DYNAMIQUE DES POPULATIONS | THÉORIE
DES JEUX ET DE LA DÉCISION | ÉCONOMIE
TECHNIQUES DE GESTION | MUSIQUE MATHÉMATIQUE
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LISTE DES SUJETS TRAITÉS SUR CETTE PAGE
L'économie,
que nous assimilons sur ce site au domaine englobant la "théorie
des biens", la "mathématique
financière", "l'analyse
financière", la "théorie
des portefeuilles",
a pour objectif de tenter de régler,
de modéliser et de déterminer les origines, la
dynamique et les optimums des prix de biens d'échanges
ou valeurs "d'agents
économiques" (acteurs du marché) en compétition
rationnelle selon des modèles théoriques statistiques
(simplifiés et idéalisés...) de marchés.
La profession étant majoritairement occupée par
des anglo-saxons, nous indiquerons quand cela sera nécessaire
les termes anglophones d'usage dans le domaine.
CONCEPTS
Un agent (économique) pour vivre va devoir satisfaire
deux types de besoins qui peuvent exiger pour leur obtention
un ou des échanges:
1. L'ensemble des "besoins
primaires" (finis et dénombrables) ou physiologiques
2. L'ensemble des "besoins
secondaires" (qui ne sont pas vitaux et non nécessairement
finis et dénombrables)
et qui sont subjectivement propres à tout individu (et pas que
humain non plus!)
Remarque: Les besoins secondaires sont très difficiles à
définir et à mesurer mais si nous raisonnons en des
termes ensemblistes, nous pouvons simplement dire qu'est "besoin
secondaire" tout ce qui est exclu de l'ensemble des
besoins primaires  .
Définitions:
D1. Nous disons qu'un besoin
est un "besoin économique" quand
il concerne un "bien
rare" dont l'obtention exige un à plusieurs échanges.
Ils s'opposent aux "biens
libres" qui
sont des biens disponibles à
tous en abondance, aucun travail (typiquement...) n'étant
supposé nécessaire
pour en bénéficier.
La quantité importante
de biens nous oblige à les classifier de la manière
suivante:
C1. "Biens
matériels"
qui ont une réalité physique, palpable et qui
peuvent être stockés.
C2. "Biens
intermédiaires"
ou "services" dont
la production et la consommation sont simultanés.
C3. "Biens virtuels" qui
n'ont qu'une existence mathématique et souvent limitée
dans le temps.
D2. Un "marché"
est un système constitué par la rencontre entre une
offre et une demande qui porte sur un bien donné.
In extenso nous sommes amenés
à énoncer les postulats suivants:
P1. Le marché est assimilé
à un système isolé et isotrope
P2. Tout agent actif est rationnel et en compétition
P3. Tout agent respecte les règles du marché D3. La "microéconomie" est
la branche de l'économie
qui analyse le comportement économique au niveau d'entités
individuelles telles qu'un consommateur ou une entreprise. Les
consommateurs sont considérés comme des offreurs
de travail et demandeurs de produits finis. Les firmes sont, quant à elles,
des demandeuses de travail et des offreuses de produits.
D4. La "macroéconomie"
est l'approche théorique
qui étudie
l'économie à travers les relations existant entre
les grands agrégats économiques: le revenu, l'investissement,
la consommation, le taux de chômage, l'inflation, etc.
MICROÉCONOMIE
Définition: La "valeur
d'échange"
d'un produit précise pour chaque bien la
quantité
des autres biens qui lui est équivalente. Usuellement, nous
considérons que le "prix" (ou "monnaie") P est
la forme monétaire de la valeur d'échange (nous
reviendrons sur le concept de la monnaie plus tard).
Remarque: Le "prix" est
un paramètre auquel s'intéresse l'économie.
Tout bien matériel ou ressource humaine ainsi qu'une
monnaie donnée ont un prix dont il faut déterminer
la valeur (relative) soit de manière empirique soit avec
des modèles
mathématiques statistiques plus ou moins complexes.
Il existe différents
types de prix dont voici un échantillon dans l'ordre d'un
processus économique classique (les
définitions
sont propres à ce site!):
D1. Le "prix de fabrication"
d'un
bien au temps t est déterminé par la somme
des charges directes (mais pas forcément constantes...!)
de fabrication au même temps t (salaires, matières
premières,
machines, licences, brevets,...):
(66.1)
D2. Le "prix d'usine"
d'un
bien au temps t est la somme du prix de fabrication augmenté des
charges indirectes au
même temps t (taxes, impôts, frais administratifs,
frais de stockage, publicitaires, etc.). Afin de pouvoir modéliser
un tant soit peu ce prix de manière théorique, nous
allons supposer que le marché est à "flux tendu" ou à l'équilibre
si vous préférez (nous verrons plus loin qu'il s'agit
implicitement de la loi de Say). En d'autres termes, les biens
sont
fabriqués directement en fonction de la demande, sans
stockage et sans intervalle de temps entre la mise sur le marché et
la vente (c'est une approximation grossière mais nous y
sommes contraints). Dès lors:
(66.2)
D3. Le "prix de vente net"
d'un
bien au temps t (ou vu de l'acheteur: le "prix
d'achat net" )
est le prix d'usine au même temps t augmenté de
la "marge
sécuritaire" (appelée aussi "bénéfice
brut" ou encore "marge bénéficiaire") de
l'usine tel que:
(66.3)
Remarque: Le bénéfice brut sera investi
dans de multiples domaines par le fabricant (recherche et développement,
redistribution aux investisseurs, etc.) et le solde doit permettre
de se protéger
contre les différentes fluctuations directes du marché,
c'est-à-dire: les salaires, les taxes, les prix des matières
premières, imprévus.
Nous pouvons alors envisager
au moins deux cas de figure triviaux:
1. Le bénéfice
brut est plus grand que la somme des charges générales
et charges non prévues (il y aura donc un bénéfice
net)
2. Le bénéfice
brut est plus petit que les charges générales (il
y aura donc un déficit ou perte nette)
De ce qui a été
défini précédemment il découle trivialement
que:
D4. Le "bénéfice net"
est
donné par la partie de la marge sécuritaire qui
était prévue pour une période et qui finalement
n'a pas été utilisée par les charges imprévues
durant
cette période telle que:
(66.4)
Remarque: Si les ventes sont supérieures aux prévisions
et que des quotes-parts de charges générales et
imprévues
ont été comptées aux clients, nous parlons
alors pour ce supplément imprévu de "boni
de suractivité" ce qui augmente bien évidemment
le bénéfice net prévu. Dans le cas contraire,
nous parlons de "coût d'inactivité
partielle", ce qui diminue bien évidemment le bénéfice
net espéré. Ce sont des notions très importantes
dans le cadre de l'estimation de projets en entreprise.
D5. Le "prix d'appel"
au temps t est le prix d'usine multiplié par
un facteur
sentimental et artistique (mode, ragots, raisons subjectives, etc.)
appelé aussi parfois "indice
I.G.P." (pour "Indice Gros Pipeau...).
Ce facteur peut être
quantifié statistiquement à
partir de l'unicité du bien, de la durée d'existence
de celui-ci, du nombre d'acheteurs potentiels et ceci tant que
personne
n'intervient de manière à en modifier l'original
après
sa fabrication. Nous avons dès lors:
(66.5)
D6. Le "prix de vente brut"
au
temps t ou vu de l'acheteur le "prix
d'achat brut" est
le prix d'appel augmenté de la marge bénéficiaire
du vendeur (intermédiaire entre l'usine et l'acheteur)
plus les frais généraux de vente .
La marge du vendeur peut-être incluse dans un premier
temps dans les charges directes mais les frais généraux
ne sont pas déterministes mis à part dans un
marché
à flux tendu où il n'y en a pas (de frais généraux...)
et comme nous avons fait l'hypothèse du marché à flux tendu,
nous avons alors:
(66.6)
Remarque: Le prix d'achat brut est aussi parfois appelé
"prix catalogue".
D7. Le "prix de revient"
au
temps t est le prix de vente brut (ou d'achat selon
le point de vue) diminué des
différentes déductions D (étant
une valeur négative) possibles
ou obligatoires faites
par le vendeur tel que:
(66.7)
Les agents du
marché d'échange de biens admettent parfois une réduction
sur le prix catalogue. Les réductions existent principalement
sous deux formes connues:
1. La "remise" R qui
est une bonification de prix accordée (valeur négative)
soit à un
agent demandeur qui achète
un bien par fortes quantités N soit à un
détaillant
auquel est facturé un article de marque au prix de vente
imposé par le fabricant (facteur stratégique commercial,
promotion). La remise dépend donc du temps t et de
la quantité N achetée ou commandée.
2. "L'escompte" ou "ristourne"
E qui est une déduction au temps t consentie à l'agent
demandeur pour paiement au comptant ou pour règlement anticipé
ou encore pour paiement à une époque convenue (nous
y reviendrons formellement lors de notre étude de l'intérêt
simple en calcul actuariel plus loin).
Dans le cas le plus général
qui soit nous parlerons à un temps t donné de "prix
d'exercice"
(ou "prix
facturé") auquel le bien peut être acheté
ou vendu tel que:
(66.8)
Remarque: L'ensemble des termes de ces expressions prennent généralement
leurs valeurs dans  ...
Les facteurs à prendre
en compte lors de l'élaboration d'une politique de prix sont
synthétisés de manière non exhaustive dans
le diagramme suivant:

Figure: 66.1 - Résumé schématique simplifié pour l'élaboration d'une politique de prix
D1. La "propension à
consommer"
est la part du revenu R d'un agent qui est
consacrée à la consommation d'un montant C (consommation
primaire et secondaire):
(66.9)
D2. La différence
entre la dépense de consommation et le revenu est définie
comme étant une "épargne" alors
que les cotisations et prestations sur les revenus représentent
des
"transferts sociaux":
(66.10)
D3. "L'élasticité-revenu"
est égale au rapport de la variation de la consommation
sur la variation du revenu:
(66.11)
La notion d'élasticité-revenu
permet de classer les biens de la manière suivante:
1. "Biens inférieurs":
qui sont les biens de consommation dont l'élasticité
par rapport au revenu est est négative et donc
dont la consommation diminue avec l'augmentation du revenu tel
que
(le pain, la farine,...)
2. "Biens supérieurs":
qui sont les biens de consommation de luxe dont l'élasticité
par rapport au revenu est positive et donc dont la consommation
augmente avec une augmentation du revenu tel que
(la santé, loisirs,...)
3. "Biens normaux": qui
sont les biens neutres et dont le coefficient d'élasticité
par rapport au revenu est un peu différent de 0 tel que .
D4. "L'élasticité-prix"
est égale au rapport de la variation de la quantité
de demande d'un bien sur la variation de son prix et est donnée
par:
(66.12)
Remarque: Une demande est dite "sensible
au prix" lorsque le pourcentage de variation de la quantité
demandée est supérieur au pourcentage de variation
de prix. Dans le cas contraire, nous parlons de demande "rigide
au prix".
D5. Un "investissement" I est
l'opération réalisée par un agent économique
dont l'objectif est d'obtenir des biens de production en échange.
D6. La "transaction"
T est l'échange d'une quantité de
biens à un
prix déterminé entre un "vendeur" et
un
"acheteur". Elle se conclut
sur le marché dont
la forme est déterminée par le nombre d'agents économiques
qui y interviennent ce qui détermine la "concurrence".
Le tableau ci-dessous présente
les différentes formes du marché:
Demandeurs |
Offreurs |
multitude |
quelques-uns |
un
seul |
multitude |
concurrence
parfaite |
oligopole |
monopole |
quelques-uns |
oligopsone |
oligopole
bilatéral |
monopole
contrarié |
un seul |
monopsone |
monopsone
contrarié |
monopole
bilatéral |
Tableau: 66.1
- Différentes formes du marché de la concurrence
Une autre typologie des marchés
peut être effectuée grâce à deux notions:
la notion "concurrentielle" et la notion "d'état
de la demande" qui se traduisent de la manière suivante:
Demande |
Pression
concurrentielle |
Élevée |
Faible |
Stable |
marché
fermé |
marché
rigide |
Instable |
marché
compétitif |
marché
ouvert |
Tableau: 66.2
- Typologie des marchés
La concurrence est qualifiée
de "concurrence pure" (CPP: concurrence pure et parfaite)
si elle répond aux cinq hypothèses suivantes:
H1. Atomicité: Acheteurs
et vendeurs sont nombreux au point que nul ne peut à lui
seul influencer les prix.
H2. Homogénéité
(postulat d'homogénéité): Les produits échangés
sont identiques et substituables les uns aux autres. Ils permettent
de
satisfaire un même besoin.
H3. Libre entrée:
Il n'existe aucune entrave à l'entrée et à
la sortie de nouveaux agents.
H4. Libre déplacement: Les agents économiques peuvent
se déplacer librement.
H5. Information parfaite: Tout le monde connaît en même temps et gratuitement
toutes les quantités offertes et demandées par tous
les agents aux prix différents.
Ces hypothèses étant données, revenons-en à nos définitions car
nous n'avions pas terminé...
D7. Les "soldes
intermédiaires de gestion" (S.I.G.) sont des
parties du résultat global d'une période d'activité de
marché qui
sont significatives pour l'analyste financier. Il en existe de
multiples dont les définitions découlent d'opérations
algébriques élémentaires
sur les concepts définis précédemment:
- La "marge commerciale"
qui est la différence entre le produit des ventes de marchandises
et le coût d'achat des marchandises vendues (la marge commerciale
est spécifique aux activités de négoce,
c'est-à-dire
aux entreprises ayant une activité de distribution).
- La "production de l'exercice"
qui est la somme des productions vendues, stockées et immobilisées
(la production de l'exercice est spécifique aux activités
de production, c'est-à-dire aux entreprises ayant une
activité
industrielle).
- La "marge brute" qui est
la différence entre le produit retiré de la vente
de l'exercice et les achats
consommés de matières premières
- Le "chiffre d'affaires"
qui est la somme des produits des ventes de marchandises et des
ventes de biens et de services.
- La "valeur ajoutée" (V.A.)
qui est définie
comme la différence entre
la production de l'exercice et la consommation intermédiaire
par les agents (le gestionnaire la considère comme la richesse
créée résultant de l'activité réelle
de l'entreprise et la V.A. est comme nous l'avons vu d'importance
nationale aussi car elle constitue un agrégat).
- "L'excédent brut
d'exploitation", ou E.B.E., est le résultat de l'activité
courante de l'entreprise et est défini comme étant:
(66.13)
- Le "résultat d'exploitation" (R.E.)
est l'enrichissement (ou l'appauvrissement) net généré
par l'exploitation. Il prend en compte l'ensemble des produits
et charges d'exploitation, notamment les amortissements, provisions,
reprises et transferts de charges:
(66.14)
COÛT MOYEN ET MARGINAL
Introduisons ce sujet directement par un exemple:
Supposons qu'un
cuisinier du dimanche (et économiste)
invite ses amis à sa table et se propose de leur faire une
salade de tomates. Il évalue le travail qu'il aura à faire
et il chiffre ce travail en valeur monétaire. Il considère
qu'une minute de son temps passée à la préparation de la
salade correspond à une
dépense
de 1.-
Donc les données sont:
- Acheter des tomates à 1.- l'unité
- Préparer la salade en 15 minutes donc 15.-
Si chacun de ses amis est rassasié avec une seule tomate,
préparer
son dîner pour 5 amis (lui ne mangeant pas) lui coûtera au total:
CT = 5.- + 15.- = 20.-
(66.15)
où contrairement aux calculs de la physique au sens large,
l'homogénéisation
des unités passe au second plan...
Mathématiquement, la "fonction
de coût total" sera de la forme
suivante si nous notons q le nombre d'amis (dans la pratique,
il s'agit souvent d'une fonction polynômiale strictement
croissante):
(66.16)
Le "coût moyen" ou "fonction
de coût moyen" pour chaque invité est de 20.-
divisé par
5 soit 4.-. Ce qui correspond à:
(66.17)
qui n'est donc pas une fonction nécessairement croissante.
Remarque: Selon les ouvrages (et auteurs), le coût moyen est
noté avec un m minuscule ou M majuscule
et le coût marginal aussi.
S'il en invite un sixième, le coût total sera de 21.-.
En effet le temps de préparation restera, du moins nous
le supposerons..., constant. Dans ce cas, le coût marginal du sixième
invité est
de:
(21.-)-(20.-)=1.-
(66.18)
alors que le coût moyen pour l'ensemble des invités est alors
de:
21.-/6=3.5.-
(66.19)
Nous remarquons donc dans cette situation que le coût moyen baisse
indéfiniment tant que le nombre d'invités augmente.
Cet exemple permet d'illustrer les rendements d'échelle
et montre que nous avons souvent intérêt à augmenter
la production pour réduire
le coût moyen de production (mais cela ne signifie pas pour autant
que notre cuisinier du dimanche va apprécier le raisonnement
lorsqu'il va arriver à sa limite physique...).
De plus, il ne s'agit cependant pas d'une règle générale!
En effet, si le saladier de notre économiste ne peut contenir
que 6 tomates, le 7ème invité va l'obliger à préparer
un deuxième saladier.
Dans ce cas, la variation du marginal sera supérieure au
coût
moyen préalable.
Il faut aussi savoir que dans la réalité la fonction
de coût total est rarement une fonction continue (car il
faut acheter des machines ou engager du personnel par palier de
quantités) et
de plus c'est le marché qui dicte les quantités à une
usine et pas l'inverse.
Définition: Mathématiquement,
le "coût marginal" est défini
par la variation de la fonction coût total ,
par rapport à la quantité produite q:
(66.20)
ou si la quantité est dérivable (de toute façon
en économie, même si la quantité n'est pas
continue on en fait abstraction...):
(66.21)
Le coût marginal correspond ainsi au coût de la production d'une
unité supplémentaire. En pratique, on s'intéresse plutôt au coût
d'une série supplémentaire.
De plus, le lecteur remarquera que comme le coût total
est une fonction strictement croissante, le coût marginal
est aussi une fonction strictement croissante.
Remarque: Si le coût
marginal augmente quand la quantité augmente, nous disons
que les rendements sont décroissants.
À l'opposé, ceux-ci sont croissants si le coût marginal
est décroissant lorsque la quantité augmente. En
effet, dans l'industrie notamment, on lance plutôt une série
supplémentaire
qu'une unité supplémentaire.
Démontrons maintenant que si le coût moyen passe par un
extremum, le coût marginal lui est égal en ce point. Nous
appelons cette situation particulière un "optimum
technique".
Rappelons au préalable que si une fonction continue
et dérivable f(x)
a un minimum (ou un maximum), sa dérivée en ce point
s'annule (cf. chapitre de Calcul Différentiel
Et Intégral).
Appliquons cela au coût moyen .
Mais rappelons au préalable que (cf.
chapitre de Calcul Différentiel Et Intégral):
(66.22)
Nous avons donc si la dérivée du coût moyen
est nulle:
(66.23)
Il s'agit donc de la dérivée du rapport de deux fonctions. Donc:
(66.24)
D'où nous déduisons:
(66.25)
Soit:
(66.26)
Ce qui nous dit déjà que dans cette situation, le coût marginal
est égal au coût moyen (nous retrouvons la définition de chacun
des coûts respectivement à gauche et droite de l'égalité).
En d'autres termes, là où le coût moyen
atteint un optimum (minimum dans le cas qui nous intéresse),
alors le coût marginal égale le coût moyen.
Exemple:
Une usine a calculé que le coût de production de q unités
d'un produit peut être modélisé par la fonction
suivante dans les limites des rendements des machines et de la
main d'oeuvre dont elle
dispose:
(66.27)
Calculons le coût, le coût moyen et le coût marginal
de la production de 1'000, 2'000 et 3'000 unités pour l'exemple.
Nous avons alors les informations suivantes:
(66.28)
Nous avons alors:
Quantité
|
Coût
Total
|
Coût
moyen
|
Coût
marginal
|
1'000
|
5'600
|
5.60
|
4.00
|
2'000
|
10'600
|
5.30
|
6.00
|
3'000
|
17'600
|
5.87
|
8.00
|
Tableau: 66.3 - Différents coûts
Et pour que le coût moyen soit le plus faible
possible, il faut que le coût marginal soit égal au
coût moyen:
(66.29)
Nous en déduisons:
(66.30)
En injectant cette valeur dans la fonction de coût total,
nous en déduisons que le coût moyen minimum s'élève à 5.22.
Les économistes d'entreprises définissent ensuite
une fonction de prix indépendante de la fonction de coût et en
déduisent des recettes. Mais
de mon expérience personnelle (qui n'attend que d'être éclairée),
c'est n'importe quoi! D'abord parce que la fonction de prix est obligatoirement
dépendante
du coût, deuxièmement parce qu'en tant que consultant je n'ai
jamais (j'insiste sur le "jamais") vu un économiste d'entreprise
faire les calculs susmentionnés
tellement la réalité est plus complexe.
Dans la réalité, on fait des simulations de Monte-Carlo
(je le sais puisque j'interviens pour des grandes multinationales) qui permettent
non seulement de travailler en avenir incertain et sur des étendues
de quantités,
mais qui peuvent aussi prendre en compte des fonctions non continues! Pour
plus d'informations sur la modélisation de Monte-Carlo, le lecteur pourra
se référer au chapitre de Méthodes Numériques.
MACROÉCONOMIE
Définition: Les "agrégats"
sont des grandeurs synthétiques élaborées
par les nations pour leur comptabilité nationale et qui
mesurent le résultat de l'ensemble de leur économie.
Les principaux agrégats sont définis par:
D1. Le "produit intérieur
brut" (P.I.B.) qui a pour rôle de mesurer la
production nationale (considérée comme isolée),
c'est-à-dire
de l'ensemble des valeurs des biens et services produits au cours
d'une période donnée (le terme "Brut" indique
que la valeur du P.I.B n'est pas déduite des différentes
taxes existantes sur les productions).
D2. Le "revenu national" (R.N.)
qui a pour rôle de mesurer l'ensemble des revenus
perçus par les agents économiques.
D3. La "consommation"
(C) qui a pour rôle de représenter la valeur des biens
et services utilisés pour la satisfaction directe des besoins.
D4. La "formation brute
de capital fixe" (F.B.C.F.) qui a pour rôle de
représenter
les investissements.
D5. La "valeur ajoutée" (V.A.J.)
d'une entreprise qui a pour rôle de représenter
la différence entre la valeur des biens et services produits
par celle-ci avec la valeur des biens et services utilisés
pour produire ces mêmes biens et services.
D6. Le "produit national brut"
(P.N.B.) qui a pour rôle de mesurer la production nationale
(comme le P.I.B.) et de prendre en compte les revenus du reste
du monde.
En d'autres termes, le P.N.B est le P.I.B. auquel nous sommons
les capitaux en provenance de l'extérieur et auquel
on soustrait les capitaux versés à l'extérieur.
Remarque: Inutile de parler du concept d'inflation qui
ne veut rien dire et dont nous ne retrouvons de définition
mathématique
rigoureuse nulle part! À ce jour ce terme et le chiffre
qui lui est
associé ne veulent rien dire.
MODÈLE DE COBB-DOUGLAS
En 1928, Charles Cobb et Paul Douglas ont publié une étude
dans laquelle apparaissait une modélisation de la croissance
de l'économie
américaine entre 1899 et 1922. Ils y avaient adopté une
vue simplifiée
de l'économie selon laquelle la quantité produite
n'est fonction que de la quantité de travail réalisé et
du montant des capitaux investis.
Malgré que beaucoup d'autres facteurs affectent les performances économiques,
leur modèle s'est avéré remarquablement précis.
La fonction qu'ils ont employé pour modéliser la
production était de la forme:
(66.31)
où P est la production totale (la valeur monétaire de
tous les biens produits en un an), L la quantité de travail
(le nombre total d'heures de travail prestées en un an) et K la
quantité de capital investi (la valeur monétaire de toutes les
machines, équipements et bâtiments).
Bien que ce modèle ait été appliqué en
premier lieu à l'économie,
on le retrouve dans de nombreux articles scientifiques de biologie
ou de ressources humaines. Il nous a semblé pertinent de
montrer en détail (puisque c'est le but du site) d'où vient
cette étrange
fonction car le démarche est relativement géniale.
D'abord, si nous avons une fonction de deux variables P(L,K),
la dérivée partielle indique
le taux de variation de la production par rapport à la quantité de
main d'oeuvre seule. C'est ce que les économistes appellent
la "production
marginale par rapport au travail" ou la "productivité marginale
du travail". De même la dérivée partielle indique
le taux de variation de la production par rapport au capital et
est appelée la "productivité marginale du capital".
En ces termes, les hypothèses de Cobb et Douglas (à confronter
aux mesures historiques et à adapter à ces mêmes mesures au cas
par cas) s'énoncent comme suit:
H1. Sans travail L ou sans capital K pas de production
H2. La productivité marginale du travail est proportionnelle à la
quantité produite P par unité de
travail L
H3. La productivité marginale du capital est proportionnelle à la
quantité produite P par unité de capital K
Vu que la production par unité de travail est le rapport P/L,
l'hypothèse 2 s'écrit:
(66.32)
pour une certaine constante .
Au cas où le capital investi K est constant ( ),
l'équation aux dérivées partielles devient une équation différentielle
ordinaire:
(66.33)
Ce qui nous donne:
(66.34)
Et donc la résolution de cette équation différentielle donne:
(66.35)
D'où:
(66.36)
car comme nous avons fixé K il va de soi que la
constante dépend de .
En procédant de même pour l'hypothèse 3:
(66.37)
Il vient:
(66.38)
Donc nous avons au final:
(66.39)
et en identifiant terme à terme, nous avons immédiatement:
(66.40)
Observons ce qu'implique cette dernière relation si le capital
et le travail sont tous les deux multipliés par un facteur m:
(66.41)
Si nous imposons:
(66.42)
alors la production est elle aussi multipliée par le même
facteur m.
Et nous nous retrouvons dans une hypothèse de proportionnalité de
la production ce qui semblait cohérent à Cobb
et Douglas. Dès
lors:
(66.43)
Les données économiques exploitées par Cobb
et Douglas sont celles de la table ci-dessous publiées par
le gouvernement des États-Unis d'Amérique:
Année
|
P
|
L
|
K
|
1899
|
100
|
100
|
100
|
1900
|
101
|
105
|
107
|
1901
|
112
|
110
|
114
|
1902
|
122
|
117
|
122
|
1903
|
124
|
122
|
131
|
1904
|
122
|
121
|
138
|
1905
|
143
|
125
|
149
|
1906
|
152
|
134
|
163
|
1907
|
151
|
140
|
176
|
1908
|
126
|
123
|
185
|
1909
|
155
|
143
|
198
|
1910
|
159
|
147
|
208
|
1911
|
153
|
148
|
216
|
1912
|
177
|
155
|
226
|
1913
|
184
|
156
|
236
|
1914
|
169
|
152
|
244
|
1915
|
189
|
156
|
236
|
1916
|
225
|
183
|
298
|
1917
|
227
|
198
|
335
|
1918
|
223
|
201
|
366
|
1919
|
218
|
196
|
387
|
1920
|
231
|
194
|
407
|
1921
|
179
|
146
|
417
|
1922
|
240
|
161
|
431
|
Tableau: 66.4 - Données U.S. en % utilisées par Cobb et Douglas
Ils prirent délibérément l'année 1899 comme base, c'est-à-dire
qu'ils attribuèrent le niveau 100 à chacun des facteurs et exprimèrent
les valeurs des autres années en pourcentage de cette année-là.
Pour déterminer les coefficients de Cobb-Douglas, il s'agit de
faire une régression linéaire par la méthode des moindres carrés
(cf. chapitre de Méthodes Numériques).
Si nous prenons le logarithme:
(66.44)
et après réarrangement, toujours en utilisant les propriétés
des logarithmes (cf. chapitre d'Analyse Fonctionnelle):
(66.45)
En posant:
(66.46)
Nous nous retrouvons simplement avec une fonction affine:
(66.47)
Il suffit alors d'adapter le tableau, de l'injecter dans un tableur
ou logiciel de statistique, pour obtenir (cf.
chapitre de Méthodes Numériques):
(66.48)
Donc:
(66.49)
En testant par rapport aux données du tableau il vient:
(66.50)
Donc nous voyons que la modèle est... un modèle... avec une
certaine marge d'erreur.
MODÈLE
MONÉTAIRE
Pour construire
un modèle monétaire nous ferons l'hypothèse
que "l'utilité
monnaie" peut être définie a priori par trois propriétés:
P1. Unité
de compte
P2. Moyen
de paiement (intermédiaire d'échange)
P3. Réserve
de valeur
Cette
démarche de description est cependant insuffisante pour
l'analyse mathématique: il faut un système explicatif
complet, car, ici, nous ne faisons que constater, sans rien de
plus. Il faut donc établir
le lien entre la monnaie et la théorie de la valeur.
Mise à
part la représentation valeur que représente la monnaie,
celle-ci dérive son utilité des biens qu'elle permet
d'obtenir dans l'échange.
C'est ce que nous nommons "l'utilité dérivée".
Notons
l'offre de monnaie disponible d'un marché .
Elle dépend donc de la quantité totale existante
de monnaie moins
les "encaisses" e conservées
par les agents économiques (qui ont échangé des
biens contre de la monnaie). Nous pouvons alors écrire
la relation suivante nommée
"offre de monnaie selon Walras":
(66.51)
Cette
encaisse est aussi celle des ménages d'une certaine manière et est
une demande réelle de biens, qui peut s'exprimer nécessairement
sous forme monétaire.
Remarque: Si les gens savaient réellement
comment le processus de création monétaire moderne
fonctionne (celui utilisé depuis que la majorité des
États
à travers le monde autorisent les banques
à créer de "l'argent
dette" - c'est-à-dire de créer de l'argent à partir
d'une promesse de remboursement de dette) le système
ne tiendrait pas longtemps. Par ailleurs, le système contemporain
est en réalité relativement fragile et vicieux (il
va probablement droit vers le mur).
Des agents
de vente, à l'occasion de la vente de leurs biens, désirent
a priori encaisser une certaine somme de monnaie
contre la vente de ces biens, somme notée et
appelée "encaisse de monnaie
désirée".
Nous exprimons cette encaisse de monnaie désirée
en "numéraire" et
pour ce, nous introduisons alors un prix de la monnaie en numéraire.
L'encaisse désirée s'écrit alors
par rapport à la totalité des encaisses du marché.
Le
numéraire
sert lui à exprimer les prix relatifs pour l'équilibre
général.
Il y a une encaisse désirée de la part des agents
pour la réalisation
de l'équilibre général. Ce sont en fait des
biens réels sous forme
monétaire:
(66.52)
où est
le "prix de la monnaie en numéraire" (facteur
variable au cours du temps et qui amène dans un marché qui
n'est pas à flux tendu à faire de la spéculation).
Dans un marché à flux tendu,
sera toujours supposé égal à l'unité.
Nous pouvons alors écrire pour différents numéraires:
(66.53)
Remarque: Dans un marché isotrope à monnaie unique
cette relation n'aurait pas besoin d'être écrite.
L'encaisse désirée
peut alors s'exprimer en utilisant la relation:
(66.54)
Revenons,
à
mais cette fois-ci vu du côté des entreprises. Elles
ont besoin de monnaie pour effectuer les paiements et fonctionner
(salaires,
investissements, etc.) et l'encaisse désirée de
l'ensemble de ces entreprises est nécessairement dans un
cas idéal
égale à l'ensemble de la monnaie disponible sur le
marché tel que:
(66.55)
puisque
les entreprises vendent des biens sur les encaisses des agents (moins
les marges) du marché économique.
Hypothèse: La dernière relation suppose que le prix
de vente des marchandises tend à être égal à leur
prix de revient
Remarque: Cette relation signifie aussi que toute l'offre
est satisfaite uniquement par la demande des agents et que l'encaisse
précédemment
citée n'est constituée que de biens hors entreprises.
Cela correspond
également à une certaine quantité de biens
puisqu'il s'agit de proposer des biens pour se procurer de la
monnaie (vu des entreprises).
Nous pouvons donc écrire:
(66.56)
Mais comme
les biens du marché (en possession des agents économiques)
doivent également être renouvelés les entreprises
ont finalement comme quantité de monnaie totale potentielle
disponible sur le marché:
(66.57)
La
somme entre crochets correspond donc à l'ensemble de la
monnaie disponible sur le marché sous forme de biens des
ménages et des
encaisses potentielles sous la restriction de biens ayant un prix
de la monnaie en numéraire global
identique. C'est restrictif comme modèle
mais suffisant dans le cadre de la détermination du prix
d'un type de bien.
Nous
notons alors par définition:
(66.58)
où:
(66.59)
Nous avons donc in extenso:
(66.60)
La première
relation encadrée exprime la "théorie quantitative de
la monnaie selon Walras".
Passons
à l'examen du modèle qui est fondé sur l'association des trois éléments
(dont certains ont déjà été énoncés
plus haut) suivants:
- La "loi
de Say": Il ne peut y avoir de déséquilibre
durable sur les marchés et la loi de l'offre et de
la demande réalise une régulation spontanée
et automatique de l'activité économique
- La C.P.P.: La concurrence est pure et parfaite (voir tableau
plus haut)
- La "loi
de Walras": La valeur totale des offres étant
identique à
la valeur totale des demandes, si l'équilibre entre offre
et demande est réalisé sur n-1
marchés alors il est réalisé sur le n-nième
marché.
Ainsi, l'objectif de Walras
est de répondre à la question de savoir s'il existe
un système de prix qui assure l'équilibre entre
l'offre et la demande sur tous les marchés. Cette question
est importante, car de sa réponse dépend la capacité du
marché
à assurer l'allocation des ressources de façon efficace.
Au vu de ce qui précède, le lecteur aura remarqué
que le
modèle de Walras considère que la monnaie est neutre
en ce sens que la quantité totale de monnaie en circulation
n'exerce d'influence ni sur les prix relatifs des produits les
uns
par rapport aux autres, ni sur le niveau de l'offre et de la demande
de produits. La monnaie n'est pas souhaitée pour elle-même...
Remarque: La "parité" est
le terme utilisé pour chercher l'équivalence des
cours monétaires
étrangers de différents marchés. Cette parité
est dépendante (entre autres) du temps et il est important
de considérer les variations de celle-ci dans le cadre
du marché des biens où la monnaie n'est pas unique
et le payement non immédiat.
Nous allons
maintenant mettre en évidence l'interdépendance des marchés selon
Walras:
Nous supposons
une économie composée de n marchés
où nous avons la demande de biens notée ,
et l'offre notée et
où nous avons, enfin, les prix
(exprimés par rapport à un autre bien) sur la marché
i.
Selon
la loi de Say, nous avons (équilibre entre l'offre et la
demande sur tous les marchés):
(66.61)
L'objectif
de cette loi est de montrer l'interdépendance des marchés. Pour
cela, il faut faire appel à la demande excédentaire notée (différence
entre l'offre et la demande). Nous avons alors (toujours de par
la loi de Say):
(66.62)
Conclusion:
S'il y a un déséquilibre sur un marché i,
cela implique qu'il y aura un autre déséquilibre
de même ampleur sur l'ensemble des autres marchés. C'est
une première
manière de mettre en évidence l'équilibre
des marchés par l'intermédiaire de l'équilibre
entre l'offre et la demande.
Remarque: Les variations des prix des monnaies en numéraire
n'affectent pas l'équilibre
réel. Si tous ces prix relatifs varient dans la même proportion,
l'équilibre n'est pas modifié (et donc les demandes
excédentaires
ne devraient n'y augmenter ni diminuer).
Avant de continuer, rappelons qu'une fonction f est
homogène de degré r si
en multipliant tous ses termes par un même facteur k,
nous obtenons:
(66.63)
De cette
définition il s'ensuit la propriété intuitive
que dans un marché où la
demande est supposée proportionnelle au prix..., les fonctions
de demande sont homogènes
de degré 1
telles que:
(66.64)
Avec ce
que nous avons dit tout à l'heure, nous devrions dès lors avoir
une équivalence telle que:
(66.65)
Démonstration:
Si tous
les prix augmentent de et
qu'il y a un (nous pouvons généraliser à n)
nouveau bien sur le marché dont le prix augmente de la même valeur
et dont la loi de l'offre et de la demande est également proportionnelle
au prix, alors:
(66.66)
C.Q.F.D.
L'équilibre n'est donc pas affecté par la variation
des prix monétaires (vous comprenez maintenant que les
salaires sont un prix numéraire de la valeur monnétaire
du travail qui augmente(rait) lui aussi proportionnellement aux
prix des biens du marché).
Cette pseudo-démonstration (soyons objectifs...) implique
donc que le n + 1ème marché est
totalement déterminé par
les n autres.
Ici, les relations sont fondées
sur des équations. Walras distingue cependant deux procédures
pour assurer l'équilibre entre offre et demande:
1. Une méthode algébrique
théorique. Mais... nous ne pouvons pas déterminer
les besoins des individus à l'avance afin de savoir quand
il y aura demande et se préparer à construire l'offre.
Ce système ne fonctionne que si et seulement si les agents
économiques sont raisonnables et s'accordent pour attendre
2. Une méthode empirique
qui recherche la solution par des opérations d'essais/erreurs:
il y a la présence d'une sorte de secrétaire de
marché, le "commissaire-priseur". Ce dernier annonce des
prix pour chaque type de bien qui pourrait exister: les
agents
économiques réagissent à ce prix, ils offrent
et ils demandent en fonction du prix. Pour le bien i,
il y a ,
nous avons alors .
Nous comparons l'offre et la demande. En cas d'égalité,
le prix est un prix d'équilibre. En cas de différence,
le commissaire-priseur recommence la procédure et ainsi
de suite jusqu'à ce qu'il y ait équilibre. C'est
en gros cette procédure qui est utilisée dans
les marchés
boursiers et que l'on appelle souvent la "main
invisible des marchés"!!!
Cependant, les équations
nous montrent que nous avons besoin du prix de la monnaie en numéraire
pour mesurer l'offre et la demande et il convient de se rappeler
que nous avons considéré la monnaie comme une marchandise
en quantité donnée fixe car le système est
à l'équilibre entre offre et demande. Mais justement,
les agents ne peuvent pas indéfiniment se répartir
la quantité totale de monnaie si leur nombre augmente.
Dès
lors, pour que la demande soit possible, si elle a lieu, il faut
être prêt à en injecter (ou à en disposer)
sur le marché (sinon celui-ci devient immobile ce qui n'est
peut-être pas favorable à long terme...). Il faut
bien sûr aussi être prêt à en retirer
et c'est là aussi qu'intervient une instance tel que
l'État
en intervenant dans l'économie pour réguler cette
quantité de toutes les manières possibles (par l'intermédiaire
des impôts par exemple) puisqu'elle agit directement sur
les biens disponibles et déjà immobiles (achetés).
Ainsi, selon le modèle
de Walras, la quantité de monnaie disponible sur le marché
est donc seulement fonction du nombre d'agents économiques.
Mais dès lors faut-il mettre en place un nouveau modèle
pour un cadre plus général de demande de monnaie?
Au
fait, cela n'est pas nécessaire. Nous savons que s'il y
a
équilibre général pour n biens,
il y a équilibre général pour n + 1
biens (et par récurrence pour n-1
aussi) ; le dernier marché n'étant autre que celui
de la monnaie. Le modèle de Walras explique dès
lors pourquoi à un certain niveau de quantité de
monnaie correspond un certain niveau des valeurs numéraires
des biens et ce même de la monnaie.
THÉORIE
DE L'OFFRE ET DE LA DEMANDE
C'est
le deuxième des cinq modèles cités plus haut.
Il nécessitera nécessairement (et cela est prévu!)
une révision car fortement incomplet. Les idées
présentées
ci-dessous sont à ce jour à prendre avec des pincettes.
Dans notre société humaine
où il existe une monnaie d'échange (de référence)
et des biens persiste un problème qui consiste en la détermination
de la valeur monétaire
d'un bien. Pour déterminer celle-ci, il faut pouvoir
connaître l'évolution de l'offre et de la demande.
C'est ce à quoi nous allons nous attarder ici en
commençant par des modèles simplistes et en complexifiant
ceux-ci de manière croissante:
THÉORIE
DE LA PRÉFÉRENCE
Avant de se lancer dans un
modèle élaboré de l'offre et de la demande,
il est nécessaire de cerner ce qui motive les agents économiques
dans leurs choix de consommation et de modéliser leurs
comportements sous le principe fondamental de rationalité.
L'agent économique
sera perçu comme un individu unique disposant d'un dont
il cherche à tirer le maximum de satisfaction. Ses goûts
sont subjectifs même s'ils dépendent de certaines
caractéristiques
objectives comme l'âge ou le niveau de culture. Le niveau
de satisfaction sera défini à partir d'une fonction
d'utilité dont nous verrons les principes de base et la
maximisation sous contrainte.
Plusieurs principes fondent
l'utilité des biens et conduisent à la notion "d'utilité
marginale", concept central dans la théorie de la préférence
de l'agent économique. D'après Aristote, à
l'origine du concept de valeur-utilité, l'utilité
des biens dérive de la satisfaction des besoins. Condillac
énonce que: "la valeur des choses est fondée sur
l'usage que nous pouvons en faire". Cette idée d'une valeur
fondée sur l'utilité, fondamentale chez les économistes
marginalistes, s'oppose au courant théorique de la valeur-travail
fondée sur la quantité de travail, directe et
indirecte, incorporée dans la fabrication du bien (Adam
Smith, Karl Marx).
Il faut cependant, de préférence, considérer
une hypothèse importante dans ce modèle :
Hypothèse: Il existe
une certaine satiété des besoins, mais elle n'est
jamais totale.
Ainsi, pour un bien donné
l'utilité marginale de la dernière unité consommée
est donc plus faible que celle des unités précédentes
mais non nulle et toujours positive c'est le "principe
de l'utilité
marginale décroissante" relative à l'unité
supplémentaire consommée.
Ainsi, dans le cadre de la
consommation multiple
d'un bien unique d'utilité nominale donnée, l'utilité
totale
(somme des utilités marginales
) serait une courbe du type:

Figure: 66.2 - Utilité asymptotique
et donc l'utilité
marginale est du type:

Figure: 66.3 - Utilité marginale décroissante correspondante
Ainsi, confronté à
un prix donné pour chaque bien, l'agent économique
compare ce prix avec les utilités marginales qu'il retire
successivement de leur consommation. Il en achète tant que
leur utilité dépasse le prix (surplus lié à
cet achat) et cesse d'en acheter dès que l'utilité
marginale tombe en dessous du prix du bien. Son intérêt
est alors d'acheter d'autres produits pour lesquels il existe un
surplus positif (utilité marginale de ces produits supérieure
à leur prix).
Cet exemple, relatif à
un bien, doit être élargi maintenant à un panier
de biens pour déterminer l'utilité globale de ce panier.
Considérons pour cela
un agent i dans une économie disposant de
biens. Il peut donc en acheter au maximum I.
Un panier de consommation possible correspond donc au vecteur de
biens : ,
où les
représentent les quantités éventuellement
nulles achetées par le consommateur. L'utilité de
ce panier s'écrit
et sera supposée additive selon:
(66.67)
c'est-à-dire la somme
des utilités totales relatives aux quantités consommées
de chaque bien.
Considérons maintenant
un panier à deux biens, nous pouvons sans trop d'erreur émettre
l'hypothèse que ces biens peuvent être divisés
en fractions
aussi petites que nous voulons d'autres biens/composants. Ainsi,
grossièrement, nous ne travaillons plus dans
mais dans .
Ainsi, soit un panier de
d'un agent économique, nous supposerons que celui-ci est
tel que sa différentielle totale exacte est nulle telle
que:
(66.68)
Le rapport:
(66.69)
est défini comme le
"taux marginal de substitution" (T.M.S.)
entre les deux biens élémentaires
i, j: quantité supplémentaire
du bien i qu'il faut fournir à l'agent économique
pour compenser exactement une diminution d'une unité du
bien j.
Le comportement attribué
à l'agent économique est de pouvoir classer tous
ces paniers de biens possibles (vecteurs) selon une échelle
de préférence, sans que celle-ci corresponde nécessairement à une évaluation chiffrée.
Cette capacité de classement correspond au concept "d'utilité
ordinale" (pouvant être ordonnée donc) et à
l'utilisation d'une relation de préférence, notée
(préféré ou indifférent à) qui
vérifie les propriétés suivantes:
- transitivité:
et
(cohérence des classements successifs)
- réflexivité: 
Cette relation, "préordre"
au sens mathématique, est utilisée dans la plupart
des présentations actuelles de la théorie de la
préférence.
Ce préordre est complet s'il permet toujours de comparer
deux paniers de biens dans l'ensemble des I biens.
Un
tel préordre complet
permet de définir une relation d'équivalence sur l'ensemble
des biens et un ordre strict, ainsi que de représenter les
préférences à partir de fonctions d'utilité:
(66.70)
où nous avons dans
l'ordre: (1)
préféré ou indifféranciable à
(2)
est strictement préféré à
(3)
est indifférent à .
Si la fonction U est bien définie par un nombre, elle ne reflète plus
une évaluation de l'utilité, mais dès lors
seulement la possibilité de comparer l'ordre des utilités,
relatives à des paniers de biens quelconques.
La possibilité de
hiérarchiser différents paniers de biens de
permet de définir des surfaces de niveau dont l'utilité
est constante,
appelées "courbes d'indifférence" ou
encore
"courbes
d'iso-utilité". Les graphiques suivants donnent
bien une représentation
de ces courbes dans
(panier de deux biens) et leurs principales propriétés:
Ainsi, deux paniers tels que
dans
se traduisent graphiquement par un réseau de courbes, dont
chacune est constamment décroissante:

Figure: 66.4 - Exemple de courbe d'iso-utilité (d'indifférence)
Pourquoi n'avons-nous pas
des droites ou autres choses? La raison en est relativement simple
et le graphique suivant l'explique trivialement. Considérons
l'iso-utilité (l'indifférence):

Figure: 66.5 - Contre-exemple d'iso-utilité (d'indifférence)
Ci-dessus,
domine .
En effet, le panier de biens
possède plus de biens
que le panier .
Ces deux points ne peuvent donc être sur la même courbe
d'indifférence et imposent qu'une courbe d'indifférence
doit être décroissante et que c'est la seule condition
(donc ce n'est pas nécessairement une droite).
Remarque: Si nous supposons que la satisfaction de l'agent économique
augmente avec la taille de son panier de biens, plus une courbe
d'iso-utilité
est éloignée de l'origine plus elle correspond à
une utilité élevée.
Les courbes d'iso-utilité (d'indifférence)
ne peuvent se couper (ne peuvent être sécantes).
Effectivement, soit les deux courbes d'iso-utilité (d'indifférence)
ci-dessous:

Figure: 66.6 - Autre contre-exemple d'iso-utilité (d'indifférence)
Les paniers et
sont
situés sur la même courbe
d'iso-utilité U1 alors que et sont,
eux, situés
sur la même courbe U2. Ainsi, nous pouvons écrire
que et
.
D'après
la transitivité des préférences,
nous devrions alors avoir . Or ces deux paniers ne sont pas équivalents
puisque et ne
sont pas situés sur la même courbe.
Deux courbes d'indifférence ne peuvent donc pas se couper.
Nous sommes donc conscients
qu'il existe des relations particulières entre les biens
qui vont modifier nos attitudes de consommation. C'est le cas notamment
des biens complémentaires et des biens de substitutions:
Définitions:
D1. Deux biens sont dits "biens complémentaires"
si la possession de l'un et de l'autre procure une satisfaction
supérieure à la somme des satisfactions des deux
biens s'ils étaient pris isolément (super-additivité).
Ainsi, il y a complémentarité entre des skis et
un forfait sur des remontées mécaniques, entre
une voiture et de l'essence. Cela peut être interprété par
la courbe d'indifférence suivante:

Figure: 66.7 - Principe de représentation de biens complémentaires
Effectivement, pour le couple (voiture, essence) chaque courbe
a respectivement un minimum sous lequel nous ne pouvons pas descendre
afin que le couple conserve son intérêt de consommation
en tant que tel (il ne vaut pas la peine d'acheter une voiture
si l'essence tend vers zéro).
D2. Deux biens sont dits "biens substituables"
si nous pouvons remplacer facilement l'un par l'autre, par exemple
en cas de pénurie ou de hausses de prix. Le thé et
le café sont des substituts car, à défaut
de l'un, nous nous reportons souvent sur l'autre. Cela est encore
plus vrai
pour deux marques d'une même boisson (Pepsi et Coca). La
crise de la vache folle est également un bon révélateur
de la substituabilité des produits carnés, avec
un report de consommation sur les volailles et l'agneau. Cela
peut
être interprété par la courbe d'indifférence
suivante:

Figure: 66.8 - Principe de représentation de biens substituables
Effectivement, l'intersection
avec les axes respectifs indique (exprime) justement la substitution
totale possible d'un bien par l'autre dans le panier.
Voyons maintenant un exemple
d'application:
Soit à calculer le
T.M.S. le long de la courbe d'indifférence
(il s'agit donc d'une fonction hyperbolique). Nous avons montré
que le T.M.S était donné par:
(66.71)
Ainsi, pour les trois points
A, B, C de coordonnées
respectives:
(66.72)
nous
trouvons les valeurs T.M.S. respectives:
(66.73)
Ces valeurs expriment des
équivalences entre les biens 2 et 1 pour des variations
marginales des quantités de ces biens. Ainsi au point A,
pour conserver le niveau d'utilité de 100, le consommateur
est prêt à abandonner du bien 2 pour augmenter sa
consommation de bien 1 dans un rapport de 4 à 1. Au point B l'équivalence
entre les deux biens est dans un rapport de 1 à1, etc.
Remarque: Le concept de courbes d'indifférences
a été
développé par Vilfredo Pareto et d'autres dans la
première partie du 20ème siècle. Le recours à ce
concept a permis à l'analyse économique
d'utiliser le concept de préférences dans la détermination
des choix plutôt que le concept d'utilité qui a
le problème de ne pas pouvoir être mesuré de
façon
objective.
MODÈLE
CONTRARIÉ A PERTE NETTE
Considérons maintenant,
et ce indépendamment de la théorie de la préférence,
un modèle à monopole contrarié et à
information parfaite pour un besoin primaire. Notons D(t)
la demande sur le marché et O(t)
l'offre. Nous supposons alors une variation de la demande
en fonction du temps proportionnelle à la demande (en absence
d'offre):
(66.74)
et en l'absence de demande:
(66.75)
Les offreurs et les demandeurs
sont en interaction. Pour quantifier la contribution entre groupes,
nous considérons l'offre en assumant que sa valeur ou intensité
est fonction de probabilité de rencontre entre le demandeur
et le produit et qu'elle sera proportionnelle au produit du pourcentage
de l'offre de la demande.
Les effets de la découverte
du produit n'ont pas les mêmes effets sur les deux groupes
offreurs/demandeurs. Premièrement, bien sûr, chaque
offre acquise par un demandeur est un gain net pour le deuxième
et
sera supposée comme un perte d'épargne nette pour
le premier. Ainsi, si l'effet des interactions est accepté
comme étant proportionnel à
les signes d'influence d'interaction différeront selon:
(66.76)
Avant d'aller plus loin,
cherchons les valeurs pour lesquelles les dérivées
s'annulent (ce qui nous donnera au fait le point d'équilibre
entre l'offre et la demande):
(66.77)
D'où:
(66.78)
Sinon,
nous avons aussi comme possible solution:
(66.79)
Maintenant, normalisons les
équations en écrivant (ainsi elles sont sans dimension):
(66.80)
avec cette normalisation,
le modèle s'écrit:
(66.81)
En réarrangent les
coefficients, le système s'écrit finalement (hors
de la solution d'inexistence):
(66.82)
pour lequel les dérivées
s'annulent aux points (1,1),
qui sera à nouveau l'équilibre de Say.
Le tracé discret de
ce système d'équations (dans lequel nous reconnaissons
un terme logistique comme vu dans le chapitre de Dynamique des
Populations), donne avec
et les conditions initiales :

Figure: 66.9 - Cycles d'offre et demande
Nous retrouvons comme le
marché réel semble nous le montrer, des cycles d'offre/demande
(certains produits démodés reviennent à la
mode) dont il faut déterminer par des statistiques, les
conditions initiales afin d'en connaître la possible période.
Nous remarquons que l'offre a toujours un peu de retard sur
la demande
dans ce modèle. Malheureusement ce modèle n'a pas de facteur
d'amortissement ou multiplicatif d'où un potentiel d'amélioration
possible.
Si nous représentons
l'offre et la demande non pas respectivement en fonction du temps
mais en fonction de l'un et de l'autre, nous obtenons:

Figure: 66.10 - Représentation dans l'espace des phases des cycles offre/demande
Nous voyons ainsi (dans cette
représentation de l'espace des phases) que pour des conditions
initiales fixes, le système est périodique et a
un point d'équilibre en:
(66.83)
Ce qui correspond aux points
où:
(66.84)
Finalement, nous avons deux
couples de points d'équilibre (c'est trivial en regardant
le système d'équation):
et
(66.85)
La question qui va se poser
est le sens de rotation (représentation) du plan des phases.
Ainsi, en représentant les directions à l'aide d'un
champ de vecteurs, nous obtenons la représentation:

Figure: 66.11 - Sens de rotation de l'espace des phases de l'offre/demande
Pour savoir dans quelle direction
nous nous dirigeons dans l'espace des phases à un moment
donné, il suffit de connaître la dérivée
dy/dx (ou réciproquement
dx/dy). Ainsi nous avons:
(66.86)
Ceci dit, nous voyons bien
sur le diagramme des phases dans sa forme de champ de vecteurs
qu'il arrive un moment dans le cycle de ce modèle que l'offre
soit très élevée pour une faible demande.
Donc le modèle mathématique (théorique) explique
bien ce qui peut être a priori contre-intuitif pour l'être
humain.
Cependant, nous pouvons (devons)
nous poser la question de ce qu'il se passe après une petite
perturbation autour des points d'équilibres (ce qui est
de la plus haute importance en économie).
Nous avons donc le système de Lotka-Volterra à l'équilibre:
(66.87)
En y mettant une perturbation
infiniment petite, celui-ci s'écrit:
(66.88)
En négligeant les
termes quadratiques, nous obtenons:
(66.89)
En nous concentrant d'abord sur l'étude proche du point
d'extinction (0,0) nous pouvons négliger les termes xy mais
l'expression resterait ence encore trop compliquée. Alors,
toujours en nous considérant proche du point d'extinction
(0,0), nous considérons un peu abusivement mais astucieusement
(sinon nous ne pourrions toujours pas résoudre le problème
analytiquement) les approximations suivantes:
(64.90)
Donc:
(66.91)
Ce qui nous montre pour le système à l'équilibre, proche
du point d'inexistence, l'offre diminue exponentiellement
alors que la demande augmente elle exponentiellement. Ceci a un
sens économique: quand il y a peu d'offre (respectivement
de demande), la demande croît alors qu'au fur et à
mesure que la demande augmente, l'offre croît et se concentre
de plus en plus sur la demande (ahhh la nature...).
Remarque: Dans la littérature nous retrouvons
tantôt le signe "-" en haut ou en bas dans le système
d'équations précédent. En réalité,
la position du signe "-" n'a aucune importance car il
s'agit juste du choix de départ dans la dynamique du système.
Proche du point d'équilibre
(1,1),
nous aurons (hop! nous changeons la position du signe exprès
afin d'insister sur le fait que ce n'est qu'un choix de départ!!!):
(66.92)
Pour résoudre ce système, différentions
l'équation:
(66.93)
et en y injectant dy/dt:
(66.94)
Nous obtenons donc une petite
équation différentielle du deuxième ordre
(cf. chapitre de Calcul Différentiel
Et Intégral).
Dont la solution-type est:
(66.95)
En injectant cette solution
dans l'équation différentielle, nous obtenons après
simplification des exponentielles une simple équation du
deuxième degré (cf. chapitre
de Calcul Algébrique):
(66.96)
Dont la solution est triviale:
(66.97)
Ainsi, la solution générale
de l'équation différentielle est la combinaison linéaire
des deux solutions tel que:
(66.98)
Mais nous avons donc:
(66.99)
Dès lors, connaissant
x(t)
nous obtenons facilement:
(66.100)
Utilisons maintenant la relation
d'Euler (cf. chapitre sur les Nombres):
(66.101)
Ainsi, nous avons:
(66.102)
et comme (cf. chapitre de
Trigonométrie) ,
nous avons alors:
(66.103)
et de manière similaire, nous obtenons:
(64.104)
soit:
(64.105)
Ainsi, autour du point d'équilibre
(1,1),
les perturbations suffisamment petites pour valider la linéarisation
(annulation des termes quadratiques) oscillent comme des ellipses
(ou cercles) dont les axes sont définis par les deux équations
précédentes.
Nous pouvons obtenir les graphes ci-dessus avec Maple 4.00b
(car il s'agit d'un joli exemple d'application du logiciel):
>restart: with(plots): with(DEtools):
>rate_eqn1:= diff(h(t),t)=(0.1)*h-(0.005)*h*(1/60)*u; rate_eqn2:=diff(u(t),t)=(0.00004)*h*u-(0.04)*u;vars:=
[h(t), u(t)];
> init1:=[h(0)=2000,u(0)=600]; init2:=[h(0)=2000,u(0)=1200]; init3:=[h(0)=2000,
u(0)=3000];domain := 0 .. 320;
> L:= DEplot({rate_eqn1, rate_eqn2}, vars, domain,{init1 }, stepsize=0.5,
scene=[t, u], arrows=NONE):
H:= DEplot({rate_eqn1, rate_eqn2}, vars, domain,{init1 }, stepsize=0.5, scene=[t,
h], arrows=NONE):
>DEplot({rate_eqn1, rate_eqn2}, vars, t= 0 .. 160, {init1,
init2, init3}, stepsize=0.5, scene=[h,u], title='Demande
vs. 60 * Offre pour t = 0 .. 160', arrows=slim);
Ce modèle est cependant
imparfait car il prend en compte seulement un monopole contrarié
à perte nette et à information parfaite. Le fait
de considérer la population constante n'est pas trop gênante
mais en toute rigueur nous devrions rajouter un terme logistique
dans les équations initiales. Il y a encore du travail donc...
CAPITALISATION ET ACTUARIAT
Définition: La "capitalisation"
est le domaine de la mathématique financière qui
permet de calculer des valeurs futures à partir
de valeurs présentes, alors que
le "calcul actuariel" permet
de déterminer quelle
somme doit être
prêtée pour obtenir un montant fixé à l'avance.
Dans une dynamique de marché,
des acteurs peuvent prêter ou emprunter un capital en contrepartie
de quoi ils perçoivent ou respectivement versent un intérêt
périodique. Cet intérêt se justifie par la
prise de risque que prend le créditeur (celui qui prête
le capital) relativement au non-remboursement de la totalité
ou d'une part du capital initial que doit rembourser le débiteur
(celui qui doit rembourser le capital emprunté). D'une
autre manière,
vu au niveau du marché économique, les emprunts
permettent
à certains agents économiques de mettre en place
des biens en pariant sur le fait que soit ceux-ci créeront
l'offre soit que l'offre viendra d'elle-même mais en souhaitant
devancer la concurrence.
Remarque: Lorsqu'un crédit est contracté
avec un agent économique non solvable les financiers parlent de
prêt "NINJA" pour "no income, no job and no assets" (qui signifie
en français que le débiteur n'a ni revenu, ni travail, ni biens
matériels). Lorsqu'un capital est prêté
(ou emprunté, c'est selon le point de vue...) dans le but
d'accroître une dynamique de marché (la quantité
de biens en circulation sur une durée donnée) nous
parlons alors "d'actif financier",
ceci pour faire comprendre que le capital participe à l'activité de
l'économie.
Définitions:
D1. Nous
appelons "rendement d'un actif financier
prêté" le
rapport relatif de progression donné par:
(66.106)
D2. Nous appelons "rendement
arithmétique d'un investissement" le rapport relatif:
(66.107)
où est
la valeur initiale de l'investissement et sa
valeur finale.
Il suit de cette dernière définition que si un
investissement a rapporté 5%
la première
année
et a porté une
perte nette de 2% la deuxième année, le "RSI
(Retour Sur Investissement) arithmétique
moyen" est alors de:
(66.108)
Or il est faux d'utiliser la moyenne arithmétique pour ce type
de situation car la somme finale obtenue après les deux années
est mathématiquement de:
(66.109)
ce qui donne alors en reprenant l'exemple précédent:
(66.110)
Donc le rendement moyen réel est par définition le "RSI géométrique"
tel que:
(66.111)
c'est-à-dire qu'il s'agit simplement d'une moyenne géométrique
(cf. chapitre de Statistiques). Il vient alors:
(66.112)
ce qui est bien évidemment nettement différent du RSI arithmétique
moyen obtenu plus haut!
Remarque: Nous disons d'un actif qu'il a un "rendement
sans risques" si la valeur future de celui-ci est
parfaitement connue.
Soit un actif qui
peut valoir le rendement (optimiste) futur avec
une probabilité
et la valeur (pessimiste)
avec une probabilité ou
d'autres valeurs avec
la probabilité alors
l'espérance mathématique du rendement est donnée par:
(66.113)
Que la somme monétaire soit
du type actif ou non, les types de rendements applicables sont
identiques et variés. Il en existe cependant de grands classiques
qui ne sont pas stochastiques et connus. Pour leur étude,
définissons certaines
variables:
-
représente le capital initial ou plus techniquement la "valeur
actuelle" (V.A.) ou "present
value" (P.V.) en anglais.
-
représente le capital final ou "valeur
capitalisée" (V.C.) ou "futur
value" (F.V.) en anglais après n périodes
temporelles.
-
représente le taux appelé plus techniquement "taux
effectif"
-
représente "l'intérêt"
produit au bout de n périodes
(horizon) par la valeur actuelle
Rajoutons encore comme complément la relation:
(66.114)
appelée "facteur
de capitalisation".
Définition: Nous
définissons "l'intérêt" comme
la rémunération
d'un capital (somme d'argent) prêté ou investi pendant
un certain temps. L'intérêt peut être payé
en une fois ou périodiquement si la durée du prêt
ou de l'investissement dure longtemps. L'intérêt
peut
être payable d'avance (praenumerando) ou à la fin
de la période (postnumerando). L'intérêt
est fonction de la durée du prêt (ou investissement),
du capital emprunté (ou prêté) que nous appelons
"principal" ainsi que du
"taux" d'intérêt pratiqué. La période
sur laquelle l'intérêt porte est en général
l'année, mais elle peut être plus courte: semestre,
trimestre, mois ou jour.
Remarque: Dans un texte, le taux d'intérêt
est exprimé
normalement en % mais dans les calculs financiers, il est d'usage
de calculer sous forme décimale.
INTERVALLE DE DATES
Pour déterminer le
montant d'un intérêt sur un prêt (ou investissement...),
il est d'abord indispensable de connaître la durée
de ce dernier ou les dates définissant les périodes de paiement
d'une obligation (échéancier).
Le calcul des dates et des durées
est donc la première
étape en mathématiques actuarielles. Si certains
logiciels utilisent dans le calcul de la durée l'année
civile (365 jours selon le calendrier Grégorien), d'autres
se basent sur l'année commerciale (360 jours), ce qui était
le cas de la plupart des établissements bancaires (c'est
tout à
leur avantage financièrement parlant de faire le choix de
cette dernière...) avant l'arrivée du calendrier
target pour la zone Euro.
Remarques:
R1. Sur les marchés
financiers, il existe une seule convention en matière de
détermination
d'un intervalle de dates pour calculer une durée: le premier
jour (date de départ)
est inclus dans la période. Le dernier jour (date de fin
ou date d'échéance) est exclu de la période.
Ainsi une période allant du 15 au 25 juin comporte 10
jours.
R2. Dans le cadre de ce site,
qui se veut avoir une approche la plus rigoureuse possible des
sujets traités, nous ne nous attarderons pas sur les aberrantes
méthodes 30/360 allemande, européenne ou encore
américaine
(autant faire chaque pays de la planète alors... et se reporter
à Microsoft Excel...) pour nous concentrer sur la méthode
des 365 jours (système de la base exacte) qui
est, et reste, le système le plus naturel
de comptage à utiliser puisqu'il tient compte des mois
de 28, 29, 30 ou 31 jours.
R3. Signalons qu'en ce qui concerne les carnets d'épargne,
les banques se basent sur un système de "quinzaines"
(moitiés d'un mois), et estiment qu'il y a donc 24 quinzaines
par année.
Il nous faut dès lors
dans le système de la base exacte connaître comment
calculer le nombre de jours entre deux dates
donné par le calcul
chacune de ces dates étant encryptée sous forme
normalisée aaaa-mm-jj (année-mois-jour)
ou sous forme populaire j.m.a (jour.mois.année).
Définitions:
D1. Le calendrier Grégorien
a été défini tel qu'il ait 12 mois.
D2. Les mois de:
(66.115)
sont des mois de 31
jours et les mois de:
(66.116)
de 30 jours.
D3. Le mois de février
est un cas particulier permettant de corriger le fait que l'année
civile de 365 jours, ne corresponde pas tout à fait à
la période orbitale de la Terre autour du Soleil qui est
d'environ 365.25... jours. Ainsi, toutes les années qui
sont multiples de 4 ou de 400 sont des années bissextiles
(le mois de février a 29 jours au lieu de 28) mais
les années qui sont divisibles par 100 ne sont pas bissextiles.
Exemples:
E1. 1992, 1996, 2004, 2008 sont
bissextiles.
E2. Les années 1900, 2100, 2200, 2300
ne sont par contre pas bissextiles (car divisibles par 100)
E3. Les années 1600,
2000, 2400, 2800 sont bissextiles car bien que divisibles par 100,
elles sont multiples de 400.
Ces définitions et
exemples étant donnés, soit une date sous la forme
donnée précédemment. Le
nombre de jours depuis l'an 1 est:
(66.117)
où E[x] est la partie entière
de
x. Cette relation se déduit logiquement de la manière
suivante pour les dates où (soit
uniquement pour les deux premiers mois de l'année incluant
la problématique du mois de février):
1. Nous avons 365(a-1) car soit a donné,
le nombre de jours civils depuis l'an 1 est 365 fois
le nombre d'années a diminué d'une unité puisque l'année en cours n'est
pas terminée.
2. Même remarque pour les mois avec 31(m-1): en
considérant des mois de 31 jours, le mois en cours n'étant
pas pris en compte (d'où 31(m-1)). La correction
pour les mois de 28 ou 30 jours intervient sous le cas où
que
nous allons voir un peu plus bas.
3. Logiquement, nous ajoutons
j (qui contient toute l'information quant à savoir
si l'année a est bissextile ou non) à la
somme des deux termes précédents.
4. Les termes
donnent quant à eux le nombre de 29 février entre
l'année 1 et a en prenant en compte les années
bissextiles qui ont lieu tous les multiples de 4 et 400 ans
excepté
les années qui sont multiples de 100.
Si ,
nous devons utiliser la relation suivante:
(66.118)
Cette relation se déduit
toujours de la même manière que la précédente
à la différence que certains termes au numérateur
ne sont pas diminués d'une unité car ayant ,
il faut, pour ces termes, prendre en compte l'année en
cours dans le calcul.
Le dernier terme E(0.42M+2+0.5) est ici pour
corriger le fait que tous les mois n'ont pas 31 jours. Pour l'obtenir,
nous
construisons le tableau suivant (la troisième colonne donne
le décalage en jours par rapport au cas où les mois
auraient tous 31 jours):
Mois |
N° Mois n |
Décalage d |
mars |
3 |
3 |
avril |
4 |
4 |
mai |
5 |
4 |
juin |
6 |
5 |
juillet |
7 |
5 |
aout |
8 |
5 |
septembre |
9 |
6 |
octobre |
10 |
6 |
novembre |
11 |
7 |
décembre |
12 |
7 |
Tableau: 66.5
- Décalage mensuel en jours
Une régression linéaire
simple donne:
(66.119)
En
prenant la valeur entière et en vérifiant bien
que la fonction choisie est correcte, nous obtenons finalement
bien (en prenant une précision de deux décimales):
E(0.42M+2+0.5)
Mois |
N° Mois n |
Décalage d |
d(n) |
E(d(n)) |
mars |
3 |
3 |
3.26 |
3 |
avril |
4 |
4 |
3.68 |
4 |
mai |
5 |
4 |
4.1 |
4 |
juin |
6 |
5 |
4.52 |
5 |
juillet |
7 |
5 |
4.94 |
5 |
aout |
8 |
5 |
5.36 |
5 |
septembre |
9 |
6 |
5.78 |
6 |
octobre |
10 |
6 |
6.2 |
6 |
novembre |
11 |
7 |
6.62 |
7 |
décembre |
12 |
7 |
7.04 |
7 |
Tableau: 66.6
- Comparaison entre la fonction de régression et l'objectif
ÉQUIVALENCES
DE TAUX
Intéressons-nous maintenant brièvement au calcul
des taux avant de s'attaquer directement aux calculs des différents
et nombreux types d'intérêts.
Définition: Le "taux
proportionnel" fait
apporter à un
même
capital, durant la même période, le même "intérêt
simple" (voir la définition de l'intérêt
simple plus bas) et est donc donné par la relation:
(66.120)
Si le taux proportionnel est calculé sur la base d'une
année,
nous parlons alors de "taux de rendement
annualisé"; s'il est calculé
sur la base d'un mois, nous parlons alors de "taux
de rendement mensualisé".
Exemple:
Calculer le taux mensuel proportionnel
(soit: le taux de rendement mensualisé) à un taux annuel t% de
12%:
(66.121)
Définition: Le "taux équivalent" fait
apporter à un même capital, durant la même période,
le même "intérêt composé" (voir
la définition de l'intérêt composé plus
bas) et est donc donné par la relation:
(66.122)
et inversement:
(66.123)
Exemple:
Taux t% mensuel équivalent à un taux annuel
de 12% (résultat tronqué au dix-millième):
(66.124)
la procédure inverse consisterait donc à calculer
le taux annualisé et nous voyons alors qu'un taux mensuel de 1%
annualisé vaudrait plus que 12%.
INTÉRÊT
SIMPLE
Définition: "L'intérêt simple"
est défini par la relation (voir plus haut pour la définition
des notations):
(66.125)
qui implique une capitalisation (valeur finale):
(66.126)
Il s'agit simplement de
l'intérêt qui est calculé à chaque période
sur la seule base du capital prêté ou emprunté à l'origine.
Remarques:
R1. Il est très
facile à partir de la connaissance de trois des quatre paramètres
de la relation précédente de retrouver la quatrième.
S'agissant d'une simple équation du premier degré,
nous ne nous attarderons pas sur ce genre d'exercice de style
d'algèbre
élémentaire.
R2. Une particularité de l'intérêt simple est
d'être
proportionnel à la durée du placement. Si l'intérêt
par exemple sur une année est de 12%, le "taux équivalent"
d'un placement identique pendant 12 mois sera de 1% par
mois. Cette propriété n'est pas vraie pour l'intérêt
composé comme nous le verrons de suite après.
R3.
Pour les carnets d'épargne, nous avons déjà fait mention
que les instituts financiers utilisent la quinzaine comme période temporelle
(soit 24 périodes
dans l'année composée de mois de 30 jours). Donc pour
calculer l'intérêt
annuel, lors de chaque quinzaine, ils prennent le solde le plus faible
sur le compte au cours de la quinzaine et calculent l'intérêt
simple sur un taux rapporté à 24 quinzaines par année
et reporteront le résultat obtenu lors de la clôture annuelle du
compte à la
fin de l'année (ils sont pas fous...)
Par ailleurs,
si plusieurs placements à intérêt simple sont
effectués simultanément pour des durées et
à des taux différents, nous pouvons être amenés
à calculer le taux moyen T de l'ensemble
de ces placements.
Si nous notons
le placement numéro t,
le taux d'intérêt du placement numéro t,
la durée du placement numéro t et k
le nombre de placements, nous obtenons la moyenne arithmétique
pondérée (cf. chapitre de
Statistiques) comme suit:
(66.127)
Exemple:
Nous cherchons le taux annuel moyen des trois placements
suivants {1'000.-;90 jours;3%} {2'000.-;120 jours;4%} {3'000.-;170
jours;5%}. Nous avons alors:
(66.128)
ESCOMPTE
Toujours
relativement à l'intérêt simple, nous pouvons
revenir sur une notion dont nous avions parlé au début
de ce chapitre: l'escompte. Cette notion est aussi bien utilisée
dans le commerce traditionnel que dans les marchés financières
pour les bons du trésor (voir plus loin).
Rappelons que l'escompte
est une remise accordée à un acheteur par
un vendeur dans le but de l'inciter à payer rapidement
avant n unités (périodes) de temps (c'est
donc le nombre d'unités n qui importe!). Un acheteur
devrait en principe profiter de cet escompte (qui peut donc être
vu comme un crédit). Dans le cas contraire, c'est
comme si l'acheteur empruntait implicitement à une banque
pendant une durée
donnée
(les n unités).
Historiquement, l'escompte est la retenue que fait un banquier
sur une promesse de versement que possède une commercant (promesse
signée par un acheteur pour une certaine échéance), que le banquier
verse avant l'échéance (donc comme une avance).
Voyons cela:
Notons
la valeur actuelle escompte compris (déduit),
le montant sans escompte appelé "valeur
nominale", n la
durée rapportée à l'échelle de temps
du taux d'escompte, t%
le taux d'escompte et i l'intérêt
implicite simple en cas de renonciation à l'escompte.
Nous avons maintenant
les relations triviales suivantes:
(66.129)
Et rien nous empêche d'écrire que le montant sans escompte peut
être obtenu par un intérêt simple de la forme:
(66.130)
à partir de la valeur avec escompte. L'intérêt
implicite simple sur la valeur actuelle étant
alors trivialement:
(66.131)
Dès
lors, il vient par substitution:
(66.132)
Nous remarquons
alors qu'il suffit de connaître le taux d'escompte
accordé t% (souvent donné en annuel...) ainsi
que la durée
de renonciation
n pour déterminer le taux équivalent
simple du crédit accordé.
Si le taux t% communiqué dès
le départ n'est pas le taux correspondant à l'ensemble
de la durée n (comme c'est le cas
ci-dessus) mais le taux sur l'unité temporelle correspondante,
nous avons alors la relation suivante:
(66.133)
Exemple:
Calculons le taux implicite simple i relatif à un
escompte de 1% à 10 jours ou net à 30 jours:
(66.134)
Ainsi, cet
escompte s'il n'est pas pris en considération, peut être
vu comme un crédit à 0.0505% par jour pendant 20
jours sur la somme avec escompte! Ce qui correspond sur un mois
de 30 jours à un taux d'intérêt simple de
1.515%.
Cette méthode de calcul est appelée "escompte
commercial" car les calculs se font sur la base de
la valeur nominale et non de la valeur actuelle. Cependant, historiquement, les calculs étaient plutôt du type
suivant:
Exemple:
Le 19 mars, un banquier escompte de t%=6% (annuel) un
contrat d'acheteur à un
commercant de 240'000.- payable le 31 mai (il y a donc 73 jours
calendaires entre les deux dates). La valeur de l'escompte est
alors (sur une base annuelle de 360 jours):
(66.135)
Donc la valeur actuelle du contrat sera de 237'080.
Le taux implicite journalier simple sera alors donné par:
(66.136)
Soit:
(66.137)
INTÉRÊT COMPOSÉ
Définition: "L'intérêt
composé" est donné par la
relation:
(66.138)
et implique que la valeur finale est donnée par:
(66.139)
Nous
disons donc que le taux d'intérêt est "composé" lorsqu'à la
fin de chaque période l'intérêt est ajouté au
capital pour le calcul de la prochaine période. Cette relation
implique bien évidemment qu'il n'y a ni retrait ni dépôt
pendant toutes les périodes.
Nous avons par ailleurs les
relations triviales (cf. section d'Algèbre):
(66.140)
où la première relation donne donc
la valeur initiale si la valeur final est connue et qu'il n'y a
ni retrait ni dépôt
pendant toutes les périodes.
Remarque: Les relations équivalentes dans la version
française de Microsoft Excel 11.8346 pour trouver 
sont respectivement (fonctions en français) VC(), VA(),
NPM(), Taux() l'abréviation NPM signifiant "nombre payements
mensuels".
Dans le cadre des intérêts
cumulés (composés), deux notions importantes sont
donc la "valeur actuelle" et la "valeur finale" acquise
d'un capital.
En répondant à
la question: "Quel capital obtenons-nous au bout d'un certain
temps en plaçant aujourd'hui une somme X sur un
carnet d'épargne?",
nous faisons une recherche de valeur finale ou acquise d'un capital.
Nous parlons alors "d'opération de capitalisation".
Par contre, si nous nous
demandons: "Quel capital devons-nous placer aujourd'hui sur un
carnet d'épargne pour obtenir au bout d'un certain temps
un capital
X ?", nous faisons une recherche de valeur actuelle d'un
capital. Nous parlons alors "d'opération d'escompte" (c'est
le propre du "calcul actuariel").
Définition: Nous
appelons
le "facteur de capitalisation" et
le "facteur d'escompte" définis
par les relations:
(66.141)
ce qui nous amène
par ailleurs à avoir:
(66.142)
Partant de de la relation de capitalisation
composée vue plus haut (mais donc avec la notation
condensée):
(66.143)
Le capital
initial
peut être exprimé avec le facteur d'escompte:
(66.144)
Cela rend alors très
simple le calcul d'actualisation ou de capitalisation puisqu'il
s'agit de multiplier le capital final ou initial par le facteur
d'escompte
ou de capitalisation élevé à la puissance n.
Ainsi, nous parlons de calculer la "valeur
capitalisée" ou "valeur
présente" ("future
value" en anglais) lorsque nous
investissons un certain montant pendant un certain temps à un taux
donné et
nous
parlons
de "valeur
actualisée"
lors nous calculons qu'elle doit être la valeur initiale à investir
pour avoir un certain montant après un temps donné à un taux donné.
Rappelons maintenant la relation
que nous avons obtenue lors de notre présentation initiale
des taux équivalents:
(66.145)
Souvent afin de se simplifier
le calcul, la personne qui cherche le taux équivalent va
se contenter de poser (normaliser) .
Ce qui l'amène à écrire:
et
(66.146)
Vient alors une petite astuce
du financier qui fait intervenir dans ses démarches de ventes
les concepts de "taux effectif" (déjà
vu!) et "taux
nominal". Le taux nominal étant toujours inférieur au taux
effectif, il permet à l'émetteur de l'emprunt
d'afficher un taux inférieur
à ce qu'il est réellement (pratique qui au demeurant
est interdite par voie législative dans certains pays!).
Exemple:
Imaginons que les
conditions d'un prêt soient les suivantes: intérêt
annuel de (taux
nominal écrit en petit dans le contrat ou dans la publicité)
payable par tranches mensuelle de .
Un individu attentif se rend compte que payer 1% tous les mois
dans
un système d'intérêts composés ne donne
pas un intérêt annuel de 12% mais de:
...
(66.147).
qui est le taux effectif
t% !
Remarque: Attention! Il ne faut jamais
oublier que le taux nominal inclut le taux d'inflation. Donc
le
"taux réel" est égal
en réalité à:

Maintenant, si plusieurs
placements sont effectués simultanément pour des
durées
et à des taux différents, nous pouvons être
amenés à calculer le taux moyen T
de l'ensemble de ces placements.
Si nous notons
le placement numéro t,
le facteur de capitalisation du placement numéro t,
la durée du placement numéro t, k le
nombre de placements et finalement T le taux moyen de l'ensemble
des placements nous pouvons à l'aide du calcul formel
jusqu'au quatrième degré (voir chapitre de Calcul
Algébrique)
ou au-delà avec l'analyse numérique (prendre le solveur
de Microsoft Excel par exemple), résoudre l'équation:
(66.148)
Si nous faisons un changement
de variables
nous avons alors à résoudre l'équation de
inconnues en x (tous les autres termes étant normalement
connus dans l'énoncé du problème):
(66.149)
INTÉRÊT
CONTINU
Rappelons que l'intérêt
composé est défini en utilisant le taux effectif:
(66.150)
Avec le taux nominal, nous
écrivons alors:
(66.151)
Nous pouvons maintenant nous
demander ce qu'il adviendrait du taux effectif t% si l'intérêt
était versé non pas mensuellement, ni quotidiennement,
mais en continu, d'une manière instantanée (ou quasi-instantanée).
Nous écrivons
alors (cf. chapitre d'Analyse Fonctionnelle):
(66.152)
Ainsi, en cas de capitalisation
continue, la fonction de capitalisation s'écrit finalement:
(66.153)
Et comme:
(66.154)
Nous avons alors (relation relativement importante
en finance des marchés):
(66.155)
Attention
avec cette approximation! Dans la pratique nous pouvons utiliser
cette aproximation pour des grandes sommes d'argent
que si le taux est relativement faible (moins de 10%) et que le
nombre de période d'investissement ne dépassent pas la dizaine...
Une propriété utile et très
utilisée en trading de
l'intérêt continu est qu'il est "consistant dans
le temps". Pour
voir de quoi il s'agit, considérons les trois valeurs suivantes
d'un capital de portefeuille placé quelconque:
Capital |
Valeur |
Taux de rentabilité (simple) |
Taux de rentabilité (continu) |

|
10.00.- |
- |
- |

|
14.00.- |
= (14-10)/10 = 40% |

|

|
9.00.- |
= (9-14)/14 = -35.71% |

|
Somme: |
|
= 4.29% |
=-10.54% |
Comparaison: |
|
= (9-10)/10 = 10% |
 |
Tableau: 66.7 - Comparaison de taux exact et approximé continu
Donc comme nous pouvons le voir, contrairement au
taux de rentabilité simple, le taux de rentabilité continu
est consistant en temps car nous pouvons sommer les différents
taux pour avoir la variation totale. Ce résultat provient
simplement de la propriété
suivante:
Tableau: 66.8
INTÉRÊT
PROGRESSIF (RENTES)
Définition: Une "rente"
ou "annuité" est
une suite de paiements versés périodiquement
à intervalles de temps réguliers et durant une période
fixée d'avance
à intérêt composé (typique des deuxième
ou troisième
piliers en Suisse).
Il suffit alors d'appliquer
la relation (voir plus haut la démonstration)
à chaque terme de rente versé si nous souhaitons
connaître la valeur
actuelle de cette rente.
Par contre, si nous souhaitons
obtenir la valeur finale d'une rente, nous appliquerons à chaque
terme la relation (voir plus haut la démonstration):
(66.156)
Définition: Si la rente
est payable en fin de période, elle est dite "rente
postnumerando".
Par contre, si elle est payable en début de période,
elle est dite "rente praenumerando".
Remarques:
R1. Les rentes qui sont toujours
payées sont appelées "rentes certaines" et lorsque la
durée est fixée d'avance, nous parlons de "rentes
temporaires".
R2. Les rentes versées sur la base de la durée de vie d'un individu
sont appelées "rentes viagères".
Puisque les termes sont souvent
supposés constants, nous avons pour habitude de baser les
calculs sur la valeur d'une unité monétaire. Ainsi,
nous notons (les notations adoptées sont celles que nous
trouvons dans la littérature car bien
que peu pratiques, elles sont originales et jolies à regarder...):
-
la valeur actuelle d'une rente d'une unité monétaire
payable postnumerando (à terme échu) pendant une
durée
de n périodes
-
la valeur actuelle d'une rente d'une unité monétaire
payable praenumerando (d'avance) pendant une durée de n périodes
-
la valeur finale d'une rente d'une unité monétaire
payable postnumerando pendant une durée de n périodes
-
la valeur finale d'une rente d'une unité monétaire
payable praenumerando pendant une durée de n périodes
Les relations qui déterminent ces valeurs font usage des
propriétés des séries géométriques
et de leur somme partielle (cf. chapitre
de Suites Et Séries).
RENTES POSTNUMERANDO
À terme constant, pour calculer
la valeur finale d'une rente à échéance/postnumerando,
nous pouvons donc travailler uniquement sur le facteur de capitalisation
en multipliant au final par le montant de la rente.
Exemple:
Nous souhaitons calculer la valeur finale d'une rente postnumerando
de 3'500.- versée durant 10 périodes et calculée au taux d'intérêt
périodique de 6%.
Les versements ont lieu aux
dates 1, 2,.. et 10. Le versement
de la date 1 a pour valeur acquise à la date 10: .
De même, le versement de la date 2 rapporte des intérêts
pendant 8 ans. Sa valeur acquise date 10 est donc:
etc. Finalement le versement de la date 10 (que nous venons de
déposer
à la banque) a pour valeur .
La valeur acquise des 10 versements est donc, en posant
(nous démontrerons les simplifications juste après):
(66.157)
Dans la version française de Microsoft Excel 14.0.7106,
il suffit d'écrire:
=3500*VC(6%;10;-1;0;0)=46'132.80.-
Donc la rente postnumerando
est un versement à termes constants et à taux constant durant un
nombre de périodes données conduisant à une suite
géométrique
simple.
Rappelons donc (encore une fois!) que:
(66.158)
Sous
la forme de rente postnumerando à termes constants,
nous avons alors sous forme générale:
(66.159)
Ce qui s'écrit:
(66.160)
donc:
(66.161)
En fait, nous avons donc une suite
géométrique de raison q (cf.
chapitre de Suites Et Séries).
Dès
lors:
(66.162)
et donc:
(66.163)
Finalement:
(66.164)
Nous avons donc pour notre
exemple dix périodes (et dix termes donc avec ):
Ce capital correspond donc
à la somme acquise au bout de dix périodes.
La méthode de calcul de la
"valeur actuelle d'une rente à l'échéance/postnumerando"
fonctionne sur le même principe mais à l'envers selon la
relation démontrée plus haut:
(66.165)
Donc
si les termes (montants versés) sont constants nous
pouvons
écrire:
(66.166)
donc:
(66.167)
Or:
(66.168)
alors:
(66.169)
finalement:
(66.170)
Remarque: La valeur 
correspondant donc au montant qu'il faudrait placer sur un carnet
d'épargne à t% afin de pouvoir y faire un retrait périodique

constant durant les n périodes et ainsi solder le compte.
Exemple:
Calculons la valeur actuelle d'une rente postnumerando de 3'500.-
versée durant 10 ans et calculée au taux d'intérêt
de 6%:
(66.171)
Soit dans la version française de Microsoft Excel
14.0.1706:
=3500*VA(6%;10;-1;0)=25'760.30.-
Nous avons également les
relations entre les rentes postnumerando actuelle et finale:
(66.172)
Nous avons également les
opérations en chaîne suivantes:
(66.173)
Remarque: Il est clair étant
donné 
connus que 
et ainsi de suite pour les autres types de rente.
RENTES PRAENUMERANDO
La méthode de calcul de la
"valeur actuelle d'une rente à l'avance/praenumerando" fonctionne
sur le même principe que la dernière toujours en utilisant
la relation .
mais cette fois les termes de la suite géométrique
changent puisque le payement se fait à l'avance:
(66.174)
donc:
(66.175)
Or:
(66.176)
alors:
(66.177)
finalement:
(66.178)
Remarque: Pour le même nombre de périodes et le
même taux , nous
avons 
car  .
Exemple:
Calculons la valeur actuelle d'une rente praenumerando de 3'500.-
versée durant 10 ans et calculée au taux d'intérêt
annuel de 6%:
(66.179)
Soit dans la version française de Microsoft
Excel 14.0.1706:
=3500*VA(6%;10;-1;0;1)=27'305.92.-
La méthode de calcul de la
"valeur finale d'une rente à l'avance/praenumerando"
fonctionne sur le même principe que la dernière toujours
en utilisant la relation .
mais cette fois les termes de la suite géométrique
changent puisque le payement se fait à l'avance:
(66.180)
donc:
(66.181)
Or:
(66.182)
alors:
(66.183)
finalement en notant
nous avons:
(66.184)
Remarques:
R1. Avec la même notation
nous avons par ailleurs la valeur actuelle de la rente praenumerando
qui s'écrit 
R2. Pour le même nombre de périodes et le même taux, nous
avons
car .
Exemple:
Calculons la valeur finale d'une rente praenumerando
de 3'500.- versée durant 10 ans et calculée au taux
d'intérêt de 6%:
(66.185)
Soit dans la version française de Microsoft
Excel 14.0.1706:
=3500*VC(6%;10;-1;0;1)=48'900.75.-
ARRONDIS
Pour arrondir un nombre x
au multiple de 1/n le plus proche la relation à
utiliser est la suivante:
(66.186)
La démonstration est
intuitive. Il suffit de s'imaginer l'axe des réels et de
couper celui-ci en 1/n petits intervalles. Soit alors un
nombre x donné, le nombre de ces intervalles dans
x sera donné par:
(66.187)
Enfin pour savoir quel est
le nombre strictement inférieur au multiple recherché,
nous prenons la valeur entière de la dernière relation
et la multiplions par 1/n tel que:
(66.188)
Si cependant, nous souhaitons
avoir le nombre arrondi au multiple le plus proche, nous voyons
alors qu'il faut rajouter 0.5 tel que:
(66.189)
EMPRUNTS
Les individus et les entreprises
recourent souvent à l'emprunt (crédit) comme moyen
financier. Nous allons ici définir les principaux types
d'emprunts rencontrés dans la pratique ainsi que les relations
qui les caractérisent.
Définition: Nous
appelons "emprunts indivis", un emprunt
ne comportant qu'un seul prêteur,
en général, un établissement financier.
Les principaux points concernant
les emprunts sont:
- Connaître l'état
de la dette à tout moment
- Connaître le montant
à rembourser à chaque période
- Connaître l'intérêt
dû à chaque période
Définition: Nous
appelons "annuités", les paiements
effectués dans
le cadre de l'apurement d'un emprunt. Une annuité comprend
une part de remboursement
R appelée aussi "amortissement
financier" et une
part d'intérêt I selon la relation:

La décomposition de
l'annuité en amortissements et intérêts est
une notion importante non seulement en finance mais aussi en comptabilité.
En effet, la part d'amortissement financier correspond à
un remboursement de dette à la différence de l'intérêt
qui est une charge financière.
Nous allons étudier
ici trois types d'emprunts:
1. Les emprunts remboursables
à échéance fixe
2. Les emprunts à
remboursements constants
3. Les emprunts à
annuité constante (les plus pratiqués)
Remarques:
R1. Nous considérons
ici des emprunts périodiques. Le passage d'une période
temporelle à une autre et le calcul d'un taux équivalent
se fera selon les relations déjà démontrées
plus haut.
R2. Des annuités mensuelles constantes sont appelées
des "mensualités".
EMPRUNT À ÉCHÉANCE FIXE (IN FINE)
Définition: Nous
parlons d'un "emprunt à échéance
fixe" ou "emprunt in fine" lorsque
chaque année, l'annuité comprend uniquement la part
d'intérêt ! La dernière année, l'annuité
comprend l'intérêt ainsi que la totalité (!)
du remboursement de l'emprunt.
Remarque: Ce modèle d'amortissement est particulièrement
utilisé dans les emprunts obligataires, étudiés
plus loin.
Les relations suivantes permettent
d'établir n'importe quel élément du "tableau
d'amortissement".
Ainsi, l'état de la
dette (capital emprunté) C en début d'année
k est:
(66.190)
Le remboursement (amortissement)
effectué en fin d'année k est égal à
l'amortissement cumulé
en fin d'année k et celui-ci n'a lieu qu'à
la dernière année n tel que:
(66.191)
l'intérêt payé
sera constant tout au long de la durée du prêt
selon un taux
sur le capital emprunté
tel que:
(66.192)
L'annuité devient
alors:
(66.193)
Exemple:
Voyons le tableau d'amortissement d'un emprunt de 1'000.- à
10% l'an remboursé à l'échéance
au bout de 4 ans. Le tableau d'amortissement correspondant sera:
Période |
État
de la dette |
Amort. |
Amort.
Cumulé |
Intérêt |
Annuité |
k |

|

|

|

|

|
1 |
1'000 |
0 |
0 |
100 |
100 |
2 |
1'000 |
0
|
0 |
100 |
100 |
3 |
1'000 |
0 |
0 |
100 |
100 |
4 |
1'000 |
1'000 |
1'000 |
100 |
1'100 |
Tableau: 66.9
- Emprunt avec amortissement à échéance fixe
Le coût du crédit
représente la somme des intérêts soit 400.-.
EMPRUNT
A AMORTISSEMENT CONSTANT
Définition: Nous
parlons d'un "emprunt à amortissement
constant", lorsque
montant annuel remboursé est constant, c'est-à-dire
identique d'année en année (système intuitif).
Les relations suivantes permettent
d'établir n'importe quel élément de ce tableau
d'amortissement:
(66.194)
Exemple:
Un emprunt de 1'000.- à 10% l'an est remboursé par
amortissement constant en 4 ans. Établir le tableau d'amortissement
et déterminer le coût du crédit. Le tableau
d'amortissement correspondant sera:
Période |
État
de la dette |
Amort. |
Amort.
Cumulé |
Intérêt |
Annuité |
k |

|

|

|

|

|
1 |
1'000 |
250 |
250 |
100 |
350 |
2 |
750 |
250 |
500 |
75 |
325 |
3 |
500 |
250 |
750 |
50 |
300 |
4 |
250 |
250 |
1'000 |
25 |
275 |
Tableau: 66.10
- Emprunt avec amortissement constant
Le coût du crédit
représente la somme des intérêts soit 250.-.
Donc on paie moins qu'avec le système précédent.
EMPRUNT
A ANNUITÉ CONSTANTE
C'est le cas le plus fréquent
(la définition est dans le titre même). Il est utilisé
par la plupart des instituts de petit crédit et de leasing.
L'emprunteur connaît d'avance la somme qu'il aura à
payer d'année en année. En d'autres termes, c'est
comme s'il s'agissait d'un capital C que l'on doit solder
en faisant à chaque période un retrait constant A:
ce qui consiste à déterminer la valeur actuelle
d'une rente postnumerando telle que:
(66.195)
Les relations suivantes permettent
alors d'établir n'importe quel élément du tableau
d'amortissement:
(66.196)
et puisque ,
alors:
(66.197)
dès lors, lorsque
,
nous avons conformément à ce que nous attendons .
Et donc l'amortissement est
de:
(66.198)
L'amortissement cumulé
est un peu moins évident à trouver avec le bon sens,
prenons pour démonstration un amortissement A avec
taux t% sur n périodes. Nous avons par définition:
(66.199)
avec k=2 et n=3:
(66.200)
d'où:

(66.201)
Ainsi, nous avons:
(66.202)
et aussi:
(66.203)
Exemple:
Un emprunt de 1'000.- à 10% l'an est remboursé par
annuité constante en 4 ans. Établir le tableau d'amortissement
et déterminer le coût du crédit. Le tableau
d'amortissement correspondant sera:
Période |
État
de la dette |
Amort. |
Amort.
Cumulé |
Intérêt |
Annuité |
k |

|

|

|

|

|
1 |
1'000 |
215 |
215 |
100 |
315 |
2 |
785 |
237 |
452 |
78 |
315 |
3 |
548 |
261 |
713 |
55 |
315 |
4 |
287 |
287 |
1'000 |
29 |
315 |
Tableau: 66.11
- Emprunt avec annuité constante
Le coût du crédit
représente la somme des intérêts soit 262.-.
Ce résultat pourrait s'obtenir par: .
Remarque: Les instituts financiers
rajoutent différents frais au crédit comme les frais
de dossier, les frais d'assurance, les frais de garantie, etc.
L'ajout de ces
frais a pour effet de faire augmenter le taux de prêt
dont la valeur finale réelle (tous frais compris) est appelée "taux
effectif global"
(TEG). Comme chaque institut financier fait sa petite cuisine
ou que chaque pays impose une méthode de calcul particulière
(l'obligation de communiquer ce taux et la méthode de calcul
associée est spécifiée dans de nombreux pays par la
législation pour
éviter
que les consommateurs ne soient trompés), nous
n'avons
pas souhaité
développer
le sujet ici. Cependant, le lecteur intéressé pourra
se référer
aux exercices d'Économétrie
disponibles sur le serveur d'exercices où il pourra trouver
un exemple concret mais... particulier!
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