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PRINCIPES
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STATISTIQUE | THERMODYNAMIQUE
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| ASTROPHYSIQUE | MÉCANIQUE
RELATIVISTE
Nous avons toujours
considéré jusqu'à maintenant lors de tous nos développements que
les interactions (relations de cause à effet) entre les corps se
faisaient instantanément, ainsi que l'observation d'un phénomène
avait lieu instantanément après que celui-ci, soit. Or, deux physiciens
(Michelson et Morley) au cours d'une expérience découvrirent quelque
chose qui allait changer radicalement toute la physique classique
: la vitesse de la lumière était invariante (constante) quelque
soit le mouvement que l'on avait par rapport à elle ! Cette observation
est d'autant plus importante que nous savons que c'est la lumière
qui nous permet de percevoir et de ressentir les choses. Il convient
également de prendre en compte que le champ électrostatique, magnétique
sont comme nous l'avons vu en physique quantique des champs dont
le "vecteur d'interactions" sont les photons qui se déplacement
à la vitesse la lumière. Cette constation nous permet aussi de supposer
que le champ gravitationel finalement a aussi un "vecteur d'interaction"
(qui serait le"graviton" dont l'existence semble prouvée
indirectement) qui se propage à la vitesse de la lumière. Il convient
dès lors de prendre en compte cette "non-instantanéité"
et les conséquences que cela entraîne dans les phénomènes observés
pour déterminer finalement ce qui est réellement que de ce qui semble
être.
Avant de nous attaquer
aux calculs, il convient de définir un petit peu ce qui va être
étudié dans ce chapitre :
1. La "relativité
restreinte" : elle est confinée aux référentiels inertiels
(galiléens), c'est-à-dire à l'étude de corps animés d'un mouvement
rectiligne uniforme ou accéléré mais depuis un référentiel galiléen
(voir chapitre de mécanique analytique).
2. La "relativité
générale" : elle a pour rôle de prendre en compte des référentiels
non inertiels et dans n'importe quel système de coordonnées en faisant
usage de la puissance du calcul tensoriel pour être applicable dans
n'importe quel type d'espace.
Ces deux théories se basent
principalement sur cinq concepts très importants :
1. Le principe de moindre
action (principe variationnel - voir chapitre de mécanique analytique).
Celui-ci nous permettra entre autres de construire la théorie de
la relativité générale de manière beaucoup plus explicite qu'en
mécanique classique où il en est rarement fait mention bien que
tout soit basé sur ce dernier.
2. Le postulat d'invariance
(de la vitesse de la lumière).
3. Le principe
de cosmologique (voir plus bas)
4. Le principe
de relativité restreinte (voir plus bas)
5. Le principe
d'équivalence (qui est tout aussi puissant que le principe variationnel
et qui est la vraie idée géniale d'Einstein concernant la relativité
générale).
Nous étudierons donc dans
l'ordre :
- la relativité restreinte
sous forme algébrique classique dans un premier temps et ensuite
avec une petite correspondance à la notation tensorielle et à l'aspect
géométrique de cette théorie afin de préparer le terrain pour la
relativité générale.
- la relativité générale
en faisant usage à outrance du calcul tensoriel, de la mécanique
analytique (formalisme lagrangien) et de l'électrodynamique (si...si...)
Remarque : certains ouvrages
font usage de la trigonométrie hyperbolique pour étudier la relativité
restreinte dans les détails. Sans vouloir en faire usage dans ce
site nous nous proposons de montrer lors de l'introduction des espaces
de Minkowski de quelle méthode d'approche il s'agit afin que le
lecteur n'en ignore par l'existence.
relativitÉ
restreinte
Les lois physiques expriment des
relations entre des grandeurs physiques fondamentales. Si les lois
physiques sont invariantes par changement de référentiel galiléen
comme nous l'avons vu en mécanique classique, il n'en est pas forcément
de même des grandeurs physiques. Ces dernières peuvent se transformer
d'un référentiel galiléen à un autre selon une loi de transformation
simple comme nous l'avons vu au chapitre de mécanique classique.
Il en est de même en relativité restreinte mais nous devons maintenant
prendre en compte ce que nous avions négligé lors de notre des transformations
de galilée : l'intervalle de temps entre deux événements n'est pas
le même pour deux observateurs si la vitesse de la lumière est finie
! (trivial)
Nous
allons donc voir maintenant l'invariance de la vitesse de la lumière,
implique de nouvelles règles mathématiques afin d'assurer l'invariance
des lois de la physique lors d'un changement de référentiel. Ces règles
sont ce que nous appelons les "transformations de Lorentz"
et c'est ce que nous allons maintenant par une développement mathématique
extremement simple (beaucoup beaucoup plus simple que la relativité
générale) démontrer maintenant. D'abord,
il nous faut d'abord énoncer deux concepts :
postulat
d'invariance
Des mesures de laboratoire
(expérience de Michelson-Morley comme nous en avons fait mention)
ont, depuis fort longtemps, montré que la vitesse
mesurée par un référentiel inertiel est bien constante quelque soit
la vitesse d'entraînement. Nous devons alors postuler la propriété
suivante :
Postulat : la vitesse
de la lumière (vecteur de transport de l'information) ne peut ni
s'ajouter, ni se soustraire, à la vitesse d'entraînement du référentiel
dans lequel nous la mesurons (plus clairement cela signifie que
quelque soit la vitesse à laquelle vous vous déplacerez vous mesurerez
toujours la vitesse de lumière comme valant
numériquement constant et fini!).
Corollaire : le principe
de relativité Galiléen (voir chapitre de mécanique classique) selon
ce postulat est complétement mis à défaut et il nous faut alors
développer une nouvelle théorie qui prend en compte cette propriété
de la lumière
Remarque : il est important
de noter que nous considèrons que la lumière est dans le cadre actuel
de la relativité restreinte, le messager de l'information d'un corps
sur un autre !!!
principe
cosmologique
Définition : nous supposons que notre
position dans l’Univers est typique, non seulement dans l’espace
comme l’affirme le modèle standard de l'Univers (voir chapitre d'astrophysique),
mais aussi dans le temps. Ainsi, un astronome situé dans une galaxie
éloignée doit observer les mêmes propriétés générales de l’Univers
que nous, qu’il ait vécu un milliard d’années plus tôt, ou qu’il
l’observe dans un milliard d’années.
En
fait, il est relativement naturel d’aller plus loin et d’énoncer
que : l’Univers présente le même aspect en chacun de ses points,
c’est-à-dire qu’il est homogène. Cette homogénéité s’énonce sous
la forme du "principe cosmologique". Ce principe ne repose
pas sur les observations, si fragmentaires par rapport à la démesure
du cosmos qu’elles ne sauraient permettre d’établir sa validité.
Il constitue bien un présupposé à toute étude physique de l’Univers.
Sa raison d’être tient à son caractère, indispensable à toute cosmologie
scientifique, et peut-être à une certaine réaction par rapport à
l’ancienne vision géocentrique ou héliocentrique : il est supposé
désormais évident qu’aucun lieu n’est privilégié dans le cosmos
!
principe
de
relativité restreinte
Rappelons (voir chapitre de mécanique
classique) que les transformations galiléennes nous disent qu’aucun
référentiels ne peut être considéré comme un référentiel absolu
puisque les relations entre les grandeurs physiques sont identiques
dans tous les référentiels galiléens ("principe de relativité
galiléen"). Le mouvement galiléen est donc relatif.
Au 20ème siècle les physiciens constatèrent
qu’une importante catégorie de phénomènes physiques violait le principe
de relativité galiléen : les phénomènes électromagnétiques.
En appliquant les transformations galiléennes
aux équations de Maxwell on obtient un jeu d’équations différent
selon que l’observateur se trouve dans un référentiel fixe ou un
référentiel mobile. Par exemple, considérons un électron. Dans le
référentiel qui lui est lié (le référentiel propre) le seul phénomène
électromagnétique observable est le champ électrique dont l’électron
est la source. Dans un référentiel galiléen mobile par rapport à
l’électron, celui-ci devient également la source d’un champ magnétique.
Il en découle que les lois de l’électromagnétisme varient d’un référentiel
galiléen à un autre ou, en d’autres mots, que les équations de Maxwell
ne sont vraies que dans un seul référentiel, un référentiel de référence
absolu. Or, comme nous l’avons vu en analysant la relativité galiléenne,
il n’est pas possible de distinguer un référentiel galiléen d’un
autre car le mouvement uniforme est un phénomène physique relatif.
Ces remarques nous conduisent à conclure
que :
· soit les équations de Maxwell
sont fausses,
· soit les transformations galiléennes
sont inexactes,
· ou enfin que notre
compréhension du mouvement est incomplète.
Albert Einstein n’admettait
pas la violation du principe de relativité galiléenne par l’électromagnétisme.
De son point de vue il fallait au contraire le généraliser à toutes
les lois physiques. Il postula que les lois physiques doivent être
identiques dans tous les référentiels galiléens ce qui implique,
implicitement, que du point de vue des lois physiques, il n’est
pas possible de distinguer un référentiel galiléen d’un autre. Ce
principe fut baptisé principe de relativité restreinte (cette relativité
est en effet restreinte aux cas des référentiels galiléens exclusivement).
Énoncé du principe de relativité restreinte
: les lois physiques sont inchangées après un changement de référentiel
galiléen ou encore, les lois physiques sont identiques dans tous
les référentiels galiléens.
Transformations
de Lorentz
Pour que soit possible
l'invariance de ,
nous devons admettre que le temps ne s'écoule pas de la même manière
pour l'observateur immobile
que pour l'observateur dans un référentiel en translation uniforme en (ce
cas particulier de dispositions des référentiels dans lesquels les
axes d'espaces sont parallèles amènent à ce que nous appelons les
"transorfmations de Lorentz pures" ou "transformations
de Lorentz spéciales") à vitesse relative (le terme
"relative" est important!) .
Pour étudier le comportement
des lois physique, nous devons alors nous munir de deux horloges
qui donnent
et (le
référentiel qui contient son horloge/instrument de mesure est appelé
"référentiel propre")
Mettons en place l'expérience
imaginaire suivante :
Lorsque les observateurs
et
sont superposés, nous posons
et et
nous émettons un flash lumineux dans la direction d'un point
repéré par
et .

Il est évident que lorsque
le flash arrivera en ,
l'observateur
mesurera un temps
et un
temps .
L'observateur
conclut dès lors :

L'observateur
lui, conclut :

Étant donne que le déplacement
de
ne se fait qu'en ,
nous avons pour les deux observateurs :

De plus, si la trajectoire du rayon
lumineux se confond dans ,
nous avons :

Ce qui nous donne dès lors
et d'où
:
et 
Ce deux relations sont donc égales
(nulles) en tout entre
les deux observateurs. Ce sont les premiers "invariants relativistes"
(valeurs égales quelque soit le référentiel).
Nous retrouverons ces deux relations sous une forme plus généralisée
lors de la fin de notre étude de la relativité restreinte
il convient donc de s'en souvenir.
Il convient maintenant
de se rappeler, que dans le modèle classique ("relativité galiléenne"),
nous aurions écrit que la position du point
pour l'observateur
à partir des informations données par
serait et
réciproquement (voir chapitre de mécanique classique) tel que :
Dans le modèle relativiste,
nous devons par contre admettre que le temps
qui est en relation avec
n'est pas le même que
qui est en relation avec parce
que le principe de relativité oblige (sinon quoi il serait donc
impossible d'expliquer l'invariance de la vitesse de la lumière)
!
Nous sommes alors ammenés
à poser la relation précédente sous la forme suivante :
où serait
une valeur numérique à déterminer.
Démonstration :
De plus, si ,
nous devons aussi pouvoir exprimer
comme fonction de
et de sous la même similaire :
.
Résumons la forme du problème
:
à
déterminer : 
à
déterminer :
Nous cherchons alors à
déterminer la relation permettant de connaître la valeur des coefficients
,
qui satisfont simultanément:
et

Remarque : ces deux relations
nous permette d'écire une relation que nous ré-utiliserons bien
plus loin :

Donc, avec les dernières
relations, nous obtenons :

Distribuons :

Pour satisfaire la relation:

Il faut que :
(1)
(2)
(3)
Il est facile de résoudre
(2) :

Nous introduisons alors
ce résultat dans (1) et (3) et nous arrivons à :
(1')
(3')
Si nous divisons (2')
par (3'), nous obtenons :
et en introduisant ce
dernier résultat dans la relation ,
nous obtenons le résultat remarquable suivant:
que nous notons souvent
:
et que nous appelons "facteur
de Michelson-Morley".
En introduisant également
:
dans
nous obtenons :

Nous en tirons les relations
de transformation de Lorentz :
qui
sont donc bien covariantes.
Rappel
: certaines grandeurs physiques se transforment comme le système
de coordonnées (cartésiennes, polaires, etc.) lors d'un changement
de référentiel, d'autres non. Nous qualifions les grandeurs de la
première catégorie des grandeurs "covariantes" (en analogie
avec les composantes covariantes vues dans le chapitre de calcul
tensoriel) et les autres de grandeurs "invariantes" ou
"contravariantes" (en analogie avec les composantes contravariantes
vues dans le chapitre de calcul tensoriel)
Si nous posons :
avec
Nous pouvons alors écrire (le lecteur
remarquera que les unités de tous les termes à gauche de l'égalité
sont toutes identiques – il s'agit à chaque fois d'une distance)
:

Nous pouvons alors mettre les transformation
de Lorentz des coordonnées et du temps sous la forme matricielle
suivante :
Vous retrouverez fréquemment cette
"matrice de Lorentz" ou "tenseur symétrique de Lorentz"
(peu importe finalement) :
dans certains ouvrages sous la forme
condensée respectivement
ou
encore plus souvent (et c'est la notation que nous adopterons sur
ce site)
en spécifiant que nous effectuons une
transformation de Lorentz des composantes spatiales et temporelles
(puisqu'il en existe aussi pour d'autres grandeurs physique comme
nous allons le voir).
Remarques :
R1. La transformation inverse étant
effectuée bien évidemment avec la matrice inverse
R2. Le vecteur est
quant à lui, appelé le "quadri-vecteur d'espace-temps"
ou encore "quadri-vecteur déplacement".
Nous pouvons de même déterminer
les transformations de Lorentz des vitesses. Considérons
une particule en mouvement dans un référentiel inertiel
tel qu'au temps ,
ses coordonnées sont .
Dès lors, les composantes de la vitesse
sont :

Quelles sont alors les composantes
dans la vitesse dans .
A nouveau, nous écrivons :

Nous pouvons différentier les
équations de transformation des composantes que nous avons
obtenu avant et ainsi pouvons écrire :

Dès lors, nous avons :

et de même :

et :

Et comme la vitesse constante du référentiel
est donné par ,
nous avons alors :

et inversement :

Dans la limite de la mécanique
classique, où la vitesse de la lumière était
supposée comme instantanée et donc .
Nous avons :

qui sont les transformations de Galilée
telles que nous les avons vues en mécanique classique.
De même, nous pouvons déterminer
les transformations relativistes des accélérations
entre référentiels inertiels. Cependant ces relations
sont relations sont très rarement démontrées dans les livres ou
instituts scolaires et chacun présente des résultats différents.
Il convient de prendre avec extrême précaution les développements
qui vont suivre tant qu'ils n'auront pas ét confirmés ou corrigés
par d'autres. Ainsi :
et donc :
et donc :
et de même :
et :
Et inversement :
Addition
relativiste des vitesses
Comme la vitesse de la
lumière est une vitesse indépassable nous venons maintenant à nous
demander quelle sera alors finalement la vitesse d'un objet lancé
à un vitesse proche de celle de la lumière (par exemple...) à partir
d'un référentiel se déplaçant lui aussi à une vitesse proche de
la lumière (pourquoi pas non plus...).
Il nous faut alors trouver
une relation qui donne la vitesse réelle
à partir de la vitesse de lancement et
de la vitesse de référentiel .
Nous savons que pour l'objet
lancé :
Comme celui qui est intéressé
ne connaît pas la vitesse réelle ,
il se doit d'utiliser les transformations de Lorentz. Ainsi, nous
savons que :
et nous avons également
:
d'où :
Nous
savons que d'où
finalement la "loi de compositions des vitesses (relativistes)"
:

qui est donc la vitesse d'un
corps en mouvement dans la référentiel en mouvement
par rapport au référentiel au repos (ou autrement
dit : vu par le référentiel en mouvement).
Et réciproquement
vu de l'autre référentiel en mouvement nous avons
en faisant les mêmes développements (avec inversion
des signes et des vitesses bien sûr):

qui est donc la vitesse d'un
corps en mouvement dans la référentiel en repos par
rapport au référentiel en mouvement (ou autrement
dit : vu par le référentiel en mouvement).
VARIATION
relativiste des longUeurs
Considérons maintenant que longueur
d'un objet est donnée par la distance entre ses deux extrémités
et .
Considérons cet objet immobile
dans le référentiel
et orienté selon l'axe .
Sa longeur est donc la distance entre ses deux extrémités :

Pour l'observateur ,
l'objet est en mouvement. Les positions de
et
devraient donc être mesurées simultanément :
d'où le résultat remarquable :
Ainsi,
la longueur d'une règle observée dans un référentiel mobile par
rapport au référentiel propre de la règle est inférieure à sa longueur
propre. Ce phénomène porte le nom de "contraction des longueurs".
variation
relativiste du temps
Un événement est un phénomène qui se
produit en un endroit donné et à un instant donné. L'origine du
temps étant difficile à préciser, nous préfèrerons souvent définir
la notion d'intervalle de temps comme le temps qui s'écoule entre
2 événements comme d'habitude.
Considérons maintenant deux événements
et
consécutifs qui se produisent au même endroit
(!) dans le référentiel en translation.
Pour l'observateur
,
l'intervalle de temps est simplement :
:
Pour mesurer cet intervalle, l'observateur
dans le référentiel fixe, doit aussi imposer que
est commun aux 2 événements :
d'où le résultat remarquable ci-dessous
:
Conclusion: l'observateur
mesure un intervalle de temps d'autant plus grand que le référentiel
dans lequel se déroule le phénomène se déplace rapidement. Le temps
dans le référentiel mobile semble comme dilaté (oui! il semble mais
c'est tout!) par rapport à celui en vigueur dans le référentiel
fixe.
Variation
relativiste de la masse
Imaginons une collisions
frontale entre deux objets identiques (1), (2) ayant dans le référentiel
des vitesses égales mais opposées. Nous supposerons
que cette collision est élastique, c'est-à-dire que
l'énergie cinétique et la quantité de mouvement
sont conservées. Avant le choc, les composantes des vitesses
des objets (1) et (2) sont :

comme indiqué ci-dessous
:
Après le choc nous
avons :

Maintenant, plaçons
nous dans un référentiel R qui se déplace
par rapport à
avec la vitesse
suivant ,
les composantes des vitesses sont avant choc :

et après le choc :

Nous avons donc trivialement
:

mais en appliquant la loi
de composition des vitesses démontrée plus haut :

pour les composantes de l'axe
horizontal (puisque le référentiel se déplace
dans cet vu depuis le référentiel en mouvement donc,
nous avons :

et pour le mouvement vertical,
nous avons plus haut que :
Ainsi il vient :

En passant de
à R, la composant suivant y de la quantité
de mouvement total doit rester nulle (comme c'était le cas
dans R initialement). Or :

Pour sortir de cette impasse,
il faut admettre que les masses respectivement
des objets (1) et (2) ne peuvent être identiques dans R.
Alors cela nous amène à imposer :

entraîne :

Dans R, les normes
des vitesses des deux objets sont :

La dernière relation
peut s'écrire :

de sorte que :

où nous avons posé
:

Nous trouvons ainsi :

Nous poserons maintenant
:

où
est évidemment la masse au repos de l'un ou l'autre des objets
identiques (1) et (2).
Le raisonnement que nous
venons de faire sur un exemple simple, montre que la masse d'un
objet dépens de sa vitesse v dans un référentiel
donné. D'une façon générale,
étant la masse au repos :

La masse
tend vers l'infini lorsque la vitesse tend vers la vitesse c
de la lumière dans le vide. C'est une raison supplémentaire
pour affirmer que c est la limite supérieur assignée
à la vitesse de tout objet matériel, ce qui est conforme
à la fois à l'expérience et aux conséquences
déjà formulées de la transformation de Lorentz.
Équivalence
masse-énergie
Sous l'action d'une force ,
la vitesse d'une masse
augmente ou diminue sur chaque portion de la trajectoire. Le travail
de la composante peut
s'interpréter alors en énergie cinétique ..
Dans la théorie relativiste, la masse
varie avec la vitesse, donc:
L'intégration par partie ( )
nous donne :
Le gain d'énergie cinétique d'une particule
peut donc être considérée comme gain de sa
masse. Puisque est
la masse au repos, la quantité est
appelée "énergie au repos" de la particule.
Nous avons donc :

où représente
l'énergie de mouvement.
La somme :
représente donc l'énergie
totale
de la particule en absence de champ de potentiel. Ce
qui nous amène à écrire :
LAGRANGIEN
RELATIVISTE
Les développements suivants
vont nous permettre dans l'étude de l'électrodynamique,
de déterminer l'expression du tenseur du champ électromagnétique
ainsi qu'en physique quantique ondulatoire de déterminer l'équation
de Klein-Gordon avec champ magnétique. Il faut donc bien lire ce
qui va suivre.
En relativité, nous voulons
donc que les équations du mouvement aient la même forme
dans tous les référentiels inertiels. Pour cela, il
faut que l'action
(voir chapitre de mécanique analytique) soit donc invariante par
rapport aux transformations de Lorentz. Guidés par ce principe,
essayons d'obtenir l'action d'une particule libre. Supposons que
l'action soit dans le référentiel
:

Remarques :
R1. Le choix du signe moins deviendra
évident lors de notre étude de l'électrodynamique.
R2. Le notation
au lieu de
pour le lagrangien permet simplement de mettre en évidence
qu'il s'agit d'un cas d'étude ou le système est libre.
Cette distinction de notation sera utile lors de notre étude
de la relativité générale et de la détermination
du tenseur du champ électromagnétique.
Et rappelons que :

Dans le référentiel ,
nous avons alors :

Donc selon notre hypothèse initiale,
nous avons pour le lagrangien relativiste (en l'absence de champ
de potentiel donc… puisque le système est "libre") :

Dans l'approximation non-relativiste
,
nous avons selon le développement de MacLaurin :

Nous retrouvons donc le lagrangien
habituel d'un système libre en mouvement mais plus un constante
qui n'affecte cependant pas les équations du mouvement que
nous obtenons en mécanique classique mais qui nous sera absolument
nécessaire en électrodynamique.
Rappelons maintenant que le moment
généralisé (voir chapitre de mécanique
analytique) est défini par :

Nous allons voir maintenant que cette
définition n'est pas fortuite. Effectivement :

L'hamiltonien (voir chapitre de mécanique
analytique) vaut :

ce qui donne :

L'hamiltonien est dans ce cas égal
à l'énergie totale de la particule. Son expression
nous amène à finalement à changer un peu notre hypothèse initiale
et finalement à écire
au
lieu de dans
l'expression de l'action .
Ainsi nous avons finalement :
et 
Dans l'approximation non relativiste
,
devient (développement de MacLaurin) :

Nous reconnaissons l'énergie
cinétique usuelle, plus une constante : l'énergie
au repos. Ce qui correspond bien aux calculs que nous avions fait
avant où nous avons obtenu :
Quantité
de mouvement relativiste
L'énergie totale
et la quantité de mouvement d'une
particule peuvent donc prendre n'importe quelle valeur positive
(si la vitesse tend vers la valeur limite ,
la masse s'adapte pour que le produit ne
soit pas borné).
Dans l'expression de ,
nous pouvons remplacer la vitesse par
une fonction de :

introduit dans :

nous avons :

d'où
(nous reviendrons sur cett relation de la plus haute importance
lors de notre démonstration de la relation d'Einstein) :

Nous
n'avons pas gardé la partie négative de l'égalité précédente car
elle n'a aucun sens en physique classique. Cependant, lorsque nous
étudierons la physique quantique, il s'avérera indispensable de
la préserver sinon quoi nous arriverons à des absurdités (voir le
chapitre de physique quantique ondulatoire)
Cependant,
nous pouvons bien évidemment écrire cette dernière
relation aussi sous la forme :

ou encore :

En d'autres termes, l'énergie
totale d'une particule en mouvement est égale à son
énergie de masse additionnée par son énergie
cinétique (rien de fondamentalement nouveau).
Cette présente
deux cas limite où nous pouvons réduire la formule :
C1. Pour une particule au
repos (p=0), nous pouvons réduire l’expression à
(en omettant l'énergie négative…)
C2. Nous pouvons appliquer
l’équation à une particule sans masse de manière
à éliminer le premier terme ce qui nous donne alors
.Un
photon, par exemple, à une masse nulle mais il n’est jamais
au repos. Par définition, c’est un quantum d’énergie,
son énergie cinétique n’est donc jamais nulle.
Remarque : comme nous le
démontrerons plus loin (voir la "relation d'Einstein"), à
partir de la définition de la loi de Planck, nous pourrons
écrire 
Cherchons maintenant les
relations entre
et ainsi
qu'entre
et ,
pour qu'il soit possible à
d'écrire :

Nous commencons alors à nous débarrasser
de la racine carrée:

Si
écrit :

doit pouvoir écrire :

Nous avons donc :

Si nous comparons :
,
,
et

nous obtenons des expressions exactement
semblables à celles utilisées pour les transformations de Lorentz
des composantes spatiales et temporelles. Nous pouvons alors écrire,
par similitude, que les transformations pour la quantité de mouvement
et l'énergie sont dès lors données par :

À nouveau, si nous prenons :
avec
Nous avons dès lors en exprimant toutes
les relations précédentes de transformation dans les mêmes en se
souvent que :

Nous pouvons alors définir un matrice
telle que:

Vous retrouverez fréquemment cette
"matrice de Lorentz" ou "tenseur symétrique de Lorentz"
:
qui se note aussi
en spécifiant que nous effectuons une transformation de Lorentz
des quantités de mouvement et de l'énergie.
Le vecteur
est quant à lui, appelé le "quadri-vecteur d'énergie-impulsion".
Son utilité
est que sa valeur est conservée, lors d'une réaction
nucléaire. Si nous additionnons ces vecteurs sur toutes les
particules (sans oublier les photons) avant et après la réaction,
nous trouve les mêmes sommes pour les 4 composantes.
Remarque :
la transformation inverse étant effectuée bien évidemment avec la
matrice inverse
FORCE RELATIVISTE
Suivant le principe de la relativité,
nous voulons que la relation entre la force et la quantité de mouvement
s'écrive de la même manière par
deux observateurs d'inertie en translation l'un par rapport à l'autre:
Ainsi, si
écrit :

doit
pouvoir écrire :

La relation entre est
assez compliquée dans le cas général. Nous nous limiterons ici au
cas particulier où un corps est momentanément immobile dans et
où donc l'observateur
ne tiendra compte que de la force qu'il
applique. Il l'appellera par ailleurs "force propre",
car il n'a pas à se préoccuper d'autres forces (comme une force
centrifuge, par exemple).
Il faut substituer
et
par
et
dans :

Puisque :
nous aurons :
Nous avons par ailleurs vu que :

Il reste donc :

La composante de la force est donc
invariable dans la direction du déplacement.
Pour les directions
perpendiculaires au déplacement:
et

En résumé:

La
matrice de transformation est triviale et nous ne l'avons jamais
trouvée dans la littérature. Nous n'en ferons donc pas mention.
CHAMPS ÉLECTRIQUE ET MAGNÉTIQUE relativIstes
Avec un spectromètre de masse, nous
établissons que le rapport
de la masse
d'une particule par sa charge électrique
varie de la même manière que la masse
lorsque la vitesse
de la particule varie :

Ainsi,
il vient que :

La charge d'une particule est donc
indépendante de sa vitesse comme nous l'avons démontré dans la section
d'électromagnétisme (chapitre d'électrodynamique) lors de la détermination
de l'équation de conservation de la charge.
Considérons maintenant deux charges
et
immobiles dans le référentiel
en translation à vitesse
par rapport à :

Nous allons nous restreindre au cas
où la vitesse
est parallèle à l'axe :

La charge
est placée en
et elle est donc immobile pour .
L'observateur conclut qu'une force électrostatique :
agit donc sur la charge témoin
placée en .

L'observateur
voit également un champ électrostatique en
,
mais il voit aussi que
est en mouvement selon l'axe .
Il en déduit donc l'existence d'un champ magnétique en
orienté
dans le plan :

Il mesure donc la force
(voir le chapitre de magnétostatique) de Lorentz (supposée connue)
:
.
Mais :

Donc :

Nous avons vu maintenant:

La comparaison des expressions ci-dessus
donne les transformations relativistes du champ électrique :

Comme pour la transformation de Lorentz
des composantes spatiales et temporelles, nous avons obtenu les
transformations inverses en échangeant les champs et en considérant
que
voit
reculer (nous remplacons donc
par –).
Pour obtenir les transformations du
champ magnétique nous procèdons comme ci-dessous:

Après quelques petites manipulations
d'algèbre très élémentaire, nous obtenons :

Nous faisons identiquement:

Après encore une fois quelques petites
manipulations d'algèbre très élémentaire, nous obtenons :

et ainsi de suite. Nous obtenons finalement
:

Etudions maintenant le comportant du
champ électromagnétique d'une charge en mouvement :
Soient deux référentiels parallèles
et ,
en translation à vitesse constante
selon l'axe ':

où une
charge immobile
est placée en . Il
est clair alors que l'observateur
mesure partout
et qu'au point
du plan ,
en il
mesure le champ électrostatique :

Si l'observateur
est informé des valeurs de et
de ,
il peut les introduire dans les transformées relativistes donnant
le champ électrique qu'il
observe:



Pour écrire une expression du champ
au point ,
l'observateur
doit déterminer, à un instant
de son temps local, les composantes du vecteur qui
sépare le point
de la charge (en
sommant les vecteurs position de ces deux derniers points matériels).
Le coordonnées du point
et de la charge
qu'il voit dans le plan
sont donnés par les tranformations de Lorentz habituelles :
et

Il en déduit donc facilement, pas sommation
les distances .
Une autre méthode, plus simple, est
que étant donné que la composante
est une longueur, elle subit donc les transformation de Lorentz
et :

Car rappelons le :
et

La transformée relativiste du champ
électrique donne alors:

et :

Écrit sous forme vectorielle :

Il nous faut encore déterminer exprimer
en
fonction de :

car (théorème de Pythagore) :

L'écriture se simplifie si nous utilisons
l'angle formé par le vecteur champ électrique et l'axe .
Nous notons alors dans
et dans
les angles données par :
et

avec à
cause de la dilatation des longueurs selon l'axe .
Nous élimine
avec :

Ainsi, le champ électrique que
voit
est donné par :

Le facteur contenant montre
que le champ électrique d'une
charge en mouvement n'a plus la symétrie sphérique. Il dépend de
la direction du vecteur :
A distance égales, le champ électrique
est plus intense dans la direction verticale à celle du déplacement
( )
que dans la direction du déplacement de la charge ( ).
Si ,
nous retrouvons par ailleurs l'expression classique et connue:

Remarque imortante : rappelons que
nous avons effectué (et continuons dans ce sens) ici une étude d'une
charge en mouvement rectiligne uniforme, c'est-à-dire à vitesse
constante.
Pour trouver maintenant l'expression
du champ magnétique ,
nous introduisons :
et

et
dans:

Nous obtenons dès lors:

qui sont les composantes de :

Pour connaître en
fonction de ,
nous substituons l'expression obtenue pour 

Remarque: dans la cas où la vitesse
est faible, le terme relativiste tend vers 1 et le champ
d'une charge
se déplaçant à la vitesse
devient:

car comme nous l'avons vu en électromagnétisme:

Remarques:
R1. En chaque endroit, les lignes du
champ sont
contenues dans un plan perpendiculaire à la direction de déplacement
de la charge (produit
vectoriel oblige)
R2. Si la charge en mouvement est vue
comme un
attaché au point ,
nous peuvons interpréter son déplacement à vitesse
comme un courant en
un point du référentiel
où se trouve .
Ainsi :

Cette dernière relation est connue sous
le nom de la "loi de Biot et Savart" et nous la retrouverons
au début de la section traitant de l'éléctromagnétisme. Cet état de
fait, valide encore le modèle relativiste. RELATION
D'EINSTEIN
Suivant le principe de relativité,
nous souhaitons que la relation entre la quantité de mouvement et
l'énergie d'une onde électromagnétique s'écrive de la même manière
pour deux observateurs d'inertie en translation l'un par rapport
à l'autre:
Si
écrit:
alors
doit pouvoir écrire :

Reprenons la première relation ci-dessus
et mettons-la au carré sans oublier que le photon à une masse nulle
.
Alors :

et
comme :

Étant donnée connue la relation de
Planck (définie en thermodynamique) :
nous sommes amenés à écrire
la fameuse "relation d'Einstein" que nous retrouverons
en physique quantique et aussi en thermodynamique :
Espace-temps
de Minkowski
Nous avons démontré que:

Écrivons cela sous la forme
:

Multiplions les deux membres par :
ce qui nous donne :

Si la vitesse
est égale à celle de la lumière ,
l'équation s'annule :

Ce résultat traduit, que les dimensions
d'espace et de temps sont comme arrêtées dans le référentiel relativiste,
car la vitesse de l'objet est égale à celle de la lumière!
Imaginons maintenant qu'un faisceau
lumineux soit émis à l'instant
et se propage sur l'axe à
la vitesse constante de la lumière, .
Nous savons que
et que dans l'espace-temps de Minkowski (application du théorème
de Pythagore dans l'espace euclidien à trois dimensions), cette
relation s'écrit:

En changeant
de membre et en portant le tout au carré pour supprimer la racine,
nous obtenons :
Remarque : nous pouvons
assimiler cette équation à la représentation
d'un front d'onde sphérique d'une onde lumineuse se propageant
à la vitesse de la lumière.
Considérons maintenant deux événements
de coordonnées et
et
pour éviter la confusion changeons de lettre .
Nous pouvons dès lors écrire que :

En passant à la limite, nous avons
obtenons la forme quadratique :

Qui
à la même forme et même valeur quelque soit le référentiel considéré.
est donc un invariant relativiste que l'on appelle "l'abscisse
curviligne d'espace-temps", c'est l'intervalle d'espace-temps
où, comme le dit simplement Einstein, le "carré de la distance"….
Le fait que cette grandeur puisse être positive, négative (!) ou
nulle est liée au caractère absolu de la vitesse de la lumière (nous
y reviendrons juste après).
Si nous mettons les deux relations
suivantes en relation :
et

La corrélation entre ces
deux relations nous donne
lorsque que les deux événements sont reliés à la vitesse de la lumière.
De plus, si nous posons
nous pouvons alors écrire :

Ceci n'est rien d'autre que l'équation
d'un cône d'axe d'ordonnée …
le fameux "cône d'Univers" (sur lequel nous consacrons
tout une étude plus loin). Tout événement est donc par extension
dans ce cône et l'évolution de tout système peut donc y être décrit
(par sa positition spatiale et temporelle), par ce que nous appelons
sa "ligne d'Univers". La
ligne d'Univers d'une particule est donc la séquence d'événements
qu'elle occupe durant sa vie.
Revenons maintenant à nos transformation
de Lorentz. Rappelons que nous nous sommes restreints au cas particulier
où les axes d'espaces étaient parallèles (ce
qui nous avait amener à définir le terme "transformations
de Lorentz pures"). Cette configuration spéciale a une propriété
géométrique intéressant dont parfois certains
ouvrages font usage. Voyons de quoi il s'agit.
Nous avons vu dans le cadre des transformation
de Lorentz des longueurs que nous avions une transformation spéciale
que selon l'axe ,
ayant pour les autres composantes .
Ce qui nous permet tout à fait de réduire la matrice
de transformation que nous avions à une matrice
plutôt que
comme nous l'avions obtenu plus haut :

L'identification de
et de
par invariance (et découlant des transformation relativistes)
nous impose les relations suivantes :
La première relation peut être
mise en relation avec une des relations remarquables de la trigonométrie
hyperbolique (voir le chapitre trigonométrie de la section
de géométrie du site) tel que
et ,
la deuxième qu'il existe
tel que
et .
La troisième donne alors la relation remarquable :
et donc
que nous noterons plus simplement .
Finalement les transformation de Lorentz spéciales de vitesse
suivant l'axe
peuvent aussi s'écrire
ce qui nous impose comme propriétés
remarquables de par les relations remarquables de la trigonométrie
hyperbolique :
et 
La quantité
(sans dimensions) est appelée "rapidité" par ceux
qui l'utilisent en physique des hautes énergies. Nous nous
arrêterons ici en ce qui concerne l'étude géométrique
de la relativité restreinte trouvant que cela à de
moins en moins d'intérêt de procéder ainsi (bien
que ce soit fort sympathique).
cône
d'univers
Remarque : si nous posons que la vitesse
de lumière est égale à l'unité, l'axe des ordonnées devient alors
par abus de langage "purement temporel". Nous ne ferons
pas ce choix sur ce site.
Un événement ponctuel apparaît instantané
(approximation reposée sur l'optique géométrique) à tout observateur
capable de le voir. Une collision entre deux particules ponctuelles
fournit un exemple d'événement ponctuel. Il est tout à fait possible
qu'un événement instantané non ponctuel apparaisse instantané à
un certain observateur mais, à cause de la vitesse de propagation
finie de la lumière, non instantané à un autre observateur.
Définitions :
D1. Nous dirons par définition que
deux événements ponctuels occupent le même point d'espace-temps
s'ils apparaissent simultanés à tout observateur capable des les
voir.
D2. L'ensemble
de tous les points de l'espace-temps est appelé "l'espace-temps".
D3. La frontière définie par le cône
d'Univers est appelée "horizon cosmologique"
Rappel : Si aucune force n'agit
sur une particule ponctuelle, nous la qualifions "d'inertielle";
nous disons également qu'elle est en "mouvement inertiel".
Étant
donné le point ,
est
une structure géométrique absolue, indépendante de l'observateur.
Sa composante future sera notée ;
sa composante passée et
elle sera représentée lar le cône :
La
ligne d'univers de tout observateur qui occupe instantanément
(dont la ligne d'univers passe par )
est contenue à l'intérieur de
définit par un point unique sur sa sphère céleste (pour un observateur
donné, son temps propre pouvant être normalisé à l'unité, nous avons
alors une sphère). Cela veut dire qu'il peut y avoir autant de rayons
nuls (foyers des cônes) passant par
que de points sur une sphère.
L'exemple
suivant paraîtra plus évident (il faut comprendre par soi-même implicitement
que l'Univers a son propre cône d'Univers - si l'espace est de type
Minkowskien bien sûr...) :

Comme
illustré sur la figure ci-dessus, un événement lumineux au point
de l'espace-temps produit un faisceau de photons, tous dans le cône
nul du futur ,
(ces photons ont été émis par des atomes dans des états de mouvement
variés, dont les lignes d'univers
et
passent par ,
mais sont entièrement contenues à l'intérieur de ).
La ligne d'univers
ne peut seulement être décrite par une particule se mouvant à la
vitesse de la lumière car elle définit la frontière du cône (nous
disons alors que la ligne d'Univers est "du genre lumière").
Remarque
: la représentationd des lignes d'Univers dans la partie inférieur
(cône renversé) vient du fait qu'un événement peut également avoir
un passé... donc le schéma généralise l'exemple particulier
Soit
la
ligne d'univers d'un personnage immobile
(d'où la verticalité de sa ligne d'Univers sur la figure ci-dessus)
et
celle d'un rayon lumineux ayant pour origine .
Tous deux résident dans l'espace
à quatre dimensions et ils se coupent selon un point unique .
Les points
et
se situent sur un rayon nul (d'un future cône), ,
de .
En ,
le personnage
voit un flash soudain dans la direction définie par ,
pour lui la direction de l'événement lumineux (décrite uniquement
par sa vitesse donc, ainsi une ligne d'univers d'une particule inertielle
peut être décrite uniquement par le temps et sa vitesse).
Un
atome dont la ligne d'univers coupe
au point ,
absorbe un photon de l'événement lumineux
et réémet peu de temps après un faisceau de photons. Ceux-ci forment
alors à leur tour des rayons nuls dans ,
mais seuls ceux de direction
atteindront le personnage
et seront vus par lui au point .
Les
physiciens disent alors, en analogie avec la mathématique, qu'en
considérant donnée une ligne d'univers inertielle, nous avons une
classe d'équivalence (voir le chapitre de théorie des ensembles)
de lignes d'univers parallèles et, par extension étant donné un
point
sur une ligne d'univers, nous avons une classe d'équivalence de
points synchrones avec .
Cette classe d'équivalence de points forme bien évidemment un plan
tri-dimensionnel passant par
(à priori c'est sympathique de se l'imaginer mais je ne suis pas
convaincu de l'utilité de la chose).
Si
se trouve à l'intérieur de ,
le cône nul de ,
nous dirons que sa ligne d'Univers est de "genre temps".
Dans ce cas,
et
sont situés sur la ligne d'univers d'un observateur ou d'une particule
massive. Il existe bien évidemment deux types de déplacements de
genre temps: si
est dans le futur de
(selon un observateur dont la ligne d'univers passe par
et ),
nous dirons que
"pointe vers le futur" dans le cas contraire, nous dirons
bien entendu qu'il "pointe vers le passé".
Si
se situe sur ,
nous dirons alors qu'il est "nul" et
n'est ni nul ni de genre temps, alors
se situe à l'extérieur de .
Nous disons alors que qu'il est de "genre espace" :
Cela se traduit mathématiquement
simplement par :
D1.
: la ligne d'univers est donc de "type lumière" (selon ce
que nous avons démontré précédemment)
D2.
: nous disons alors que la ligne d'univers est de "type espace".
Effectivement, la différence
ne peut être négative de par l'élévation à une puissance paire de
(à
moins que le temps soit de type complexe). Donc la ligne d'Univers
est nécessairement à l'extérieur du cône.
D3.
: Nous disons alors que l'intervalle
ou la ligne d'univers sont de "type temps".
Revenons
à nos équations après ce petit interlude... les équations
conduisent donc à faire plusieurs observations. Ainsi, dans l'Univers
euclidien à quatre dimensions de Minkowski, les trajectoires des
objets dans l'espace-temps sont toujours des droites. Effectivement,
l'exemple trivial consiste à considéréer que l'objet reste au repos,
seul le temps continue alors à s'écouler. Nous avons dès lors:
en posant ,
cela nous nous donne:

donc :
et aussi :

La primitive étant (constante d'intégration
nulle):

qui
est bien une droite et reprèsente donc la ligne d'Univers de l'objet
considéré dans le cône d'Univers. Nous pouvons aussi observer aussi
que dans ce cas, l'évolution du phénomène est purement temporelle
quand l'intervalle est postif (ce qui appuie ce que nous avions
dit tout à l'heure).
Remarque : si la vitesse de la lumière
est infinie nous retrouvons le cas particulier de l'univers newtonien,
où un phénomène peut instantanément se produire en dehors de tout
lien de causalité (nous disons alors que l'effet à lieu avant la
cause). Le temps y est absolu et il n'existe pas d'horizon cosmologique.
RELATIVITÉ
GÉNÉRALE
Le relativité restreinte est une réussite
remarquable sur le point de vue théorique aussi bien que sur lpoint
de vue pratique. Cependant, celle-ci s'applique aux repères euclidiens
seulement et aux référentiels inertiels/galiléens (à vitesse constante
pour rappel...)… Il convient donc de généraliser l'ensemble de la
mécanique d'abord en exprimant ses principes et ses résultats fondamentaux
sous une forme généralisée indépendante du type de systèmes de coordonnées
choisi (in extenso : du type d'espace) en faisant usage du calcul
tensoriel et de prendre en compte les systèmes non inertiels.
Il
convien de prendre en compte aussi que le fait que la relativité
restreinte ne s’applique qu’aux référentiels galiléens est restrictif
car toute masse crée un champ gravitationnel dont la portée est
infinie. Pour pouvoir trouver un vrai référentiel galiléen il est
donc nécessaire de se situer infiniment loin de toute masse. La
mécanique relativiste bâtie à partir de la relativité restreinte
ne constitue donc qu’une approximation des lois de la nature, dans
le cas où les champs gravitationnels ou les accélérations sont suffisamment
faibles.
D'abord il faut s'avoir que si nous
prenons en compte l'accélération dans les premiers développements
que nous avons fait pour la relativité restreinte, nous n'arrivons
à aucune simplification permettant d'obtenir des relations explicites
des transformations relativistes entre différents référentiels (essayez
pour voir...). Il fallait donc trouver une autre approche permet
de se soustraire à ce problème. C'est ici qu'encore une fois 'intervient
le génie d'Albert Einstein .
Effectivement, Einstein croyait à une
physique ne devant privilégier aucun référentiel puisque telle était
à ses yeux la réalité de l'Univers. Mais comment se soustraire alors
au phénomène d'accélération. L'idée géniale fut d'énoncer le postulat
d'équivalence suivant (qui encore aujourd'hui au début du 21ème
siècle n'est toujours pas mis en défaut par les expériences récentes)
en plus du postulat d'invariance et du principe cosmologique que
nous avons énoncé au début :
POSTULAT
D'éQUIVALENCE
Dans un premier temps, Albert Einstein
(avec une idée derrière la tête que nous exposerons plus loin) postule
donc l'équivalence suivante :
Postulat : l'accélération d'une masse
(hors champ gravitationnel) due à l'application d'une force mécanique
et l'accélération de cette même masse soumis à un champ gravitationnel
sont supposées parfaitement équivalentes. Ainsi, les résultats des
analyses mathématiques dans un cas, peut s'appliquer dans l'autre
(déjà là c'est fort mais cohérent... l'idée est très très bonne
encore fallait-il l'avoir...!)
Corollaire : la masse au repos d'un
corps doit alors être la même dans un champ gravitationnel ou hors
champ gravitationnel (nous parlons alors de masse inertielle et
de masse pesante comme nous l'avons vu au tout début de notre étude
de la mécanique classique). Il
faut bien prendre en garde et vérifier que le corollaire du postulat
d'équivalence est vrai sinon toute la relativité générale s'écroulerait
(en ce début de 21ème siècles des expériences sont toujours en cours
pour essayer de mettre à défaut cette équivalence) !
En quoi ce postulat permet-t-il de
résoudre toutes les difficultés alors ? C'est simple ! L'idée absolument
géniale est la suivante :
Lorsque nous allons considérer un corps
en accélération, nous allons d'abord toujours assimiler celle-ci
à l'accélération due à la chute dans un champ gravitationnel (de
par l'application du principe d'équivalence). Ensuite, nous allons
supposer, et devrons le vérifier en retrouvant la loi de Newton,
que l'accélération due à ce champ gravitationnel n'est pas due au
champ lui même mais à la géométrie de l'espace déformée par la présence
de la masse (in extenso l'énergie) qui crée le champ gravitationnel.
Ainsi, l'objet n'est plus en "chute libre" mais sera vu
comme 'glissant' sur la trame spatiale et acquérir ainsi son accélération.
Au fait, l'enjeu est double :
1. Si le calcul tensoriel permet d'exprimer
les lois de la mécanique classique et relativiste restreinte dans
n'importe quel système de coordonnées, il est alors possible de
voir comment le système de coordonnées (la métrique) agit sur l'expression
des lois de l'Univers (Albert Einstein ne le savait pas tant qu'il
n'avait pas terminé ces calculs mais le pressentait) !
2. Si l'expression tensorielle naturelle
des lois de la mécanique fait apparaître le glissement (in extenso
l'accélération) sur la trame spatiale suivant la métrique (locale)
considérée, alors le pari est gagné et alors l'accélération peut
être vue comme un effet dont la cause est purement géométrique.
Ainsi, l'extension de la relativité
restreinte ne se fait plus en prenant en compte les systèmes non
inertiels mais la géométrie du système !! Nous pouvons (et arrivons!)
ainsi à contourner le problème initial et le pire... c'est que cela
marche !!!!
Exemple de la fusée :
Supposons que deux fusées, que nous
nommerons
et ,
se trouvent dans une région de l’espace éloignée de toute masse.
Leurs moteurs sont arrêtés ce qui se traduit physiquement par un
mouvement rectiligne uniforme. Dans chaque fusée, des physiciens
réalisent des expériences de mécanique avec des objets dont ils
connaissent la masse inerte. Soudain, le moteur de la fusée
démarre et lui communique une accélération dont l’effet ressenti
à l’intérieur du vaisseau spatial est une force d’inertie qui plaque
les objets vers le plancher. Pour les physiciens de la fusée
les lois de la mécanique sont alors les mêmes que celles que l’on
observe dans un champ gravitationnel. Ils sont donc logiquement
amenés à interpréter la force d’inertie comme la manifestation d’un
champ gravitationnel. A l’aide d’une balance, ils peuvent alors
peser leurs objets et leur attribuer une masse gravitationnelle.
Supposons que les physiciens de la
fusée
puissent observer ce qui se passe dans la fusée .
Ils savent que ce que leurs collègues interprètent comme le poids
des objets n’est en fait qu’une force d’inertie. La force d’inertie
est proportionnelle à l’accélération et à la masse inerte. Si la
masse gravitationnelle était différente de la masse inerte les physiciens
de la fusée
pourraient distinguer les effets des forces d’inertie de ceux d’un
champ de gravitation car les masses mesurées seraient distinctes.
Or, nous savons que la masse inerte et la masse gravitationnelle
sont équivalentes (principe d’équivalence galiléen). Il s’ensuit
que les physiciens de la fusée
n’ont aucun moyen de faire la différence entre des forces d’inertie
résultant d’un mouvement accéléré de leur vaisseau spatial et les
forces d’attraction gravitationnelles.
Il
faut toutefois tempérer les conclusions de cette expérience :
les vrais champs de gravitation se distinguent d’un référentiel accéléré
dans la mesure où l’accélération gravitationnelle varie avec la distance
qui sépare les corps alors que dans un référentiel accéléré, l’accélération
est identique en tout point de l’espace. Cependant, localement, un
champ gravitationnel et un référentiel accéléré ne peuvent être différenciés.
PRINCIPE
DE MACH
Si le principe d’équivalence met en
évidence l’égalité des masses inerte et gravitationnelle, il ne
nous éclaire pas sur la nature de ces deux masses. Finalement, que
sont les masses inerte et gravitationnelle ?
La nature profonde de la masse inerte
devrait nous renseigner sur celle de l’inertie elle-même. L’inertie
se manifeste sous une forme passive - le principe d’inertie - et
une forme active - la seconde loi de Newton. D’une manière générale,
elle exprime un comportement universel des corps à résister au changement
du mouvement. Or nous savons que le mouvement inertiel est relatif
c'est-à-dire qu’il n’existe aucun référentiel absolu. En est-il
de même du mouvement accéléré ? Considérons, pour illustrer
cette interrogation, une fusée dans laquelle se trouve un physicien
et réalisons deux expériences.
Première expérience. La fusée accélère :
le physicien est soumis à une force d’inertie orientée dans la direction
opposée à celle de l’accélération.
Deuxième expérience. Maintenant supposons
que l’on imprime à l’ensemble de l’Univers - à l’exception de la
fusée qui se déplace selon un mouvement inertiel - une accélération
exactement opposée à celle de la fusée lors de l’expérience précédente.
Si le mouvement accéléré est relatif
alors, pour un observateur, il n’est pas possible de distinguer
les deux expériences. Notamment, le physicien situé à l’intérieur
de la fusée doit observer l’apparition d’une force d’inertie absolument
identique à celle qu’il a notée lors de la première expérience.
La masse inerte trouverait alors son origine dans les interactions
de la masse gravitationnelle des corps avec l’ensemble des masses
gravitationnelles de l’Univers ! Selon Ernst Mach, un physicien
et philosophe du XIXe siècle, le mouvement quel qu’il soit, inertiel
ou accéléré, serait relatif.
Cette théorie fut baptisée par Einstein
"principe de Mach". Jusqu’à ce jour, le principe de Mach
n’a pas été confirmé, mais pas davantage infirmé. Il est vrai que
sa vérification expérimentale dépasse de beaucoup les capacités
humaines !
Tout
se passe comme si en déplaçant toutes les masses de l’Univers, celles-ci
entraînaient avec elles les objets se trouvant dans la fusée, dont
le physicien qui ressent alors une force qui le tire dans le même
sens que l’accélération appliquée aux étoiles. GRAVITATION
ET GÉOMéTRIE
Einstein supposa donc que la gravitation
n’était que la manifestation de déformations de l’espace-temps.
Pour tenter d’illustrer de façon simpliste mais très imagée l’idée
d’Einstein, considérons une roue dentée roulant à vitesse constante
(disons une dent à la seconde) sur une crémaillère. Imaginons que
nous ayons le pouvoir de modifier simultanément le pas de la crémaillère
et celui de la roue quand et où nous le désirons. Faisons alors
en sorte que le pas de la crémaillère augmente légèrement d’une
dent à l’autre. Pour des observateurs fixes la roue est alors animée
d’un mouvement uniformément accéléré car, en effet, à chaque tour
celle-ci parcourt une distance toujours plus grande. En revanche,
si l’on choisit la crémaillère comme référentiel et le pas de celle-ci
comme étalon de mesure, le mouvement de la roue est alors uniforme
(une dent par seconde). L’accélération de la roue est la conséquence
de l’augmentation du pas de la crémaillère.
Poursuivons
l’analogie : le pas de la crémaillère joue le rôle d’étalon de
mesure local dans notre espace à une dimension que constitue la crémaillère.
En géométrie, il porte le nom de "métrique". La métrique
est ce qui permet de déterminer la distance entre deux points, elle
représente en quelque sorte l’étalon infinitésimal d’un espace. En
géométrie euclidienne la métrique est une constante ce qui nous permet
de créer des étalons de mesure universels. Bernhard Riemann, inventa
une géométrie où la métrique peut varier d’un point à un autre de
l’espace, ce qui lui permit de décrire des espaces courbes comme la
surface d’une sphère par exemple. En
algèbre et géométrie (calcul tensoriel + géométrie différentielle),
nous avons vu que la mesure de la distance entre
deux points positionnés dans un espace à deux dimensions peut s'effectuer
au moyen d'un grand nombre de système de coordonnées par lesquels:
- Les coordonnées rectangulaires (dans
):

Si la distance au carré satisfait à
cette relation alors nous sommes dans un espace plat.
- Les coordonnées polaires (dans ):

d'où:

d'où:

Si la distance au carré satisfait à
cette relation alors nous sommes dans un espace plat.
- Les coordonnées cylindriques pour
lesquelles nous avons :

à remplacer dans nous obtenons de façon quasiment identique à précédemment:

Si la distance au carré satisfait à
cette relation alors nous sommes dans un espace plat.
- Les coordonnées sphériques (dans
)
pour lesquelles nous avons :

à remplacer dans nous obtenons :

Petit
rappel préalable:

Donc:

Après
un première série de mise en commun et de simplifications élémentaires
des termes identiques, nous obtenons:

Si
la distance au carré satisfait à cette relation alors nous sommes
dans un espace courbe (de type sphérique). Jusque
là, vous vous demandez peut-être où nous voulons en venir. Au fait,
nous cherchons à définir à partir des ces relations, un être mathématique
qui en concordance avec l'hypothèse d'Einstein, exprime les propriétés
géométriques d'espaces donnés.
Comment allons nous faire? Nous allons
d'abord changer d'écriture tout simplement. Au lieu d'utiliser les
symboles nous
allons écrire .
Attention! Les chiffres en suffixes ne sont pas des puissances.
Ce sont des valeurs muettes qui sont là uniquement pour symboliser
la -ième
coordonnée d'un repère donné.
Ecrivons maintenant à nouveau nos équations
avec cette nouvelle notation :
Coordonnées rectangulaires:

Coordonnées polaires:

Coordonnées cylindriques:

Coordonnées sphériques:

Maintenant définissons un être mathématique
que nous appellerons le "tenseur métrique" (nommé ainsi
car il 'étalonne' l'espace-temps) et notons le et
relativement aux propriétés du calcul tensoriel (voir chapitre de
calcul tensoriel) écrivons :

Cet être mathématique qui est un tenseur
contient donc les paramètres de la courbure (vous pouvez également
dire de contraintes ou tensions) dans lequel un espace se trouve.
Mais alors que contient le tenseur métrique d'espace-temps pour
un espace euclidien plat?:
selon la convention d'écriture de sommation
d'Einstein (voir section la section du calcul tensoriel) par exemple,
pour nous
avons:

Donc si nous revenons à notre tenseur
pour l'espace euclidien plat nous savons déjà et
nous avons dans notre tenseur pour
et
pour
(tenseur symétrique). Donc:

Ce résultat est remarquable car le
tenseur métrique va nous permettre donc de définir les propriétés
d'un espace à partir d'un simple être mathématique facilement manipulable
formellement.
En coordonnées polaires le tenseur
s'écrit:
Vérification:

En coordonnées cylindriques le
tenseur s'écrit:

La vérification
ne se fait même plus tellement le résultant est évident.
En coordonnées sphériques le tenseur
est
un peu plus complexe et s'écrit:

La vérification ne se fait même plus tellement le résultant est
évident.
En
relativité restreinte, nous avons vu que la notion d'espace de temps
étaient implicitement liées. Ainsi, pour étudier la physique (cela
intéresse peu le mathématicien), nous avons besoin d'ajouter à notre
tenseur métrique la composante du temps pour obtenir ce que nous
appelons le "tenseur métrique d'espace-temps". Pour déterminer
l'écriture de ce tenseur, nous allons nous placer dans un premier
temps nous placer dans un espace de Minkowski où nous avions rappellons-le
:
Ainsi,
en posant:
Nous
avons:
LAGRANGIEN
LIBRE GÉNÉRALISÉ
Dans un espace sans champ de potentiel,
nous avons vu en mécanique analytique que le lagrangien se réduit
à la simple expression de l'énergie cinétique tel que:

si nous souhaitons généraliser cette
relation pour qu'elle soit valable dans n'import que type d'espace
(courbe ou plat), il nous faut introduire les coordonnées curvilignes
telles que nous les avons étudiées en calcul tensoriel (voir le
chapitre du même nom dans le section d'algèbre du site).
Dans un premier temps, cela donne:

où rappelons-le est
l'abscisse curviligne de la trajectoire.
Mais nous avons démontré en calcul
tensoriel que:

ce qui donne pour le lagrangien (avec
):

Ce qui nous permet d'écrire (attention
il faut bien se rappeler des différentes relations que nous avions
déterminées lors de notre étude de formalisme lagrangien dans le
chapitre traitant des principes de mécanique analytique):

par conséquent l'expression de l'Hamiltonien
devient bien évidemment:

puisque nous considérons être dans
un espace sans champ de potentiel. Le carré de la vitesse étant
dès lors constant sur toute la trajectoire, nous avons:

Etablissons maintenant les équations
du mouvement de tout corps. Nous avons:
et 
et donc:

puisque:

et comme:
en mettant en commun :

que nous pouvons écrire identiquement
pour les en
procédant de façon identique à ci-dessus.
La relation précédente donne donc la
trajectoire d'un corps en mouvement, dans un espace sans champ de
potentiel, en fonction de ses coordonnées curvilignes et de la métrique
de l'espace considéré.
Remarque : ce qui est particulièrement
intéressant dans ce résultat, c'est que la masse s'élimine
identiquement.
Conclusion: aux mêmes conditions initiales
de position et de vitesse curvilignes dans un espace (plat ou courbe)
sans champ de potentiel, correspond la même trajectoire quelle que
soit la masse
de la particule (même pour les photons – la lumière – dont la masse
est nulle !!).
Nous
pouvons maintenant étudier le principe de moindre action dans le but
de rechercher le plus court chemin (aussi bien au niveau spatial que
temporel) entre deux points dans un espace de géométrie donnée avant
de s'attaquer au cas beaucoup plus complexe du lagrangien qui prend
en compte le tenseur des champs... ÉQUATIONS
DES GÉODÉSIQUES
En partant de:

avec une paramétrisation telle que
et
sont
fonction d'une paramètre temporel ou spatial.
Pour une surface donnée paramétriquement,
nous cherchons donc à minimiser la longueur d'un arc en
appliquant le principe variationnel (non dépendant du temps car
les photons ne peuvent avoir un chemin plus rapide (au sens temporel
du terme entre deux points mais uniquement un chemin plus court
(au sens métrique du terme)):

Or:

En
développant, et comme les indices ont le même domaine de variation:

d'où:
En
travaillant sur la seconde intégrale, nous posons:
et

Donc par l'intégration par partie (voir
chapitre traitant du calcul différentiel et intégral):

il vient:

Soit finalement:

Le terme non intégré ci-dessous est
négligeable à cause de la présence du facteur :

Donc nous avons:

Nous effectuons un changement d'indice:

ce qui nous permet de factoriser
:

Comme et
sont
différents de zéro, c'est l'intégrant qui doit être nul:

En développant le second terme:

Qui s'écrit encore:

et
qui se simplifie en:

Nous obtenons le système d'équations
qui définissent les géodésiques, c'est-à-dire les droites de .
Ces dernières constituent donc les extrémales de l'intégrale qui
mesure la longueur d'un arc de courbe joignant deux points donnés
dans .
Cette dernière équation, est celle
qui nous intéresse dans le cas du lagrangien libre. Effectivement,
si nous prenons le cas extrême de la lumière (ou des photons si
vous préférez), cette dernière ne va pas chercher le chemin le plus
rapide (le plus vite) au niveau temporel. Ce serait totalement en
contradiction avec le postulat d'invariance de voir la lumière accélérer
en fonction du chemin!!! Dans ce contexte, cela signifie que sur
la trame spatio-temporelle, la seule chose qui à un sens est le
plus court chemin spatial et non le plus court chemin temporel!
C'est la raison pour laquelle cette dernière équation est appelée
"équation des géodésiques" ou encore "équation d'Euler-Lagrange
généralisée".
Cependant, nous pouvons écrire cette
dernière équation de façon plus condensée en introduisant les symboles
de Christoffel si la métrique est un tenseur symétrique tel que
.
Effectivement:

et
comme:
Alors l'équation d'Euler-Lagrange s'écrit:
La multiplication contracté de la relation
précédente par nous
donne, avec (nous
considérons toujours le cas particulier mais intéressant d'un tenseur
métrique symétrique) et ,
alors:
Cette relation est de
la plus haute importance car elle va nous permettre de déterminer
(plus loin) comment un corps en mouvement va naturellement se déplacer
dans un espace courbe et peut-être... ceci indépendamment de la
masse. De plus, cette expression va aussi nous permettre de savoir
comment dans un chemin parcouru (géodésique) la métrique varie d'un
point infiniment voisin à un autre. En gros nous nous rapprochons
du gâteau et percevons que gentillement la voie semble être la bonne...
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