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PRINCIPES
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RELATIVISTE
trajectoires
d'orbitales kepleriennes
L'observation
(outil principal du physicien) semble montrer qu'à première vue,
les trajectoires suivies par les corps célestes en orbite autour
d'astres est de type côniques (voir géométrie analytique). Sachant
cela, nous pouvons afin de faciliter les calculs, anticiper la complexification
des calculs et exprimer directement la dynamique d'un point matériel
en des coordonnées polaires.
Comme nous l'avons vu dans la section
d'algèbre au chapitre d'analyse vectorielle, la vitesse en coordonnées
polaires s'exprime par la relation (nous avons changé la lettre
grec de notation de l'angle pour nous adapter à la tradition):
où le premier terme est la composante
radiale de la vitesse et le second la composante tangentielle de
la vitesse (angulaire).
Pour l'accélération:
où le premier terme est l'accélération
radiale, le seconde l'accélération centripète, le troisième l'accélération
tangentielle et le quatrième l'accélération de Coriolis.
Maitenant que nous avons les outils
nécessaires, attaquons nous au cas des orbites képleriennes dans
le cas d'un champ Newtonien.
Nous avons déjà démontré que:

Cependant,
il est peu probable que le corps principal soit un sphère parfait
et homogène. Les astrophysiciens ont donc l'habitude de noter le
potentiel Newtonien U sous la forme:

où est
appelée "constante de gravitation de l'astre" et où est
une fonction représentant les hétérogénéités de l'astre.
S'il
est un endroit de l'univers où les lois de la mécanique sont parfaitement
vérifiables, c'est bien l'espace, parce que le frottement ou les
causes de dissipation y sont extrêmement faibles. Dans le champ
d'une seule force dérivant d'un potentiel, le mouvement vérifie
la conservation de l'énergie mécanique.
Nous
aboutissons ainsi
à l'équation dite de l'énergie, dans laquelle
désigne "l'énergie spécifique"
par unité de masse (kilgramme) envoyé.
donc

La
force de gravitation newtonienne est centrale, donc de moment nul
au centre
du corps principal. Il en résulte la conservation du moment cinétique,
soit:

Le
vecteur est
l'unitaire de ou
de appelé
"moment cinétique réduit". est
la constante des aires telle que:

Nous
rappelons que la norme de la vitesse exprimée en coordonnées polaires
plane est donné par la relation (n'oubliez pas que les deux
vecteurs de la base polaire sont orthogonaux et que l'on peut donc
appliquer le théorème de pythagore pour calculer la norme comme
il l'a été démontré dans le chapitre d'analyse vectorielle du site):

Ce qui nous permet d'écrire pour
:

Plaçons nous dans le plan orbital,
en coordonnées polaires. Nous possédons
deux intégrales premières dépendant des deux constantes essentielles
et .
Soit
la relation déjà démontrée
et sa norme .
Or:

Remplaçons dans l'expression de :
En égalant avec l'expression de résultant
de la conservation de l'énergie, nous avons:

Ce qui nous donne une équation différentielle
assez compliquée:

Et là nous nous demandons comment nous
pouvons faire pour nous en sortir. Après quelques heures de réflexions…
nous nous rendons compte qu'il faut faire une substitution. Après
une autre heure de chaos neuronal cela finit par aboutir. Nous décidons
de poser (nous en avons tout à fait le droit ), sachant que est
une fonction
de :

Dérivons allégrement par rapport à
:

Substituons dans l'équation différentielle:

Après simplification nous obtenons
:

Nous séparons les variables pour intégrer:

Nous avons deux solutions suivant le
signe que nous choisissons. Cependant à la fin de la résolution,
nous remarquons que le seul choix physiquement intéressant est le
signe négatif. Ainsi:

Nous laissons, par approximation, de
côté la constante d'intégration qui impliquerait des très faibles
oscillations sur la trajectoire de l'orbite (si vous faites une
étude ou un TP sur le sujet, communiquez-moi les graphiques que
vous obtenez avec ou sans la constante, cela m'intéresserait).
Ce qui nous permet d'obtenir :

Or, nous voyons que notre choix du
signe pour l'intégration se justifie pleinement puisque maintenant,
si nous faisons un petit rappel sur les coniques, nous voyons que
nous avons:

où
est l'excentricité (rapport du petit axe )
et
le paramètre focal ( )
d'une ellipse. Ce qui correspond bien aux trajectoires que suivent
les astres en orbite.
Dans notre cas, nous avons:
et

Pour nous
avons une parabole ou si un
hyperbole. Pour la
trajectoire est un ellipse. Donc il y a une forte probabilité pour
que les trajectoires des planètes qui gravitent autour de notre
soleil soient des ellipses. En effet, si nous examinons l'équation
différentielle de tout à l'heure, nous voyons que si nous ne voulons
pas avoir de racine négative, l'inégalité suivant doit être vérifiée:
La
loi des aires permet de calculer la période orbitale képlérienne
.
En effet, l'aire
de l'ellipse valant et
ayant déjà déterminé lors de la définition du moment cinétique la
relation:

Il
vient naturellement:

Par
ailleurs, l'étude des coniques montre que et
nous avons
Nous
avons donc la relation:
prÉcession
du pÉrihÈlie
Avant d'étudier la précession
des orbites, nous souhaiterions rappeller que le champ gravitationnel
et un champ conservatif et central. Ceci implique donc que le moment
cinétique (voir mécanique classique du point matériel rigide) est
constant et que la trajectoire a lieu dans un plan dont le vecteur
normal à la surface conserve toujours la même direction (le vecteur
moment cinétique est constant en grandeur et en direction).
Nous nous attaquerons
à l'analyse de la précession du périhélie en prenant en compte les
résultats de la théorie de la relativité restreinte (cela permettant
d'être plus "fin" dans les résultats obtenus
et de pouvoir appliquer ces mêmes résultats aux électrons
en orbite autour du noyau de l'atome).
Evidemment, le résultat que nous obtiendrons
ne sera pas complet, puisque comme nous le savons, il a fallu attendre
le développement de la relativité générale pour donner avec exactitude
la précession du périhélie de Mercure. Il n'y avait effectivement
que la relativité générale qui pouvait prendre en compte la déformation
de l'espace aux environs de Mercure du aux aplatissements du Soleil
à ses pôles (à cause de la force centrifuge).
Pour calculer cet effet de précession,
nous allons rechercher l'équivalent d'une formule dite "Formule
de Binet" sous forme relativiste. Nous procèdons comme suit
:
Le lagrangien relativiste du système
(voir la partie relativité restreinte du site):

Avec:

Le moment cinétique sous
forme relativiste et appliqué à notre étude s'écrit:

En prenant la norme, nous avons sans
oublier que dans note étude
et donc :

et rappelons que nous avons adopté
l'écriture .
Ce qui nous donne finalement:

Pour établir l'équivalent relativiste
de la formule de Binet:
- nous partons du moment cinétique
:

- nous recherchons une relation du
type (puisque
la trajectoire est une conique):

Effectivement car rappelons qu'en coordonnées
polaires la vitesse est donnée par l'expression suivante:

C'est-à-dire que .
Cette dernière expression permet d'écrire que:

- nous cherchons ensuite une relation
:

Soit:

A partir des équations obtenues précédemment,
nous avons successivement:

Rappelons que nous avions défini en
relativité restreinte:

Avec les équations précédentes, cela
nous donne:
D'autre part:

En introduisant l'avant dernière relation
dans cette dernière:

En posant et
comme:

L'avant dernière relation devient avec
cette dernière expression:

En égalant cette dernière relation
avec celle du lagrangien:

En dérivant cette dernière relation
par rapport à :

Effectivement, le lagrangien étant
constant au cours du temps (le système est conservatif !), nous
avons donc:

et également:

Or, si nous continuons:

En se référant à:

Nous obtenons donc:

Ce qui donne finalement après quelques
simplifications:

En multipliant cette dernière par :
Dans un potentiel gravitationnel:
L'équation de Binet en relativité restreinte
est:

Pour rechercher une solution à cette
équation différentielle, nous allons grouper la variable u
dans le membre de gauche:
Nous posons :
et
L'équation différentielle s'écrit alors:

Nous posons :

En prenant la dérivée seconde:

Nous trouvons alors une simple équation
différentielle dont la solution est bien connue:

Les solution sont du type:

Ce qui s'écrit encore puisque est
une constante:
avec

Pour déterminer les constantes nous
nous placons d'abord dans la situation pours laquelle ,
où est
minimal et donc par définition
maximal.
Nous dérivons par rapport à :

Donc ce
qui fait que la relation:

devient:

Nous posons :
et

Au premier passage par le périhélie
où
,
nous avons donc:

Au deuxième passage par le périhélie
,
nous avons ,
nous avons donc également:

La trajectoire est toujours une ellipse
mais l'angle qui
était nul au départ est devenu .
Soit si nous avons .
Alors:

Ce qui nous donne:
Etant donné que ,
un développement en série de Taylor:

En se limitant à l'ordre 2:
Conclusion :
Il y a un avancement du périhélie s'effectuant
dans le sens de rotation du satellite. Pour un référentiel situé
dans le plan de rotation de du satellite, la trajectoire est toujours
une ellipse.
Cette avance est de:
par demi-période.
En appliquant exactement le même raisonnement
pour la physique quantique corpusculaire (potentiel électrique),
nous trouvons :

avec étant
le moment cinétique.
Nous prendrons pour un couple d'astre
la distance moyenne pour calculer le moment cinétique et dans le
cas de l'atome nous prendrons (voir le chapitre du site traitant
de la physique quantique corpusculaire et relativiste):

avec la masse réduite valant:

Si les positions du périhélie (et donc
de l'aphélie) du barycentre Terre-Lune étaient constantes dans le
temps, la durée des différentes saisons serait, elle aussi constante.
Mais l'orbite du barycentre Terre-Lune tourne lui aussi dans son
plan dans le sens direct à raison d'environ 12'' par an (soit une
révolution en environ 100'000 ans). La précession des équinoxes
s'effectue dans le sens contraire (sens rétrograde) à raison d'environ
50'' par an (soit une révolution en environ 26'000 ans). La combinaison
de ces deux mouvements permet de calculer la période du passage
du périhélie de la Terre par la direction de l'équinoxe de printemps,
cette période d'environ 21'000 ans est appelée précession climatique.
En effet, tous les 10'500 ans (demi-période de la précession climatique)
l'aphélie par de l'été à l'hiver. Or même si la distance Terre-Soleil
n'est pas le facteur prédominant dans la nature des saisons, la
combinaison du passe de la Terre à l'aphélie en hiver donne des
hivers plus rudes. La distance Terre-Soleil dépend également de
la variation de l'excentricité de l'orbite terrestre (due aux planètes
extérieures et intérieures). Ainsi, les périodes glacières sont
corrélées avec les minima de l'excentricité de l'orbite terrestre.
Les travaux de l'institut de mécanique
céleste (France), depuis les années 1970, ont permis de confirmer
définitivement les prédictions théoriques comme quoi la l'excentricité
de l'orbite terrestre subit de larges variations formées de nombreux
termes périodiques dont les plus importants ont des périodes voisines
de 100'00 ans, et pour l'un d'eux, une période de 400'000 ans. Ces
résultats confirment les variations climatiques de la Terre au cours
de l'ère quaternaire. Les paléoclimatologies montrent en effet la
corrélation entre les variations des éléments de l'orbite terrestre
et les grandes glaciations du quaternaire.
Dans le cas de l'atome d'hydrogène
(voir la section de physique quantique corpusculaire traitant du
modèle relativiste de Sommerfeld) avec ,
et la constante de
structure fine égale approximativement à ,
nous obtenons pour la précession du périhélie de l'orbite donnée:
l'effet
Doppler
L'effet Doppler des
ondes électromagnétiques doit être discuté indépendamment de l'effet
Doppler acoustique. Premièrement parce que les ondes électromagnétiques
ne consistent pas en un mouvement de matière et que par conséquent
la vitesse de la source par rapport au milieu n'entre pas dans la
discussion, ensuite parce que leur vitesse de propagation est
(la vitesse de la lumière) et reste la même pour tous les observateurs
indépendamment de leurs mouvements relatifs. L'effet Doppler pour
les ondes électromagnétiques se calcule donc nécessairement au moyen
du principe de relativité.
Pour un observateur
dans un repère d'inertie , une onde électromagnétique plane et harmonique
peut être décrite par une fonction de la forme
multipliée par un facteur d'amplitude approprié. Pour un observateur
attaché à un autre repère
d'inertie, les coordonnées
et
doivent être remplacées par
et ,
obtenues par la transformation de Lorentz (voir le chapitre de "mécanique
relativiste "), et celui-ci écrira par conséquent pour sa description
la fonction
où et
ne sont pas nécessairement les mêmes que pour l'autre observateur.
Par ailleurs, le principe de relativité demande que l'expression
reste invariante quand nous passons d'un observateur d'inertie à
un autre.
Nous aurons alors:

En utilisant les relations
de transformation de Lorentz réciproque, nous avons:

Par suite:

Si l'on tient compte
que dans
le cas d'ondes électromagnétiques, nous pouvons écrire chacune de
ces équations sous la forme:

Le rapport:

donne le décalage spectral
noté
pour un mouvement de l'observateur par rapport à la source suivant
la direction de propagation. Si le mouvement relatif des deux observateurs
n'a pas lieu suivant la direction de propagation, la projection
de la quantité de mouvement de l'onde lumineuse sur l'axe de mouvement
relatif des observateurs sur un analyse purement énergétique donne:
Il peut être pratique de s'attarder
un moment sur la compréhension mathématique du développement effectué
ci-dessus. Effectivement, lorsque nous étudierons la relativité
générale, nous reviendrons sur le calcul de l'effet Doppler sous
une forme mathématique beaucoup plus générale pour s'habituer à
la manipulation du calcul tensoriel. Donc si vous avez compris ce
qu'il y a ci-dessus, cela vous aidera à comprendre ce qu'il y aura
en relativité générale.
équation
de Drake
L'équation de Drake a été développée
par Frank Drake en 1961 dans le but de définir quelle serait le
nombre de planètes dans notre galaxie uniquement avec lesquelles
le Terrien pourrait prendre contacte en fonction de facteurs déterminants:
Cette équation s'écrit:

Les termes de cette formule (car s'en
est une!) se définissent ainsi:
représente
le nombre d'étoiles dans une seule et unique galaxie
est
le nombre d'étoiles qui auraient une planète en orbite
est
le nombre de planètes par étoile qui remplissent les conditions
au développement de la vie
est
la fraction de planètes dont la vie s'est effectivement développée
(compris entre 0 et 1)
est
la fraction de celles ou une vie "intelligente" s'est
développée (compris entre 0 et 1)
est
la fraction qui
a mis en oeuvre des moyens de communication radio (compris
entre 0 et 1)
est
la fraction de temps pendant laquelle les civilisation vivront
(compris entre 0 et 1)
ÉTOILES
Avant d'aborder la formalisme mathématique
relatif à la dynamique des étoiles, nous avons souhaité
suite à une demande des lecteurs, écrire une introduction
vulgarisée afin de compléter la culture générale
relatif à ce domaine.
Les étoiles sont donc des corps
célestes gazeux dont la masse va de 0.05 masses solaires
à 100 masses solaires. La luminosité d’une étoile
(sa puissance) va de 10-6
à 106 fois celle du soleil ; grossièrement,
lorsque la masse double, la luminosité décuple. Bien
que la plupart des étoiles visibles à l’oeil
nu dans notre ciel sont des géantes bleues de 104
à 105 fois plus lumineuse que le soleil, les 90%
des étoiles qui peuplent notre galaxie sont moins lumineuses
que le soleil.
Les astronomes ont mis plance une méthode
de classification des étoiles basée sur la position
dans leur spectre, des raies spectrales d'absorption. Autrefois
classées de A à Q, l'évolution de la spectrométrie
a permis leur regroupement et leur réorganisation. Les classes
sont aujourd'hui définies par les lettres OBAFGKM, et chacune
est divisée en 10 sous-classes, notées de 0 à
9. La classification spectrale (tirée d'un spectre continu
dont il ne résulte seulement certaines raies du spectre après
le passage de la lumière dans un milieu donné) peut
être croisée avec les classes de luminosité
dont nous tirons la température à la surface de l'étoile
(nous démontrerons comment obtenir mathématiquement
cette information):

La grande courbe au centre
indique l'évolution d'une étoile de même masse
que le soleil. Après un passage sur la séquence principale,
elle devient une géante rouge, éventuellement une
nébuleuse planétaire (éjection du combustible
de l'étoile à de grandes distances), puis elle termine
sa vie sous la forme d'une naine blanche. Par comparaison nous avons
indiqué l'évolution d'étoiles 10 ou 30 fois
plus massives que le Soleil : elles quittent la séquence
principale pour devenir des supergéantes puis elle finissent
en supernovae qui ne peuvent être représentées
sur ce diagramme !
Une étoile est dans un premier
temps en équilibre hydrostatique. Les forces gravitationnelles
dues à sa masse sont compensées par les forces de
pression interne due à la température élevée
entretenue par des réactions thermonucléaires à
basse densité et à la pression de dégénérescence
des électrons à densité élevée.
Une étoile passe 90% de sa vie à fusionner de l’hydrogène
en hélium qui s’accumule en son centre. Durant cette
phase, elle évolue dans ce que nous appelons "la séquence
principale" du diagramme de Hertzprung-Russel représenté
ci-dessous. Ce diagramme met en relation la température de
surface (abscisse logarithmique présenté en ordre
opposé) à la luminosité (ordonnée logarithmique)
de populations d’étoiles. La séquence principale
apparaît comme une diagonale. La température de surface
et la luminosité étant directement fonction de la
masse:

Chacune des étoiles
du ciel trouve sa place sur le diagramme introduit par Hertzsprung
et Russell (diagramme H-R ci-dessous) dont les diverses régions
permettent d'en repérer le stade d'évolution. Il est
alors possible d'y tracer une courbe représentative de l'évolution
d'une étoile donnée à partir de la connaissance
de son état au moment de l'observation.
Ainsi les étoiles massives évoluent
plus vite que les étoiles de faible masse, mais ce résultat
est déduit d'autres considérations que celles permettant
de construire le diagramme. Le diagramme sert notamment à
évaluer l'âge moyen d'un amas d'étoiles à
partir de celui de ses composants. De même, il permet de caractériser
les étoiles variables et leurs composantes telles les géantes
rouges qui deviennent instables et pulsantes en viellissant. Cette
famille d'objets instables définit une bande d'instabilité
sur le diagramme. Ce diagramme traduit la classification spectrale
des étoiles ou leur température de sur face en fonction
de leur magnitude absolue ou de leur luminosité.
Ce diagramme, sur lequel toutes les
étoiles trouvent leur place dès que nous connaissons
leurs caractéristiques, fut développé indépendamment
en Europe par Ejnar Hertzsprung et aux Etats-Unis par Henry Norris
Russell. L’axe horizontal indique la classification spectrale
en partant, à gauche, des étoiles les plus chaudes,
les bleues, pour atteindre les moins chaudes, les rouges, à
droite. Les étoiles se positionnent en groupes spécifiques
sur le diagramme : celles qui évoluent sur leur séquence
principale se situent sur une courbe incurvée qui commence
en haut, à gauche, et se termine en bas, à droite.
C’est sur cette courbe que se regroupent les étoiles
stables qui brûlent leur hydrogène et, parmi elles,
le Soleil qui se positionne au centre du diagramme. Les géantes
et les supergéantes apparaissent dans la partie supérieure
droite, tandis que les naines blanches se regroupent dans la partie
inférieure gauche. Au fur et à mesure qu’elle
évolue, chaque étoile décrit une courbe particulière
: elle commence par suivre la trajectoire de Hayashi jusqu’à
ce qu’elle atteigne sa séquence principale sur laquelle
elle évolue tant que son noyau brûle de l’hydrogène.
Lorsque commence la combustion de l’hélium, elle remonte
vers le haut où se concentrent les géantes rouges
et y reste jusqu’à ce que la fusion nucléaire
s’arrête : elle s’effondre alors sur elle-même
pour rejoindre les naines blanches ou dans le cas d'une certaine
valeur de masses solaire, les étoiles à neutrons,
Trou Noirs ou encore, si sa masse est très élevée,
explose en supernovae.
Lorsque la masse d’hélium
d'une étoile devient suffisante, l’augmentation de
pression induit une augmentation de la température amorçant
ainsi la fusion de l’hélium ("flash de l’hélium")
en carbone, oxygène et néon créant un second
front de combustion à l’intérieur du premier.
Pour une étoile de masse solaire, les réactions s’arrêtent
à ce stade. L’étoile grossit et se refroidit
en surface. Elle devient une géante rouge 104
fois plus lumineuse qu’auparavant. Elle passe par des phases
d’instabilité et finit par expulser progressivement
ses couches externes en formant une "nébuleuse planétaire".
Son noyau, dont la densité est de plusieurs tonnes par centimètre
cube, se refroidit lentement : c’est la naine blanche (nous
aborderons ce processus sous forme mathématique plus loin).
L’équilibre y est maintenu par la pression de dégénérescence
des électrons.
Pour une étoile plus massive,
la température interne devient assez importante pour que
le carbone et l’oxygène puissent fusionner en silicium.
A son tour, si il est en masse suffisante, le silicium fusionnera
en fer. Les fronts de combustion se développent dans un schéma
dit "en pelures d’oignon". Le fer est le nucléotide
le plus stable : il se trouve au fond de la vallée de stabilité
(voir section de physique atomique). Il ne peut ni fusionner, ni
fissionner. Lorsque la densité atteint une valeur critique
(cela correspond à une masse totale de l’étoile
de plus de 8 masses solaires), la pression de dégénérescence
des électrons n’arrive plus à maintenir l’équilibre
contre la gravitation. En un dixième de seconde, le noyau
de fer s’effondre. Les autres couches du coeur se précipitent
vers le noyau effondré sous forme d’une onde dont le
maximum de vitesse correspond au rayon sonique.
La densité du noyau devient
alors énorme. Il se produit des réactions
inverse où les protons capturent les électrons
en formant des neutrons et libérant un flot de neutrinos.
Lorsque le noyau de l'étoile atteint la densité nucléaire
de ,
la compaction s’arrête brutalement (rayon d’environ
10km !). Les couches externes du noyau rebondissent par un choc
superélastique et entrent en expansion. Lorsque cette onde
de choc réfléchie rejoint le rayon sonique, la température
monte tellement haut que la chiffrer n’a plus de sens. La
matière subit une photodésintégration complète
(tous les nucléotides sont désagrégés
en gaz de nucléons). Finalement par un mécanisme pas
clairement établis, toutes les couches externes de l’étoile
sont éjectées dans l’espace : c’est une
"supernovae de type II".
Le noyau effondré, presque entièrement
constitué de neutrons, sera en rotation rapide si l'étoile
initiale avait un moment cinétique non nul (conservation
du moment cinétique oblige). Le champ magnétique est
également conservé et dépasse de loin tout
ce qui sera jamais réalisable en laboratoire. Cela provoque
un rayonnement synchrotron qui donne l’illusion que l’étoile
clignote, c’est pourquoi nous appelons ces jeunes "étoiles
à neutron" des "pulsars".
Les étoiles très massives
(plus de 50 masses solaires), la masse totale du coeur qui s’effondre
pourrait dépasser 3 masses solaires. Dans ce cas, la gravité
devient telle que sa masse s’effondre au delà des dernières
forces répulsives et se compacte en une singularité.
La courbure de l’espace devient telle qu’aucune matière,
rayonnement ou information ne peut plus s’échapper
au delà d’un volume appelé horizon ou sphère
de Schwarzschild . C’est un "Trou noir". Tout ce
qui y tombe perd son identité. Un trou noir ne présente
plus que trois propriétés : sa masse, son moment cinétique
et sa charge électrique. Nous disons qu’un trou noir
n’a pas de chevelure. De plus, une telle singularité
devrait toujours être cachée par un horizon, être
habillée.
TEMPÉRATURE
INTERNE DES ETOILES
Les
étoiles sont supposées être des amas sphériques d'hydrogène gazeux
où les interactions entre molécules sont régies par l'attraction
gravitationnelle.
Une
étoile n'a pas de paroi qui la délimite, c'est-à-dire qu'il n'y
a pas de forces extérieures donc (voir théorème de viriel):

En
utilisant le théorème de viriel:

Nous
avons pour un masse sphérique gazeuse:
et

Pour
le calcul de l'énergie potentielle nous nous reportons au chapitre
de mécanique classique du site. Donc:

où
rappelons-le,
est la constante de Boltzmann.
Ce
qui nous donne:

Avec
pour une étoile donnée N étant le rapport de la masse totale
de l'étoile sur la masse moyenne d'une molécule.
Pour
le Soleil, il vient: 
C'est
la température centrale du Soleil. Les mesures optiques mesurées
depuis la Terre ne donnent que la température en surface (chromosphère),
soit 6'000 °K. La température interne calculée est donc environ
1'600 fois plus élevée qu'à la surface. Des méthodes indépendantes
basées sur les réactions nucléaires au centre du Soleil (mesure
du flux de neutrinos solaires) donnent le même ordre de grandeur,
mais les valeurs précises diffèrent d'un facteur 2 à 3.
TEMPERATURE
EXTERNE DES ETOILES
Nous
avons démontré dans le chapitre de thermodynamique que la loi de
Stefan-Boltzmann, permet de calculer la température d’un corps chauffé
à partir de son émittance ou de son énergie interne en termes de
densité tel que :

avec
:

étant
la constante de Stefan-Boltzmann.
Prenons
une exemple intéressant qui nous concerne directement :
L'émittance
moyenne (dit aussi "émittance moyenne bolométrique") reçu
par la Terre hors atmosphère appelé "constante solaire"
est directement mesurable en orbite et vaut .
Connaissant
la distance moyenne au soleil comme étant d'environ (Unité
Astronomique), nous pouvons calculer la surface de la sphère à
et
donc la puissance solaire .
Ainsi :
et

Supposant
connu le rayon du soleil comme valant ,
nous pouvons calculer sa surface puis
l'émittance radiative solaire .
Ainsi :
et

Remarque
: la surface rayonnante d’une étoile est appelée "photosphère".
A
l’aide de la loi de Stephan-Boltzmann, nous pouvons maintenant calculer
la température thermodynamique de la photosphère :

La
loi de Planck (voir le chapitre de thermodynamique) appliqué à cette
température nous permettrait de calculer la distribution spectrale
du rayonnement solaire et l'on voit alors que le maximum de l’intensité
est dans le domaine visible (notre visibilité…) du spectre qui va
de à
LUMINOSITÉ
DES ÉTOILES
La
"luminosité bolométrique" intrinsèque d'une étoile correspond
à sa puissance totale rayonnée dans tout le spectre électromagnétique
dans la direction de l'observateur exprimée de façon relative à
la puissance totale rayonnée par le Soleil. En supposant toutes
les étoiles sphérique et isotropes, nous pouvons l'exprimer en unités
solaires :

La
puissance rayonnée se calcule elle, en multipliant bien évidemment
l'émittance radiative (loi de Stefan-Boltzman) par la surface
de l'étoile :

La
luminosité bolométrique intrinsèque d'une étoile est donc proportionnelle
au carré de son rayon et à la quatrième puissance de sa température
de surface. En prenant le soleil comme référence, les constantes
s'annulent. Nous pouvons alors écrire :

avec
et
d'où

En
astrophysique, nous utilisons également une échelle logarithmique
pour exprimer la luminosité d'une étoile : la magnitude absolue
.
Cette unité a une origine empirique qui sera expliquée plus bas.
ÉCLAT D'UNE ÉTOILE
L'éclat d'une
étoile est sa "luminosité apparente". L'éclat d'une étoile
correspond à la densité de rayonnement reçu par l'observateur c'est-à-dire
au flux et vaut le rapport entre la puissance de l'étoile et la
surface de la sphère dont le rayon est égal à la distance qui
sépare l'observateur de l'étoile :

L'éclat diminue ainsi avec le carré
de la distance. En astrophysique, nous utilisons également une autre
échelle où la luminosité apparente est donnée par une autre grandeur
d'origine empirique : la magnitude apparente, qui
sera expliquée de suite ci-dessous.
MAGNITUDE APPARENTE
Ptolémée en 137 après J.-C. avait défini
une échelle de six grandeurs pour exprimer l'éclat des étoiles,
la première pour les plus brillantes et la sixième pour les étoiles
tout juste visibles à l'œil nu (6 grandeurs et donc 5 écarts).
Au cours du 19ème siècle,
avec l'arrivée de nouvelles techniques d'observations photométriques
(photographiques puis photoélectriques), l'échelle de grandeurs
a été remplacée par celle de magnitude apparente qui a été définie
de telle sorte à ce que cette nouvelle échelle soit proche de l'ancienne.
La définition est la suivante :
- l'échelle est logarithmique en base
10 (par commodité des grandeurs manipulées)
- il y a 5 écarts de magnitude correspondant
à un rapport de luminosité apparent de 1 pour 100 (1:100)
- l'échelle est inverse (une magnitude
élevée correspond à un faible éclat).
A l'aide de ces définitions, nous pouvons
construire une règle liant de façon relative les éclats de deux
étoiles à leur magnitude apparente .
Pour une étoile 2, cent fois plus "brillante"
ou "éclatante" qu'une étoile 1, l'étoile 1 est 5 unités
de magnitude au-dessus de l'étoile 2 (n'oublions par que l'échelle
est inverse). Donc :
correspond
à 
Nous pouvons alors poser les relations
:
et

Par application de la règle de trois,
nous construisons :

En simplifiant, nous trouvons la "loi
de Pogson" qui exprime la relation entre magnitudes visuelles
et éclats de deux étoiles :

Ainsi définie, l'échelle de magnitudes
visuelles n'est que relative. La référence est photométrique est
similaire à l'éclat de Véga .
Pous se faire une idée des magnitudes
visuelle voici quelques exemples : Soleil –26.5, Pleine Lune –15,
Vénus au maximum –4.8, Sirius la plus brillante des étoiles –1.5
(type spectral A1 et distante de 8.6 années lumière), limite de
la perception à l'œil nu 6, limite de perception à travers un télescope
amateur de 15 cm à ce jour (2003) 13, limite de perception du télescope
spatial Hubble 30.
Il faut préciser que la magnitude apparente
visuelle ne correspond pas exactement à la magnitude apparente réelle,
bolométrique, car l'œil n'a pas la même sensibilité pour toutes
les longueurs d'onde. Les étoiles bleues ou rouge nous paraissent
moins lumineuses à l'œil qu'elle ne le sont en réalité car une partie
du rayonnement se trouve dans les ultraviolets, respectivement dans
l'infrarouge.
Il convient donc de préciser qu'il
s'agit d'une magnitude apparente visuelle ou bolométrique. En général,
les astrophysicien utilisent les grandeurs bolométriques dans leurs
communiqués.
LA MAGNITUDE ABSOLUE
La magnitude absolue (ne
pas confondre avec la notation de l'émittance) d'une étoile
est une grandeur logarithmique aussi, qui exprime cette fois la
luminosité .
C'est la grandeur présentée en ordonnée du diagramme de Hertzprung-Russel.
L'échelle de cette grandeur est basée sur la magnitude visuelle.
La magnitude apparent et la magnitude
absolue sont liées par la distance qui nous sépare de l'étoile.
A luminosité intrinsèque constante, la luminosité apparent décroît
donc évidemment avec le carré de la distance comme nous l'avons
déjà vu. Afin d'établir une relation, nous avons dû choisir une
distance de référence par une nouvelle définition :
La magnitude absolue d'une étoile est
égale à sa magnitude apparente si elle est à une distance de 10
parsecs ().
Soit une étoile placée à une distance
quelconque .
Son éclat est
fonction de la distance et de son éclat si
elle était située à selon
:

Par application de la règle de trois,
nous construisons :

en reprenant la loi de Pogson et en
assimilant à
la magnitude apparente de
l'étoile à la distance quelconque,
à
la magnitude apparente de l'étoile à ,
soit par définition sa magnitude absolue ainsi
que son
éclat à et
sont
éclat à la distance quelconque, nous trouvons :

qui peut bien sûr aussi s'écrire :

En partant de cette définition, la
magnitude absolue du Soleil est de 4.7. Sa magnitude apparente vue
depuis la Terre est de –26.5. Elle est de 4.7 à donc
faiblement visible à l'œil nu.
La loi de Pogson exprime de même la
relation entre magnitudes absolues et
luminosité de
deux étoiles :

Ainsi, Déneb étant 300'000 fois plus
lumineux que le Soleil, la magnitude absolue est de –9.
En reprenant la loi de Pogson, la magnitude
absolue peut s'écrire relativement à la luminosité bolométrique
du Soleil :

Avec et
,
la magnitude absolue bolométrique se calcule ainsi à partir de sa
luminosité bolométrique :

En reprenant l'expression de la luminosité
bolométrique :

La
magnitude absolue bolométrique d'une étoile est directement fonction
de sa température et de son rayon :

Remarque :
La distance d'étoiles proches a pu
être déterminée grâce au satellite Hipparcos. Par mesure du parallaxe
(mesure de la position de l'étoile à six mois d'intervalles et pas
application des règles trigonométriques élémentaires). Mais, au
delà de quelque dizaines de parsec, la mesure de la distance d'étoiles
par parallaxe devient très imprécise. En étudiant le spectre de
l'étoile, nous pouvons déterminer sa classe spectrale, sa température
de surface et la placer dans le diagramme de Hertzprung-Russel.
Il est donc possible d'estimer sa magnitude absolue et de calculer
approximativement sa distance.
Cet artifice de mesure est fondamental
pour la cosmologie. C'est ainsi que l'on détermine la distance des
galaxies proches en mesurant la période de certaines étoiles variables
(nous y consacrons un petit chapitre ci-dessous).
La distance des galaxies lointaines
se calcule en mesurant la magnitude apparente de supernovae qui
s'y produisent fortuitement. En effet, la magnitude absolue des
supernovae du type Ia (nous les reconnaissons par l'absence de rayes
d'hydrogène et par la décroissance de leur luminosité) sont bien
calibrées car l'énergie dégagée par ces explosions stellaires est
relativement constante.
ÉTOILES VARIABLES
Les étoiles de la séquence principale
du diagramme de Hertzprung-Russel sont des objets très stables.
La force de gravitation, qui tend à contracter l'astre, est exactement
compensée par les forces de pression interne, qui tendent à le dilater.
C'est au moment où l'étoile devient une géante rouge que parfois
l'équilibre est rompu. Commence alors une phase d'instabilité qui
se traduit par de fortes variations de la luminosité de l'étoile.
La rupture de l'équilibre est provoquée
par un phénomène complexe qui met en jeu des variations de transparence
des couches d'hélium près de la surface de l'étoile. A partir de
là, l'astre se met à connaître une succession de dilatations et
de contractions contrôlées par les forces qui assuraient auparavant
l'équilibre. Lorsque la force de pression l'emporte, le volume de
l'astre augmente. Mais la gravité freine le mouvement et finit par
provoquer la contraction. Le volume de l'étoile passe alors sous
sa valeur moyenne, jusqu'à ce que la pression interne s'oppose à
la contraction et réussit à provoquer une nouvelle dilatation.
Ce ne sont pas les changements de taille
qui provoquent les variations de luminosité, mais ceux de la température.
Effectivement, comme nous l'avons vu précédemment,
la luminosité d'un étoile varie avec la quatrième puissance de la
température, alors qu'elle ne varie qu'avec le carré du rayon. Lorsque
le volume de l'étoile est cependant plus faible qu'en moyenne, sa
température est légèrement plus forte et la luminosité maximale.
Dans le cas contraire, la température est légèrement plus basse
qu'en moyenne et la luminosité minimale. L'éclat de l'étoile change
donc de façon périodique, d'où le nom d'étoile variable.
Il existe dans le diagramme de Hertzprung-Russel
une "bande d'instabilité" qui traverse ce diagramme presque
verticalement dans laquelle se produit justement les phénomènes
thermiques en question.
Les deux principaux types de variables
pulsantes sont les céphéides et les étoiles RR Lyrae. Ces astres
jouent un rôle central en astrophysique. Les
céphéides sont des étoiles de quelque masses solaires. Elles sont
dans la phase de combustion de l'hélium après
avoir atteint le stade de géante rouge. Les
étoiles de masse solaire arrivées à ce stade deviennent des
RR-Lyrae. Leur
luminosité varie avec une période comprise entre un jour et plusieurs
semaines. La propriété remarquable des céphéides est l'existence
d'une relation entre leur luminosité moyenne et la période de leurs
oscillations. Par exemple, leur luminosité moyenne est de 1000 fois
celle du Soleil pour une période de quelques jours et de 10000 fois
cette valeur pour une période de plusieurs semaines. C'est cette
relation qui fait des céphéides l'un des outils de base de l'astrophysique.
Si nous connaissons cette relation
pour une étoile variable, il est relativement aisé, par la détermination
de sa période d'en tirer la magnitude absolue .
En mesurant alors sa magnitude apparente nous
pouvons ensuite calculer sa distance en
parsec à l'aide de la relation (démontrée précédemment):

La figure ci-dessous représente la
courbe période-luminosité des Céphéides.

L'étalonnage de cette courbe ne peut
se faire que par des mesures de parallaxe sur des Céphéides proches.
Il n'en existe malheureusement pas d'assez rapprochées pour qu'il
soit possible d'utiliser la parallaxe annuelle. Il faut avoir recours
à la parallaxe secondaire qui est basée sur le mouvement du Soleil
dans la galaxie.
Exemple :
Nous repèrons une Céphéides grâce à
son type de classe spectrale. Sa période est de 50 jours et sa magnitude
apparente .
La figure précédente donne, pour cette étoile, une magnitude absolue
.
En appliquant ensuite la formule donnée
précédemment, nous trouvons :

Cette céphéide est donc éloignée de
.
Grâce aux propriétés des Céphéides,
nous disposons d'un instrument de mesure qui porte jusqu'à quelques
dizaines de millions d'années-lumière. Il est donc applicable au
delà de notre Voie lactée jusqu'aux galaxies proches comme les membres
du groupe local. Au-delà, il devient difficile de détecter des Céphéides
aux caractéristiques connues.
Les
étoiles RR Lyrae sont quant à elles des étoiles peu massives et vieilles.
Leur période d'oscillation est inférieure à un jour. Contrairement
aux céphéides, elles ont toutes la même luminosité moyenne (magnitude
absolue de 0.5), environ 100 fois celle du Soleil. Il
existe encore une certainte quantité d'étoiles variables différentes
(variables à éclipses, des variables explosives, variables
binaires,...)
dont nous peuvons trouver un source abondante d'information sur
l'Internet.
Il
existe d'autres méthodes plus connues de mesure des distantes que
celle des céphéides :
PARALLAXE
TRIGONOMÉTRIQUE
La méthode de parallaxe trigonométrique
est très simple (mais délicate à mettre en œuvre à la surface de
notre planète pour les étoiles très distantes). Tout astronome amateur
constate la fuite de l'étoile qu'il observe dans son oculaire. Ce
mouvement se nomme "mouvement diurne". Il est dû à la
rotation de la Terre sur elle même. L'étoile est également animée
d'un mouvement elliptique beaucoup mois facilement détectable :
le "mouvement parallactique".
Il est dû, comme le suggère le schéma
ci-contre, à la rotation de la Terre autour du Soleil. Nous mesurons
dont l'angle :

si l'angle est faible (ce qui est très
fréquemment le cas étant donné la distance des étoiles), nous pouvons
prendre le premier terme du développement de Taylor de la fonction
tangente :

Ce qui nous permet d'écrire :

où est
la distance du Soleil à l'étoile et a celle de la Terre au Soleil
comme représenté ci-dessous :
LIMITE DE
CHANDRASEKHAR
Nous avons déjà déterminé
dans le chapitre de mécanique classique le rayon de Schwarzschild
(sous sa forme classique) qui exprime le rayon critique d'un corps
pour que la vitesse de libération à sa surface soit égale à la vitesse
de la lumière. Nous avions obtenu la relation ci-dessous qui exprimait
typiquement le rayon que devrait avoir un astre donné pour
avoir une vitesse de libération égale à celle
de la lumière :

Dans
ce cas particulier l'astre est ce que nous avions appellé
un "Trou Noir". Cependant, avant le trou noir, une étoile
passe comme nous en avons parlé par plusieurs étapes
intermédiaires par lesquelles elle peut d'ailleurs se stabiliser.
Ainsi, vous avez du souvent lire dans la littérature que pour une
naine blanche s'effondre en étoile à neutrons, que sa masse devait
être supérieur à 1.4 masses solaire. C'est ce que nous allons démontrer
maintenant.
Nous allons introduire le sujet sur
l'étude de l'influence du principe d'incertitude sur la taille d'un
système atomique (il en limite la dimension minimale). Cet exemple
est fort puissant car il montre que le principe d'incertitude ne
régit pas seulement le processus de la mesure mais aussi le comportement
global des systèmes quantiques.
Le premier exemple que nous pouvons
donner est celui de l'atome d'hydrogène, non que nous attendions
un résultat nouveau de cette méthode d'analyse, mais plutôt parce
que nous pouvons exposer l'usage du principe d'incertitude et insister
sur sa signification.
Nous admettons que le proton, dont
la masse l'emporte de beaucoup sur celle de l'électron, peut être
considérée comme fixe. L'énergie de l'électron s'écrit :

En physique classique, un système dont
l'énergie est donnée par la relation précédente ne possède pas de
minimum : si nous faisons tendre
vers zéro en conservant la forme circulaire de l'orbite, il est
facile de voir que
tend vers .
En revanche, en physique quantique, cette limite n'a pas de sens
: le principe d'incertitude s'y oppose.
Dans ce cas, la recherche du minimum
de
prend
un sens, car une contrainte apparaît qui maintient ce minimum à
une valeur finie. Elle se détermine en physique quantique (voir
le modèle de Bohr de l'atome dans le chapitre de physique quantique
corpusculaire) et impose:
ou

Cependant, cette relation mis à part,
si le rayon de
l'atome devient trop faible sous des contraintes extérieures
(attention! nous nous affranchissons des orbites quantifiées du
modèle de Bohr de l'atome qui impose une contrainte à )
la quantité de mouvement
de l'électron ne peut être inférieure à l'incertitude qu'impose
le principe d'incertitude de Heisenberg, dès lors que
est de l'ordre du rayon de
l'atome. La forme même de la relation précédente limite la portée
de la méthode : nous ne pouvons espérer déterminer mieux qu'un ordre
de grandeur du minimum de .
Afin d'évaluer le minimum
de l'énergie totale, que nous interprètons comme l'état fondamental
de l'atome d'hydrogène, nous calculons le minimum de en
éliminant
de l'expression:
par

Nous obtenons :

Le rayon de
l'atome dans l'état fondamental est la valeur de qui
donne à sa
valeur minimale:

si bien que:

qui est l'expression bien connue du
rayon de Bohr vue en physique quantique corpusculaire lors de l'étude
du modèle de Bohr de l'atome. L'énergie de
l'état fondamental est donc maintenant facilement calculable.
Le but de cet exemple est de montrer
qu'avec le principe d'incertitude de Heisenberg nous pouvons par
un raisonnement très simple retrouver l'état fondamental d'un système.
C'est exactement de cette façon que nous allons procéder pour déterminer
les conditions qui font qu'un astre se retrouve dans son état fondamental.
Attaquons maintenant à l'étude d'une
étoile. Schématiquement celle-ci se compose d'un mélange de deux
gaz: celui que est formé de noyaux d'une part, le gaz électronique
de l'autre.
Au cours de la vie de l'étoile, de
nombreux processus de fusion ont eu lieu. Ils ont accru à chaque
fois la taille et la masse des noyaux; FE (le fer) qui est abondant
à la fin de la vie d'une étoile, contient en moyenne 56 nucléons
(voir la partie physique atomique du site).
Ces noyaux sont de nature chimique
ou isotopique variée. Comme ils sont peu nombreux en comparaison
des électrons, leur pression est celle d'un gaz classique chargé,
neutralisé par la présence des électrons: elle peut être ignorée,
et ce d'autant plus que la température est nulle.
La charge électronique seule ne permettrait
pas aux électrons de résister à l'effondrement d'une étoile puisque
la matière stellaire est neutre. A très basse température, quand
le carburant est épuisé, la seule pression que le gaz électronique
puisse opposer à la pression hydrostatique due à la pesanteur est
d'origine quantique.
En première approximation, les électrons
exercent donc l'un sur l'autre une répulsion apparente qui n'est
pas d'origine coulombienne (principe d'exclusion de Pauli). En première
approximation, ils obéissent à une relation analogue à celle de
l'électron atomique et qui s'écrit dans le cas minimal (ou maximal
de pression) :

où
est la distance moyenne qui sépare deux électrons voisins.
A température ,
l'équilibre est atteint quand l'énergie (la matière de l'astre)
totale du système est minimale.
Que se passe-t-il si nous essaions
d'évaluer la variation du rayon de
la Naine Blanche en fonction de sa masse ?
L'énergie potentielle gravifique d'une
étoile est donnée en bonne approximation par (voir chapitre de mécanique
classique) :

étant
approximativement donnée par:

où
est la masse du proton et
le nombre de nucléons que contient l'étoile: la contribution des
électrons à la masse de l'astre est négligeable et il n'y pas lieu
de distinguer entre la masse du neutron et celle du proton, presque
identiques.
La seconde contribution à l'énergie
est essentiellement celle du gaz électronique dégénéré (la dégénérescence
correspond à l'existence de plusieurs états ayant la même énergie),
d'origine cinétique. Nous pourrions être tenté d'écrire simplement:

Cette manière de faire conduit à une
impasse. Si nous exigons que la somme atteigne
une valeur minimale, nous aboutissons à une valeur du rayon de l'étoile
tellement faible que, par application de la relation la
vitesse moyenne des électrons
dépasserait celle de la lumière!
Pour éviter cette contradiction, nous
devons recourir à la mécanique relativiste qui nous a montré que,
dans ce cas (voir chapite de mécanique relativiste), nous
pouvons exprimer l'énergie cinétique comme:
si la valeur numérique de l'énergie
cinétique l'emporte considérablement sur l'énergie de repos nous
avons :
nous avons donc:
La distance moyenne
entre électrons s'évalue en supposant que l'étoile est homogène,
approximation suffisante dès lors que nous cherchons l'ordre de
grandeur d'une moyenne. Nous simplifions encore la géométrie en
admettant que chaque électron est entouré d'un domaine sphérique
de rayon
dans lequel il n'y a pas d'autre électron de même spin et où nous
ne pouvons compter qu'un électron de spin opposé. Dès lors:

Il reste à évaluer le minimum de la
somme:

compte tenu de la condition .
Il vient encore:

puis

que nous évrivons finalement:

Face à ce résultat, nous sommes confrontés
à une situation inattendue :
Si le facteur est
positif, alors l'énergie totale de la naine blanche l'est aussi,
ce qui signifie que le système n'est pas lié: l'étoile est totalement
instable (elle n'a pas atteint son seuil d'énergie minimal). Elle
ne peut réduire son énergie qu'en augmentant sans limite son rayon
.
Nous voyons que la facteur
est négatif si :

Si la Naine Blanche dépasse cette masse
alors nous ne pouvons plus traiter le problème avec les équations
précédentes. Elle satisfait alors aux équations régissant un astre
composé de neutrons uniquement (étoile à neutrons) et ceci constitue
alors un autre problème que nous n'aborderons pas ici pour
l'instant.
La masse (approximative) de la fameuse
"limite de Chandrasekhar" est donc donnée par :

Elle constitue la masse au-delà de
laquelle une naine blanche s'effondre en étoile à neutrons.
Conventionnellement,
les astrophysiciens associent cette valeur limite à un facteur multiplicateur
de la masse du Soleil .
Nous avons effectivement (numériquement) .
MODÈLE
COSMOLOGIQUE NEWTONIEN
Un modèle cosmologique est une représentation mathématique
de l'Univers qui cherche à expliquer les raisons de son aspect actuel,
et à décrire son évolution au cours du temps.
Le
modèle Newtonien s'applique dans le cadre des hypothèses de la mécanique
de Newton (action instantanée). La résultats que nous allons étudier
ici ont été découvert avant le développement de la Relativité Générale
mais publié après! Mais ce modèle présente l'avantage de la simplicité
tout en étant capable de mettre en évidence et de discuter de la
dynamique de l'Univers et de se préparer à l'étude des modèles d'Univers
faisant usage des résultats de la Relativité Générale. Ses inconvénients,
outre le fait qu'il ne correspond pas tout à fait avec les résultats
expérimentaux, est de n'être plus valable dans des conditions extrêmes
donc de ne pas être extrapolable à l'instant du Big-Bang.
Avant
de commencer, nous devons définir le "principe cosmologique"
formé des deux assertions suivantes; en gros, il assure que nous
ne sommes pas des observateurs privilégiés, et que ce que nous observons
est bien représentatif de l'ensemble de l'Univers:
-
L'espace est homogène, c'est à dire qu'il présente les mêmes propriétés
dans toutes ses régions. Ceci doit s'entendre à très grande échelle,
au-delà du millier de Mpc (Mégaparsecs). Il est clair qu'à petite
échelle existent des inhomogénéités, nous par exemple.
-
L'espace est isotrope, c'est à dire qu'il n'existe pas de direction
particulière de l'espace, comme une direction d'aplatissement, ou
un mouvement d'ensemble à l'échelle Universelle par exemple.
Nous
allons poser quelques autres hypothèses de travail :
H1.
Nous admettons que l'Univers est un milieu gazeux dont les particules
sont des galaxies .
H2.
Ce milieu gazeux est un fluide non visqueux.
H3.
Ce milieu est homogène (ses propriétés sont les mêmes partout) et
isotrope (ses propriétés sont les mêmes dans toutes les directions).
Ces propriétés sont le résultat d' observations.
H4.
C'est un Univers en expansion et homothétique.
H5.
Sa masse volumique est uniquement fonction du temps.
H6.
Nous acceptons la dynamique newtonienne pour construire le modèle.
H7.
Il y a conservation de la masse (et donc de l'énergie- nous rejetons
la suggestion de Hoyle d'une création continue).
H8.
L'origine du temps est assimilée à l'origine de création de l'Univers
Sous
l'hypothèse du principe cosmologique, la distance d'un point origine
à
un point quelconque
de l'Univers peut varier en fonction du temps sous la forme :

où
est
le "facteur d'échelle".
En
écrivant cette relation, nous considérons que les points et
sont
sur un plan à courbure nulle. Effectivement, si nous imaginons deux
points sur une surface courbe cercle (par exemple la surface d'une
sphère) voyons ce qui ce passe:
La
distance entre deux points du cercle (in extenso de l'espace sphérique)
est donné par:
Nous
voyons très bien dans cette relation que si le rayon (de l'Univers
sphérique) change d'un facteur ,
alors la variation de distance entre les deux points n'est
pas proportionnelle à ce facteur !! Ce qui n'est pas le cas
dans un plan à courbure nulle.
Conséquence:
notre modèle Newtonien n'est valable que dans un Univers plat alors
que la relativité générale peut prendre en compte n'importe quelle
type de courbure !
Nous
voyons tout de suite que la relation:

est
indépendante de l'origine choisie, en effet, si nous l'appliquons
à deux points quelconques,
nous avons :
Soit
par différence:

Remarques
:
R1.
Au temps il
est évident que la relation précédente s'écrit :
et
nous impose .
Cette remarque est importante et nous y reviendrons plusieurs fois
pendant les développements qui vont suivre.
R2.
La loi s'applique donc à un segment
quelconque
dans l'Univers c'est pourquoi l'Univers ne comporte pas de centre
géométrique et que nous pouvons nous donner une image suggestive
pour se donner une idée de l'expansion de la "trame" de
l'Univers : soit un ballon mi-gonflé sur la surface de laquelle
nous traçons deux repères (par exemple : deux croix tracées à l'encre).
En le gonflant davantage, nous constaterons que ces deux croix s'écartent
l'une de l'autre et donc la distance qui les séparent s'accroître.
C'est ce que nous constatons avec les galaxies (hors mis, leur mouvement
propre, il y a en plus un mouvement dû à l'expansion de l'Univers).
Dérivons
par rapport au temps l'équation:

Le
premier membre donne alors la vitesse des particules (ou de tout
autre objet) au point :
Soit
en éliminant :

Nous
posons pour simplifier l'écriture :

Nous
avons donc :

Cette
relation est connue sous le nom de "loi de Hubble".
Avant
d'aller plus loin, il convient de s'arrêter sur cette équation pour
l'instant présent :

Cette
équation dit que les objets de l'Univers s'éloignent avec une vitesse
proportionnelle à leur éloignement dans tous les points de l'Univers
sans référentiel privilégié (aucune galaxie ne semble être fixe
!). La constante étant
bien sûr identifiable à la constante de Hubble telle qu'elle est
mesurée actuellement et valant environ
.
Ainsi,
une estimation actuelle de l'âge de l'Univers pourrait être interprétée
comme l'inverse de la constante de Hubble ce qui nous donnerait
:
soit
environ 13 milliards d'années.
Rappel
: 1 parsec vaut
Inversement,
nous pouvons nous amuser à calculer la distance à partir de laquelle
nous pouvons atteindre la vitesse de la lumière
soit environ 13 milliards d'années-lumière. Telle est la distance
de "l'horizon cosmologique". C'est-à-dire la distance
à partir de laquelle le redshift des galaxies devient infini. C'est
donc là que se situe le Big Bang, à environ 13 ou 15 milliards d'années
d'ici.
Considérons
maintenant une sphère de matière de rayon de
masse en
expansion à la vitesse dans
un Univers déjà existant mais vide, et contenant une boule de matière
de masse ,
qui, selon le principe cosmologique, est de densité constante
(isotropie). Nous pouvons appliquer à ce système la conservation
de l'énergie mécanique car ce système est isolé (c'est d'ailleurs
le seul "vrai" système isolé). Nous obtenons l'équation
:

où
est
une constante. En divisant par chaque
membre et en remplaçant par
son expression en fonction de la densité, nous obtenons :

Or
la loi de Hubble nous donne :

et
:
Nous
obtenons:

que
nous simplifions en:

Or,
sont
des constantes. Nous introduisons une nouvelle constante définie
par (afin de simplifier les écritures) :

Nous obtenons donc l'équation :

qui
est l'équation de Friedmann.
Remarque :
Einstein rajouta à cette
équation pour des raisons de conviction personnelles et quasi religieuses
une fameuse constante cosmologique
qui lui permettait de rendre statique le
facteur d'échelle de l'Univers. Nous (les auteurs du site) rejetons
cette constante arbitraire, même si dans la physique contemporaine
elle est revenue à la mode (sa valeur a été cependant définie mathématiquement
plutôt que religieusement) car elle permettrait d'expliquer la provenance
de la matière sombre, les lois actuelle de notre Univers, la période
inflationniste de notre Univers ainsi que sa géométrie. Ainsi, l'équation
de Friedmann avec cette constante, qui est un total artifice de
travail, moderne s'écrit :

avec :

C'est
Andreï Sakharov qui a défini la valeur de cette constante cosmologique
qui s'apparenterait soit disant à l'énergie quantique du vide (fonction
des champs de Higgs).
Information
: deux idées guident les chercheurs de ce début de 21ème
siècle : en physique quantique les équations du champ associées
aux particules élémentaires servent à définir la théorie du Big
Bang. La célèbre équation d'équivalence d'Einstein nous dit que
l'énergie crée un champ gravitationnel comme l'électron en mouvement
provoque un champ électromagnétique. Il découle de ces deux observations
qu'en mesurant le champ gravitationnel nous avons un moyen de déterminer
l'énergie du vide. Le champ gravitationnel ne concerne plus la matière
mais bien la densité d'énergie du vide. Or la constante cosmologique
est directement proportionnelle à la constante de la gravitation,
.
Sa mesure est un jeu très dangereux car de sa valeur dépend plusieurs
lois fondamentales de physique et des propriétés non négligeables
quant à la dynamique de notre Univers. Le débat reste donc complètement
ouvert et si nous (les auteurs du site) trouvons une démonstration
valable et rigoureuse de cette constante, nous mettrons à disposition
du lecteur les conséquence de cette constante sur les modèles que
nous allons voir ci-après.
Revenons
en cependant à notre équation de Friedmann sans constante. En sachant
que :

Nous
obtenons :

qui
se réarrange avec :

en
:
L'exposant
du terme de gauche impose que le terme de droite soit positif ou
nul tel que :

Rappelons
que les conditions
initiales nous imposent qu'au temps nous
ayons :
et

Effectivement
:

Il
vient alors :

Ce
terme devrait être accessible à l'observation, hélas est
très mal connu et encore
plus. Autrement dit, compte tenu du signe "-" dans l'expression
de ,
nous ne connaissons aujourd'hui même pas le signe de cette constante.
Cependant, il peut-être important de noter qu'il existe une valeur critique
qui annule telle
que :

Pour
(valeur
actuelles) nous trouvons .
A titre de comparaison, un atome d'hydrogène pèse ,
la densité critique correspondrait donc à 3 atomes d'hydrogène par
mètre cube.
Les
physiciens ont défini une constante notée par la lettre grecque
et
donnée par :

Il
est intéressant de travailler avec cette constante car dans le cas
où :
-
:
Nous
avons :
ce
qui en remplaçant dans l'équation de Friedmann donne : (un
Univers plat comme nous le verrons dans notre étude du modèle relativiste).
-
:
En
effectuant le même raisonnement, et toujours en inégalités, nous
avons alors: (un
Univers à courbure positive (fermé) comme nous le verrons dans notre
étude du modèle relativiste).
-
:
En
effectuant le même raisonnement, mais en inégalités, nous avons
alors: (un
Univers à courbure négative (fermé) comme nous le verrons dans notre
étude du modèle relativiste).

Remarque
: toutes les mesures qui ont pu être faites jusqu'à présent n'ont
pas permis de mettre en évidence une courbure de l'univers. Les
mesures du rayonnement fossile par le ballon Boomerang et le satellite
COBE tendent cependant à accréditer l'hypothèse d'un univers plat
relativement aux simulations numériques :

Revenons à l'équation :
Nous
pouvons écrire :

En
adoptant la notation :
Remarque : les mesures actuelles donnent
D'où
:

Il
convient maintenant pour nous de considérer trois situation:

Remarque:
nous ne pouvons poser car
dans nos hypothèses initiales se trouvait le principe de conservation
de l'énergie. MODÈLE
DE FRIEDMANN-LEMAITRE
Le
modèle de Friedmann-Lemaître consiste à supposer que .
Autrement dit, nous sommes dans un Univers dont la densité est dite
"critique" ou également "plat" (comme nous le
verrons avec le modèle relativiste).
Nous
avons alors l'équation :

En
disposant les termes de manière adéquate :

et
en intégrant, il vient :

Qui se simplifie en (nous élevons au
carré d'où la suppression du double signe ±):

Nous
avons donc dans ce modèle la relation :

à
laquelle il nous faut rajouter une constante pour avoir la condition
qui
reste satisfaite :

Ce
qui nous donne sur un tracé (nous avons représenté une échelle arbitraire
du temps sur l'axe vertical) une fonction à l'allure suivante (ne
pas se fier aux valeurs indiquées elles sont arbitraires) :

Nous
avons mise la zone où en
évidence pour bien rappeler que cette partie de la solution est
à rejeter.
Nous
avons donc un modèle d'Univers dont le facteur d'échelle croit de
façon exponentielle et et ce indéfiniment.
Remarque
: plus est
grand, plus la croissance du facteur d'échelle est grand (sous-entendu
que la pente est bien évidemment plus grande).
MODÈLE HYPERBOLIQUE
Dans
ce modèle, nous considérons .
Donc l'équation à traiter reste :
Ce
qui s'écrit aussi :

Rappelons
que nous avions supposé pour
que
si
nous effectuons le changement de variable ,
nous obtenons l'intégrale suivante :
Nous
recherchons donc une primitive de :

et
nous discuterons du signe ± après
avoir trouvé la primitive.
Nous
effectuons encore un changement de variable en posant donc
ce
qui nous donne la primitive suivante à calculer :

en
refaisant un changement de variable :
d'où
à une constante multiplicative près :

nous
avons :
Dans
le chapitre de calcul différentiel et intégral nous avons vu que
cette forme de primitive se résout par la relation (nous rajoutons
la constante d'intégration à la fin car nous faisons de la physique
et il faut satisfaire des conditions initiales auxquelles nous ne
nous intéressions pas nécessairement en mathématique) :

avec
:

d'où
:

Il
nous faut encore calculer :

Enfin
:

en
remettant en place tous les changements de variables et en introduisant
à nouveau la constante multiplicative, nous avons dans le cas où
:
Entre
les deux bornes d'intégration nous
avons donc (la constante d'intégration s'annule et nous reprenons
le ± qui
se trouvait initialement dans l'intégrale) :

Rappel : la théorie nous impose 
Si nous traçons cette fonction pour
une valeur fixe.
Nous avons le tracé suivant dans Maple (nous ne considérerons que
le cas avec le signe "-" ci-dessous pour l'instant car
le signe "+" nous donnerait un tracé dans les différentiels
de temps négatifs : )
:

Remarque
: le temps est toujours représenté sur l'axe vertical ainsi que
pour tous les diagrammes suivants (il vous faut tourner un peu la
tête si habituellement vous mettez le temps sur l'axe des abscisses…).
Nous
voyons que plus la constante est
petite, plus l'Univers arrive rapidement à un valeur finale. De
plus pour une valeur de fixée,
certaines valeurs de sont
interdites (c'est à cause de la condition d'intégration).
En
fixant un valeur de ,
nous obtenons la représentation bi-dimensionnelle suivante :
Remarque:
si nous effectuons un zoom au niveau ,
nous avons :
Nous
voyons que le critère est
parfaitement et naturellement respecté sans introduction d'une quelconque
constante. Il suffit par ailleurs de remplacer par
1 dans l'équation que nous avons obtenue pour voir que nous trouvons
.
Remarque
: comme nous l'avons déjà précisé, toutes les valeurs de inférieures
à 1 sont à rejeter !
Analysons
l'avant-dernier tracé en rappelant que :
Une
condition limite (condition d'intégration) pour que le terme de
droite de l'égalité soit positif est que :
ou

Donc, si est
plus petit que ,
nous ne somme plus dans un domaine valable (réel) du modèle.
Il faut donc que :
ou

Cette limite a été présentée par une
ligne verticale bleue sur l'avant-dernier diagramme. Nous y avons
également représenté par une ligne horizontale verte la limite temporelle
temps correspondante
.
Au
fait, au-delà de cette limite temporelle, ce que ne sait pas l'ordinateur
qui a tracé notre fonction qu'il devrait basculer sur la fonction
d'échelle avec le signe "+". Ainsi, lorsque nous exécutons
le tracé des deux fonctions avec les bornes adéquations :

nous
obtenons alors (le temps est représenté sur l'axe vertical) :
Nous
voyons que alors que pour l'Univers
entre dans un phase de contraction que nous appelons communément
"Big Crunch". Après cette phase de rétraction, il est
possible soit que l'Univers disparaisse totalement, soit qu'il entre
à nouveau dans un phase dynamique cyclique (mathématique les deux
possibilités sont possibles).
MODÈLE SPHÉRIQUE
Dans
ce modèle, nous considérons .
Donc l'équation a traiter peut s'écrire :

Ce
qui s'écrit aussi :

Rappelons
que nous avions supposé pour
que
si
nous effectuons le changement de variable ,
nous obtenons l'intégrale suivante :

Nous
recherchons donc une primitive de :

et
nous discuterons du signe ± après
avoir trouvé la primitive.
Nous
effectuons encore un changement de variable en posant donc
ce
qui nous donne la primitive suivante à calculer:

en
refaisant un changement de variable :

d'où
à une constante multiplicative près :

nous
avons :
Dans
le chapitre de calcul différentiel et intégral nous avons vu que
cette forme de primitive se résout par la relation (nous rajoutons
la constante d'intégration à la fin car nous faisons de la physique
et il faut satisfaire des conditions initiales auxquelles nous ne
nous intéressions pas nécessairement en mathématique) :

avec
:
d'où
:
Il
nous faut encore calculer :

Enfin
:

en
remettant en place tous les changements de variables et en introduisant
à nouveau la constante multiplicative, nous avons dans le cas où
:
Entre
les deux bornes d'intégration nous
avons donc (la constante d'intégration s'annule) :
Nous
devons évidemment avoir (nous reprenons le ± qui
se trouvait initialement dans l'intégrale) :

Si nous traçons cette fonction pour
une valeur fixe.
Nous avons le tracé suivant dans Maple (nous ne considérerons que
le cas avec le signe "-" car celui avec le signe "+"
n'a pas de sens physique même translaté) :

Nous
voyons que plus la constante est
petite, plus l'Univers arrive rapidement croit indéfiniment rapidement.
De plus pour une valeur de fixée,
certaines valeurs de sont
interdites (il s'agit au toujours fait de la condition d'intégration).
En
fixant un valeur de selon
donne la représentation bi-dimensionnelle suivante :
Nous
voyons à nouveau que le critère est
naturellement parfaitement respecté. Toutes les valeurs de inférieures
à 1 sont à rejeter !
Nous
avons donc ce modèle sphérique un Univers qui croit indéfiniment
de façon exponentielle (comme le modèle plat de Friedmann-Lemaître)
car étant donné que ,
il n'y a plus de condition limite d'intégration (contrairement au
modèle hyperbolique précédent).
UNIVERS OBSERVABLE
Nous
avons déterminé plus haute une estimation actuelle
de l'âge de l'Univers comme pouvant être interprétée comme l'inverse
de la constante de Hubble ce qui nous a donné :
soit
environ 13 milliards d'années.
Cependant il est difficile de s'imaginer
ce que cela représente. A ce titre, nous avons trouvé
sur Internet une magnifique série d'illustrations (si l'auteur
reconnaît ses créations qu'il se manifeste afin que
nous puissions en donner la source) que nous vous proposons :
1. L'univers jusqu'à
13 milliards d'années lumière (l'Univers visible)
:

Cette carte essaye de montrer l'ensemble
de l'Univers visible. Les galaxies dans l'univers ont tendance à
se rassembler en vastes feuilles et superamas de galaxies, entourant
de grands vides, ce qui confère à l'univers une apparence
cellulaire. Parce que la lumière dans l'univers ne voyage
qu'à une vitesse finie, nous voyons les objets sur le bord
de l'univers quand celui-ci était très jeune, il y
a 13 milliards d'années.
Quelques chiffres (estimations) :
- Nombre de superamas de l'univers
visible = 270'000
- Nombre de groupes de galaxies de l'univers visible = 500 millions
- Nombre de grandes galaxies de l'univers visible = 10 milliards
- Nombre de galaxies naines de l'univers visible = 100 milliards
- Nombre d'étoiles de l'univers visible = 2'000 milliards
de milliards
2. L'univers jusqu'à
1 milliard d'années lumière (les superamas voisins)
:

Quelques chiffres (estimations)
:
Les Galaxies et les amas de galaxies
ne sont pas distribués régulièrement dans l'Univers.
Au lieu de cela, ils sont rassemblés en de larges amas, feuillets
et murs de galaxies séparés par de larges vides dans
lesquels peu de galaxies semblent se trouver. La carte ci-dessus
montre un certain nombre de ces superamas, y compris celui de la
Vierge - un superamas plutot petit dont notre galaxie fait partie.
La carte entière représente à peu près
7% du damètre de l'Univers visible. Les galaxies sont trop
petites pour apparaitre individuellement sur cette carte, chaque
point y représente un groupe de galaxies.
Quelques chiffres (estimations) :
- Nombre de superamas jusqu'à
1 milliard d'années lumière = 80
- Nombre de groupes galactiques jusqu'à 1 milliard d'années
lumière = 160'000
- Nombre de grande galaxies jusqu'à 1 milliard d'années
lumière = 3 millions
- Nombre de galaxies naines jusqu'à 1 milliard d'années
lumière = 30 millions
- Nombre d'étoiles jusqu'à 1 milliard d'années
lumière = 500 millions de milliards
3. L'univers jusqu'à 100 millions
d'années lumière (le superamas de la Vierge) :
Notre galaxie n'est qu'une parmi des
milliers d'autres qui se trouvent à moins de 100 millions
d'années lumière. La carte ci-dessus montre comment
les galaxies tendent à s'amasser par groupes, le plus important
des amas proches étant l'amas de la Vierge (Virgo), une concentration
de plusieurs centaines de galaxies qui domine les groupes de galaxies
environnants. Collectivement, l'ensemble de ces groupes est connu
sous le nom de Superamas de la Vierge. Le second amas le plus riche
de ce volume est l'amas du Fourneau (Fornax), mais il est bien moins
riche que celui de la Vierge. Seules les galaxies brillantes sont
dessinées ici, notre galaxie est le point tout au centre.
Quelques chiffres (estimations) :
- Nombre de groupes de galaxies jusqu'à
100 millions d'années lumière = 160
- Nombre de grandes galaxies jusqu'à 100 millions d'années
lumière = 2'500
- Nombre de galaxies naines jusqu'à 100 millions d'années
lumière = 25'000
- Nombre d'étoiles jusqu'à 100 millions d'années
lumière = 500'000 milliards
4. L'univers à moins de 5 millions
d'années lumière (le groupe local de galaxies) :

La Voie Lactée est une des trois
grandes galaxies du groupe appelé Groupe Local qui contient
aussi plusieurs dizaines de galaxies naines. La plupart de ces galaxies
sont portées sur cette carte, mais il faut noter que beaucoup
de ces galaxies naines sont très peu brillantes, et qu'il
y en a donc certainement d'autres à découvrir.
Quelques chiffres (estimations) :
- Nombre de grandes galaxies à
moins de 5 millions d'années lumière = 3
- Nombre de galaxies naines à moins de 5 millions d'années
lumière = 36
- Nombre d'étoiles à moins de 5 millions d'années
lumière = 700 milliards
5. L'univers jusqu'à 500'000
Années Lumière (les galaxies satellites) :
La Voie Lactée est entourée
par plusieurs galaxies naines, qui contiennent chacune quelques
dizaines de millions d'étoiles, ce qui est insignifiant comparé
à la population de la Voie Lactée elle-même.
La carte ci-dessus montre l'ensemble des galaxies naines les plus
proches, elles sont liées gravitationnellement à la
Voie Lactée, et gravitent autour d'elle en quelques milliards
d'années.
Quelques chiffres (estimations) :
- Nombre de grandes galaxies jusqu'à
500'000 années lumière = 1
- Nombre de galaxies naines jusqu'à 500'000 années
lumière = 9
- Nombre d'étoiles jusqu'à 500'000 années lumière
= 200 milliards
6. L'Univers jusqu'à
50'000 Années lumière (la Voie Lactée)
:

Cette carte montre la Voie Lactée
dans son ensemble - une galaxie spirale d'au moins deux cent milliards
d'étoiles. Notre Soleil est profondément enfoui dans
le Bras d'Orion à environ 26 000 années lumière
du centre. Vers le centre de la Galaxie, les étoiles sont
beaucoup plus proches les unes des autres qu'à la périphérie
où nous vivons. Notez également la présence
de petits amas globulaires bien en dehors du plan galactique, et
la présence d'une galaxie naine voisine - dite du Sagittaire
- qui est en train d'être lentement avalée par notre
propre Galaxie.
Quelques chiffres (estimations) :
- Nombre d'étoiles jusqu'à
50 000 années lumière = 200 milliards
7. L' Univers jusqu'à
'5000 Années lumière (le Bras d'Orion) :

Ceci est une carte de notre coin de
la Voie Lactée. Le Soleil est situé dans le Bras d'Orion
- un bras assez petit comparé au Bras du Sagittaire, qui
se situe plus près du centre galactique. La carte montre
plusieurs étoiles visibles à l'oeil nu, situées
loin dans le bras d'Orion. Le groupe d'étoiles le plus marquant
est composé des étoiles principales de la constellation
d'Orion - de laquelle le bras spiral tire son nom. Toutes ces étoiles
sont des géantes et supergéantes lumineuses, des milliers
de fois plus lumineuses que le Soleil. L'étoile la plus brillante
de la carte est Rho Cassiopeia - à 4'000 années lumière
de nous, c'est juste une étoile à peine visible à
l'oeil nu, mais en realité c'est une supergéante 100'000
fois plus lumineuse que le Soleil.
Quelques chiffres (estimations) :
- Nombre d'étoiles jusqu'à
5'000 années lumière = 300 millions
8. L'univers jusqu'à 250 Années
lumière (le voisinage du Soleil) :
Cette carte indique les 1500 étoiles
les plus lumineuses situées à moins de 250 années
lumière. Toutes ces étoiles sont bien plus lumineuses
que le Soleil, et la plupart sont visibles à l'oeil nu. Environ
un tiers des étoiles visibles à l'oeil nu sont situées
à moins de 250 années lumière, même si
cette zone ne représente qu'une toute petite partie de notre
galaxie.
Quelques chiffres (estimations) :
- Nombre d'étoiles jusqu'à
250 années lumière = 250'000
9. L'univers jusqu'à
12.5 Années Lumière (les étoiles les plus proches)
:

Cette carte montre toutes les étoiles
jusqu'à une distance de 12.5 années lumière
de notre Soleil. La plupart de ces étoiles sont des naines
rouges - des étoiles avec une masse du dizième de
celle du Soleil et une luminosité cent fois moins grande.
Environ quatre vingt pour cent des étoiles de l'univers sont
des naines rouges, et l'étoile la plus proche - Proxima du
Centaure- en est un exemple typique.
Cette carte montre toutes les étoiles
connues situées à moins de 20 années lumière.
On y trouve un total de 77 systèmes contenant 110 étoiles.

Les distances entre les étoiles
sont énormes. La distance du Soleil à Proxima Centauri
est de 4.22 années lumière, soit quarante trillions
de kilomètres. Marcher sur cette distance prendrait un milliard
d'années. Même les sondes spatiales les plus rapides
mettraient soixante mille ans pour faire le voyage. Il y a actuellement
quatre sondes qui quittent le système solaire - Pioneer 10
et 11, et Voyager 1 et 2 mais nous perdrons vraisemblablement le
contact avec elles d'ici une vingtaine d'annéees. Le schéma
ci-dessous essaye de montrer ces distances en élargissant
le champ depuis le système solaire intérieur jusqu'à
Alpha du Centaure.
RAYONNEMENT
FOSSILE
L'existence et les propriétés
du rayonnement cosmique découvert par Penzias et Wilson s'expliquent
essentiellement par les deux phénomènes physiques
que nous allons maintenant décrire dans leurs grandes lignes.
L'expansion de l'Univers a pour conséquence
son refroidissement graduel. A partir des valeurs fantastiquement
élevées qui ont dû régner aussitôt
après le Big Bang qui a engendré l'Univers, sa température
a progressivement décrû. Lorsqu'elle atteint environ
se produit le premier des deux phénomènes cruciaux
qui nous intéressent ici : la rayonnement, qui jusque-là
était en équilibre thermique avec les particules matérielles,
cesse pratiquement d'interagir avec elles et en devient indépendant.
Dans le "modèle standard" d'évolution de l'Univers,
nous calculons que ce moment crucial se situe
ans après le Big Bang.
Nous pouvons comprendre qualitativement
les raisons physiques de ce phénomène. Un peu avant,
lorsque par exemple la température était de ,
l'Univers contenait essentiellement des photons, des électrons
et des noyaux atomiques "nus" (principalement des protons, et, dans
une moindre proportion, des particules ,
noyaux d'hélium 4). La température était trop
élevée pour que les électrons et les noyaux
puissent former des atomes, autrement que de manière transitoire
et labile. L'interaction entre les photons et les particules chargées
(surtout les électrons, les plus légères d'entre
elles) est suffisamment intense, et la densité de ces dernière
était alors suffisamment forte, pour que les photons soient
sans arrêt diffusés, émis et absorbés.
Malgré son expansion, l'Univers était était
alors à chaque instant en équilibre; sa température
était constamment bien définie, bien que décroissant
au cours du temps, l'énergie des photons, c'est-à-dire
la pulsation du rayonnement, était donc distribuée
suivant la loi de Planck correspondant à cette température
.
La diminution de la température
a ensuite permis la formation d'atomes à partir des électrons
et des noyaux. Ce processus a entraîné une chute rapide
de la section efficace moyenne d'interaction entre les photons et
les particules matérielles (principalement à cause
de la disparition des électrons libres), de sorte que l'Univers
est devenu transparent aux photons. Une évaluation quantitative
des caractéristiques du phénomène situe ce
découplage au moment où la température est
descendue à .
Au moment du découplage, la densité
volumique d'énergie du rayonnement est distribuée
dans le spectre des pulsations selon la loi de Planck (voir chapitre
de thermodynamique) :

où nous admettrons que
est la température (
environ – température de ionisation des atomes les plus simples)
à ce moment-là. Cette distribution va ensuite évoluer
sous l'influence de l'expansion de l'Univers.
Considérons les photons situées,
à cet instant
dans le volume ,
et dont la pulsation est
à
près. Leur nombre est donc égal à :
Comme il n'y a plus d'absorption ni
d'émission de photons à cette température (c'est
un hypothèse mais comme les mesures expérimentales
semblent confirmer ce modèle à défaut de mieux…),
ce nombre va rester constant. Mais à cause de l'expansion
de l'Univers, ces photons en nombre constant vont occuper un volume
plus grand, et acquérir une longueur d'onde plus grande (selon
l'expansion de la structure même de l'espace du à la
valeur positive de la constante de Hubble) c'est-à-dire une
pulsation plut petite (l'équivalent de l'effet Doppler).
Pour préciser, examinons la situation à un instant
ultérieur. Toutes les longueurs de l'Univers ont été
multipliées entre, entre
et ,
par le même facteur d'échelle
selon la loi de Hubble : l'arête
du volume cubique choisi est ainsi devenue :

et la longueur d'onde des photons considérés
:

de sorte que leur pulsation vaut à
l'instant
:
Donc, l'énergie contenue à
cet instant dans le volume
et dans la bande de pulsations ,
que nous écrirons
est donne par :

La densité volumique d'énergie
à l'instant ,
pour la bande de pulsation ,
s'écrit donc :

Il s'ensuite que la distribution spectrale
de l'énergie est encore à l'instant
celle du corps noir :

où la température correspondante
est telle que :
Ainsi, après son découplage
d'avec la matière, la rayonnement cosmique évolue
en conservant la distribution d'un corps noir dont la température
décroît régulièrement, dans la même
proportion que s'accroissent les distances au cours de l'expansion
de l'Univers (depuis le moment du découplage, le facteur
d'échelle est très voisin de 1000 puisque pour passer
de
aux
actuels il y a un facteur 1000…). Cette valeur de 1000 nous permet
à partir du modèle de Friedmann-Lemaître que
nous avons démontré en partie ci-dessus de facilement
calculer à quel moment de l'âge de l'Univers ce découplage
a eu lieu. C'est ainsi que nous trouvons une valeur d'a peu près
années.
C'est en se fondant sur ce raisonnement
que divers auteurs furent amenés à prédire
l'existence dans l'Univers actuel, d'un rayonnement fossile de quelques
kelvins. La découverte de Penzias et Wilson, qui confirme
parfaitement le plus solide en faveur du "modèle cosmologique
standard", qui reconstitue l'histoire de l'Univers à partir
de la "grande explosion" initiale.
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