur les quatre pour résoudre une simple équation du premier
degré.
Les conversions de monnaies ou d'unités
de mesure se font à l'aide de la règle de trois simple directe ou
indirecte. Les calculs de parités (calcul prévisionnel fait par
un importateur d'un certain pays ayant ses propres unités de mesures
et de monnaie, qui recherche parmi plusieurs offres étrangères (dans
des systèmes d'unités de mesures et de monnaies qui diffèrent de
l'importateur), laquelle est la plus avantageuse ou inversement)
se font également avec la règle de trois.
On appelle "règle conjointe simple
ou inverse", une série de règle de trois directes ou indirectes.
Dans de tels calculs, les acteurs du
marché d'échange ont remarqué que la plupart du temps, les rapport
étaient des valeurs proche de l'unité. Ils ont été ainsi naturellement
amené à définir "le pourcentage" comme étant la proportion
d'une quantité ou d'une grandeur par rapport à une autre, évaluée
la centaine (en général):
Soit un nombre alors
sa notation en pourcentage sera:

Soit un nombre alors
sa notation en pour-mille sera

CALCULs
ACTUARIELS
Dans un dynamique de marché,
des acteurs peuvent prêter ou emprunter un capital en contrepartie
de quoi ils percoivent ou respectivement versent un intérêt
périodique. Cet intérêt se justifie par la prise
de risque que prend le créditeur (celui qui prête le
capital) relativement au non-remboursement de la totalité
ou d'une part du capital intial que doit rembourser le débiteur
(celui qui doit rembourser le capital emprunter).
Lorsque un capital est prêté dans le but d'accroître
une dynamique de marché (la quantité de circulation
de biens sur une durée donnée) nous parlons alors
"d'actif financier", ceci pour faire comprendre que le
capital participe à l'activitié de l'économie.
On définit le "rendement"
d'un actif financier
prêté par le rapport de progression:

On dit que le rendement est sans risque
si la valeur future de l'actif est parfaitement connue.
Soit un actif qui
peut valoir le rendement (optimiste) futur avec
une probabilité
et la valeur (pessimiste)
avec une probabilité ou
d'autres valeurs avec
la probabilité alors
l'espérance mathématique du rendement est donnée par:

On définit l'indice simple comme le rapport de deux
proportions identiques qui ont évoluées dans le temps. Ce rapport
est donc strictement positif ou nul. On calcule l'indice en pourcentages
mais on ne dit n'y n'écrit le symbole des pourcentages.
On parle d'indice pondéré quand on
calcule l'indice d'un produit ou d'un service qui est lui même composé
d'autres services et produits et dont l'indice varie.
Que la somme monétaire soit du type
actif où non, les types de rendements applicables sont identiques
et variés. Il en existe cependant de grands classique qui ne sont
pas stochastiques et connus. Pour leur étude, définissons
certaines variables (nous prendrons comme période temporelle,
arbitrairement l'année car elle est la plus utilisée):
capital initial,
valeur acquise après n années ,
taux annuel,
intérêt produit au bout de n années (horizon),
facteur de capitalisation ,
Facteur d'actualisation
Intéressons nous d'abord brièvement au calcul
des taux avant de s'attaquer directement aux calculs des intérêts.
Nous définissons le "taux
proportionnel" par le rapport:

Exemple: taux mensuel proportionnel
à un taux annuel de

Le "taux équivalent" (ou
"principe d'équivalence des taux d'intérêts") sera lui
donné par la relation (où l'on reconnaît le facteur de l'intérêt
composé que nous définirons plus loin):

et inversement:

Exemple: taux mensuel
équivalent à un taux annuel
de

INTERET
SIMPLE
L'intérêt "simple" est défini
par la relation:

qui implique:

Nous disons alors que c'est l'intérêt qui est
calculé à chaque période seulement sur la base du capital
prêté
ou emprunté à l'origine.
INTERET
compose
L'intérêt composé est lui défini par
la relation:
et implique:
On dit que le taux d'intérêt est "composé"
lorsqu'à la fin de chaque période l'intérêt est ajouté au capital
pour le calcul de la prochaine période.
Si le taux n'est pas constant dans
le temps alors l'intérêt composé s'écrit:
ce qui s'écrit également:
avec et
inversement:
Dans un contexte de certitude
de l'avenir, on peut sans inconvénient majeur remplacer la séquence
des par
leur moyenne géométrique:

Cette dernière relation est ce qu'on
appelle un "calcul actuariel". Dans le sens ou il permet
de connaître la somme à investir pour obtenir un capital futur donné.
Cette notion est très importante car nous la retrouverons dans les
calculs des prises de risques.
La capitalisation est donc une mesure
de la fréquence avec laquelle l'intérêt s'ajoute au capital en cas
d'intérêts composés
Comme nous l'avons vu, l'intérêt composé
s'ajoute au capital en fin de période: il est capitalisé. Jusqu'à
présent la période considérée était l'année, ma la fréquence peut
être plus élevée, et l'intérêt peut venir s'ajouter au capital chaque
semestre, trimestre, mois ou même jour.
Etant donnée le principe de l'intérêt
composé, plus le nombre de capitalisations par année est grand,
plus la valeur accumulée à l'échéance (fin du placement) sera élevée
pour un taux d'intérêt donné.
Pour effectuer des calculs pertinents
il est donc nécessaire de connaître le type de taux d'intérêt ou
de rendement qui est fourni. En effet on peut distinguer:
- le taux périodique mis
en relation avec le taux nominal annuel (taux
connus par tout le monde)
- le taux effectif annuel
Soit un taux nominal annuel et
un capital capitalisé par un intérêt
fois par année. Le
taux périodique est évidemment donné par:
A partir de là on applique le principe
d'équivalence des taux de l'intérêt composé (que nous avons déjà
démontré précédemment) dans le cas particulier
d'une période annuelle:
Exemple: Soit un taux périodique mensuel
donné quel est sont taux effectif annuel correspondant?
Jusqu'à présent nous avons parlé de
capitalisations par période. Mais les périodes de capitalisation
peuvent devenir tellement nombreuses qu'on peut considérer qu'elles
tendent vers l'infini (cent années sont équivalents à l'infini pour
des financiers), on parle alors de capitalisation continue.
Lorsque k tend vers l'infini,
il nous faut donc calculer la limite:
Aussi, la valeur finale d'un placement
durant
périodes au taux nominal de capitalisé
en continu est de:
et le taux effectif se définit alors
par:
INTERET
PROGRESSIF
Supposons que nous disposions chaque
mois d'une somme fixe (cas particulier)
sur un compte à
un taux nominal périodique .
L'objectif est de déterminer quelle sera la somme que
nous aurons capitalisé après
périodes.
Démonstration:
La première période nous aurons:
Le deuxième période nous aurons:
Le troisième période nous aurons:
etc… jusqu'au mois Y ou nous
aurons:
Nous retrouvons ici un série géométrique
typique du genre:
la raison de la suite étant le facteur
d'actualisation et l'argument la somme fixe déposée périodiquement.
Sous forme financière cela donne:
Il faut logiquement utiliser un taux
périodique correspondant à la fréquence de la périodicité.
De façon identique à précédemment l'on
souhaite connaître la valeur actuelle d'un actif financier dont
on connaît le retour
par période
et l'intérêt
effectif correspondant. On a alors:
Nous nous sommes intéressés jusqu'à
maintenant à des versement fixes en fin de périodes mais regardons
maintenant de quoi il en retournerait en début de période (versements
précoces). Au fait, par rapport à des versement dits tardifs, tous
les termes de la suite seront multipliés par car
ils sont placés durant une période de plus. Dès lors, logiquement,
nos relations s'écrivent:
THEORIE
DU MARCHE DEs VALEURS
La théorie du marchés des valeurs ("Bourse"
ou "Stock Exchange" en anglais) est la théorie
qui traite des opérations des échanges des emprunts, prêts
et capitaux. Cette théorie utilisant énormément les outils
mathématiques statistiques il est conseillé d'avoir étudié les
chapitres y relatifs au préalable.
La question ici n'est pas de démontrer
si la Bourse est un marché utile ou non ou de dire si les
financiers sont des gentilles ou méchantes personnes (...) mais de déterminer
les propriétés mathématiques de cet dernière.
La majeure partie des économistes exposent
l'utilité de la Bourse par le fait que c'est un outil qui permet:
1. pour
les entreprises qui veulent investir (donc augmenter leur capital)
d'obtenir des fonds,
2. de rendre au plus stable
l'économie en la rendant l'économie la plus dynamique et fluide
possible
Avant de commencer à s'attaquer à
la mathématique pure et dure, il va nous falloir au préalable
donner un grand nombre de définitions pour s'habituer au
vocabulaire usité par les analystes (accrochez-vous car il y en a
un paquet).
Ainsi, la majorité des transactions boursières
concernent:
- "les portefeuilles" qui
est l'ensemble des titres qu'un acteur du marché peut détenir. ('ensemble des effets de commerce, des valeurs mobilières appartenant
à une personne ou à une entreprise).
- "les titres". Il y en a
trois sortes (actions, obligations, options) dont les définitions
sont données ci-après. Pour éviter d'avoir à supporter pendant
une longue période un intérêt fixe du titre qui peut devenir supérieur au
taux normal de l'argent, l'emprunteur se réserve souvent la faculté
de rembourser les titres plus tôt. Egalement, il est utile de
savoir que lorsqu'une entreprise souhaite émettre
des titres, cette dernière devra payer envers l'état, une "taxe
d'immatriculation" assez faible par catégorie de titre (en
plus de plein d'autres taxes dont les justifications sont complexes
et obscures).
- "les obligations" qui sont
des papiers-valeurs établissant des droits de créance (capital
prêté) et qui rapportent
un intérêt fixe (elle est remboursable à une échéance prévue par
le contrat). L'intérêt fixe est payable une fois
par an, à la jouissance. Le propriétaire de l'obligation détache
le "coupon échu" et encaisse la contre-valeur auprès d'une institution
prévue pour (lorsqu'une obligation est rachetée au-dessous de sa
valeur nominale cotée on parle de cotation "au-dessous du pair").
Autrement dit, les obligations sont aussi des "titres de créance"
émis par une société, un établissement public, une collectivité
locale ou l'Etat en contrepartie d'un prêt. Les emprunts par obligations peuvent êtres divisés en coupures d'une valeur
nominale donnée. L'avantage du placement en obligation est la sécurité du
placement : en effet, le rendement est garanti et la mise de fonds
est assurée d'être récupérée à l'échéance. Cependant, il existe certains risques : ainsi, si l'émetteur est
en faillite, il ne pourra pas ni payer les intérêts ni rembourser
l'obligation. C'est ce qu'on appelle le "risque de signature".
Mais ce risque peut être évité en choisissant des obligations sûres
comme les "obligations d'Etat" ou de sociétés renommées. Le revers
de la médaille est la faiblesse des taux alors offerts. Aussi, il y a le "risque de taux" : lorsque les taux
d'intérêt augmentent, le cours des obligations anciennes baisse
puisque les obligations nouvellement émises sont plus attractives.
Inversement, lorsque les taux d'intérêt diminuent, le cours des
obligations anciennes augmente car leurs rendements sont supérieurs
à ceux des nouvelles obligations.
- "les actions" qui sont
des papiers-valeurs reconnaissant des droits de propriétés sur le
capital valeur d'une société dite "anonyme". L'action
donne à son propriétaire un droit de vote dans les assemblées d'actionnaires,
elle rapporte un dividende variable (un part du bénéfice net de
l'entreprise). Elle n'est pas remboursable mais toutefois, lors
de la liquidation (faillite) de la S.A. (Société Anonyme), l'actif
social net est partagé entre les actionnaires, au prorata (avec
un vocabulaire plus standard on dirait "en proportion")
des actions qu'ils détiennent. On différencie les actions émis "au
porteur" négociable sans restriction en bourseet les actions
"nominatives" dont la valeur doit être négociée avec des
restrictions juridiques complexes qui souvent différent d'un pays
à l'autre. On constate que la "valeur côtée", pendant
certaines périodes économiques fructueuses, s'écarte beaucoup du
"nominal du titre" (valeur marquée sur le titre ou valeur
à l'émission). On remarque également sur la place financière que
l'amplitude des variations des cours est plus considérable que pour
les obligations.
- "les
options" qui sont une forme
particulier d'un titre, donnant à son détenteur le droit, et non
l'obligation d'acheter ou de vendre (selon qu'il s'agit d'une option
d'achat "Put" ou de vente "Call") une certaine
quantité d'un actif financier (action ou obligation), à une date
et à un prix fixé d'avance.
Quelques petites remarques:
- "L'agent de change",
qui a effectué une opération boursière pour le compte d'un client,
établir à son intention un décompte, appelé "bordereau".
Les frais comptés par l'agent de change sont ainsi ajoutés dans un "bordereau
d'achat" et déduits dans un "décompte de vente"
(rien n'est gratuit dans ce monde là...).
- Le coupon de dividende, variable
selon les résultats d'exploitation réalisés par la société anonyme
émettrice, est payable chaque année. Le dividende peut être indiqué
soit en % du capital versé aux actionnaires, soit en valeur monétaire.
- Le coupon échu d'un titre est payé
à son propriétaire sous déduction de
d'impôts anticipés.
Ainsi, le calcul du coupon net
annuel d'obligations à
(valeur monétaire)
à rendement de :
- L'intérêt couru (I.C) gagné par une
obligation depuis sa dernière échéance est déterminé lors d'une
vente ou d'un inventaire. Son calcul est donné par:
où l'on définit
comme étant le nombre de jours compris entre la date A et
la date de jouissance (l'année
commerciale étant définie comme ayant 360 jours).
Donc pour obtenir la valeur effective
d'une obligation, on ajoute à sa valeur cotée l'intérêt couru depuis
la dernière échéance.
Si par exemple,
on cherche à calculer la valeur nette de
coupons à
dont la valeur nominale
vaut
dans un pays où il y a un impôt anticipé de .
Dès lors on calcule le coupon annuel net à l'échéance (CAN) par
la relation:
Contrairement
au calcul de l'intérêt couru (IC), le calcul du dividende couru
est impossible. Le cours de l'action est toutefois influencé par
la date plus ou moins proche du paiement du dividende.
Return
on investment
Pour définir l'objectif poursuivi par
le possesseur d'actifs financiers (ou autrement dit, d'un
portefeuille contenant des titres), on se référera à la motivation économique
de tout acte d'investir. Celle-ci consiste concrètement à consentir
présentement à une dépense, en vue d'un accroissement de patrimoine
espéré dans le futur.
De deux ou plusieurs stratégies d'investissement,
la meilleure au niveau individuel (donc nous ne prenons pas en
compte la théorie de la décision) est par conséquent celle qui maximise la capital
final de l'investisseur, l'horizon économique de l'opération ayant été
préalablement défini.
En pratique, nous définirons l'objectif de l'investisseur comme consistant à maximiser
l'accroissement de sa fortune initiale, quelles que soient les modalités
de cet accroissement. Cet accroissement appelé donc "return on investment"
abrégé R.O.I ou, plus brièvement, "return" est défini par la relation:

où est
donc le return de l'actif financier pour la période (se terminant au
temps) , le
prix du marché au temps
de l'actif financier et le
revenu liquide attaché à la détention de l'actif financier durant
la période (se terminant au temps) .
Le revenu est
supposé perçu au temps , ou, s'il est perçu entre et
, il est supposé ne pas être
ré-investi avant le temps .
Le prix de marché au temps est
une valeur "ex-coupon" c'est-à-dire une valeur enregistrée
immédiatement après (le détachement du coupon donnant à) la perception,
au temps ,
du revenu liquide afférant à la période .
Sur le plan empirique, l'hypothèse de non réinvestissement jusqu'à la période élémentaire de temps utilisée
est courte (un mois maximum), afin d'éviter des
distorsions statistiques trop importantes dans le traitement des
données chronologiques.
Pour faciliter les comparaisons entres
investissements, on utilise une mesure exprimée en termes relatifs:
le taux de rentabilité ou "rate of return".

où est
le taux de rentabilité pour la période .
Remarque: Le choix du terme "return"
qui sera utilisé systématiquement par la suite, n'est en rien motivé
par une quelconque anglomanie, mais par le souci d'éviter le terme
ambigu de rendement, souvent utilisé par les praticiens pour désigner
le rapport .
Ce dernier, dénommé "dividend yield"
lorsqu'il s'agit de parts sociales, est un substitut bien imparfait
d'une mesure correcte de la rentabilité puisqu'elle compare le revenu
liquide (cash dividend) au prix possible de sortie, sans tenir aucun
compte du prix d'entrée en début de période.
TITRES
Si nous
espérons un certain return d'un actif financier (titre), il faut pouvoir
déterminer si possible avant son acquisition, la dynamique de la
valeur de ce dernier. Ce type d'analyse fait appel à un grand
nombre d'outils que nous avons démontré dans le chapitre de
probabilité et statiques du site. Nous ne reviendrons donc pas sur
le détail des développements.
Ainsi, rappelons que la moyenne arithmétique d'un échantillon de valeurs
est donnée par (
étant bien évidemment le nombre de valeurs dans le portefeuille):
et que le
rendement moyen (ou "rendement simple") d'un titre est
donné par:
et soit une
petit rappel sur la moyenne pondérée:
avec le
poids de la valeur et la
i-ème valeur présente dans l'échantillon. Alors, le rendement
d'un portefeuille est
donné par:
avec
la
proportion du portefeuille investie dans le titre et
le
rendement de ce dernier.
Evidemment, l'espérance
mathématique de rendement d'un titre est
donnée par:
avec étant
le rendement du titre dans
le cas de figure et
la
probabilité du cas de figure .
Donc, l'espérance
de rendement d'un portefeuille est forcément donnée par:
avec la proportion du portefeuille
investie dans le titre .
Nous
avons démontré également au chapitre de probabilités et
statistiques du site que la variance sur la base d’un échantillon
est donnée par :
Ainsi,
la variance d’un
titre ayant
un rendement moyen est :
et
puisque la variance d’une variable discrétisée est définie par :
alors la variance probabilisée d’un titre est donnée
par :
Rappellons
que la covariance est définie par:
GOODWILL
La mise en œuvre d'un capital financier
pour permettre la réalisation d'opérations d'économie réelle,
c'est-à-dire
le fait de consacrer, directement ou indirectement, ce capital financier
à l'acquisition ou à la constitution de moyens de production, au
sens le plus large de ce terme, peut donc produir à travers le temps des
retours
d'argent sous la forme de flux de liquidités ("cash flows").
Le calcul actuariel permet de construire
formellement le "critère de décision"; en effet, on définit la prise
de risque par le "Goodwill" comme étant donné par la
relation:

Le deuxième terme à droite de l'égalité
nous est connu (nous l'avons vu lors de notre étude du calcul
actuariel). Il nous donne l'investissement initial à effectuer à un pourcentage donné pour avoir un retour sur investissement
avec
étant la dépense
initiale d'investissement,
flux
de liquidité ou cash flow de la période ,
taux
d'intérêt annuel moyen (géométrique du marché),
l'horizon
de l'opération (nombre de périodes) et
le
Goodwill
ou "quasi-rente actualisée" ou "valeur actuelle nette" (V.A.N) de l'opération
Si:

A la formulation du critère de décision
telle qu'elle vient d'être présentée, nombreux sont ceux, notamment
les praticiens qui préfèrent la méthode dite du taux interne de
rentabilité (internal rate of return). Celle-ci n'est en apparence
qu'une variante de la première formulation. Elle consiste à calculer
un taux généralement symbolisé par la lettre grecque ,
qui annule la valeur du Goodwill:

Si:

On voit que le taux interne de
rentabilité intervient
dans le processus de décision de manière à première vue équivalente
à celle dont il est utilisé dans le calcul d'une valeur actuelle
nette. En outre, l'expression du résultat du calcul est indéniablement
plus parlante que le montant absolu (Goodwill) obtenu dans la première
formulation. On inclinerait donc à adopter la seconde formulation
si celle-ci ne présentait, à l'examen approfondi, l'inconvénient
majeur que le calcul du taux interne de rentabilité comporte dans
certains cas plusieurs solutions. La relation est en effet une équation
polynôme dont on a démontré en algèbre qu'elle a autant de racines que le polynôme
présente de changements de signe.
RISQUE
D'UN PORTEFEUILLE
Même si l'on peut calculer le
Goodwill d'un investissement, il faut prendre d'autres paramètres
en compte relativement à la façon dont on répartit
l'investissement plutôt que de se focaliser un type de titres émis
dont on connaît la dynamique aussi mal (ou aussi bien selon le
point de vue) que n'importe quel autre type.
Ainsi, pour gérer de manière optimale un portefeuille d'actifs
financiers, deux principes sont fondamentaux. Malheureusement,
nombre d'investisseurs ont tendance à les oublier. La première règle
de base est la suivante : sur les marchés financiers, tout a un
prix. Ce prix, c'est le risque. La seconde est qu'il ne faut jamais
mettre tous ses œufs dans un même panier. Autrement dit, il faut
diversifier son portefeuille, répartir le risque.
Les investisseurs distinguent trois
sortes de risques:
- le "risque spécifique"
relatif (implicite) au titre lui-même
- le "risque systématique"
relatif à l'économie au sens le plus large (bruit de fond)
- le "risque global" qui
est la somme des deux risques précédents
Pour
diminuer ces risques il existe plusieurs solutions dontles plus
triviales sont:
1.
La diversification qui limite le risque global d'un portefeuille au
risque systématique
2.
La couverture du portefeuille qui permet de se prémunir contre le
risque systématique. La
stratégie de couverture de portefeuille est assez simple : le Put
(que nous avons déjà défni précédemment) prend de la valeur
lorsque son sous-jacent baisse. Si l'on possède l'action
sous-jacente dans son portefeuille et que l'on pense qu'elle va
baisser à court terme, on peut, en achetant le Put sur l'action, éviter
une perte de valeur du portefeuille. En effet, le Put prendra de la
valeur si l'action baisse, et vice-versa. La valeur du portefeuille
restera donc stable.
Comme vous l'aurez deviné, le facteur risque est plus
difficilement quantifiable. L'élément qui aidera à le déterminer
est la volatilité de l'actif financier sur le marché . Un actif
financier dont le cours fluctue souvent présente un risque élevé.
La volatilité peut être estimée grâce à la variation
quotidienne du cours de l'actif financier, convertie en pourcentage
annuel. Souvent, on ne pourra toutefois pas mesurer précisément la
volatilité de l'actif financier mais l'écart entre son évolution
et celle du marché. Ce calcul sert à obtenir le coefficient bêta.
Il est particulièrement utilisé pour les actions.
COEFFICIENT
BETA
Le coefficient bêta mesure la sensibilité moyenne et passée
entre le rendement d'un portefeuille et le rendement du marché:

Le
coefficient bêta est fonction de la période et de la fréquence
d'observation. Il est d'autant plus utile que l'horizon de
prévision futur est éloigné et que la fréquence d'observation
est petite.
Remarque
: c'est William Sharpe qui a introduit ce coefficient dans le
domaine de l'économétrie dans sa tentative réussie
d'amélioration du modèle de portefeuille de Markowitz.
La
droite de régression (nous avons vu dans la section d'analyse
numérique comment calculer des régressions linéaires) est la
droite la plus proche de l'ensemble des points, c'est celle qui
minimise la somme des écarts entre les points et la droite. La
pente de la droite représente le coefficient béta.
Un coefficient bêta égal à 1 pour un titre donné
signifie qu'une augmentation (diminution) de 10 % du return des
titres sur le marché pendant une certaine période se traduira par
une augmentation (diminution) de 10 % en moyenne du rendement de ce
titre. Un bêta supérieur à 1 signifie que l'évolution du return
de l'actif financier est plus volatile (ou plutôt, était volatile,
puisque ce coefficient se réfère généralement à une période
passée) que celle du return du marché, tandis qu'un bêta inférieur
à 1 révèle l'inverse. Un investissement ne présentant aucun
risque afficherait donc un bêta nul.
Le bêta global d'un portefeuille est déterminé à
partir des bêta pondérés respectifs de chacun des titre ou bêta
sous-jacents qui le
composent (au même titre que l'espérance mathématique) tel que:
avec
étant
le bêta du portefeuille global, la
proportion du titre dans
le portefeuille ,
le
bêta du titre et
le
nombre de titres présents dans le portefeuille.
avec
.
Alors,
la covariance entre deux titres et
est
donnée par :
OPTIONS
Il apparaît clairement dans
cet exemple que la rentabilité d'achat d'un call à même
investissement est nettement supérieure à l'achat de l'action tant
que la prime d'option ne dépasse un certain seuil.
MODÈLE
DE MARKOWITZ
Les
travaux de Markowitz ont constitué la première tentative de théorisation
de la gestion financière et son modèle suggère une procédure de
sélection des titres boursiers, à partir de critères
statistiques, afin d’obtenir des portefeuilles optimaux. Plus précisément,
Markowitz a montré que l’investisseur cherche à optimiser ses
choix en tenant compte non seulement de la rentabilité attendue de
ses placements, mais aussi du risque de son portefeuille qu’il définit
mathématiquement par la variance de sa rentabilité. Appliquant des
théorèmes classiques du calcul statistique et des techniques
probabilistes, Markowitz a ainsi démontré qu’un portefeuille
composé de plusieurs titres est toujours moins risqué qu’un
portefeuille composé d’un seul titre, quand bien même il
s’agirait du moins risqué d’entre eux. Le « portefeuille
efficient » est le portefeuille le plus rentable pour un
niveau de risque donné. Il est déterminé par application de méthodes
de programmation quadratique.
Rappel
: tout
investissement est une décision prise dans une situations de
risque: le return d'un actif financier pour tout période future est
par conséquent une variable aléatoire dont on fait l'hypothèse
qu'elle est distribuée selon une loi normale (voir le chapitre de
probabilités et statistique dans la section d'arithmétique du
site).
Entre
2 portefeuilles (ensemble d'actifs) caractérisés par leur
rendement (supposé aléatoire), on retient:
-
à risque identique celui qui a l’espérance de rendement la plus
élevée
-
à espérance de rendement identique, celui qui présente le risque
le plus faible
Ce principe
conduit à éliminer un certain nombre de portefeuilles, moins
efficients que d’autres.
Soit
le
rendement du portefeuille composé de n actifs caractérisés
par leur rendement respectif .
On pose, en outre, que chaque actif i entre pour une
proportion Xi dans la composition du
portefeuille P tel que:

Donc:
Les return
des différents actifs financiers ne fluctuent pas indépendamment
les uns des autres: ils sont corrélés ou, ce qui revient au même,
ont des covariances non nulle:

Dès
lors on peut définir l'espérance du rendement du portefeuille par
la relation:

et la
variance par (voir les propriétés de la variance dans le chapitre
des probabilités et statistique de la section d'arithmétique du
site):
étant donné
que la covariance est symétrique:
et
que 
Nous
pouvons écrire:

Sélectionner
un portefeuille revient à choisir celui tel que
soit maximal et soit
minimal.
Il s’agit donc
d’un problème de maximisation d’une fonction économique sous
contrainte (voir la section d'analyse numérique du site au chapitre
traitant des algorithmes). La frontière qui caractérise le
polygone des contraintes s'appelle
dans cette situation la "frontière efficiente" et dans le
polygone se situent tous les portefeuilles à rejeter ou "dominés".
Soit Z
cette fonction économique.

qui doit
être maximisée sous la contrainte que
où est
un paramètre qui représente le degré d’aversion au risque des
investisseurs. En d’autres termes, il s’agit du taux marginal de
substitution du rendement et du risque qui exprime dans quelle
mesure l’investisseur est d’accord pour supporter un risque
accru en contrepartie d’un accroissement de son espérance de
rendement.
Le problème
de maximisation sous contrainte consiste à déterminer le maximum
de la fonction économique Z définie par:

Cette
fonction de variables
( )
est maximisée si sa dérivée (partielle) par rapport à chacune de
ces variables est nulle, ce qui revient à poser le système
suivant:

Posons:

Nous
pouvons alors écrire:

soit sous
forme d'application linéaire:

Soit désormais:
et

Dans ce
cas, le système d’équations à résoudre peut se résumer sous
la forme:

Par conséquent:

La détermination
du poids de chacun des n actifs susceptibles d’entrer dans
la composition d’un portefeuille passe donc par l’inversion
d’une matrice carrée de lignes
et colonnes.
Compte
tenu de la lourdeur des calculs nécessaires à l’inversion de la
matrice A, Sharpe a proposé un modèle simplifié, décrit
ci-après et qui trouve par ailleurs une application pratique dans
le cadre de la détermination du coût des capitaux propres.
MODÈLE
de sharp
L'utilisation du modèle de
Markowitz, tel qu'il le proposait dans son ouvrage de 1959,
soulevait de nombreux problèmes dès qu'il s'agissait d'utiliser
des algorithmes à partir d'une liste de base comportant un nombre
élevé de valeurs. Ces problèmes étaient de deux ordres:
1. L'ampleur de la matrice des
covariances requérait à l'époque une calculateur de grande
capacité et un temps de calcul assez long!
2. L'utilisation du modèle de base
requérait que l'on connaisse dans son entièreté la matrice des
covariances. Il fallait donc demander à l'analyse financier
d'estimer la corrélation des returns pour chaque paire de valeurs,
ce qui, pour un problème à 100 valeur, représente 4'950
estimations à fournir (33 minutes de calcul sur un IBM 7090), en
plus des valeurs de l'espérance du return et def la variance de la
distribution de probabilité du return pour chacune des valeurs. Le
principal problème qui se pose à ce propos ne réside pas tant
dans le nombre des estimations à fournir que dans la difficulté de
réaliser des estimations précises et surtout cohérentes. Ce problème
se pose de manière particulièrement aiguë lorsque l'analyste
anticipe un série de "discontinuités" qui lui
interdisent de procéder par extrapolation pure et simple des données
historiques.
Si l'on voulait que l'approche proposée
par Markowitz puisse entrer dans le domaine de l'application, il
fallait de toute évidence trouver le moyens d'alléger notablement
la procédure tout en perdant le moins possible de la rigueur de la
méthode.
En 1963, William Sharpe a proposé
une solution dont la caractéristique essentielle consiste à faire
l'hypothèse que les returns des diverses valeurs sont exclusivement
liés entre eux par leur commune relation avec un facteur de base
sous-jacent.
Ce hypothèse purement empirique
appelée "modèle à un indice" ou "modèle
unifactoriel" a revêtu par la suite une importance considérable,
car elle a été, comme on le verra dans les développements ultérieurs,
à la base de la théorie de la formation des prix des actifs
financiers dans un univers incertain.
En considérant la même hypothèse
que dans le modèle de Markowtiz, à savoir un portefeuille dont le
rendement est
défini par:

Sharpe suppose le rendement de
chaque actif i est donné par:

- sont
des estimateurs linéaires non biaisés des paramètres propres à
cette valeur.
- I
est le niveau d'un indice économique donné (indice boursier,
indice du produit national brut, indice des prix,…)
- une
variable aléatoire caractérisée par: ,
,
Quant au niveau de l'indice I,
il est définit par la relation:

où est
un paramètre, une
variable aléatoire caractérisée par ,
Dans ce cas:

où est
la composante spécifique du return, où n'interviennent que des
facteurs propres à i. est
la composantes systématique du return ou de liaison stable de
celui-ci à l'indice via le coefficient de régression (que
nous avons déjà défini précédemment - mais historiquement c'est
William Sharpe qui a introduit l'utilité du coefficient bêta).
Dès lors :

Soit:

Dans ce cas, comme :

Finalement:

De même:

Or, la variance d’une constante
(comme )
est égale à 0.
En outre, notons:

De plus on sait que:

Dès lors:

car 
Finalement:

Dans ce contexte le problème revient
toujours à maximiser la fonction économique Z:

Autrement écrit:

Le calcul de chacune des dérivées
partielles s’écrit alors:

soit sous forme matricielle:

La
résolution de ce système passe alors par l’inversion d’une matrice
beaucoup plus simple à inverser que précédemment. MODELE
DE BLACK & SCHOLES
C'est au génie
de trois célèbres mathématiciens que le marché des dérivés
doit son succès, grâce à la formule Black & Scholes conçue
dans les années 1970. Fischer Black, Myron Scholes et Robert Merton
sont les ancêtres d'une génération de produits dérivés
sophistiqués, donnant droit de cité à tout un lexique de termes
aussi exotiques que Butterflies, Rainbows, Knock-in, Knock-out,
Barrières, Swaps, Calls, Puts, Baskets, Swings. D'un millier
d'options échangées le jour de son ouverture en 1973, le marché
des options de Chicago en traitait un million chaque jour en 1995.
Le but des
des développements qui vont suivre n'est pas de prédire la valeur
des actions dans le temps car cela est impossible formellement à
cause du trop grand nombre de facteurs dont il faudrait prendre
compte. Nous allons dans ce qui va suivre, déterminer à partirs
d'éléments du passé quelle est la possible variance,
l'écart-type et la distribution de probabilité d'une action et non
son prix exact !
La modélisation
du cours des actions utilisée notamment dans le cadre de la détermination
de la principale formule de valorisation des options (Black &
Scholes) repose sur l’utilisation du calcul différentiel
stochastique.
L'approche
de Blach et Scholes suppose que l’évolution du
cours de l’action définit un mouvement brownien géométrique
(dans le sens que les mouvements possibles du prix tendent vers
l'infini) et que son rendement définit un processus de Wiener
généralisé (concept que nous allons définir un peu plus loin).
HypothesE
efficiente du marche
Le modèle de Black & Scholes se
base sur le postulat que le marché est "efficient".
Définition : un marché efficient
(efficient market hypothesis en anglais... - abrégée E.M.H) est un
marché où les prix reflètent complètement toute l'information
disponible. Ainsi, si le marché est efficient, il n'est pas
possible de faire des profits anormaux.
On peut distinguer trois types de
marché efficient qui sont fonction du type d'information
disponible:
1. L'hypothèse de marché efficient en
"forme faible" qui explicite que les prix reflètent toute
l'information contenue dans la série historique des prix
2. L'hypothèse de marché efficient
en "forme semi-forte" établit que les prix reflètent
toute l'information publique disponible.
3. L'hypothèse de marché efficient en
"forme forte" qui établit que toute l'information connue,
publique et privée, est reflétée dans les prix du marché.
Plusieurs études ont
essayé de tester l'hypothèse de l'efficience des marchés des
actifs. Pour tester la forme faible de l'hypothèse, on a utilisé
l'analyse des séries temporelles en testant spécifiquement
l'hypothèse d'une marche au hasard (mouvement brownien - nous y
reviendrons). Plus spécifiquement ces tests ont essayé de tester
si les accroissements des prix sont indépendants des accroissements
passés. Si l'hypothèse d'une marche au hasard est rejetée, alors
le marché n'est pas efficient, car les accroissements de prix passés
pourraient aider à anticiper les prix futur des actifs. L'évidence
empirique soutient l'hypothèse de marché efficient en forme
faible. Pour tester la forme semi-forte de l'hypothèse, on a évalué
la vitesse d'ajustement des prix de marché à l'arrivée de
nouvelle information; l'évidence en faveur d'un rapide ajustement
des prix de marché est dominante. La forme forte de l'hypothèse de
l'efficience des marchés, consiste à tester s'il est possible de
profiter sur la base d'information privilégiée (information
accessible à un petit groupe des agents économiques). Etant donné
qu'on ne peut pas identifier l'information non publique, un type de
test de forme forte considère l'examen de la performance
d'investissement des individus ou groupes qui pourraient avoir de
l'information privée. Elton et Gruber (1984) signalent que
l'analyse de la performance des fonds mutuels, après déduction des
coûts, soutient la forme forte de l'efficience.
Ceci implique dont
les hypothèses suivant pour résumer en gros :
- l'histoire passée
du cours de l'action est complétement réfléchie dans le prix
présent qui ne contient lui pas d'autres informations sur l'action
- le marché réponde
immédiatement à toute nouvelle information sur le prix d'une
action
Le paradoxe du
postulat des marchés efficients tient à ce que si chaque
investisseur pensait vraiment que le marché était parfaitement
efficient, alors personne n'étudierait les sociétés, leurs
bilans, etc. Il suffirait d'acheter de l'indice. En vérité, les
marchés efficient dépendent d'individus actifs sur le marché
parce qu'ils pensent que ce marché est "inefficient" et
qu'ils peuvent faire mieux que le marché !
Ce postulat est
source de beaucoup de débats dans le domaine...
Remarque : avec les
deux hypothèses précédement énononcées, tout changement
non-anticipé dans le prix de l'action est appelé un processus de
Markov.
Rappel : un processus
de Markov est un processus dont l'évolution future ne dépend
de son passé qu'à travers son état à l'instant. Or, le cours
d'une actionn'est vraisemblablement pas un processus de Markov :
la "mémoire" du processus est probablement plus longue
(par exemple une tendance saisonnière)
PROCESSUS
DE WIENER
Soit la
variation de la valeur d'une action sur un petit intervalle de temps noté
.
Nous posons que avec
:
et

où rappelons-le, est
la notation de la loi normale centrée réduite telle que nous
l'avons établi dans le chapitre de statistiques et probabilités de
la section d'arithmétique.
Il est alors possible de caractériser
à
l’aide de son espérance :

effectivement, rappelons-que pour la
loi normale centrée réduite nous avons : .
Nous pouvons également caractériser
à
l’aide de sa variance :

d'où :

effectivement, rappelons-que pour la
loi normale centrée réduite nous avons : .
Finalement :

La propriété qui vient d’être établie
reste valable pour un grand intervalle de temps noté correspondant
à petits
intervalles .
En d’autres termes .
Dans ce contexte, il convient de
remplacer par
.
Or :

Comme dans
l’hypothèse d’une évolution du cours sur un petit intervalle
de temps, il est possible de caractériser à
l’aide de son espérance et de son écart type :

Rappelons
la propriété démontrée de la variance :
Nous
retrouvons alors, pour un grand intervalle de temps :

Il est également
possible d’écrire que :

Si tend
vers 0 (ce qui revient à considérer une subdivision du temps en
intervalles extrêmement petits)
le cours de l’action subit sur la période un
nombre infiniment grand de variations. En d’autres termes, le
processue d’évolution du cours de l’action est continu, ce qui
conduit à remplacer
par ,
par
et
par
.
Dans ce cas, nous obtenons :

ce qui définit un "processus de
Wiener" (nous reviendrons là-dessus lorsque nous aurons
établi l'équation différentielle stochastique).
MOUVEMENT
BROWNIEN
Dans ce
cas, l’évolution du cours dépend non seulement d’un processus
aléatoire, mais également d’un paramètre de tendance centrale,
ou "drift" noté a ci-après :

avec toujours :
et

Sur un
petit intervalle de temps ,
le processus, en temps discret s’écrit bien évidemment :

Dans ce
cas, nous avons :

dans la
mesure où seule a
une composante aléatoire.
Ainsi :

Finalement :

En
subdivisant une période en
intervalles
de temps (soit
),
la variation du cours devient sur cette période :

Dès lors :

Finalement :

ou encore :

PROCESSUS
D'ITO
Considérons maintenant un processus
correspondant à une variation de en
temps continu définie par :

et étant
alors des fonctions des 2 variables et
.
Cette considération est ce que nous appelons un "processus
d'Ito".
Il est possible de calculer l’espérance
et la variance de exactement
de la même façon à celle que pour le processus de Wiener et nous
obtenons très facilement par analogie
:

Par conséquent
nous pouvons écrire :

où
correspondant au drift instantané et à
la variance instantanée.
Le "mouvement brownien géométrique"
qui permet de définit théoriquement la meilleure prédiction d'évolution
du rendement d’une action est un cas particulier de processus
d’Ito où nous supposons que :
et 
Dès lors nous pouvons écrire
l'expression du mouvement brownien géométrique de la valeur de
l'action noté :

Remarquess :
R1. Dans la littérature, le return est parfois
noté
(notation justifiée) sous la forme de "l'équation
différentielle stochastique" suivante :

où
est
bien évidemment le prix de l'action au temps .
Au cas où (processus
de Wiener, autrement dit la prix de l'action est parfaitement connue
à un temps donné), nous nous retrouvons avec une équation
différentielle (connue dans le domaine) que nous pouvons de suite résoudre :

R2. Dans la littérature financière,
est
appelé la "dérivation" et "la
volatilité".
Nous allons établir maintenant à
l'aide du "lemme d’Ito", qu'il est possible (ce qui
n'est pas une possibilité unique!) d’établir qu’un tel
processus peut définir une loi log-normale.
Le lemme d’Ito est établi à
partir de la formule de Taylor à 2 variables
et définie
par :

avec
à l'origine du mouvement brownien.
En considérant ,
et en prenant les termes que jusqu'au deuxième ordre (approximation
formelle périlleuse mais numériquement non obligatoire à
l'aide de la puissance de calcul des ordinateurs), nous avons :

Revenons maintenant à :

Elevons au carré, nous obtenons :
Or
:
et comme nous l'avons démontré en
probabilités et statistique:
Nous avons alors :
Donc :

Par ailleurs :

qui tendent tout deux vers 0 quand
tend vers 0.
Par conséquent :

En considérant une subdivision du
temps en intervalles extrêmement
petits qui implique ,
donc en se plaçant en temps continu (donc un modèle continu),
l’application de la formule de Taylor peut alors s'écrire:

Remarque : comparer la forme de la
dernière égalité à la relation 
Si nous observons que le return suit une loi du type :

Dès lors :

Dans ce cas :

En
revenant à l’hypothèse de mouvement brownien géométrique, nous
savons que nous devons considérer que :
et

Nous avons donc :

et nous obtenons finalement
l'équation différentielle stochastique à coefficient constants :

Remarque : se rappeler que nous somme
partis de la relation 
définit
alors un mouvement brownien avec drift particulier dont nous pouvons
maintenant mesurer les paramètres (c'est ce que nous voulions obtenir). Par
conséquent, les résultats que nous avions obtenu pour le mouvement
brownien peuvent êtres récupérés et nous permettent d'écrire :

ce qui
revient dire que suit
une loi log-normale de paramètres
et .
Nous avons
donc obtenu une formulation (sous forme de fonction de distribution
probabiliste) d'une variation temporelle et du return intrinsèque
d'une action qui peut être utilisé à des fins décisionnelles
d'investissements sur une prévision temporelle donnée (nous
devions absolument éliminer la variable intrinsèque des
paramètres de la fonction de distribution puisque cette dernière
est en pratique impossible à déterminer à cause du trop grand
nombre de facteurs du marché et qu'elle est justement… la valeur
que l'on cherchait à déterminer).
Critique : deux prétentions de la
formule de Black-Scholes sont que le est
une variable aléatoire normalement distribuée et que les prix de
l’action (Stock) ne s'affectent pas avec le temps. Cependant, un
des propriétés principales des données de série chronologique
(time-series data) est justement que la variance est auto-régressive
(autrement dit : "corrélée").
Il existe d'auters modèles que le
log-normale mais celle-ci de par sa facilité est la plus répandue.
Il faut cependant encourager d'autres méthodes plus généraliste,
numériques et d'autres modèles que ne manqueront pas de
développer des mathématiciens.
EQUATION
DE BLACK AND SCHOLES
Nous avons obtenu lors des développements
précédents, sous la contrainte d'une loi log-normale et d'un
mouvement brownien, l'équation différentielle suivante pour la
marche aléatoire de la valeur de l'action :

Si nous construisons maintenant un
portefeuille consistant en une option et un nombre d'actions
sous-tendantes. La valeur du portefeuille est alors exprimée par :

Le différentiel temporel du
portefeuille s'écrit alors :

Vous remarquerez que nous supposons
constant (et négatif) le nombre durant
le différentiel de temps.
En réunissant les relations précédentes
et (nous adoptons ici la notation traditionnelle usitée dans le
domaine de l'économétrie où) :

nous trouvons pour la valeur du
portefeuille l'équation différentielle suivante :
Considérons maintenant que est
lié par la relation de dépendance spéculative (dont nous prenons
la valeur entière) :
Nous pouvons alors écrire :
Or, nous avons également :

En substituant maintenant le deux
relations :
dans :
Nous obtenons :
qui
n'est d'autre que l'équation différentielle partielle de Black
& Scholes.
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