ANALYSE
FONCTIONNELLE | ANALYSE
COMPLEXE | TOPOLOGIE | THÉORIE
DE LA MESURE
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LISTE DES SUJETS TRAITÉS SUR CETTE PAGE
La topologie (du grec: discours du lieu)
est un domaine extrêmement vaste des mathématiques dont il est
difficile de définir avec exactitude l'objet dont elle fait l'étude
tellement les domaines où elle existe sont variés
(topologie de la droite réelle, topologie des graphes,
topologie différentielle,
topologie
complexe, topologie symplectique,...).
Ce
que
nous pouvons
dire
dans un premier temps, c'est que dans ses fondements la topologie
est très intimement liée à la théorie
des ensembles, à l'étude
de convergence des suites et séries, à l'analyse
fonctionnelle, à l'analyse complexe,
au calcul intégral
et différentiel,
au calcul vectoriel et à la géométrie pour
ne citer que les cas les plus importants se trouvant sur le présent
site web.
L'origine de la topologie provient des problèmes qu'ont
posé les progrès de l'analyse fonctionnelle dans
l'étude rigoureuse
des fonctions continues, de leur dérivabilité, de
leurs limites en un point (fini ou non), de l'existence d'extremums,
etc.
dans
des espaces de
dimensions supérieures (au fait, implicitement la topologie
a pour objectif de créer des outils qui permettent facilement
d'étudier
les propriétés des fonctions dans toutes les dimensions).
Tous ces concepts, demandaient pour le mathématicien une
définition
rigoureuse de l'idée intuitive de proximité, tout
particulièrement
lors d'opérations
sur ces fonctions.
Nous allons essayer de dégager les structures qui permettent
de parler de limite et de continuité. L'exemple fondamental
que nous prendrons est le cas de (la
droite de pour
être rigoureux...).
ESPACE
TOPOLOGIQUE
Les espaces topologiques forment le socle conceptuel sur lequel
les notions de limite, de continuité ou d'équivalence
sont définies.
Le cadre est suffisamment général
pour s'appliquer à un grand nombre de situations différentes:
ensembles finis, discrets, espaces de la géométrie,
espaces numériques à n dimensions, espaces
fonctionnels les plus complexes. Ces concepts apparaissent dans
presque toutes
les branches des mathématiques, ils sont donc centraux dans
la vision moderne des mathématiques.
Si nous pensons à la droite achevée (droite finie),
afin d'étudier
les concepts susmentionnés, il va falloir que nous mesurions
(imaginions...) des morceaux de celle-ci à la règle.
Or, les mesures prises de certains intervalles ou de l'ensemble
de la droite doivent
pouvoir présenter certaines propriétés minimales
que nous allons
énoncer tout de suite.
Définition: Soit un ensemble non vide X
(la longueur d'une règle de plastique par exemple).
Une "topologie " ou
"espace
topologique " sur X est
une famille de parties de X (de longueur
de notre règle...) appelées "ouverts" V
(comme les intervalles ouverts vus dans le chapitre d'Analyse
Fonctionnelle) telle que les axiomes suivants soient vérifiés:
A1. L'ensemble vide et X sont considérés
comme des ouverts O et appartiennent obligatoirement à la
famille de la topologie (ces
deux ouverts seuls constituent par ailleurs la "topologie
grossière"
la plus minimale satisfaisant à tous les axiomes):
et
(18.1)
En d'autres termes, si nous imaginons notre règle
en plastique, la mesure nulle (rigoureusement parlant: l'ensemble
vide) doit appartenir à topologie définie sur la
règle
ainsi que la règle elle-même (vue comme
sous-ensemble).
A2. Toute intersection finie d'ouverts de est un ouvert
de :
implique
(18.2)
A3.
Toute réunion d'ouverts de est un ouvert
de :
implique
(18.3)
Remarques:
R1. Les mathématiciens notent fréquemment
par la lettre O la
famille des ouverts et F la famille des fermés.
Convention que nous ne suivrons donc pas ici.
R2. Les "fermés"
d'une topologie sont les complémentaires des ouverts. Par
conséquent, la famille des fermés contient entre autres
X et l'ensemble vide...
R3. Il n'y a pas de différence entre partie et sous-ensemble
d'un ensemble.
Le couple forme un "espace
de Hausdorff" ou "espace
séparé" si de plus la propriété suivante
dite "axiome de Hausdorff"
est vérifiée:
A4. avec ,
tels
que et
Remarques:
R1. Un exemple bien connu d'espace topologique est
muni de l'ensemble F engendré par les intervalles
ouverts (par la loi d'union), c'est-à-dire les intervalles ]a,b[.
R2. Nous verrons une application très concrète des
espaces de Hausdorff lors de notre étude des fractales
dans la section d'Informatique Théorique.
Définition: Si nous notons (X,O)
un espace topologique,
O désignant les ouverts de X, une "base",
au sens topologique, de (X,O) est une partie B
de O telle que tout ouvert de O soit réunion
d'ouverts de B (c'est la même idée que les
espaces vectoriels au fait mais appliquée à des ensembles...
rien de bien méchant).
ESPACE MÉTRIQUE ET DISTANCE
Définition: Un "espace
métrique"
noté (X, d) ou encore est
par définition un ensemble X muni d'une application ,
appelée "distance" ou "métrique",
qui satisfait les axiomes suivants:
A1. (positivité)
A2. (axiome
de séparation)
A3. (inégalité
triangulaire)
A4. (axiome
de symétrie)
Remarques:
R1. Certains lecteurs verront tout de suite que certaines de ces
propriétés
ont déjà été vues dans d'autres chapitres
du site lors de l'étude des distances entre points fonctionnels
et lors de l'étude
des normes (inégalité triangulaire démontrée
dans le chapitre de Calcul Vectoriel - la symétrie, la
nullité, la positivité,
la séparation
dans le chapitre d'Analyse Fonctionnelle).
R2. Certains auteurs omettent l'axiome A1 ce qui est rigoureusement
juste car découle trivialement de A3.
R3. Un espace métrique sera en général noté (X, d)
ou bien encore .
Nous pouvons également le noter simplement X si la distance
d ne peut être confondue.
La
"fonction distance" de est
donc notée habituellement dans le sens le plus général
qui soit en mathématiques:
(18.4)
Si nous n'imposons pas l'axiome A2, nous disons que d est
une "semi-distance" sur X et
si nous autorisons une semi-distance d à prendre
la valeur ,
nous préférons dire que d est un "écart".
Remarques:
R1.
Si une distance d vérifie
la propriété:
(18.5)
propriété plus
contraignante que l'inégalité triangulaire dans
certains espaces, nous disons que d est "ultramétrique".
Un exemple de distance ultramétrique est l'arbre généalogique:
Figure: 18.1 - Exemple de distance ultramétrique d'un organigramme
Nous avons les distances suivantes:
(18.6)
Nous remarquons que les distances ne s'additionnent pas, mais
que nous avons par contre:
(18.7)
Ainsi:
(18.8)
R2. Soit (E,d) un espace métrique
et soit une
partie de l'ensemble E. L'espace métrique où
désigne
la restriction de d à est
appelé "sous-espace métrique" de
(E,d) (il convient de vérifier que
la distance d est équivalente à la
distance ).
Dans ce cas, nous disons aussi que F est munie de
la distance induite par celle de E. Nous notons simplement d la
distance induite.
Exemples:
E1. Si nous prenons pour
X le
plan, ou bien l'espace à trois dimensions de la géométrie
euclidienne et une unité de longueur, la "distance" au
sens usuel du terme est bien une distance au sens des 5 axiomes
précédemment
cités. Dans ces espaces, les trois points A,
B, C satisfont
comme nous l'avons démontré dans le chapitre
de Calcul Vectoriel:
(18.9)
avec les autres inégalités
obtenues par permutation circulaire de A, B, C.
Ces inégalités sont bien connues par exemple entre les longueurs
des côtés d'un triangle.
E2. Si nous prenons ,
et
que nous dotons d'une
structure d'espace vectoriel euclidienne (et non pas non-euclidienne)
et que nous prenons deux points:
(18.10)
dans
,
la distance est donnée alors par (nous avons déjà démontré cela
dans les chapitres d'Analyse Fonctionnelle et de Calcul Vectoriel):
(18.11)
Cette distance satisfait aux 5 axiomes
de la distance et nous l'appelons la "distance
euclidienne".
Nous pouvons prendre (c'est une propriété intéressante
pour la culture générale), que toute relation de
la forme:
(18.12)
est aussi une distance dans
(sans démonstration). Dans le cas particulier avec
,
nous avons bien évidemment:
(18.13)
qui est la distance usuelle sur .
Les mathématiciens font encore
plus fort en généralisant encore plus (la démonstration
a peu d'intérêt
pour l'instant) la relation antéprécédente (en prenant
en compte la définition même de la distance) sous la forme:
(18.14)
qui est appelée "distance höldérienne".
Remarque: Suite à l'intervention d'un lecteur nous
précisons
qu'en toute rigueur l'inclusion ci-dessus devrait être notée où
est
la droite achevée (précision également valable
pour l'inégalité
de Minkowski ci-dessous).
Au
même titre pour l'inégalité triangulaire, donnée alors par
(cf. chapitre de Calcul Vectoriel):
(18.15)
La généralisation, de par
la vérification de l'existence de la distance höldérienne,
nous donne la vraie "inégalité de
Minkowski":
(18.16)
E3. Si nous prenons ,
nous considérerons la distance:
(18.17)
Ainsi, si et
nous
avons le module qui de la même manière que la norme dans ,
forme une distance:
(18.18) E4. Considérons
aussi un
ensemble arbitraire. Posons:
si
et
si
(18.19)
Il
est assez facile de vérifier que cette distance vérifie
les 5 axiomes et qu'elle est de plus ultramétrique. Cette
distance est appelée "distance
discrète" et le lecteur remarquera que, par
analogie, nous avons opté d'exprimer cette distance
par le symbole de la fonction Dirac
(ce
n'est pas innocent !!) plutôt que le traditionnel d.
DISTANCES ÉQUIVALENTES
Parfois,
deux distances différentes d et
sur
un même ensemble E sont
assez ressemblantes pour que les espaces métriques liés possèdent
les mêmes propriétés pour certains objets mathématiques
définis
par d d'une
part, et par d'autre
part.
Il existe plusieurs notions de ressemblances dont voici une première
(avant les autres qui nécessitent des outils mathématiques
que nous n'avons pas encore définis):
Définition: Soient d et
deux
distances sur un même ensemble E,
d et
sont
dites "distances équivalentes" s'il
existe deux constantes réelles
telles
que
(18.20)
soit:
(18.21)
avec .
Nous noterons par ailleurs
cette équivalence .
L'intérêt de
cette définition est le suivant: si nous avons convergence
pour l'une des métriques, alors nous aurons la convergence
pour l'autre aussi. Plus clairement:
(18.22)
in extenso:
(18.23)
FONCTIONS LIPSCHITZIENNES
Relativement aux définitions précédentes,
nous pouvons maintenant assigner quelques propriétés
supplémentaires
aux fonctions telles que nous les avions énoncées
dans le chapitre de Théorie
Des Ensembles:
Soient (E, d) et
des espaces métriques, et soit une
fonction. Nous définissons les propriétés
suivantes:
P1. Nous disons que f est
une "isométrie" si (c'est
plutôt intuitif...!):
(18.24)
Si nous prenons la distance usuelle, la fonction k-lipschitzienne
s'écrit alors:
(18.25)
ce que nous pouvons écrire également:
(18.26)
Ou ce qui revient au même: toutes les cordes tracées entre
2 points quelconques du graphe ont un coefficient directeur (dérivée)
compris entre -k et k.
Par exemple, la fonction sin(x) est
1-lipschitzienne (car la dérivée du cosinus est en
valeur absolue comprise entre 0 et 1).
P2. Nous disons que deux
espaces métriques sont "isométriques" s'il
existe une isométrie surjective de l'un sur l'autre (ce qui est
assez rassurant en géométrie...).
P3. f est
dite "L-lipschitzienne" de
constante (ou "de rapport")
L s'il
existe tel
que:
(18.27)
Si ,
nous disons que f est
"contractante" (ou une "contraction"),
et si ,
nous disons que f est
strictement contractante.
P4. Toute fonction f lipchitzienne
est uniformément continue (voir plus loin le concept
"d'uniforme continue") si elle vérifie:
(18.28)
avec et
(la
réciproque n'est pas vraie: toute fonction uniformément continue
n'est pas nécessairement continue). En d'autres termes, si
nous pouvons rapprocher deux points aussi près que nous
voulons dans un espace, nous le pouvons aussi dans l'autre (ce
qui assure en quelque sorte la dérivation).
Remarques:
R1. Une isométrie est toujours
injective car:
(18.29)
mais elle n'est pas en général
surjective.
R2. Si (E, d) et sont
isométriques, du point de vue de la théorie des espaces métriques
ils sont indiscernables, puisque toutes leurs propriétés sont les
mêmes, mais leurs éléments peuvent être de nature très différente
(suites dans l'un et fonctions dans l'autre par exemple).
ENSEMBLES OUVERTS ET FERMÉS
Définition: Considérons
un ensemble E
muni d'une distance d.
Un sous-ensemble U
de E est
dit "sous-ensemble ouvert" si,
pour chaque élément de U,
il existe une distance r
non nulle pour laquelle tous les éléments de E dont
la distance à cet élément est inférieure ou égale à r,
appartiennent à U,
ce qui se traduit en langage mathématique:
U ouvert de
(18.30)
Remarque: Le symbole / signifie dans ce contexte "satisfait
la propriété".
Cette
définition peut sembler complexe mais en fait, sa signification
concrète est plus simple qu'il n'y paraît. En fait, selon cette
définition, un ensemble ouvert dans un espace topologique
n'est rien d'autre qu'un ensemble de points contigus
et sans bords.
L'absence
de bord découle de la condition .
En effet, en raisonnant par l'absurde, si un ensemble ouvert U
avait un bord, alors pour chaque point situé sur celui-ci (le bord)
il serait toujours possible de trouver un point n'appartenant
pas
à U
aussi proche que l'on veut de lui. Il s'ensuit que la distance r
nécessaire devient donc nulle.
Définitions:
D1. Un
"sous-ensemble fermé" est un "ouvert
avec bord".
D2. Un
"voisinage" d'un point de E est
une partie de E contenant un ouvert contenant ce point.
La définition
d'un ensemble ouvert peut être simplifiée en introduisant une notion
supplémentaire, celle de "boule ouverte":
BOULES
Soit
x
un élément de E:
Définition: Une "boule
ouverte de centre
x et de rayon r>0" ou "boule
métrique de rayon r centrée en x"
est le sous-ensemble de tous les points de E dont la distance
à x est inférieure à r, ce que nous écrivons:
(18.31)
Un
ensemble ouvert peut également être défini comme un ensemble pour
lequel il est possible de définir une boule ouverte en chaque point.
Remarques:
R1. Les ouverts ainsi définis, forment ce que nous appelons une
"topologie induite" par la
distance d ou aussi "topologie
métrique".
R2. Nous appelons une "couverture ouverte"
U de E, un ensemble d'ouverts de E
dont la réunion est E.
Définition: Une "boule
fermée"
est similaire à une boule ouverte mais diffère dans le sens que
nous y incluons les éléments situés à la distance r du
centre:
(18.32)
Remarque: Pour les
inclusions sont
des conséquences directes de la définition de boule
ouverte et fermée.
Exemple:
La distance usuelle dans est
donnée par .
Les boules y sont de simples intervalles. Pour et ,
nous avons:
et
(18.33)
Définition: Une "sphère" est
donnée par:
(18.34)
Remarque: Puisque par définition, ,
les boules ouvertes et fermées ne sont pas vides car elles
contiennent au moins leur centre. Par contre, une sphère
peut être vide.
Exemple:
Avec nous
avons vu dans les exemples précédents que nous pouvions définir
différentes distances. Pour les distinguer, nous les notons:
(18.35)
Alors, dans
les boules fermées de centre O et
de rayon unité équivalentes aux trois formulations précédentes,
ont la forme suivante (rappel: dans
cet exemple):
Figure: 18.2 - Exemples de boules fermées de rayon unité
PARTIES
Maintenant
que nous avons défini les concepts de boules, nous pouvons
enfin définir rigoureusement les concepts d'intervalles
ouverts et fermés
(qui dans un espace à plus d'une dimension sont nommés "parties")
dont nous avons fait si souvent usage dans les chapitres d'Analyse
Fonctionnelle et
de Calcul Intégral Et Différentiel.
Définition: Soit (X, d) un
espace métrique.
Nous disons qu'une partie A de X est
"bornée" s'il existe
une boule fermée telle
que :
(18.36)
Compte tenu de la remarque
précédente sur les inclusions des boules, il est clair que nous
pouvons remplacer l'adjectif "fermée" par "ouverte".
De plus l'inégalité triangulaire entraîne que le caractère borné
de A ne
dépend pas du choix de (avec
un il
suffit de remplacer r par
).
Définitions:
D1.
Soit X un ensemble et (Y,d) un espace
métrique. Si X est un ensemble, nous disons qu'une
fonction
est
"bornée" si son image f(X) est
bornée (cas de la fonction sinus ou cosinus par exemple).
D2. Soit (E,d) un espace métrique, et
soit A une
partie non vide de E. Pour tout nous
notons d(u,A) et nous appelons "distance
de u à A", le nombre réel
positif:
(18.37)
Nous prolongeons
la notion en posant:
(18.38)
Si A et B sont deux parties de E nous avons
respectivement (c'est peut-être plus compréhensible ainsi...):
(18.39)
Il faut faire ici attention a bien interpréter comme
l'infinimum de la distance entre les ensembles A et B,
car la distance entre les parties ne définit pas toujours
une distance sur la partie .
Effectivement, Si nous prenons et nous
avons quand tandis
que .
Remarques:
R1. Si le lecteur a bien compris la définition du concept
de "parties"
il remarquera qu'il n'existe pas nécessairement toujours
un tel
que .
En conséquence, nous écrivons trivialement:
(18.40)
De plus, si un tel existe,
il n'est bien évidemment pas nécessairement unique.
R2. Il convient peut être de rappeler que cette distance satisfait
également les 5 axiomes des distances.
D3. Soit (E, d) un espace métrique,
et soit
A une partie de E. Nous appelons "adhérence"
de A et notons adh(A) le sous-ensemble
de E défini par:
(18.41)
Par exemple, l'adhérence du
sous-ensemble des rationnels (la
partie A) de (l'espace
métrique E) est un sous-ensemble de lui-même
puisque tout nombre réel est limite de rationnels.
En particulier, puisque ,
nous avons ,
et puisque ,
nous avons .
Remarques:
R1. Tout élément de l'ensemble adh(A) est
dit "point adhérent" à A
R2. Nous disons qu'une partie
A
de E est
une "partie fermée" si elle
est égale à son
adhérence
R3. Nous disons qu'une partie A de E est
une "partie ouverte" si
son complémentaire par rapport à E:
(18.42)
est fermé.
Il s'ensuit que (de par les définitions):
(18.43)
(18.44)
avec quelques propriétés:
P1. (triviale) Si et
vérifient
,
nous avons:
(18.45)
P2. (triviale) Pour tout
,
tout :
(18.46)
Dernière propriété qui a pour corollaire
(trivial):
Si pour tout nous
avons ,
,
nous avons alors:
(18.47)
BOULES
GÉNÉRALISÉES
La notion de distance d'un
point à un ensemble permet d'étendre les notions de boule et de
sphère.
Définitions:
D1. Soit et
soit un .
Nous appelons "boule ouverte généralisée"
de centre A et de rayon r, l'ensemble
suivant:
(18.48)
Respectivement "boule
fermée généralisée":
(18.49)
Respectivement "sphère
généralisée":
(18.50)
D2. Soit (E, d) un espace métrique et
soient A,
B deux parties non vides de E. Nous notons
g(A,B) et appelons "gap"
(qui signifie "écartement" ou "espacement" en
français) de A à B, le nombre
réel supérieur
ou égal à zéro:
(18.51)
Remarque: L'inégalité triangulaire n'est
pas valide dans le cadre des gap.
Il suffit pour le démontrer, d'un seul et unique exemple
qui contredirait l'inégalité.
Exemple:
Dans prenons
nous
avons alors:
(18.52)
Il y a donc bien contradiction.
DIAMÈTRE
Définition: Soit (E,d) un
espace métrique
et soit A une partie non vide de E. Nous
notons diam(A) et nous appelons "diamètre"
de A, le nombre réel positif non nul:
(18.53)
Toute partie non vide A d'un
espace métrique vérifiant sera
aussi dite "bornée".
Remarque: Nous considérons la partie vide comme
un borné de diamètre A
Si l'espace métrique (E, d) tout
entier est borné, nous disons que la distance d est
bornée. Par exemple,
la distance discrète est bornée, la distance usuelle
sur ne
l'est pas.
Nous avons aussi les propriétés suivantes (les deux
premières sont normalement triviales, la troisième découle de la
définition du diamètre):
P1. ou
P2.
P3.
Attention concernant cette propriété il
faut perdre l'habitude de penser avec la distance euclidienne.
Le premier piège fréquent est de penser que le deuxième
diamètre (celui de la boule
ouverte)
devrait être strictement inférieur mais ce serait
oublier que le bord n'a pas d'épaisseur
rigoureusement parlant!
Il y a aussi qui
pose souvent problème. Pour s'en convaincre
il suffit de prendre la distance discrète (qui vaut si
deux points sont pas confondus 0, sinon 1). Ainsi, dans un espace
métrique
où nous
prenons
avec ,
nous avons (c'est
un cas intéressant car complètement contre-intuitif).
P4.
Pour s'en convaincre, dans prenons
,
nous avons alors (infériorité stricte triviale):
(18.54)
P5. A est borné si et seulement si
Définition: Nous appelons
"excès de Hausdorff" ou
"distance de Hausdorff" de A sur
B:
(18.55)
que l'on retrouve aussi souvent noté dans
la littérature
avec la notation plus condensée:
(18.56)
Exemple:
Prenons le
cercle unité centré à l'origine et pour B le
carré qui lui est circonscrit. Des notions de géométrie élémentaire
nous amène évidemment
à constater que la distance de Hausdorff entre le cercle
et le carré est donc:
Figure: 18.3 - Exemple d'un distance de Hausdorff dans le plan
soit techniquement:
(18.57)
Remarque: Nous avons en général
et ces quantités peuvent ne pas être finies.
VARIÉTÉS
Nous introduisons maintenant
les "variétés". Ce sont des espaces topologiques
qui sont
"localement comme "
(notre espace par exemple...).
Définitions:
D1. Une "variété topologique
de dimension n"
est un espace de Hausdorff M tel
que pour tout il
existe un voisinage ouvert avec
,
un voisinage ouvert et
un homéomorphisme:
(18.58)
D2. Un "homéomorphisme"
entre deux espaces est une bijection continue dont l'inverse est
également continue.
D3. Les couples sont
appelés des "cartes", U étant
le "domaine de la carte" et "l'application
de coordonnées". Au lieu de "carte"
nous disons parfois aussi "système
de coordonnées".
Remarque: Nous noterons par dim M la dimension d'une
variété topologique. Ainsi:
(18.59)
D4. Soit M une
variété topologique de dimension n.
Une famille A de
cartes de M est
appelée un "atlas" si pour tout ,
il existe une carte telle
que .
Remarque: Notons que si sont
deux cartes de M telles que (ne vérifiant pas l'axiome
de Hausdorff) ,
alors l'application de changement de cartes:
(18.60)
Figure: 18.4 - Exemple de changement de cartes
est un homéomorphisme.
VARIÉTÉS
DIFFÉRENTIABLES
Définitions:
D1. Une "variété différentiable" est
un espace topologique M où les applications sont
des fonctions de classe .
D2. Un "difféomorphisme" est
une application où sont
des domaines ouverts de et
si f est un homéomorphisme et en plus si sont
différentiables.
Remarque: "différentiable" dans
ce contexte signifiera toujours différentiable de classe
D3. Soit une variété topologique (pour
simplifier l'écriture), deux cartes de M sont
des "cartes compatibles" (plus
précisément,
compatibles de classe ),
si l'une des deux propriétés suivantes est vérifiée:
P1. et
l'application de
changement de cartes est un difféomorphisme
P2.
Un atlas A de
M est
différentiable si toutes les cartes de A sont
compatibles entre elles.
Remarque: Étant donné un atlas différentiable,
il est parfois nécessaire
de le compléter: nous disons qu'une carte de M est
compatible avec un atlas différentiable si elle est compatible
avec chaque carte de A. Un atlas de A est
un "atlas
maximal" si toute carte compatible avec A appartient
déjà à A. Un atlas maximal est appelé une "structure
différentiable".
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Commentaires:
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